Jour : 18 novembre 2015

  • La bibliothèque en vadrouille n°54

    Lieu : Essert (90850)
    Date : 17 novembre 2015
    Heure : entre 20:45 et 20:51

    Les petites fugues dans le Territoire de Belfort # 1/3

    Pour l’une des premières rencontres du festival Les Petites fugues, deux médiathèques (Essert et Foussemagne) ont reçu à Essert l’auteure lilloise, qui a inauguré la série de 5 rencontres publiques prévues dans le Territoire.

    La rencontre a été animée de manière originale par Catherine et Nathalie, les bibliothécaires qui ont préparé des fiches illustrées pour structurer la conversation autour du livre Dans son propre rôle ainsi qu’un choix de lectures proposées par Nicole, une des bénévoles – lectures devant aider l’auteure à débattre d’un thème contenu dans l’extrait lu.

    C’est à l’issue d’une séance de dédicaces, que nous avons pu prendre quelques minutes en compagnie de l’auteure (4 références dans le fonds départemental). Elle a très gentiment réagi à la lecture de deux extraits de « Holden, mon frère », récit plein d’humour qui constitue une ode à la bibliothèque considérée par l’auteure comme emblématique d’ « un lieu d’épanouissement, de découverte de soi et d’ouverture aux autres. »

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    Fanny nous dit quelques mots d’un futur roman à paraître en février 2016 aux (éditions) La Contre-Allée : Tombeau de Pamela Sauvage, un roman dont la mise en page joue un rôle déterminant.

    Extrait de la Quatrième de couverture :
    « Vestige de cet outil révolutionnaire que l’on appelait alors le livre, le Tombeau de Pamela Sauvage contient les portraits de 23 existences témoignant d’un temps révolu, le nôtre. Dans un monde futur que l’on devine plus ou moins proche, une voix philologue commente et observe ce que révèle de notre époque ces existences à peine ébauchées, sans possible narration et où l’extraordinaire n’a pas eu cours. Ces existences s’avèrent être liées selon l’effet du petit monde, hypothèse reprise par Stanley Milgram selon laquelle chacun de nous serait relié à n’importe quel autre individu par une courte chaîne de relations sociales. »

    Fanny nous incite à lire les nombreux ouvrages de son amie Nathalie Kuperman qui écrit à la fois pour la jeunesse et pour les adultes. Elle préconise particulièrement la lecture de J’ai renvoyé Marta (2007).

    Elle nous invite ensuite à découvrir un auteur américain Stewart O’Nan qui est également édité à l’Olivier et notamment Emily (Disponible à Belfort et Delle).
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    Elle poursuit en suggérant de jeter un œil très attentif, sur le travail d’une jeune auteure (1985) à suivre : Emmanuelle Richard qui a fait paraître en 2014, La légèreté et en 2010, Selon Faustin.

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    Enfin, c’est une lecture plus délicate et pesante qu’elle veut nous faire connaître à travers Petite Vie, un texte de son ami Patrick Varetz, édité chez POL (2015).

    Fanny Chiarello assurant la voix et la guitare dans le groupe de musique tOYySessiOn, (aujourd’hui dissous), nous lui avons demandé un son qui correspondrait à l’air du moment, un son de circonstance (peut-être lumineux en ces temps obscurs…) : « Si les américains ont souvent l’habitude dans des moments où l’on a besoin d’être accompagné dans la tristesse d’écouter l’Adagio pour cordes (1936) de Samuel Barber, je citerai un groupe de rock montréalais : A Silver Mt. Zion et leur morceau : Sisters! Brothers! Small Boats of Fire Are Falling from the Sky!« 

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    Texte et entretien : Fabien Vélasquez
    Photographies : médiathèque d’Essert
    Remerciements : Fanny Chiarello, Nathalie Majkowski (Essert) et Catherine Lanzini (Foussemagne) et le CRL.

  • La bibliothèque in situ n°17

    Date : 6 et 7 novembre 2015

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    Rencontre avec les artistes de l’exposition « Apparitions Révélations : une exploration de la lumière ».

    Comme à chaque fois depuis début janvier, la bibliothèque in situ a souhaité rencontrer les artistes présents durant le montage d’exposition pour discuter sources et ressources implicites ou cachées qui permettent de saisir de manière parallèle l’envers de la création : quand un livre ou un film constitue une influence décisive que ce billet s’attache à révéler…

    Petit tour de table sonore, en zigzag avec Julien Maire, Dan Gregor, Fabien Léaustic, Nicolas Chesnais et Silvi Simon.

