Jour : 25 novembre 2016

  • La bibliothèque en vadrouille n° 96

    Date : 24 novembre 2016
    Heure : vers 23 :15
    Lieu : école d’art de Belfort

     

    Entretien avec Xavier Fourt (Bureau d’Études)

     

    A l’occasion de la manifestation proposée par l’ACCOLAD, intitulée : Des cartes : écrire les frontières du réel et de l’imaginaire, l’école d’art a saisi l’occasion pour inviter Xavier Fourt, l’un des fondateurs de Bureau d’études, un collectif artistique intervenant dans le champ social souvent via un moyen d’expression singulier : la cartographie.

    Nous avons pu assister à la conférence qui s’appuyait sur de nombreux exemples d’actions menées par Bureau d’études dans divers contextes. Construit comme un exposé en plusieurs parties (Cartographier le capitalisme, De la planète usine à la planète laboratoire, etc..), Xavier Fourt a tenu à préciser que bien qu’ancienne (entamée en 1992), leur œuvre n’était pas encore achevée, c’est un long travail de maturation qui permet d’explorer des champs de références (sphères) souvent complexes et interdisciplinaires (art, économie, média,…).

     

    La bibliothèque en vadrouille a souhaité poursuivre la discussion avec Xavier en lui posant quelques questions, qui constituent autant d’échos à certains moments de sa conférence ou des échanges étendus lors du dîner collectif et convivial qui a suivi à l’école d’art.

    Entretien, première partie :

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    Xavier rappelle que la démarche de BE est nourrie de la production de cartes qui n’ont rien d’heuristiques, ce sont davantage des cartes qui décrivent des systèmes.

    Nous lui demandons de commenter deux anciennes productions réalisées pour les revues Z et Checkpoint (en 2006, pour le numéro 0, coordonné par Djamel Kokene). Des éditions papier, qui illustrent son attachement pour ce médium bien que les cartes soient élaborées en amont par ordinateur. Nous lui demandons d’ailleurs au cours de l’entretien, d’évoquer ZOTERO, un logiciel de gestion de références qu’il utilise à certaines occasions.

    Nous nous entretenons ensuite avec Xavier autour du projet de la Ferme de la Mhotte, un lieu singulier dans l’Allier, où s’expérimente la mise en culture des communs. Nous lui demandons de revenir sur le terme de « géologie sociale » qui s’analyse particulièrement bien sur ce territoire qui a vu naître le syndicalisme agricole à la fin du XIXe siècle.

    Entretien, seconde partie :

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    Dans la seconde partie de l’entretien, Xavier évoque ses souvenirs de bibliothèques (il en a fréquenté et fréquente encore de nombreuses), puis nous lui demandons d’évoquer sa constellation de lectures-clé : il cite (entre autres) Michel Foucault et Donna Haraway. Il évoque un livre étonnant de Timothy Mitchell, Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole paru à La découverte en 2013.

    Il prépare actuellement avec Bureau d’études une cartographie sur le risque écologique, il nous révèle enfin comment s’élabore une carte…

    Entretien, troisième partie :

    Bibliographie :

    Bureau d’études est en ce moment invité avec d’autres dans l’exposition Données à voir, à La Terrasse de Nanterre. Ils poursuivent un travail d’éditions ponctuelles avec La planète laboratoire, une revue dont le sous-titre est : « Pourquoi travaillons-nous à notre obsolescence ? » , le numéro 5 est paru en 2016.

    Un « Atlas des priorités :  cartographier les pouvoirs, cartographier les communs » est accessible en ligne .

    Texte, entretien et photographies : Fabien Vélasquez

    Remerciements : école d’art de Belfort et Xavier Fourt

  • La bibliothèque en vadrouille n°95

    Date : 15 et 19 novembre 2016
    Lieu : Auxelles-Haut(90) et Lure (70)
    Heure : entretien réalisé, le 19/11 vers 18H45 dans une loge de l’Auditorium de Lure

    Entretien avec Patrick Autréaux

    Patrick Autréaux était invité du festival Les Petites fugues. Nous avons pu assister à deux de ses interventions dans le Territoire de Belfort et en Haute-Saône.

