Dans le cadre de l’exposition Irisations, visible jusqu’au 16 juillet 2022 à l’Espace multimédia Gantner, certains artistes nous ont fait l’honneur de s’aventurer dans notre fonds documentaire.
Ils nous ont parlé de livres qui ont influencé leur parcours, ou qui ont tout simplement piqué leur curiosité. Certains résonnent avec leurs œuvres, d’autres nous emmènent dans leur parcours philosophique.
Laissez-vous porter quelques minutes par les voix de Natalia de Mello, Adrien Lucca, Lucien Bitaux et Hernan Zambrano qui s’ouvrent à nous au gré de leurs lectures.
Natalie De Mello
Adrien Lucca
Lucien Bitaux
Hernan Zambrano
Cliquez sur les liens suivants pour découvrir, dans le catalogue de la Médiathèque Départementale du Territoire de Belfort, les ouvrages évoqués ci-dessus :
Le collectif ∏-node est une plateforme expérimentale œuvrant au développement d’un format hybride entre le web et la radio FM. L’idée est d’explorer les différentes dimensions de la radio au travers de sa réalité physique (ether, ondes radio et spectre magnétique), de sa spatialité (bande passante, fréquences), ses infrastructures (réseaux de radio émetteurs/récepteurs), ses méthodes de production et de gestion de contenu éditorial (RDS/SDR), son histoire (les mouvements des radios libres et des radios pirates), et sa législation. ∏-node souhaite également examiner le rôle futur et le potentiel de la radio dans notre époque de plus en plus numérisée.
Dans le cadre de l’exposition Donner forme à l’ether, le collectif ∏-node a installé le Studio 3.14, un studio ouvert en continu, invitant les visiteurs à s’asseoir et à prendre les commandes de la console, afin de transformer l’exposition en un espace radiophonique, un espace social de discussion, d’échange et d’écoute.
Basés entre Paris, Mulhouse, les membres du collectif sont récemment venus visiter l’exposition et sont intervenus en direct grâce au Studio 3.14. Ce fut donc la parfaite occasion de les interviewer et les faire réagir à des documents issus de la médiathèque de l’Espace multimédia Gantner.
Nous commençons avec le sémillant Underscore, qui nous parle de manière fort passionnante et informée de La mort d’un Pirate, d’Adrian Johns.
Grcn a choisi de nous parler de La Convivialité d’Ivan Illich, une lecture courte mais non dénuée d’intérêt pour qui voudrait se construire les outils les mieux adaptés à la construction de liens basés sur l’égalité, la réciprocité, à l’encontre de la servitude née du monde industriel de production et du culte de la croissance éternelle.
PES a quant à lui ouvert le champs de la poésie et des collages, en parlant avec passion de deux auteurs trop peu mis en lumière à son goût tels que Stanislas Rodanski et Claude Pélieu,
Julie Desk a glané deux livres qu’elle n’avait pas encore lu, mais qui l’ont interpellé quant à sa propre démarche artistique liée au graphisme. Elle nous parle donc de ce que Arts et Nouvelles Technologies de Florence de Mèredieu et Coder le Monde sous la direction de Frédéric Migayrou, peuvent apporter à son travail.
Jayf et Mabuseki ont devisé de concert pour nous parler avec émotion des cut-ups William Burroughs et de l’oeuvre de Brion Gysin et de la manière dont ils ont définitivement influencé le parcours de Jayf.
Par la lecture de Jean-Pierre Brisset, Mabuseki nous apporte un témoignage poignant de son admiration pour Michel Giroud, à moins que ce ne soit Réné Giroud… Vous en saurez plus en l’écoutant.
Peter Rehberg nous a quitté le 23 juillet dernier suite à une crise cardiaque qui l’a emporté à l’âge de 53 ans. Au cours de sa carrière de compositeur de musique électronique et de pionnier du glitch, il était venu honorer l’Espace multimédia Gantner de sa présence pour un concert le 2 octobre 2017.
