Organisée par la petite fille du peintre et critique d’art né en 1901 à Anvers, cet accrochage propose plusieurs dessins et ouvrages d’un homme à l’énergie débordante. Seuphor fut un grand spécialiste de Mondrian, qu’il côtoya, en atteste cette archive vidéo de 1968.
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L’entretien débute par l’écoute d’une archive inédite (la voix de Michel Seuphor à la fin des années 90), et se poursuit par l’évocation d’un artiste, qui fut aussi poète.
Sophie Berckelaers dirige une compagnie de théâtre à Grenoble, qui durant l’exposition a réactivé une conférence donnée par son grand-père à l’école d’art de Besançon en 1969. Sophie lors de l’entretien, nous apprend que son grand-père était très ami de Jean Ricardon, un peintre jurassien, né à Morez en 1924, professeur à l’école d’art de Besançon de longues années avec lequel il avait réalisé des ornements pour la porte de la faculté de pharmacie de Besançon. Nous reproduirons bientôt à ce sujet, quelques documents transmis par Sophie Berckelaers.
L’archive Seuphor est conservée depuis son décès en 1999, à Anvers dans l’un des dépôts des archives de l’État belge.
On peut préciser que durant notre visite, dans un recoin de la galerie, une table avec des ouvrages de Seuphor (de la poésie surtout) était installée et offrait aux visiteurs l’occasion de les feuilleter tout en dégustant du chocolat et/ou en buvant du thé. Sophie Berckelaers a lu un document rare Equation Première paru en 1991 à Milan (avec une introduction en italien de Guetulio Alviani et un texte de Seuphor en français), dont elle nous a autorisés, la reproduction de quelques pages, l’appareil photo en bandoulière.
Nous donnons à entendre cette lecture improvisée donnée en petit comité :
7 documents disponibles dans les collections départementales
7 documents disponibles à la BM de Belfort
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Ouvrage disponible en vente à la galerie :
Michel Seuphor
Sergio Servellón
édité par FeliXart Museum et Pandora Publishers
2014
280 pages
Edition trilingue (nl, fr, all)
€ 39
Un article de presse de Charline Corubolo paru dans le Petit Bulletinle 8 novembre 2016.
La situation topographique de galerie Hang’art illustre parfaitement ce mot de Stendhal à propos de sa ville natale, voici la vision à 360° depuis le seuil de la galerie: « Au bout de chaque rue, une montagne… »
Date : 9 novembre 2016
Lieu : Médiathèque de Bavilliers, salle Jean Moulin
Heure : entre 22 :30 et 22 :40
Entretien avec Marie-Eve de Grave
Synopsis du documentaire :
Grisélidis Réal est un météore. Sa vie est digne d’un roman. Elle s’est prostituée dans les bordels munichois, aux bras de G.I. noirs. Elle s’est livrée au trafic de marijuana. Elle a fait de la prison. Dans les années 70, elle devient « la Catin révolutionnaire ». Elle écrit : « la prostitution est un art, une science et une pratique humaniste ». L’amour fou l’a consumée. Ses clients aussi. Grisélidis peint, elle dessine et écrit sa vie qu’elle invente à chaque instant. Tout avec elle devient précieux, passionné, passionnant, bouleversant, fou. Grisélidis, c’est la révolte. C’est la femme sauvage qui traverse la nuit en hurlant, parée, fardée, sublime.
S’immergeant au cœur des écrits de Grisélidis Réal, le film de Marie-Eve de Grave retrace le parcours fulgurant d’une femme hors norme. Images de fiction inspirées des textes, dessins, extraits, manuscrits, photographies, archives historiques, entretiens, s’entrelacent pour tisser le portrait fragmenté et pluriel d’une magnifique rebelle derrière laquelle se cache un véritable écrivain.
A l’issue de la projection, Marie-Eve de Grave a pris un moment pour répondre aux questions de La Bibliothèque en vadrouille…
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Nous avons d’abord souhaité que Marie-Eve évoque un lieu d’archives dans lequel les manuscrits de G. Réal sont conservés : les archives littéraires suisses à Berne.