    Comme chaque année, la médiathèque d’Auxelles-Haut accueillait avec beaucoup de simplicité cette rencontre animée par François Fendeleur, grand lecteur, rigoureux dans sa préparation de la soirée et habile interviewer de l’auteur de Grand Vivant, édité chez Verdier. Le début de la conversation s’est focalisé sur le cycle dédié à la maladie.  L’auteur précise que c’est cette expérience fondamentale qui l’a poussé à écrire. Très imprégné de littérature mystique, il a tenu à expliciter que l’expérience du vide, la théologie négative, l’effroi de se savoir condamné (…) au bord du morcellement » l’avaient plongé dans un état paradoxalement d’incandescence spirituelle. Étant médecin, cette traversée fut pour lui l’occasion de se mettre dans la peau d’un malade et de prendre conscience de certains gestes ou actes que les médecins demandent à leurs patients, auxquels il n’aurait jamais pensés.

    Lors de la discussion, il poursuit en évoquant une collection littéraire qu’elle estime et affectionne : L’un, l’autre (Gallimard) dirigée par JB Pontalis. Une collection fétiche, puisque c’est celle qui, jeune écrivain, a accueilli l’un de ses manuscrits.

    Pour évoquer Le dedans des choses (Gallimard, 2012), François Fendeleur a eu la bonne idée de glisser dans une malle plusieurs ouvrages faisant écho à des noms propres cités dans l’ouvrage de Patrick Autréaux : Cranach, Blaschka, J-H Fabre,…

    La discussion à Auxelles-Haut s’est achevée par une lecture du Grand Vivant par l’auteur et le partage du verre de l’amitié, ainsi que par la dégustation d’une délicieuse salade d’orange au gingembre.

    A Lure, c’est une autre formule qui a été proposée au public : une petite forme faite de plusieurs lectures d’abord incarnées par deux comédiens Mathieu Dion et  Pearl Manifold sous la forme de déambulations dans l’auditorium, avant de retrouver sur le plateau les auteurs : Patrick Autréaux et Thomas Vinau, pour une lecture à trois et quatre voix (3+1). Nous avons à cette occasion découvert, 76 portraits de clochards célestes ou presque, une anthologie très personnelle, conçue par un auteur, né en 1978.

    A l’issue de cette lecture, nous avons donc pris un moment pour converser avec Patrick Autréaux autour de trois sujets principaux : La collection L’un et l’autre, Jean Reverzy (un autre « écrivain médecin », découvert par l’entremise de Bernard Clavel) et un fragment d’un ouvrage lu qui nous a fait penser à un extrait du Grand Vivant. Autréaux réagit spontanément et commente ces deux extraits lus dans l’entretien…

    Entretien, première partie :

    Entretien, seconde partie :

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    « Georges Charpak eut une intuition qui touchait de fort près au rêve d’un enregistrement de l’être par lui-même auquel on accéderait rétrospectivement, lorsqu’il se demanda si l’on pourrait retrouver des sons et des voix du passé qui auraient été enregistrés involontairement sur des artefacts dont la fabrication impliquerait de tracer des sillons, tels des disques vinyles avant l’heure. Il pensait en particulier au tournage des poteries. Il parcourut les salles du Louvre à la recherche d’objets grecs ou mésopotamiens susceptibles de se prêter à cette étude, qu’il abandonna finalement, ses chances de succès étant à ses propres yeux trop faibles pour justifier l’engagement des moyens qu’elle nécessitait. »

    In « Fragments d’une mémoire infinie » / Maël Renouard – Grasset, 2016 – p. 13

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    Bibliographie : ouvrages de P. Autréaux

    • La médiathèque d’Auxelles-Haut en possède 7
    • La médiathèque départementale en possède 1
    • La Bibliothèque Municipale de Belfort en possède 3

    Il a également écrit pour la danse.

    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : CRL Franche-Comté, Médiathèque d’Auxelles-Haut, Auditorium de Lure et Patrick Autréaux