Aussi connu sous le pseudonyme de Pita, l’artiste austro-britannique s’est fait connaître dans la seconde moitié des années 1990 avec ses premiers albums, dont Seven Tons for Free qui fut une des premières sorties sur le label indépendant de musique électronique expérimentale Mego, devenu plus tard Editions Mego, dont il deviendra le directeur, et qui enrichira son catalogue par des sous-divisions comme Ideological Order, gérée par son acolyte Stephen O’Malley (Sunno))), KTL), ou Recollection GRM, en association avec l’INA-GRM, dont la vocation est de promouvoir la musique concrète depuis les débuts de Pierre Schaeffer.
C’est donc un personnage clé du développement de la musique électronique expérimentale, à la croisée des sonorités issues de la rue et des laboratoires, que nous venons de perdre.
Il est toujours possible de (re)découvrir une partie de son œuvre discographique fort riche en empruntant ces quelques albums issus du fonds musical de l’Espace multimédia Gantner.
Seven tons for fee / Pita. – Editions Mego, 2000
Work Hard Play Harder / POP (Product Of Power); Karkowski, Zbigniew; Rehberg, Peter. – Absurd, (P) 2003
Du 19 juin au 27 novembre 2021, l’Espace multimédia Gantner fait la part belle au radio art, dans le cadre de l’exposition Donner forme à l’éther.
La radio y est abordée dépouillée des productions sonores auxquelles nous sommes habitués, et nous plonge dans le mystère impalpable des ondes, dans l’éther composé « des substances subtiles distinctes de la matière permettant de fournir ou transmettre des effets entre les corps » (inDictionnaire d’histoire et philosophie des sciences. Article Éther rédigé par M. Scott Walter).
Afin de faire plus ample connaissance avec l’univers des artistes ayant contribué à bâtir cette exposition, nous avons demandé à quatre d’entre eux de nous parler de livres et de disques issus de la collection documentaire de l’Espace multimédia Gantner, qui entrent en résonnance avec leur parcours artistique.
L’exposition est partie du fascinant livre Radio Art du pionnier des arts radiophoniques japonais, Tetsuo Kogawa, dont le coordinateur n’est autre que Pali Meursault, commissaire de l’exposition. Nous en avons profité pour lui demander de nous présenter cet ouvrage à l’aune de sa très bonne connaissance de la démarche artistique et philosophique de l’expérimentateur nippon.
Bologne, Italie, mars 1977. Le collectif A/traverso se décrivant comme « mao-dadaïste » pousse le gouvernement dans ses retranchements avec ses velléités autonomistes. Place à la liberté grâce à radio Alice, dont l’ADN est composé de poésie, de luttes ouvrières, d’analyses politiques dans un esprit subversif. Le livre est devenu difficile à trouver, mais sa préface, disponible en ligne et rédigée par Félix Guattari reste une grande source d’inspiration pour les radios pirates et les radio libres jusqu’à aujourd’hui, à l’image du collectif ∏node , dont Nicolas Montgermont, artiste travaillant notamment sur les liens entre radio-art et politique est un des membres. Il nous parle ici avec ferveur de sa fascination pour ce petit livre essentiel dans son parcours d’artiste sonore, ainsi que de toute la « légende » qui l’entoure.
Dinah Bird vit depuis une vingtaine d’années à Paris, après avoir quitté son Royaume-Uni natal. Son investissement dans l’art radiophonique sous de multiples formes (émissions, soudworks, installations, publications audio) et sa collaboration avec Jean-Philippe Renoult ne sont pas encore prêts de s’arrêter. Elle a choisi de nous parler d’un livre mettant en lumière l’aventure expérimentale américaine du Black Mountain College (1933-1957) avec la démocratie et l’éducation de tous par chacun et la gestion collective de tous les aspects de la vie universitaire chevillées au corps, dont le maccarthysme finira malheureusement par avoir raison. Dinah Bird nous raconte qu’elle aurait adoré prendre part à cette expérience pédagogique pour le moins avant-gardiste en son temps.