Nous discutons ensuite avec la réalisatrice de la séquence où est citée (et reproduite) la revue MARGE, une revue importante parue entre 1974 et 1979. Une revue qui dès son numéro inaugural entendait « créer un journal qui serait celui de tous les nomades, de tous les révoltés, de tous les réprimés de cette terre – que sont les marginaux -, de tous ceux enfin qui n’ont jamais le droit que de se taire. » Marie-Eve nous explique comment aidée par son compagnon, graphiste de formation, elle a reconstitué l’historique numéro 13 ( nov-déc 1977) dans lequel G. Réal signait une tribune-manifeste : « Se prostituer est une acte révolutionnaire ».
Nous demandons à la réalisatrice de commenter, une archive sonore familiale utilisée dans Belle de nuit qui nous a fait étonnement penser à Pour en finir avec le Jugement de Dieu (1947) d’Antonin Artaud, une pièce radiophonique interdite de longues années en France (jusqu’en 1973). Marie-Eve conclut la conversation en nous parlant de l’écriture de G. Réal et en nous invitant à la lire abondamment, passionnément.
Remerciements : médiathèque de Bavilliers, Gilles Barthélémy et Marie-Eve de Grave (notamment pour les photogrammes du film reçus par courriel suite à la projection).
Durant deux mois Radio charrette, un collectif installé à Nantes a pu bénéficier du dispositif « mon village un artiste » proposé par le Parc régional des ballons des Vosges pour mener un projet avec les habitants de Fresse. Initialement intitulée Radio sauvage, cette résidence d’artistes a donné lieu à une restitution publique dénommée « Fuga Mundi : spectacle phonographique à écouter et à arpenter… ». La Bibliothèque en vadrouille a pu assister à la Générale, le 4 novembre à 16 heures, en plein air… température fraiche, quelques gouttelettes de pluie. Nous avions pu déjà découvrir ce site étonnant de la Maison des Rondey à l’occasion d’une fête du goût organisée en 2015 (cf. Billet du présent blog réalisé à cette occasion avec Le cinéma voyageur), cette maison appartenait à un habitant du village qui de son vivant avait prévu par testament de la léguer à son décès, à la commune, à condition qu’y soient organisées des manifestations culturelles. C’est donc dans ce décor singulier de cette maison aux volets bleus à l’orée du bois que Mathilde, Simon et Bastien ont investi ce territoire à apprivoiser. Durant deux mois, ils ont travaillé pas à pas, rencontrant quelques habitants (Louise, Jean-Marie, des chasseurs) au gré de leur installation dans le village, passant très vite du statut d’étranger à celui de voisin, prêtant une oreille attentive et sensible aux récits de chacun.
Sentir l’énergie dégagée, arpenter les divers hameaux de la communes, Radio Charrette, fait en sorte intuitivement (tel un « envoyé spécial de l’insignifiant ») que chaque rencontre nourrisse l’écriture (Écriture du dehors et du dedans : la chasse, les oiseaux, les sources, la maison) et rejaillisse ensuite lors des diverses chroniques (proposées dans un lieu différent du village) plusieurs jeudis durant leur résidence.
Radio Charrette se définit comme une radio d’hyper proximité, on songe alors à ces mots de Peter Sloterdijk – in « Essai d’intoxication volontaire : entretien avec Carlos Oliveira », Hachette Littérature, 2001 :
« Même l’interaction la plus banale implique que nous participions aux constitutions de sphères. Sans cela, il n’y aurait pas de familles, pas de communautés de vie, pas de communes, pas d’équipe, pas de peuple; (…) il n’y a donc rien d’offensant lorsque je dis que nous sommes des radios vivantes, que nous pouvons nous caler sur des gammes d’ondes communes ».
Retrouvez un entretien réalisé à l’Espace multimédia gantner avec Mathilde et Simon, en deux parties : Genèse du collectif et du projet, la résidence en tant que telle (partie 1) et importance de la documentation – lectures dans le processus de travail (partie 2).
Retrouvez d’autres ouvrages dédiées à la forêt dans les collections de la médiathèque intercommunale d’Auxelles-Haut (90), pôle thématique « Arbres, Foret et Bois» et dans les collections départementales : par exemple, ouvrage prêté à Radio charrette : Autres – Être sauvage de Rousseau à nos jours, publié par le Musée-Château d’Annecy en 2012. (Disponible à l’Espace multimédia gantner : Cote ADA ROU) –
Un workshop (FOREST) réalisé à l’école d’art de Dijon en 2015 abordait une thématique proche, voici un document produit par l’école contenant quelques pistes de réflexion.
Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez
Remerciements : Association Radio Charrette : Mathilde, Bastien, Simon et Noël Claude, son Président. Violaine Pautrot (Parc régional des Ballons des Vosges), Eliane Cardot (Mairie de Fresse)
Légende : Présentation de la séance par Stéphanie Weiss , puis débat entre Julien Goetz, Gilles Barthélémy et le public.
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Julien Goetz est co-auteur du film « une contre-histoire de l’internet » avec Jean-Marc Manach et Sylvain Bergère (réalisateur). Il a pris quelques instants après le débat pour répondre aux questions de La bibliothèque en vadrouille. Nous l’interrogeons d’abord sur les séquences qui mettent en scène des activistes tels Telecomix ou encore le groupe de hackers du Chaos Computer Club (CCC). Nous lui demandons ensuite d’évoquer le rôle des artistes dans cette contre-histoire de l’internet et notamment les artistes qui s’approprient les réseaux, comme terrain d’expérimentation et de jeux (Mediengruppe Bitnikou Timo Toots).
Pour compléter la présentation de Julien Goetz, on peut préciser qu’il est l’auteur d’une série documentaire en ligne intitulée Data Gueulediffusée depuis 2014 et promeut la lecture dans les espaces publics via par exemple le projet le liseur.
Bibliographie :
Légende : Quelques ouvrages du fonds documentaire de l’Espace multimédia gantner empruntés par la médiathèque de Bessoncourt pour sa table de livres éphémère.
Le réalisateur, Sylvain Bergère a signé également Google, la tyrannie du cool (2011) disponible dans le fonds documentaire de l’espace multimédia Gantner (cote SNT BER) et en ligne.
Invité par IDEE à donner une conférence sur l’histoire du temps libre, Antoine Prost a bien voulu prendre quelques minutes après sa communication pour répondre à quelques questions de La Bibliothèque en vadrouille.
Installé près du portrait du général Lecourbe, celui qui en naquit en 1933 dans « le même pays » où étudia ce général, a débuté son exposé en citant F. Buisson : « ceux qui possèdent sans travailler et ceux qui travaillent sans posséder » et a immédiatement rappelé que l’histoire du temps libre et des loisirs était la conséquence de l’évolution de l’organisation sociale du temps. Adoptant un plan chronologique, il a dressé, statistiques à l’appui, les différentes étapes vers l’accélération de la prise en compte du temps libre dans la vie des individus entre 1900 et aujourd’hui (de belle époque à nos jours).
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Nous avons souhaité débuter l’entretien en lui demandant d’évoquer la figure de Jean Zay puisqu’il a préfacé Souvenirs et solitudeparu aux éditions Belin en 2010, ouvrage qu’il a bien voulu dédicacer en inscrivant le texte suivant : « Aux lecteurs : ce livre admirable d’un ministre qui aurait pu être écrivain ». Pour lui, Zay était un ministre jeune et moderne qui a profondément marqué la France de 1936 en adoptant des réformes décisives. Nous lui demandons ensuite de revenir sur la date de 1962 et la parution d’un texte important dans le sujet traité : Vers une civilisation du loisir ?de Joffre Dumazedier. Un ouvrage repris en partie dans une version intitulée L’univers des loisirs en 1990 (ouvrage disponible à la médiathèque-site de Belfort : cote 790.1 U-USU.
Enfin Antoine Prost commente le mot travail et son glissement progressif vers son acception salariale qui lui ôte une part de sa valeur symbolique et noble (labeur). Il cite une étude de linguistique parue en 1985 qui accomplit un important travail d’analyse de motions issues de corpus syndicalistes et politiques. Enfin nous lui demandons de nous citer un pédagogue, que l’on pourrait relire sans hésiter : c’est Jules Ferry et les discours de députés et sénateurs de 1880.
