Lieu : Grenoble, rue Saint Laurent, galerie Alterart
Date : 03 mai 2015
Heure : dans l’après-midi
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Les conseils de Martine Arnaud-Goddet
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« L’ÉLECTRONIQUE ET LA PEINTURE SONT COMME L’ARBRE ET LA MONTAGNE;
CE SONT DEUX MODES DE REPRODUIRE L’IMAGE DU MONDE »
WOLF VOSTELL (inédit en français)
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Martine Arnaud-Goddet, auteur-réalisatrice de documentaires, a produit une quinzaine de films depuis 1991. Elle produit des films en mode associatif, qui sont toujours centrés sur l’humain et rendent compte d’un rapport entre l’intime et le réel. Elle réalise par ailleurs des vidéos en collaboration avec d’autres artistes, musiciens, danseurs, metteurs en scène.
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L’arbre
« Au tout début l’Arbre c’est un arbre inaccessible. Là-haut, bien au-dessus de la route ennuyeuse, gigantesque à mon regard d’enfant collé contre la vitre arrière de la voiture familiale, c’est un arbre solitaire. C’est un arbre majuscule. Aux fils du temps il est devenu l’Arbre. Il a accompagné chacun de mes trajets de mon village à Grenoble quand mes parents m’emmenaient à mes rendez-vous réguliers chez l’ophtalmologue; la vision étonnée de l’Arbre me consolait de la crainte de la consultation.
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Chantal Morel, metteuse en scène et amie de Martine, croisée dans la rue réagit à cette installation vidéo et pense immédiatement au texte de Philippe Jaccottet – Le cerisier (in Cahier de verdure, 1990) dont voici un extrait :
« Il se produisait donc une espèce de métamorphose : ce sol qui devenait de la lumière; ce blé qui évoquait l’acier. En même temps, c’était comme si les contraires se rapprochaient, se fondaient, dans ce moment, lui-même, de transition du jour à la nuit où la lune, telle une vestale, allait venir relayer le soleil athlétique. Ainsi nous trouvions-nous reconduits, non pas d’une poigne autoritaire ou par le fouet de la foudre, mais sous une pression presque imperceptible et tendre comme une caresse, très loin en arrière dans le temps, et tout au fond de nous, vers cet âge imaginaire où le plus proche et le plus lointain étaient encore liés, de sorte que le monde offrait les apparences rassurantes d’une maison ou même, quelquefois, d’un temple, et la vie celles d’une musique. »
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De la même manière, quelques jours après, nous découvrons à la bibliothèque d’études de Grenoble, via une très belle exposition-hommage, la poétesse Suzanne Renaud et notamment ce poème Le tilleul, que nous souhaitons tout comme l’amie de Martine, lui adresser en guise d’écho.
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Le hasard des discussions…. De Grenoble à Montbéliard
Nous apprenons que Martine a été invitée à Montbéliard au CICV pour montrer son film TAKAMAKA II – île de Mars (qui a reçu le Prix Fnac concours jeunes auteurs, au festival VIDEOFORMES en 1991). Cette évocation est l’occasion pour Martine de se souvenir de cette résidence dans le Pays de Montbéliard dans les années 90. S’intéressant à la mémoire ouvrière et industrielle, ce passage sur les terres de Peugeot ne l’a pas laissée indifférente.
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Comme le suggère cette série « la bibliothèque en vadrouille », Martine cite Penone, un artiste dont elle apprécie le travail et dont nous avait déjà parlé Pascal Kober, le rédacteur en chef de la revue l’Alpe, en mars lors d’une visite aux éditions Glénat.
Bibliographie disponible dans le billet 11 de cette série.
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Texte et entretien : Fabien Vélasquez
Photographies : Martine Arnaud-Goddet