Si le monde vous paraît ennuyeux quand vous le regardez, transformez-en immédiatement l’image et reculez les frontières du moi en faisant appel au psychédélisme (M. Young, L’Europe de l’an 2000,Paris, Fayard, 1970, p. 19)
Le studio 3.14 du collectif ∏Node installé au cœur de l’exposition Donner Forme à l’Ether, nous permet de proposer différents programmes. Aujourd’hui, nous donnons forme à l’âme rendue visible par le rock psychédélique. Différentes lectures et morceaux musicaux, extraits d’ouvrages et de CD issus du fonds documentaire de l’Espace multimédia Gantner s’enchainent et vous plongent à la fois dans la seconde moitié des années 1960 grâce aux études et aux témoignages directs d’acteurs de cette scène, et dans l’onirisme auditif provoqué par les envolées musicales de Silver Apples à The Chocolate Watch Band.
Bon voyage en compagnie des ces enrichissantes lectures, dans leur ordre de présentation :
Le collectif ∏-node est une plateforme expérimentale œuvrant au développement d’un format hybride entre le web et la radio FM. L’idée est d’explorer les différentes dimensions de la radio au travers de sa réalité physique (ether, ondes radio et spectre magnétique), de sa spatialité (bande passante, fréquences), ses infrastructures (réseaux de radio émetteurs/récepteurs), ses méthodes de production et de gestion de contenu éditorial (RDS/SDR), son histoire (les mouvements des radios libres et des radios pirates), et sa législation. ∏-node souhaite également examiner le rôle futur et le potentiel de la radio dans notre époque de plus en plus numérisée.
Dans le cadre de l’exposition Donner forme à l’ether, le collectif ∏-node a installé le Studio 3.14, un studio ouvert en continu, invitant les visiteurs à s’asseoir et à prendre les commandes de la console, afin de transformer l’exposition en un espace radiophonique, un espace social de discussion, d’échange et d’écoute.
Basés entre Paris, Mulhouse, les membres du collectif sont récemment venus visiter l’exposition et sont intervenus en direct grâce au Studio 3.14. Ce fut donc la parfaite occasion de les interviewer et les faire réagir à des documents issus de la médiathèque de l’Espace multimédia Gantner.
Nous commençons avec le sémillant Underscore, qui nous parle de manière fort passionnante et informée de La mort d’un Pirate, d’Adrian Johns.
Grcn a choisi de nous parler de La Convivialité d’Ivan Illich, une lecture courte mais non dénuée d’intérêt pour qui voudrait se construire les outils les mieux adaptés à la construction de liens basés sur l’égalité, la réciprocité, à l’encontre de la servitude née du monde industriel de production et du culte de la croissance éternelle.
PES a quant à lui ouvert le champs de la poésie et des collages, en parlant avec passion de deux auteurs trop peu mis en lumière à son goût tels que Stanislas Rodanski et Claude Pélieu,
Julie Desk a glané deux livres qu’elle n’avait pas encore lu, mais qui l’ont interpellé quant à sa propre démarche artistique liée au graphisme. Elle nous parle donc de ce que Arts et Nouvelles Technologies de Florence de Mèredieu et Coder le Monde sous la direction de Frédéric Migayrou, peuvent apporter à son travail.
Jayf et Mabuseki ont devisé de concert pour nous parler avec émotion des cut-ups William Burroughs et de l’oeuvre de Brion Gysin et de la manière dont ils ont définitivement influencé le parcours de Jayf.
Par la lecture de Jean-Pierre Brisset, Mabuseki nous apporte un témoignage poignant de son admiration pour Michel Giroud, à moins que ce ne soit Réné Giroud… Vous en saurez plus en l’écoutant.
Du 19 juin au 27 novembre 2021, l’Espace multimédia Gantner fait la part belle au radio art, dans le cadre de l’exposition Donner forme à l’éther.
La radio y est abordée dépouillée des productions sonores auxquelles nous sommes habitués, et nous plonge dans le mystère impalpable des ondes, dans l’éther composé « des substances subtiles distinctes de la matière permettant de fournir ou transmettre des effets entre les corps » (inDictionnaire d’histoire et philosophie des sciences. Article Éther rédigé par M. Scott Walter).