L’assistance a pu profiter d’une riche table de livres proposée par La marmite à mots avec plusieurs ouvrages de Mr Prost. Si Mr Prost est surtout connu pour ses travaux sur l’histoire de l’éducation, ceux-ci n’ont pas toujours été bien reçus par le corps enseignant (lire à cet égard ce billet de Médiapart paru en mai 2016) confronté à une réalité bien éloignée de la théorie et la pensée sur ce domaine, parfois trop abstraite. Le débat a le mérite d’exister et illustre le fait que réfléchir et transformer une institution n’est pas chose aisée . Quoi qu’il en soit, on ne peut que saluer l’érudition et la curiosité toujours à l’œuvre exercée par un intellectuel pour qui l’éducation et l‘histoire sociale sont des matières vivantes. Antoine Prost a ce soir su partager son enthousiasme et sa passion méticuleuse. Sa conclusion pointait le constat suivant : le loisir est de plus en plus éclaté et de moins en moins collectif, on observe des phénomènes de désynchronisation à l’intérieur des ménages.
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Bibliographie : ouvrages d’Antoine Prost
4 documents disponibles à la médiathèque départementale
16 documents disponibles à la BM
Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez
Remerciements : Antoine Prost et IDEE.
Nous avons pu assister à la soirée organisée à la Bibliothèque cantonale, où plusieurs séquences se sont succédé : discours officiels, lectures & électronique, conférence de Jochen Hesse et lecture musicale acoustique (guitare). Nous avons pu lors du verre de l’amitié proposé aux Halles, échanger quelques mots avec Alexandre Voisard (8 documents dans les collections départementales) qui réagit à la lecture de deux inédits d’Oscar Wiggi : deux textes (La locomotive et les rêves), fragments qu’il a lus avec beaucoup de simplicité et de bonhommie.
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Légende : Josiane Bataillard et Alexandre Voisard
Plus tôt dans la soirée, nous avions pu assister à une lecture de Seladom et Pierre-Yves Dubois illustrée par un montage sonore issu du corpus musical de Wiggli, réalisé par Robert Torche, un jeune performer et musicien électronique qui œuvre pour la transdisciplinarité : un exemple ici.
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La bibliothèque cantonale avait préparé une vitrine thématique avec les ouvrages de et sur Wiggli. Un diaporama d’ Olivier Noaillon (photos de l’atelier de Muriaux) était proposé en 3 D avec lunettes appropriées.
La bibliothèque cantonale offrait le très beau catalogue édité en 2007, à l’occasion de l’exposition de Berne ainsi que le fascicule (23 pages) réalisé en 2010 à l’occasion de la remise du Prix des Arts, des Lettres et des Sciences de la République et Canton du Jura à l’artiste.
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La médiathèque de l’Espace multimédia gantner possède également le dvd du film de Claude Stadelmann : « Oscar Wiggli, sculpteur et compositeur », découvert à l’occasion d’une projection dans le cadre du Mois du Documentaire, en 2013.
Texte, entretien et photographies : Fabien Vélasquez Remerciements : Bibliothèque Cantonale du Jura : Géraldine Rérat, bibliothécaire et son équipe, Alexandre Voisard et Janine Wiggli, muse éternelle d’Oscar, vigie de l’œuvre et continuatrice de la fondation.
Lieu : Galerie Visconti, Paris Date : Samedi 11 juin 2016 Heure : entre 14 :00 et 15 :00
Les conseils de Michel Lunardelli
Dans le 6ème arrondissement, nous pénétrons dans la galerie Visconti qui accueille depuis le 10 juin une exposition jumelle d’une soixantaine de clichés de Michel Lunardelli et André Morain.
L’exposition donne lieu à l’édition d’un catalogue paru aux éditions Marval : « Sans concurrence : photographies du milieu de l’art« .
Très inspirante visite avec un homme qui a découvert la photographie « sur le tard », à partir de 2007, il devient alors photographe du milieu de l’art et souhaite remplir sa vie de photographies d’artistes.
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Nous déambulons en compagnie de Michel Lunardelli dans cette exposition à travers 3 clichés-clés, choisis subjectivement, que nous lui demandons de commenter succinctement.
Zoom 1 : Un portrait de Benjamin Katz et André Morain
Pour Michel Lunardelli, ce sont ces deux photographes qui ont fondamentalement déterminés sa curiosité et aiguisé son regard. Pour lui, deux ouvrages clés de ces deux photographes sont à placer dans une section « photographie » d’une bibliothèque : Souvenirs de Benjamin Katz (publié en 1996 chez Konemann, ouvrage de 320 pages, aujourd’hui épuisé) et Le milieu de l’art(1977) d’André Morain.