Enfin, Jean-Philippe Renoult, partenaire de Dinah Bird, artiste radio, animateur d’émissions de radio, journaliste, écrivain est un passionné de sons, de musique et d’enregistrements. C’est pourquoi il a choisi de nous parler d’un album du compositeur, interprète et improvisateur américain Alvin Curran et de sa rencontre émouvante avec lui à Rome où il est installé depuis 1984.
L’artiste multimédia grec George Moraitis est venu passer une semaine en résidence à l’Espace multimédia Gantner, du 24 au 28 février 2020.Deux confinements plus tard, retrouvez les images et vidéos de l’artiste, ainsi que de courts entretiens, en anglais, avec une bonne dose d’accents grec et français.
La démarche artistique de George Moraitis se concentre sur le domaine entre la sculpture sonore et les installations audiovisuelles et les objets trouvés (des ressorts, par exemple, pour le travail dont il est question ici).
Ses performances ont été présentées à travers l’Europe : Musée national centre d’art Reina Sofía, Centre culturel de la Fondation Stávros Niárchos, Centre dramatique national de Besançon… À chaque fois, il se sert de l’acoustique des lieux dans lesquels il se produit.
Les influences artistiques de George Moraitis sont nombreuses. Pour la musique, ses compatriotes Iannis Xenakis (1922-2001), compositeur électroacoustique et Takis (1925-2019), sculpteur qui intégrait le mouvement, le son et la lumière à la sculpture. Pour la littérature, l’écrivain Robert Musil (1880-1942) et les philosophes Michel Foucault (1926-1984), Walter Benjamin (1892-1940), Giorgio Agamben (1942-) et Bernard Stiegler (1952-2020). Côté cinéma, Pier Paolo Pasolini (1922-1975), Andreï Tarkovski (1932-1986) et le Hongrois Béla Tarr (1955-).
La performance sur laquelle a travaillé l’artiste durant sa résidence à l’EMG s’intitule « Orient Occident ». Il y est question des flux migratoires des populations qui habitent les pays bordant la mer Méditerranée et des échanges culturels que cela induit.
En conclusion de cet entretien, George Moraitis nous dit quelques mots sur sa résidence, son plaisir de venir dans l’Est de la France, une région qu’il connait bien, et à l’EMG, où il se sent comme dans une seconde maison !
Cliquez sur l’image pour voir une courte vidéo de George Moraitis en train de travailler sur sa future performance.
En vidéo (cliquez sur l’image), un extrait de la performance « Orient Occident » présentée à l’Espace multimédia Gantner par George Moraitis.
Les artistes Sandra et Gaspard Bébié-Valérian ont passé une semaine en résidence à l’Espace multimédia Gantner, du 10 au 14 février 2020. À cette occasion, ils ont poursuivi leurs travaux sur Yells-Atreuma, un projet associant la modélisation d’organes en 3D et le développement biologique du physarum polycephalum.
Alors que la résidence touchait à sa fin, Sandra et Gaspard ont gentiment accepté de répondre à nos questions. Associés depuis le début des années 2000, leur démarche artistique les a conduit à s’intéresser à l’impact des technologies sur la société, principalement les questions d’énergie et d’environnement. Viridis, un de leurs premiers projets, consistait en un jeu vidéo connecté à une ferme réelle dans laquelle était cultivée de la spiruline. Déjà les organismes vivants étaient utilisés comme agents de changement.
Sandra et Gaspard présentent le cycle de projets intitulé Mycore, qui porte sur la mycoremédiation, processus consistant en la réparation d’un sol (pollué, stérile) par l’action des champignons. Pour ce projet, les artistes ont procédé à la création de plusieurs modules, dont le module Yells-Atreuma sur lequel a porté la résidence à l’EMG. Yells-Atreuma consiste en la colonisation de reproductions d’organes humains par le physarum polycephalum, plus connu sous le nom de « blob ».