Afin de faire plus ample connaissance avec l’univers des artistes ayant contribué à bâtir cette exposition, nous avons demandé à quatre d’entre eux de nous parler de livres et de disques issus de la collection documentaire de l’Espace multimédia Gantner, qui entrent en résonnance avec leur parcours artistique.
L’exposition est partie du fascinant livre Radio Art du pionnier des arts radiophoniques japonais, Tetsuo Kogawa, dont le coordinateur n’est autre que Pali Meursault, commissaire de l’exposition. Nous en avons profité pour lui demander de nous présenter cet ouvrage à l’aune de sa très bonne connaissance de la démarche artistique et philosophique de l’expérimentateur nippon.
Bologne, Italie, mars 1977. Le collectif A/traverso se décrivant comme « mao-dadaïste » pousse le gouvernement dans ses retranchements avec ses velléités autonomistes. Place à la liberté grâce à radio Alice, dont l’ADN est composé de poésie, de luttes ouvrières, d’analyses politiques dans un esprit subversif. Le livre est devenu difficile à trouver, mais sa préface, disponible en ligne et rédigée par Félix Guattari reste une grande source d’inspiration pour les radios pirates et les radio libres jusqu’à aujourd’hui, à l’image du collectif ∏node , dont Nicolas Montgermont, artiste travaillant notamment sur les liens entre radio-art et politique est un des membres. Il nous parle ici avec ferveur de sa fascination pour ce petit livre essentiel dans son parcours d’artiste sonore, ainsi que de toute la « légende » qui l’entoure.
Dinah Bird vit depuis une vingtaine d’années à Paris, après avoir quitté son Royaume-Uni natal. Son investissement dans l’art radiophonique sous de multiples formes (émissions, soudworks, installations, publications audio) et sa collaboration avec Jean-Philippe Renoult ne sont pas encore prêts de s’arrêter. Elle a choisi de nous parler d’un livre mettant en lumière l’aventure expérimentale américaine du Black Mountain College (1933-1957) avec la démocratie et l’éducation de tous par chacun et la gestion collective de tous les aspects de la vie universitaire chevillées au corps, dont le maccarthysme finira malheureusement par avoir raison. Dinah Bird nous raconte qu’elle aurait adoré prendre part à cette expérience pédagogique pour le moins avant-gardiste en son temps.
Enfin, Jean-Philippe Renoult, partenaire de Dinah Bird, artiste radio, animateur d’émissions de radio, journaliste, écrivain est un passionné de sons, de musique et d’enregistrements. C’est pourquoi il a choisi de nous parler d’un album du compositeur, interprète et improvisateur américain Alvin Curran et de sa rencontre émouvante avec lui à Rome où il est installé depuis 1984.
Cosmos, une invitation au voyage vers l’espace à la croisée des arts et des sciences. Une espèce d’espace à voir et à entendre, à écrire et prolonger ensemble.
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L’exposition COSMOS 2019 entre dans son dernier mois de monstration. Après le concert décentralisé au Planétarium de Belfort, la visite contée de Julien Tauber, un atelier d’écriture était organisé par les éditions jurassiennes Du Goudron et des plumes, animé par Josiane Bataillard (dynamique retraitée de l’enseignement des lettres, lectrice à haute voix et animatrice régulière d’ateliers d’écriture ludiques – Lausanne – Porrentruy).
7 personnes étaient inscrites (6 femmes et un homme). L’atelier a duré de 14h à 18h30.
Deux séquences étaient proposées :
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1) Visite libre de l’exposition (30 à 40 minutes) à l’étage. Redescente au rez-de-chaussée pour y choisir un exercice d’écriture dédié à l’une des œuvres exposées. Écriture d’un texte individuel, puis partage à haute voix des textes produits devant le groupe.
