La bibliothèque in situ n° 25


Dates : 22 avril, 30 avril et 20 mai

 

L’exposition Anarchronisme questionne la création contemporaine à travers un mot-valise,
« anarchronisme », compression des mots anarchie et anachronisme. Cette compréhension permet d’appréhender des œuvres elles-mêmes issues de compression temporelles et technologiques.

Comme à chaque exposition depuis So3, la bibliothèque in situ a souhaité rencontrer les artistes de l’exposition pour prendre un temps avec eux à la fois pour découvrir leurs œuvres et pour tenter de trouver des liens, des prolongements à leurs questionnements dans la bibliothèque…

Conversation au fil de l’eau

« Le problème fondamental de la communication est de reproduire en un point, exactement ou approximativement, un message recueilli en un autre point. Souvent, les messages ont une signification […] »
Claude Shannon (1948)

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Première séquence avec Cécile Babiole et Jean-Marie Boyer devant Conversation au fil de l’eau, coréalisée ensemble.
Après avoir décrit le principe de cette pièce, nous échangeons autour de la thématique de la cryptographie qui est l’un des sujets de l’œuvre.
Cécile nous invite à lire l’ouvrage de Simon Singh, Histoire des codes secrets paru en 1999.
L’occasion également d’évoquer une récente exposition tenue aux Archives Nationales : « Le secret de l’État. Surveiller, protéger, informer. XVIIe-XXe siècle. »
Pour l’anecdote, nous constatons que la couleur bleue qui s’affiche sur les écrans de l’installation est la même que la couverture de l’ouvrage Counterblast de McLuhan, paru en 1971 et traduit en 2013 aux éditions ère, McLuhan, un auteur qui n’est pas sans lien avec le  principe de la pièce.

Trace II

Poursuite des entretiens avec Balint Bolygo qui nous explique (en anglais) le fonctionnement de son installation. Ce jeune artiste cinétique hongrois assume parfaitement le prestigieux héritage de ses compatriotes ainés (Vasarely, Schöffer ou bien Kepes) et renouvelle avec Trace II,  l’inventivité des machines sculpturales.

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REMAP

Second entretien en anglais avec Olivier Wilshen et Niall Quinn (Signal to noise) qui commentent à deux voix leur installation REMAP (2015), dispositif sonore électro-mécanique qui redonne vie à une table traçante, un des premiers périphériques commercialisé dans les années 70.

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L’i-MAL, plateforme bruxelloise inspirée

Yves Bernard (commissaire avec Anne Laforet de la première exposition présentée à l’iMal) met en perspective ces deux expositions quasi jumelles. Il dirige donc cet équipement bruxellois très original (site web trilingue : français/anglais/hollandais), qu’il nous présente rapidement et poursuit en décrivant sa démarche curatoriale.

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Le son de REMAP, Djerassi et la commissaire…

« Georges Charpak eut une intuition qui touchait de fort près au rêve d’un enregistrement de l’être par lui-même auquel on accéderait rétrospectivement, lorsqu’il se demanda si l’on pourrait retrouver des sons et des voix du passé qui auraient été enregistrés involontairement sur des artefacts dont la fabrication impliquerait de tracer des sillons, tels des disques vinyles avant l’heure. Il pensait en particulier au tournage des poteries. Il parcourut les salles du Louvre à la recherche d’objets grecs ou mésopotamiens susceptibles de se prêter à cette étude, qu’il abandonna finalement, ses chances de succès étant à ses propres yeux trop faibles pour justifier l’engagement des moyens qu’elle nécessitait. »

In « Fragments d’une mémoire infinie » / Maël Renouard – Grasset, 2016 – p. 13

Nous rencontrons ensuite Anne Laforet (20/05/2016) pour un entretien réalisé près de REMAP que nous entendons fonctionner, Anne réagit à la lecture de quelques mots clés qui ouvrent le guide de l’exposition : numérique, analogique, vernaculaire, rétro, innovation, obsolescence, médias de masse (…). Nous lui montrons ensuite Djerassi (Le Bleu du ciel, 2009), un ouvrage de Bernard Heidsieck, qui via sa forme offre une certaine résonance avec la pièce du collectif britannique.

Anne Laforet a déjà travaillé avec l’Espace multimédia gantner (projet digitalconservation) et a participé à un ouvrage collectif Search terms : basse déf. publié en 2012 aux éditions B42, disponible à la médiathèque.

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Pour aller plus loin :

Liste des artistes présents dans l’exposition :

Avec les œuvres de Signal to Noise, Balint Bolygo, Project Singe, David Guez, Cécile Babiole et Jean-Marie Boyer, Yann Leguay, Dardex, Suzanne Treister, Flo Kaufmann.

Texte, entretien et photographie : Fabien Vélasquez