Mois : juin 2019

  • La bibliothèque en vadrouille n° 137

    Lieu : Mandeure (Doubs), rue des rossignols
    Date : le 19 juin 2019
    Heure : entre 19h45 et 20h15

    CYCLEHOPE : Tour d’Europe permaculturel

    Rencontre avec Vincent et Clarence, émissaires de la Biosphère

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    C’est en lisant L’Est Républicain de la veille, que nous avions pris connaissance de ce projet itinérant baptisé « Tour d’Europe permaculturel des émissaires de la Biosphère » : Clarence et Vincent, deux jeunes hommes que La Bibliothèque en vadrouille a souhaité rencontrer. C’est donc dans le jardin de la maison d’Isabelle et Jacques, sise dans le Pays de Montbéliard, que cet entretien au long cours a été réalisé, au son des chants d’oiseau, des rumeurs champêtres avoisinantes et même d’une mouche zigzaguant sur le micro de notre enregistreur…

    L’entretien s’est déroulé en 6 étapes qui ont rythmé une conversation fluide, raisonnée et parfois débordante de spontanéité et de maturité mêlées chez deux acolytes lucides, conscients, peut-être de bienveillants lanceurs d’alertes, pieds nus sur la terre sacrées

    Légende : Carte du voyage CYCLE HOPE et Dessin de nos deux cyclistes-ambassadeurs de la permaculture : Robin Guinin.

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    Présentations

    Comment vous-êtes vous rencontrés ? Qui êtes-vous ?

    Les deux amis se sont connus durant leurs études (éco-construction et ingénierie de l’environnement), ils nous disent chacun quelques mots…

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    La conversation s’est poursuivie par quatre questions composées de « prélèvements bibliographiques-lectures », prétexte à développer le mot soumis à leur réflexion : Chaîne, Convivialité, Chien et Biosphère. Ces mots choisis spécialement et intuitivement pour tenter de cerner nos interlocuteurs…

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    CHAINE

    Moi, glacé, je me représente tout le monde, l’apprenti, le marchand, et les hommes et les femmes à l’infini d’Antibes, du Texas et du Pakistan, et l’esprit plus ou moins inanimé présent dans le nickel des guidons et l’acier des pédaliers, tout le monde et l’esprit du monde en train de savoir, moi exclu, comment ça se tend, une chaîne de bicyclette.

    (Jacques Audiberti – 1899-1965- Cent jours, p. 42 : 1950)

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    CONVIVIALITÉ

    « J’entends par convivialité l’inverse de la production industrielle. Chacun d’entre nous se définit par relation à autrui et au milieu, et par la structure profonde des outils qu’il utilise (…) La relation industrielle est réflexe conditionné, réponse stéréotypée de l’individu aux messages émis par un autre usager, qu’il ne connaîtra jamais, ou par un milieu artificiel, qu’il ne comprendra jamais. La relation  conviviale, toujours neuve, est le fait de personnes qui participent à la création de la vie sociale (…) La convivialité est la liberté individuelle réalisée dans la relation de production au sein d’une société dotée d’outils efficaces »

    (Ivan Illich (1926-2002) La Convivialité, 1973)

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    0CHIEN

    « Je dis sérieusement que je suis chien. J’agis sans passer par l’abstraction. L’intelligence est une fausse route. Un animal normal c’est beaucoup plus pragmatique. Un chien se brûle, il interprète ensuite l’acte comme expérience. Faire une expérience, c’est d’abord agir, puis interpréter l’acte comme une expérience… Je suis un animal normal. »

    Yona Friedman (né en 1923) in Entretiens avec Sylvie Boulanger entre 2006 et 2013 in livret BLVD Garibaldi : Variations sur YF, dvd)

     

     

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    BIOSPHERE

    « Dans un monde évolutif, on ne surmonte les difficultés que par dépassement. C’est à un effort considérable de recherche, d’investissement et d’innovation – à la fois technologique, économique, et sociale – que doit être donnée la priorité : « La clé, déclare l’un des auteurs du rapport du PNUE, c’est l’innovation. » Il nous faut inventer de nouvelles techniques, de nouveaux modes de production, de consommation, d’utilisation de l’espace, réapprendre à utiliser les écosystèmes pour stabiliser les sols, absorber les eaux et prévenir les catastrophes naturelles ; réhabiliter les économies de proximité, assurer le droit des peuples à satisfaire par eux-mêmes leurs besoins fondamentaux. Le caractère directement mondial des problèmes qui menacent les fonctions régulatrices de la biosphère appelle la création d’institutions exprimant directement l’intérêt de l’humanité tout entière : gouvernance mondiale à ne pas confondre avec l’arbitrage entre intérêts nationaux au sein d’organismes tels que le G8 ou le G20.En un mot, réinventer le monde dans un temps limité. « There is no alternative… » »

    René Passet (né en 1926) : La bioéconomie de la dernière chance.