Quelques textes lus à haute voix en plein air (sons environnants au gré des flux du hasard : vent, voix humaine, sons mécaniques – moteurs d’automobiles et mobylettes) …
2) Vraie fausse Dispute(émission radiophonique hebdomadaire, du lundi au vendredi, de 19 à 20 h réunissant critiques dans divers domaines : musique, théâtre, arts plastiques, littérature…) : improvisation, joute oratoire, arguments en faveur/contre de l’exposition, description de certaines œuvres : 13 minutes hautes en couleur, spontanées, drôles, sérieusement pastichées.
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La Dispute, Plateau en direct de Bourogne : l’exposition COSMOS 2019passée au crible de 7 critiques avisés…
La bibliothèque in situ a pu participer à cet atelier et se fondre discrètement dans les coulisses de son bon déroulement (beau temps, ombre du châtaigner, fraicheur du rez-de-chaussée de l’EMG – ancienne ferme). Restitution.
Texte, Photographies et captations audio : Fabien Vélasquez
Remerciements : Josiane Bataillard et toutes les participantes.
C’est en lisant L’Est Républicainde la veille, que nous avions pris connaissance de ce projet itinérant baptisé « Tour d’Europe permaculturel des émissaires de la Biosphère » : Clarence et Vincent, deux jeunes hommes que La Bibliothèque en vadrouille a souhaité rencontrer. C’est donc dans le jardin de la maison d’Isabelle et Jacques, sise dans le Pays de Montbéliard, que cet entretien au long cours a été réalisé, au son des chants d’oiseau, des rumeurs champêtres avoisinantes et même d’une mouche zigzaguant sur le micro de notre enregistreur…
L’entretien s’est déroulé en 6 étapes qui ont rythmé une conversation fluide, raisonnée et parfois débordante de spontanéité et de maturité mêlées chez deux acolytes lucides, conscients, peut-être de bienveillants lanceurs d’alertes, pieds nus sur la terre sacrées…
Légende : Carte du voyage CYCLE HOPE et Dessin de nos deux cyclistes-ambassadeurs de la permaculture : Robin Guinin.
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Présentations
Comment vous-êtes vous rencontrés ? Qui êtes-vous ?
Les deux amis se sont connus durant leurs études (éco-construction et ingénierie de l’environnement), ils nous disent chacun quelques mots…
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La conversation s’est poursuivie par quatre questions composées de « prélèvements bibliographiques-lectures », prétexte à développer le mot soumis à leur réflexion : Chaîne, Convivialité, Chien et Biosphère. Ces mots choisis spécialement et intuitivement pour tenter de cerner nos interlocuteurs…
Moi, glacé, je me représente tout le monde, l’apprenti, le marchand, et les hommes et les femmes à l’infini d’Antibes, du Texas et du Pakistan, et l’esprit plus ou moins inanimé présent dans le nickel des guidons et l’acier des pédaliers, tout le monde et l’esprit du monde en train de savoir, moi exclu, comment ça se tend, une chaîne de bicyclette.
(Jacques Audiberti – 1899-1965- Cent jours, p. 42 : 1950)
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CONVIVIALITÉ
« J’entends par convivialité l’inverse de la production industrielle. Chacun d’entre nous se définit par relation à autrui et au milieu, et par la structure profonde des outils qu’il utilise (…) La relation industrielle est réflexe conditionné, réponse stéréotypée de l’individu aux messages émis par un autre usager, qu’il ne connaîtra jamais, ou par un milieu artificiel, qu’il ne comprendra jamais. La relation conviviale, toujours neuve, est le fait de personnes qui participent à la création de la vie sociale (…) La convivialité est la liberté individuelle réalisée dans la relation de production au sein d’une société dotée d’outils efficaces »
« Je dis sérieusement que je suis chien. J’agis sans passer par l’abstraction. L’intelligence est une fausse route. Un animal normal c’est beaucoup plus pragmatique. Un chien se brûle, il interprète ensuite l’acte comme expérience. Faire une expérience, c’est d’abord agir, puis interpréter l’acte comme une expérience… Je suis un animal normal. »