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    Julien a fait un passage rapide à l’espace multimédia ne pouvant pas rester pour le vernissage (retenu à Bruxelles pour une performance), nous avons pu néanmoins nous entretenir avec lui : il nous décrit Man a work encore en cours en montage à l’étage et dans le contexte sonore du moment… Descendu dans les travées de la médiathèque et tout près de la section cinéma, il balaie du regard les ouvrages et tombe sur un livre consacré à Etienne Jules Marey qui est bien entendu une source à citer en écho à son installation. Il poursuit en évoquant Deleuze et enfin un ouvrage qu’il apprécie beaucoup (mais non présent dans la médiathèque) et qui témoigne d’un exemple de la profondeur de champ en littérature : il s’agit de La vue de Raymond Roussel. La discussion se poursuit et s’achève dans rayon « Poésie plastique », où sont regroupés les documents – de ou sur – Raymond Roussel, notamment ce catalogue.

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    Julien Maire a fait ses études aux Beaux arts de Metz avant de beaucoup voyager. Étudiant, il a connu Richard Meier, qui fut l’un de ses enseignants (éditions voix) et dont un prochain billet de ce blog donnera l’occasion d’entendre la voix d’un éditeur passionné.

    • Dan Gregor

    Avec Dan Gregor (artiste tchèque qui rejoint en cette fin d’année 2015, la collection d’œuvres numérique du Département), nous avons pu échanger quelques mots sur un projet singulier qu’il a réalisé en 2013 au théâtre de Prague : la transposition multimédia d’un recueil de poésie expérimentale et visuelle de Vaclav Havel : Anticodes. (Recueil de typogrammes).

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    Ce projet est l’occasion d’évoquer ce recueil traduit en français en 1992 sous le titre L’anatomie du Gag (Éditions de l’Aube – Katia Krivanek) où l’on peut lire ces mots de Jan Grossman : « Je pense que c’est la meilleure des situations : car le rire et le frisson dans le dos, ainsi que le « jeu » lié à une signification profonde, sont les meilleures conditions d’un vrai dialogue qui ouvre l’homme à l’homme et l’homme au monde ». Voilà peut-être une formule qui peut s’applique à Netykavka dont la dimension ludique est évidente.
    Quant au conseil de Dan, il s’agit du film Amadeus (1984) de Miloš Forman, un réalisateur tchèque né en 1932 qui étudia dans la même université que V. Havel (1936-2011) à Pod?brady.

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    • Fabien Léaustic

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    Avec Fabien, nous visitons son installation « Larmes d’Ethyl » quelques minutes avant le vernissage, comme avec Julien Maire, nous redescendons ensuite dans la médiathèque pour discuter : Fabien nous dit quelques mots d’un ouvrage édité en 2008 consacré à Tarkovski qu’il a trouvé dans les collections … de rebond en rebond, il cite STALKER / observatoire nomade (dénomination éponyme d’un film du réalisateur russe), une formation pluridisciplinaire (art/architecture) fondée en 1993* à Rome par Francesco Careri qui se revendique davantage comme une attitude (laboratoire) qu’un groupe ou groupuscule d’artistes. (* et non pas les années 60/70 comme il est dit dans l’entretien).

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    Ensuite, nous souhaitons évoquer avec Fabien, deux artistes dont certains travaux expriment peut-être une parenté formelle avec son installation : Michael Vorfeld et son «Glühlampenmusik», un étonnant instrument qui s’attache à faire entendre le son de l’électricité avec lequel, nous avions pu nous entretenir le 4 octobre dernier : écoutez ici.
    Knud Viktor disparu en juin 2013 et dont le travail pionnier avait été présenté à l’Espace multimédia en 2006 avec La chambre d’images, une installation vidéo permettant au public de s’initier à son vocabulaire visuel fait de feu, de glace, de terre, de bulles de vin qui fermentent, de vagues. Avec ici, le vin comme élément liquide qui n’est pas sans évoquer le calvados présent dans de l’installation de Fabien.

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    Nicolas nous explique « Light-nanosecond ruler« , la règle mesurant la distance parcourue par la lumière en une nanoseconde. Il ajoute que ce travail véritable work in progress comme l’indique le cartel dans l’exposition va être complété par un site internet bientôt en ligne sur lequel l’internaute pourra éditer sa propre règle. Très influencé par la lecture et le film Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, Nicolas nous invite à lire cette saga qualifiée par l’auteur lui-même de trilogie en cinq volumes : « absurde et intelligent » selon Nicolas qui a apprécié ce texte paru en 1979 et traduit en français en 1982 aux éditions Denoël dans la mythique collection Présence du futur, initiée en 1954.

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    Texte et entretiens : Fabien Vélasquez
    Photographies : Régis Antoine
    Remerciements aux artistes de l’exposition.