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    Escales en Suisse

    Partis d’Aix-en Provence, depuis la mi-mars 2019, Vincent et Clarence se souviennent déjà de quelques rencontres fondatrices…

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    Fribourg, Suisse, où les locaux croisés leur souhaitent que la suite de leur périple se déroule bien… L’étape avant d’arriver à Mulhouse, les conduit dans la petite ville de Ins (Anet) dans la Canton de Berne, où ils constatent que les habitants ont un rapport avec la nature différent : comprendre la nature et l’écouter. « L’homme-machine (Descartes) doit puiser en lui-même pour trouver nature et silence, propices à la compréhension intuitive de soi et des autres », précise Clarence. Il nous revient alors en mémoire, le petit livre d’Olivier Bleys : Les Friches Heureuses (CRL Franche Comté, 2004) : « Mais c’est ailleurs : à Courtelevant, en Franche-Comté, une région verte où le rapport du culte à l’inculte, donc du bitume au pré, reste dans la norme ancienne. Utiles ou esthétiques, les champs d’ici ont toujours part à la campagne. Quand les routes se dévident, quand les murs s’enkystent, quand un ricochet d’ampoules vient blesser l’ombre d’une forêt, ils ne s’y fondent pas : ils s’y superposent. L’élément dominant les exclut. » (p. 23). Avant que nos deux cyclistes reprennent la route (90 Kilomètres) en direction de Besançon le lendemain, nous évoquons avec eux le Jura (qu’ils avaient déjà traversé) en recopiant les mots de Stéphane Meyer, cueilleur de plantes sauvages qui résonnent là encore: «  Les plantes sauvages sont consommées depuis la nuit des temps par les paysans. Mais pendant trois générations, elles ont été oubliées. Il n’y a pas eu de transmission et la gastronomie française s’est construite sans elles, alors qu’elles peuvent être d’un grand intérêt pour leurs arômes, mais aussi pour leurs qualités nutritionnelles. Prenez l’ortie par exemple, elle est très riche en protéines, en minéraux et en oligoéléments. » (in Le retour du Druide : Reportage paru dans L’Est Magazine : 16 juin 2019).

     

    « Pas de date de retour, nous ne sommes pas attendus… »

    Un voyage qui va les conduire cet été en Bretagne, puis à Paris en octobre, la Belgique en hiver, la Scandinavie au Printemps 2020… et après d’autres pays traversés les yeux grands ouverts et les mains, à l’affût de toutes les perceptions et expériences pratiques, collectives : Sobrement Solidaires

    Les suivre : leur facebook.

    Légende : Tracteur croisé aux abords de Mandeure et une image d’un des vélos utilisés au bord d’une rivière.

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    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Clarence Baranger et Vincent Maury, ainsi qu’Isabelle et Jacques pour leur accueil, la salade de riz et les grillades…


    Légende : la GoPro qui dépasse du guidon d’un des vélos, petite caméra qui permet de réaliser des films et captations au gré des rencontres… ici dans un Habitat groupé en Sud Dauphiné.

  • La bibliothèque in situ n°47

    DATES : les 6 et 10 juin 2019
    LIEU : Fimu, Le Manège
    HEURES : Entre : 14h30 et 19h30

     

    A l’occasion du Fimu, l’EMG a invité CLOUD, une installation sonore de Christina Kubisch, une artiste sonore et plasticienne allemande, née en 1948.

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    Christina Kubisch (née en 1948), qui explore depuis les années 1970 le potentiel sonore des champs électromagnétiques générés par notre environnement urbain et technologique.
    Cloud (« work in progress » depuis 2011), propose l’écoute d’ondes imperceptibles à l’oreille nue et questionnant le rapport entre le visible et l’audible.

    Écoutez le son de Cloud :

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    L’origine du projet provient d’une collaboration entre le Bon Accueil, l’université de Rennes (Anne Zeitz) et le musée des Beaux Arts.

    A l’occasion du montage de la pièce pour le Fimu, La Bibliothèque in Situ a donc profité de la venue de Damien Simon, le directeur du Bon Accueil, seule association artistique française entièrement dédiée aux arts sonores, installée à Rennes, pour s’entretenir avec lui : Il nous rappelle d’abord le contexte de ce projet itinérant (Rennes, Caen, Belfort et Nantes), puis nous situe Christina dans l’Histoire de l’art et enfin nous confie un coup de cœur pour un artiste sonore dont il nous invite à découvrir le travail… Alexandre Joly.

    Confrontation formelle : une œuvre dialogue avec une autre :

    D’une génération à l’autre : Christina Kubisch, née en 1948  et Maya Dunietz, née en 1981…

    Thicket  de l’artiste Maya Dunietz

     

    Avec l’installation Thicket, un nuage composé de milliers d’écouteurs, Maya Dunietz repousse les limites du son. Les ondes sont traitées comme un médium plastique que les spectateurs sont invités à traverser.

    Conversation avec Damien Simon :

    Entretien : 1/2

    Entretien : 2/2

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    Un danseur expérimente Cloud :

    Le hasard des flux de visiteurs a conduit Eric Lamoureux , chorégraphe & danseur, a découvrir l’installation en ce lundi de Pentecôte pluvieux : il fallait être courageux pour arpenter les rues de la Vieille ville … Eric était de ceux-là… Réaction au micro de La Bibliothèque in situ : Cloud, un dispositif particulièrement inspirant pour un danseur…

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    Légende : à gauche : RELATIONS ENTRE ARTS PLASTIQUES ET MUSIQUE : Schéma de René Block publié dans le catalogue « Écouter par les yeux : Objets et environnements sonores« , du 18 juin au 24 aout 1980 – Musée d’art moderne de la ville de Paris dans lequel le nom de C. Kubisch apparaît dans la catégorie PERFORMANCE.

    Texte, photographies et entretien : F.Vélasquez
    Remerciements : Damien Simon & Eric Lamoureux.