Yona Friedman (né en 1923) in Entretiens avec Sylvie Boulanger entre 2006 et 2013 in livret BLVD Garibaldi : Variations sur YF, dvd)
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BIOSPHERE
« Dans un monde évolutif, on ne surmonte les difficultés que par dépassement. C’est à un effort considérable de recherche, d’investissement et d’innovation – à la fois technologique, économique, et sociale – que doit être donnée la priorité : « La clé, déclare l’un des auteurs du rapport du PNUE, c’est l’innovation. » Il nous faut inventer de nouvelles techniques, de nouveaux modes de production, de consommation, d’utilisation de l’espace, réapprendre à utiliser les écosystèmes pour stabiliser les sols, absorber les eaux et prévenir les catastrophes naturelles ; réhabiliter les économies de proximité, assurer le droit des peuples à satisfaire par eux-mêmes leurs besoins fondamentaux. Le caractère directement mondial des problèmes qui menacent les fonctions régulatrices de la biosphère appelle la création d’institutions exprimant directement l’intérêt de l’humanité tout entière : gouvernance mondiale à ne pas confondre avec l’arbitrage entre intérêts nationaux au sein d’organismes tels que le G8 ou le G20.En un mot, réinventer le monde dans un temps limité. « There is no alternative… » »
Partis d’Aix-en Provence, depuis la mi-mars 2019, Vincent et Clarence se souviennent déjà de quelques rencontres fondatrices…
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Fribourg, Suisse, où les locaux croisés leur souhaitent que la suite de leur périple se déroule bien… L’étape avant d’arriver à Mulhouse, les conduit dans la petite ville de Ins (Anet) dans la Canton de Berne, où ils constatent que les habitants ont un rapport avec la nature différent : comprendre la nature et l’écouter. « L’homme-machine (Descartes) doit puiser en lui-même pour trouver nature et silence, propices à la compréhension intuitive de soi et des autres », précise Clarence. Il nous revient alors en mémoire, le petit livre d’Olivier Bleys : Les Friches Heureuses (CRL Franche Comté, 2004) : « Mais c’est ailleurs : à Courtelevant, en Franche-Comté, une région verte où le rapport du culte à l’inculte, donc du bitume au pré, reste dans la norme ancienne. Utiles ou esthétiques, les champs d’ici ont toujours part à la campagne. Quand les routes se dévident, quand les murs s’enkystent, quand un ricochet d’ampoules vient blesser l’ombre d’une forêt, ils ne s’y fondent pas : ils s’y superposent. L’élément dominant les exclut. » (p. 23). Avant que nos deux cyclistes reprennent la route (90 Kilomètres) en direction de Besançon le lendemain, nous évoquons avec eux le Jura (qu’ils avaient déjà traversé) en recopiant les mots de Stéphane Meyer, cueilleur de plantes sauvages qui résonnent là encore: « Les plantes sauvages sont consommées depuis la nuit des temps par les paysans. Mais pendant trois générations, elles ont été oubliées. Il n’y a pas eu de transmission et la gastronomie française s’est construite sans elles, alors qu’elles peuvent être d’un grand intérêt pour leurs arômes, mais aussi pour leurs qualités nutritionnelles. Prenez l’ortie par exemple, elle est très riche en protéines, en minéraux et en oligoéléments. » (in Le retour du Druide : Reportage paru dans L’Est Magazine : 16 juin 2019).
« Pas de date de retour, nous ne sommes pas attendus… »
Un voyage qui va les conduire cet été en Bretagne, puis à Paris en octobre, la Belgique en hiver, la Scandinavie au Printemps 2020… et après d’autres pays traversés les yeux grands ouverts et les mains, à l’affût de toutes les perceptions et expériences pratiques, collectives : Sobrement Solidaires…
Légende : la GoPro qui dépasse du guidon d’un des vélos, petite caméra qui permet de réaliser des films et captations au gré des rencontres… ici dans un Habitat groupé en Sud Dauphiné.
DATES : les 6 et 10 juin 2019 LIEU : Fimu, Le Manège HEURES : Entre : 14h30 et 19h30
A l’occasion du Fimu, l’EMG a invité CLOUD, une installation sonore de Christina Kubisch, une artiste sonore et plasticienne allemande, née en 1948.
