La bibliothèque in situ n°36


Dates : 17 novembre et 23 décembre 2017

 

RYBN: le grand large ou l’écart absolu ?

La bibliothèque in situ a rencontré les membres du collectif RYBN la veille du vernissage de leur exposition à l’Espace multimédia gantner. Derniers préparatifs et tris…

Entretien réalisé dans la salle dite de L’enquête , l’un des quatre espaces de l’exposition The Great offshore pas encore ouverte. C’est avec une pensée d’Etiemble que débute l’entretien : « La presse m’oppresse ; l’imprimé m’opprime. Pour me rassurer, on m’affirme qu’elle agonise, la civilisation de l’écriture, la mienne ; que la radio, l’image diffusée, les bandes magnétiques, bref ce qu’on appelle les moyens audio-visuels, annoncent la fin des alphabets et des idéogrammes.» (in L’écriture, p 16 – Gallimard, coll. Idées 1973). Prétexte à l’évocation de la méthode de travail de ce collectif qui a conçu cette exposition après avoir lu le livre de Luc Boltanski : « Énigmes et complots : Une enquête à propos d’enquêtes ».

Discussion à bâtons rompus avec le collectif et verre de l’amitié en fin de conversation (tchin tchin !)

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Le 23 décembre, Michel Giroud, historien et théoricien des avant-gardes, éditeur et critique d’art (Membre AICA depuis 1975) a pu découvrir l’exposition. Entretien improvisé avec cet oralien dans cette même salle de L’enquête. Il revient pour la Bibliothèque in situ, sur la notion d’artivisme et commente cette salle où une vaste documentation a été rassemblée.

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Se pose la question cruciale du rapport de l’art à la société et du risque d’instrumentalisation.
En fin connaisseur des bouleversements artistiques, scientifiques et historiques en Europe au début du XX° siècle, Michel Giroud s’interroge sur l’ambigüité de l’artivisme (après avoir feuilleté l’ouvrage- synthèse de Stéphanie Lemoine paru aux éditions Alternatives, en 2010). Il convoque la notion d’assemblage et cite tour à tour des pionniers : Hausmann, Schwitters, Heartfied, Baader, … Un regard à l’écart absolu précieux pour recontextualiser la démarche du collectif RYBN, intervenant au carrefour de plusieurs champs de réflexion.

 

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Le billet pour terminer emprunte un mot(*) de Jean Anglade (disparu le 22/11/2017) et constitue un clin d’œil insolite : «Quel temps merveilleux, celui où l’on pouvait prêter deux allumettes, une cuillerée d’huile, une pincée de sel ! Toujours scrupuleusement rendues… Aujourd’hui on emprunte des millions à la caisse d’épargne sans prononcer un mot, rien qu’en remplissant des formulaires. Comment veux-tu que les gens s’aiment ? »
Le grand âge (102 ans), celui de la lucidité ?

*: Le Figaro, 19 mars 2015.

Texte, entretiens et photographies : Fabien Vélasquez

Remerciements : RYBN et Michel Giroud