Pour terminer l’entretien, Sandra et Gaspard Bébié-Valérian présentent leurs méthodes de travail et ce qui, au quotidien, nourrit les réflexions qu’ils utilisent ensuite pour réaliser leurs projets artistiques. On apprend notamment que les tâches ne sont pas précisément réparties entre les deux artistes, et que le dialogue permanent, la veille, la documentation et les expérimentations sont au cœur de leurs travaux.
Dans la vidéo ci-dessous (cliquez sur l’image), Gaspard Bébié-Valérian présente la version prototype de la colonne vertébrale, l’un des éléments de Yells-Atreuma destiné à être colonisé par le physarum polycephalum (blob).
Cosmos, une invitation au voyage vers l’espace à la croisée des arts et des sciences. Une espèce d’espace à voir et à entendre, à écrire et prolonger ensemble.
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L’exposition COSMOS 2019 entre dans son dernier mois de monstration. Après le concert décentralisé au Planétarium de Belfort, la visite contée de Julien Tauber, un atelier d’écriture était organisé par les éditions jurassiennes Du Goudron et des plumes, animé par Josiane Bataillard (dynamique retraitée de l’enseignement des lettres, lectrice à haute voix et animatrice régulière d’ateliers d’écriture ludiques – Lausanne – Porrentruy).
7 personnes étaient inscrites (6 femmes et un homme). L’atelier a duré de 14h à 18h30.
Deux séquences étaient proposées :
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1) Visite libre de l’exposition (30 à 40 minutes) à l’étage. Redescente au rez-de-chaussée pour y choisir un exercice d’écriture dédié à l’une des œuvres exposées. Écriture d’un texte individuel, puis partage à haute voix des textes produits devant le groupe.
Quelques textes lus à haute voix en plein air (sons environnants au gré des flux du hasard : vent, voix humaine, sons mécaniques – moteurs d’automobiles et mobylettes) …
2) Vraie fausse Dispute(émission radiophonique hebdomadaire, du lundi au vendredi, de 19 à 20 h réunissant critiques dans divers domaines : musique, théâtre, arts plastiques, littérature…) : improvisation, joute oratoire, arguments en faveur/contre de l’exposition, description de certaines œuvres : 13 minutes hautes en couleur, spontanées, drôles, sérieusement pastichées.
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La Dispute, Plateau en direct de Bourogne : l’exposition COSMOS 2019passée au crible de 7 critiques avisés…
La bibliothèque in situ a pu participer à cet atelier et se fondre discrètement dans les coulisses de son bon déroulement (beau temps, ombre du châtaigner, fraicheur du rez-de-chaussée de l’EMG – ancienne ferme). Restitution.
Texte, Photographies et captations audio : Fabien Vélasquez
Remerciements : Josiane Bataillard et toutes les participantes.
DATES : les 6 et 10 juin 2019 LIEU : Fimu, Le Manège HEURES : Entre : 14h30 et 19h30
A l’occasion du Fimu, l’EMG a invité CLOUD, une installation sonore de Christina Kubisch, une artiste sonore et plasticienne allemande, née en 1948.
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Christina Kubisch (née en 1948), qui explore depuis les années 1970 le potentiel sonore des champs électromagnétiques générés par notre environnement urbain et technologique.
Cloud (« work in progress » depuis 2011), propose l’écoute d’ondes imperceptibles à l’oreille nue et questionnant le rapport entre le visible et l’audible.
A l’occasion du montage de la pièce pour le Fimu, La Bibliothèque in Situ a donc profité de la venue de Damien Simon, le directeur du Bon Accueil, seule association artistique française entièrement dédiée aux arts sonores, installée à Rennes, pour s’entretenir avec lui : Il nous rappelle d’abord le contexte de ce projet itinérant (Rennes, Caen, Belfort et Nantes), puis nous situe Christina dans l’Histoire de l’art et enfin nous confie un coup de cœur pour un artiste sonore dont il nous invite à découvrir le travail… Alexandre Joly.