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Christina Kubisch (née en 1948), qui explore depuis les années 1970 le potentiel sonore des champs électromagnétiques générés par notre environnement urbain et technologique.
Cloud (« work in progress » depuis 2011), propose l’écoute d’ondes imperceptibles à l’oreille nue et questionnant le rapport entre le visible et l’audible.
A l’occasion du montage de la pièce pour le Fimu, La Bibliothèque in Situ a donc profité de la venue de Damien Simon, le directeur du Bon Accueil, seule association artistique française entièrement dédiée aux arts sonores, installée à Rennes, pour s’entretenir avec lui : Il nous rappelle d’abord le contexte de ce projet itinérant (Rennes, Caen, Belfort et Nantes), puis nous situe Christina dans l’Histoire de l’art et enfin nous confie un coup de cœur pour un artiste sonore dont il nous invite à découvrir le travail… Alexandre Joly.
Confrontation formelle : une œuvre dialogue avec une autre :
D’une génération à l’autre : Christina Kubisch, née en 1948 et Maya Dunietz, née en 1981…
Avec l’installation Thicket, un nuage composé de milliers d’écouteurs, Maya Dunietz repousse les limites du son. Les ondes sont traitées comme un médium plastique que les spectateurs sont invités à traverser.
Conversation avec Damien Simon :
Entretien : 1/2
Entretien : 2/2
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Un danseur expérimente Cloud :
Le hasard des flux de visiteurs a conduit Eric Lamoureux , chorégraphe & danseur, a découvrir l’installation en ce lundi de Pentecôte pluvieux : il fallait être courageux pour arpenter les rues de la Vieille ville … Eric était de ceux-là… Réaction au micro de La Bibliothèque in situ : Cloud, un dispositif particulièrement inspirant pour un danseur…
Légende : à gauche : RELATIONS ENTRE ARTS PLASTIQUES ET MUSIQUE : Schéma de René Block publié dans le catalogue « Écouter par les yeux : Objets et environnements sonores« , du 18 juin au 24 aout 1980 – Musée d’art moderne de la ville de Paris dans lequel le nom de C. Kubisch apparaît dans la catégorie PERFORMANCE.
Texte, photographies et entretien : F.Vélasquez Remerciements : Damien Simon & Eric Lamoureux.
La bibliothèque in situ a pu échanger quelques instants après la séance scolaire donnée devant les Petites et Moyennes Sections de Maternelle de l’école de Bourogne. Entretien croisé avec Léa (régie) et Coline (cirque, jeu).
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Cette compagnie installée à Toulouse, en tournée depuis plusieurs semaines (Kingersheim, Bourogne puis Chalon-en –Champagne, Auterive, Rodez, …) fait donc une halte deux jours durant, dans le Territoire de Belfort, après le Haut-Rhin et avant la Marne.
« Objet de l’association : favoriser, développer et promouvoir les arts du cirque et tous les autres moyens susceptibles de concourir à la réalisation de son objet social. » La lecture de cet extrait des statuts de l’association, donne une indication sur la dimension sociologique que la compagnie souhaite aborder via des propositions pluridisciplinaires : en témoigne le sous-titre du spectacle « corde lisse, danse, vidéo ». Coline en présentant la démarche de la compagnie, cite le GdRa* et José Montalvo comme étant des propositions l’ayant marquée.
« Ce projet de création est le premier spectacle dont je suis à l’initiative.
L’envie de cette création est née en 2013, après la naissance de ma fille, avec la volonté féroce d’élargir tant mes influences que ma pratique artistique.
C’est ainsi que le solo m’est apparu comme une évidence, me permettant une approche plus « fusionnelle » avec le public. » (Coline Garcia)
La discussion se poursuit par l’énumération d’une liste subjective, maladroitement griffonnée durant le spectacle -(Liste non exhaustive d’impressions & images entraperçues):
Dents
Tresse
« J’ai des oreilles »
Ombres
Salopette bleue
Collant
Sous-vêtements
« Elle grossit »
Mime
Gargouillis
Mouette projetée
Pomme
Squelette
Corps
Tissus
Organes
Cœur
1,2, 3 soleils
« Dans mon corps, je sens qu’il y a de la tempête »
Nous évoquons avec Léa et Coline, le film de Jonas Mekas Notes on the circus(1966), plongée réaliste dans l’univers du cirque Barnum : qui évoque à Coline, le spectacle éponyme de Ivan Mosjoukine.