Confrontation formelle : une œuvre dialogue avec une autre :
D’une génération à l’autre : Christina Kubisch, née en 1948 et Maya Dunietz, née en 1981…
Avec l’installation Thicket, un nuage composé de milliers d’écouteurs, Maya Dunietz repousse les limites du son. Les ondes sont traitées comme un médium plastique que les spectateurs sont invités à traverser.
Conversation avec Damien Simon :
Entretien : 1/2
Entretien : 2/2
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Un danseur expérimente Cloud :
Le hasard des flux de visiteurs a conduit Eric Lamoureux , chorégraphe & danseur, a découvrir l’installation en ce lundi de Pentecôte pluvieux : il fallait être courageux pour arpenter les rues de la Vieille ville … Eric était de ceux-là… Réaction au micro de La Bibliothèque in situ : Cloud, un dispositif particulièrement inspirant pour un danseur…
Légende : à gauche : RELATIONS ENTRE ARTS PLASTIQUES ET MUSIQUE : Schéma de René Block publié dans le catalogue « Écouter par les yeux : Objets et environnements sonores« , du 18 juin au 24 aout 1980 – Musée d’art moderne de la ville de Paris dans lequel le nom de C. Kubisch apparaît dans la catégorie PERFORMANCE.
Texte, photographies et entretien : F.Vélasquez Remerciements : Damien Simon & Eric Lamoureux.
Pendant qu’elle rangeait ses câbles et son synthétiseur, La bibliothèque in situ a souhaité converser avec Suzanne Ciani, pianiste & compositrice de musique électronique. Un court entretien au cours duquel nous abordons trois points clés : un disque favori, son lien avec Philipp Glass et son rôle de passeuse (transmetteuse) aux jeunes générations. Elle avait donné auparavant, un concert devant une assistance nombreuse et attentive.
C’est via le livre paru en 2002 aux éditions Dilecta, que s’engage la conversation autour de Philipp Glass :
Einstein on the Beach [texte imprimé] / Wilson, Robert, Artiste; Glass, Philip, Compositeur. – Paris : Editions Dilecta, 2012. – 160 p.: ill. en noir; 28,5 x 20 cm. ISBN 979-10-90490-04-8
Légende : Set de S. Ciani et portrait de Suzanne avec le livre Einstein on the Beach
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Première partiede l’entretien audio (en anglais) :
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– Ravie de vous rencontrer ! Bonjour Fabien !
Première question :
– Je dois dire que musicalement, je viens plutôt d’une culture classique, et mon disque préféré, c’était les Variations Goldbergpar Glenn Gould. Je trouve que sa manière de jouer avait quelque chose de très numérique, si on peut dire : son rythme était tellement précis, il jouait presque comme une machine. Et j’adorais sa manière de ne pas essayer d’embellir son jeu ou d’y ajouter du sentiment ; il laissait simplement la musique advenir. Et je crois que dans mon approche de la musique électronique, il y a ça aussi : la musique électronique permet d’avoir ce rythme très rigoureux, et j’aime cette précision. J’aime laisser la musique advenir à travers la machine.
Seconde partie de l’entretien audio (en anglais) :
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Deuxième question :
– J’adore Philip Glass ; pour moi, il a vraiment cette espèce de conscience électronique. Il n’utilise pas les synthétiseurs et les instruments électroniques comme moi. Il demande à des êtres humains de jouer comme des machines. Il y a vraiment une influence de la machine… Enfin, il y avait ça à l’époque Baroque aussi, où les choses étaient très mécanistes, allez savoir pourquoi. En tout cas, Philip Glass trouve l’émotion, bizarrement, dans une musique absolument non-émotionnelle. Il utilise des motifs mélodiques, mais sans avoir une approche classique de la mélodie, et pourtant, dans le tissu de tous ces contrepoints qu’il met en œuvre, l’émotion ressort. Et je trouve que sa musique, associée à des éléments visuels, comme des films ou de l’opéra, est bien plus puissante. Ça amène une autre dimension à sa musique.
Troisième question :
Il me tient particulièrement à cœur aujourd’hui de faire le passage de témoin entre le passé, quand les systèmes analogiques modulaires sont apparus – car j’ai travaillé avec Don Buchla, j’ai joué du Buchla… Et Don Buchla est mort, il y a deux ans ; et je veux communiquer cela aux jeunes générations qui s’intéressent à la musique électronique modulaire et qui jouent avec des modules eurorack par exemple, j’aimerais qu’ils puissent revenir à la source et voir ce que cet inventeur de génie a fait, pour que plus tard, ça compte pour eux. Un jour, quand cette jeune fille aura ses instruments et qu’elle les jouera, elle aura une conscience bien plus subtile de ce qu’on peut en faire.
NDLR : Cette jeune fille est une étudiante de l’ISBA qui a pu jouer sur le synthétiseur de Suzanne.
La bibliothèque in situ a pu échanger quelques instants après la séance scolaire donnée devant les Petites et Moyennes Sections de Maternelle de l’école de Bourogne. Entretien croisé avec Léa (régie) et Coline (cirque, jeu).
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Cette compagnie installée à Toulouse, en tournée depuis plusieurs semaines (Kingersheim, Bourogne puis Chalon-en –Champagne, Auterive, Rodez, …) fait donc une halte deux jours durant, dans le Territoire de Belfort, après le Haut-Rhin et avant la Marne.
« Objet de l’association : favoriser, développer et promouvoir les arts du cirque et tous les autres moyens susceptibles de concourir à la réalisation de son objet social. » La lecture de cet extrait des statuts de l’association, donne une indication sur la dimension sociologique que la compagnie souhaite aborder via des propositions pluridisciplinaires : en témoigne le sous-titre du spectacle « corde lisse, danse, vidéo ». Coline en présentant la démarche de la compagnie, cite le GdRa* et José Montalvo comme étant des propositions l’ayant marquée.
« Ce projet de création est le premier spectacle dont je suis à l’initiative.
L’envie de cette création est née en 2013, après la naissance de ma fille, avec la volonté féroce d’élargir tant mes influences que ma pratique artistique.
C’est ainsi que le solo m’est apparu comme une évidence, me permettant une approche plus « fusionnelle » avec le public. » (Coline Garcia)
La discussion se poursuit par l’énumération d’une liste subjective, maladroitement griffonnée durant le spectacle -(Liste non exhaustive d’impressions & images entraperçues):
Dents
Tresse
« J’ai des oreilles »
Ombres
Salopette bleue
Collant
Sous-vêtements
« Elle grossit »
Mime
Gargouillis
Mouette projetée
Pomme
Squelette
Corps
Tissus
Organes
Cœur
1,2, 3 soleils
« Dans mon corps, je sens qu’il y a de la tempête »
Nous évoquons avec Léa et Coline, le film de Jonas Mekas Notes on the circus(1966), plongée réaliste dans l’univers du cirque Barnum : qui évoque à Coline, le spectacle éponyme de Ivan Mosjoukine.
Des échos, des voix enfantines justement rencontrées quelques minutes après la séance tout public du lendemain (06/02/2019) : Ombeline et Gabin nous disent quelques mots…
Légende : Avec le billet d’entrée du spectacle, Gabin a réalisé un fort joli bateau en pliage, qui glisse sur le programme du Festival Atlantide, reçu par la Poste, depuis Nantes…
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* : GdRA (depuis 2007) réunit un Anthropologue formé aux sciences humaines à l’EHESS, Christophe Rulhes insufflant ces disciplines dans les enquêtes qui nourrissent les écritures du collectif . Le GdRA admire ainsi la Personne, les communautés, l’ordinaire et l’expérience quotidienne qu’il insère dans ses histoires. Pour un théâtre pluriel et sans limites ou frontières, adressé à tout un chacun, se voulant ludique, sociologique, réflexif, ouvert dans ses processus et ses actions diverses.
Textes, entretien : Fabien Vélasquez Photographies : Samuel Carnovali Remerciements : Léa & Coline et les autres membres de la compagnie Sterno Circo Occipito