Des échos, des voix enfantines justement rencontrées quelques minutes après la séance tout public du lendemain (06/02/2019) : Ombeline et Gabin nous disent quelques mots…
Légende : Avec le billet d’entrée du spectacle, Gabin a réalisé un fort joli bateau en pliage, qui glisse sur le programme du Festival Atlantide, reçu par la Poste, depuis Nantes…
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* : GdRA (depuis 2007) réunit un Anthropologue formé aux sciences humaines à l’EHESS, Christophe Rulhes insufflant ces disciplines dans les enquêtes qui nourrissent les écritures du collectif . Le GdRA admire ainsi la Personne, les communautés, l’ordinaire et l’expérience quotidienne qu’il insère dans ses histoires. Pour un théâtre pluriel et sans limites ou frontières, adressé à tout un chacun, se voulant ludique, sociologique, réflexif, ouvert dans ses processus et ses actions diverses.
Textes, entretien : Fabien Vélasquez Photographies : Samuel Carnovali Remerciements : Léa & Coline et les autres membres de la compagnie Sterno Circo Occipito
En ce week end de réouverture de la ligne de train « Belfort-> Delle-> Porrentruy-> Delémont-> Bienne », il était logique de prendre le train pour fêter dignement la renaissance de cette ligne internationale! La bibliothèque en vadrouille est donc partie à la rencontre de Dexter Maurer, un jeune illustrateur jurassien dont le travail est à découvrir jusqu’au 23 décembre 2018 à Porrentruy. C’est dans le vaste décor de la galerie du sauvage (qui se déploie sur quatre niveaux) que Dexter a installé de nombreux travaux réalisés ces trois dernières années. La variété des supports utilisés saute aux yeux (dessins, tapis, tissus, affiches, vêtements, …)
Légende : Durant le vernissage de l’exposition, le 9 novembre 2018.
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A 23 ans, il a déjà œuvré pour l’Université de Harvard ou Adobe, la société créatrice de Photoshop. Dexter Maurer vit à Delémont, mais c’est à l’EPAC à Saxon qu’il a étudié. Depuis quelques années il est revenu dans le Jura et travaille en tant qu’illustrateur freelance.
Visite guidée en sa compagnie en trois fragments de 12 minutes environ. Nous déambulons devant les divers panneaux thématiques déclinés et offerts au regard du visiteur : l’univers est coloré, vif et puise son inspiration dans les héros de la culture populaire (dessin animés et science fiction). Dexter qui a débuté très jeune le dessin dans un environnement familial propice (son père est professeur de Dessin : un point commun avec Picasso !), aime travailler avec les contraintes qu’il aborde toujours comme une manière de ne pas se répéter et d’explorer une voie nouvelle : « Le numérique m’a libéré de certaines contraintes. Grâce à l’ordinateur, je peux revenir en arrière très facilement. Cela m’a permis d’oser plus de choses et de développer mes idées sans avoir peur de devoir tout recommencer», confie-t-il à RFJ en février 2018.
L’ultime fragment sonore nous amène à évoquer l’installation qui donne son nom à l’exposition : La maison hantée. Cette installation évoque les contes d’Halloween et les ambiances fantastiques chères aux contes & nouvelles de Poe ou Gautier. Installée au dernier étage de la galerie (sous la toiture) qui le jour de notre visite était, fortement sollicitée par une pluie et un vent perceptibles à l’oreille du visiteur, cette scénographie « vivante » se révèle être un cadre sonore idéal pour ressentir l’effet produit par les travaux rassemblés de Dexter Maurer et d’Alice Maillard. Il s’agit en effet d’une collaboration avec une jeune couturière jurassienne, qui a réalisé plusieurs pièces textiles uniques. Dexter revient sur ce dialogue avec un autre art.
Nous lui proposons ensuite un petit exercice : feuilleter l’ouvrage de Gabriel Pomerand, Le petit philosophe de poche(paru en 1962) et de choisir par hasard, une lettre et de la commenter. NB : L’ouvrage se présente sois la forme d’un recueil de citations-définitions consignées par l’artiste lettriste et classées par ordre alphabétique. Dexter tombe sur la lettre H…
Légende : Vue de droite : hasard ou coïncidence , une œuvre de l’exposition voisine aux Halles : « Cantonale Berne Jura 2018/2019 » (vernissage le 9/12 à 17h), en forme de H.
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Remerciements : Dexter Maurer, Alice Maillard et Géraud Siegenthaler (Galerie du Sauvage)
Texte, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez
Le Festival Contes et cie est transfrontalier. L’invitation d’auteurs romans réunis dans un collectif dénommé AJAR dans le Canton du Jura voisin, a attiré notre curiosité et nous a incité a passer la frontière pour expérimenter une forme in situ de création littéraire…
Légende : Début de la visite : gestes et échos se rencontrent…
La bibliothèque en vadrouille a pu assister à une proposition originale, imaginée par la Bibliothèque cantonale du Jura et le collectif de jeunes auteurs romans AJAR. Durant une matinée, divers temps de lecture ont été proposés (trois séquences disséminées dans divers endroits de la ville) aux visiteurs-promeneurs qui souhaitaient découvrir ou redécouvrir la cité des Princes-Évêques. Nous avons participé à l’une des déambulations et avons fait escale, d’abord dans une venelle où une photographie de René Lièvre (exposition-parcours dans la ville) était installée et dont le cadrage résonnait avec l’architecture et la lecture…
Dernière étape, dans une galerie aux pierres apparentes pour l’écoute d’un texte qui rend hommage à W. Renfer de manière pétillante et humoristique ou un portrait de l’auteur tentant de s’accomplir dans l’incertain (On pense aussi parfois à certains textes de Cyrille Martinez cf. Le poète insupportable).
La visite était assurée par une des guides de l’association des guides de Porrentruy qui habilement, conduisait les auditeurs d’un point d’écoute à l’autre, tout en, en profitant pour révéler quelques informations contenues dans le circuit secret associant Patrimoine et Histoire de manière ludique.
Légende : un film d’animation caché dans un recoin de l’Hôtel-Dieu, non loin de la seconde esplanade de lecture.
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En fin de matinée, revenus dans l’espace Renfer pour partager un café ou un jus de pomme, nous retrouvons les 6 auteurs-lecteurs du jour, tous membres de l’AJAR pour un tour de table durant lequel, ils vont collectivement s’atteler à décrire ce qui fait la spécificité de leur démarche : collective ? Collaborative ? Écrire à plusieurs à l’ère des technologies est un exercice qui requiert une certaine méthodologie. Ils nous parlent de tout cela : Écriture, lecture à haute voix et filiation (ou non) de leur collectif par rapport à d’autres mouvements ou courants littéraires antérieurs.
Légende : Le spectacle est dans la rue (Cassandre), il suffit d’ouvrir les yeux : Ben nous fait un clin d’œil et BatiGénie adoube cette déambulation via ce readymade impromptu rencontré en chemin…
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Entretiens avec les collègues de l’Espace Renfer :
En complément, nous avons recueilli le témoignage de Géraldine Rérat-Oeuvray, la directrice de la Bibliothèque cantonale qui rappelle le contexte dans lequel ce projet s’est imaginé.
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Julien Berberat, animateur-coordinateur des manifestations tenues à l’Espace Renfer réagit également :
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Le collectif AJAR a publié plusieurs ouvrages dont Vivre près des tilleuls («par Esther Montandon») Ouvrage du collectif L’AJAR (Association de jeunes auteur-e-s romandes et romands) publié à l’été 2016 chez Flammarion.
Date : Dimanche 22 Juillet 2018 Lieu : Citadelle de Belfort, souterrain Heure : Entre 11h30 et 16h
FESTIVAL D’HISTOIRE VIVANTE et LE CABINET DE CURIOSITÉS
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La bibliothèque en vadrouille a passé quelques heures au Festival d’histoire vivante (qui se déroule du 19 juin au 19 août 2018) dont la thématique du week end, était le siècle des possibles (1830-1880). Plusieurs invités issus de divers horizons ont animé la Citadelle en proposant de nombreuses surprises aux visiteurs.
La genèse du festival : entretien avec Jérôme Marche
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Premier entretien avec Jérôme Marche, chargé de l’action culturelle aux Musées de Belfort qui a dessiné les contours de cette troisième édition. Avec lui, nous évoquons en particulier l’espace installé dans l’un des souterrains au dessous du café de la citadelle : un vivant cabinet de curiosités grandeur nature investi par plusieurs amateurs et passionnés (Club des chasseurs de l’étrange, taxidermistes, armuriers, explorateurs et collectionneurs en tout genre …). L’occasion de citer, l’ouvrage d’Yves Peyré, Le cabinet de curiosité : une tentation permanente (éditions Pagine D’arteCiel Vague N° 35, Mai 2018). En entendant ce titre, Jérôme se remémore l’expositionPeter Briggs (co-organisée avec les musées d’Angers, Issoudun et Roubaix) dont le travail est complètement ancré dans l’imaginaire du cabinet de curiosités.
Jérôme rappelle que ce festival traduit une intense volonté du musée, d’associer la rigueur du champ de la reconstitution historique, à l’inattendu que peuvent susciter l’art contemporain ou le spectacle vivant. Enjeux réussis pour cette riche programmation qui deux mois durant, revisite le romantisme sous le filtre du Steampunk.
« Ces brèves pages liminaires ont-elles vraiment pour but de porter la lumière dans la nuit ? Sont-elles de force à allumer la lanterne du chasseur de mystères ? » (Liminaire : « ils… », Jean Ray in La cité de l’indicible peur – Œuvres complètes, Tome 1 : p 267 – Laffont, 1963)
La seconde étape de notre périple dans cet é(s)trange cabinet de curiosités nous conduit à rencontrer trois membres du Club des chercheurs de l’étrange : Camille Renversade, Dominique Marquet et Damien Ligot qui accueillent les visiteurs devant les divers objets et collections de cette insolite société d’émulation itinérante. Les trois chimérologues vêtus élégamment et chacun de manière différente sont tous trois passionnés. Avec Dominique, l’archiviste du club, sont cités de ceci de là, au cours d’une conversation rocambolesque et mobile : Claude Seignolle, Jean Ray ou Alice Kingsley (anthropologue spécialiste de la licorne). Le club nous informe de ses prochaines étapes et tenues : d’abord durant les Journées du Patrimoine (15/16 septembre) à Charleville-Mézières, à l’occasion du Salon de la littérature maudite et puis durant Halloween à la Maison du Sel à Haraucourt.
Nous rencontrons ensuite, Sarah et Vincent, deux taxidermistes, fidèles chevilles ouvrières du Musée d’histoire Naturelle de Paris, qui dans ce cabinet de curiosités, bichonnent des animaux qui paraissent bien vivants [Lire Manifeste du muséum : quel futur sans la nature ? (34 pages, Reliefs, 2017)].
Dans un recoin du cabinet de curiosités, est visible une installation de Feebrile, une photographe à l’univers romantique noir dont le travail résonne de manière subtile dans cette programmation d’envergure.
A l’extérieur de la citadelle, d’autres propositions en costumes sont proposées au public.
Nous avons suivi l’équipe du club des chercheurs de l’étrange accompagnés de Sarah et Vincent qui ont improvisé une déambulation dans les divers recoins de la citadelle joyeuse & apaisée ! Rencontre avec d’autres invités du festival, comme la douzaine d’animateurs de l’espace scénographié en extérieur par l’association Virges Armes, une association établie depuis 1989.
Remerciements : Jérôme Marche, le Club des chasseurs de l’étrange, Sarah, Vincent, personnels & bénévoles des Musées et toutes les personnes rencontrées durant cette journée.
Photographies : Fabien Vélasquez, un autre reportage photographique réalisé par Thomas Bresson est disponible à cette adresse : ici .