Cette photo a été prise dans un vernissage avec JJ Lebel, J. Blaine et B. Heidseick.
« La circulation de personnalités qui se détachaient de la foule qui a permis de réaliser ce cliché, la photographie est une question de mise en relation des personnes et des individus. »
Un fragment du texte de Gérard Durozoi publié dans le catalogue nous permet de nous déplacer vers une très belle photographie de Véra Molnar et François Morellet.
Cette dernière halte dans l’exposition permet d’évoquer deux immenses artistes représentants de l’art cinétique et ce portrait tellement vivant réalisé au moment de l’exposition Dynamoest aussi une forme d’hommage à l’auteur de « Comment taire mes commentaires », « sériel mais pas sérieux », disparu en mai 2016.
0 Textes, photographies et entretien : Fabien Vélasquez
Remerciements : Michel Lunardelli, Galerie Visconti et Michel Giroud qui nous a conduit dans l’exposition et dont la voix résonne en arrière fond de l’entretien.
Liens : nous vous proposons de relier ce billet à celui réalisé à l’automne 2015 avec J-C Bailly autour de Denis Roche : La bibliothèque en vadrouille n° 52 .
Bibliographie : voir le rayon photographie cote APH et le catalogue en ligne.
Lieu : Paris, Place st Supplice, Marché de la poésie, 34ème édition Date : 12 juin 2016 Heure : entre midi et 18:00
Petits détours dans les allées du marché de la poésie, malgré un temps incertain et couvert, l’édition s’est globalement tenue dans de bonnes conditions météorologiques qui ont favorisé les déplacements et les croisements heureux…
Légende : Serge Pey lors de la table ronde sur la poésie mexicaine,
invité d’honneur de cette 34ème édition.
Halte 1 : N’a qu’un œil, éditeur bordelais, des livres différents et pas tout fait pareils
Rencontre avec Carole venue de Bordeaux qui présente sa maison d’édition et en particulier « BLABLABLA # 3 : petit dictionnaire visuel et sonore de tout le monde« . Elle nous propose une lecture de la série des cartes postales- signalétiques de ville détournées donnant des noms célèbres (effet phonétique approchant, incongru et humoristique). Elle insiste sur le fait que le livre reste un moyen idéal favorisant les rencontres.
Seconde halte sur le stand des éditions Inter Québec où nous rencontrons Richard Martel, le fondateur de ce lieu fondamental pour l’art action en Amérique du Nord. Petit tour d’horizon sur les activités déjà anciennes de cet espace inauguré en 1982. La revue inter est accessible en ligne (sauf les deux dernières années les plus récentes) depuis la plateforme virtuelle erudit. Nous avons pu acquérir le livre édité en 2015 en hommage au performer polonais Jan Swidzinski, invité en 2004 à l’Espace multimédia gantner à l’occasion de l’année de la Pologne en France.
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Halte 3 : Françoise Despalles et l’ouvrage de Louis Roquin
Rencontre avec Françoise Despalles, avec laquelle nous feuilletons le dernier ouvrage de Louis Roquin, Le Son d’une ville / Der Klang einer Stadt : Berlin – un ouvrage où la dynamique son/art visuel fonctionne à merveille, lecture par Françoise d’un fragment puis commentaire de l’édition. La conversation glisse ensuite vers l’évocation de la poésie sonore et d’Henri Chopin, avec lequel, les éditions ont réalisé une série de trois poèmes affiche : Les folles folies des Follies, 1992.
Un catalogue publié recense toutes les éditions réalisées par Françoise avec Johannes Strugalla, l’autre cheville oeuvrière de cette maison d’édition fondée en 1982, à Mayence, puis Paris. 0
La quatrième halte est tournée vers le Maroc puisque nous rencontrons quelques instants Abdellatif Laâbi (né en 1942) qui a bien voulu nous dire quelques mots de la revue Souffles (1966-1972).
Cette revue longtemps introuvable est aujourd’hui numérisée et donc accessible en ligne. 0
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La revue Souffles est née en 1966 au Maroc, de la rencontre de quelques poètes qui sentaient l’urgence d’une tribune et d’un renouveau poétiques. Mais, très vite, elle cristallisa autour d’elle toutes les énergies créatrices marocaines : peintres, cinéastes, hommes de théâtre, chercheurs, penseurs… Tout au long de son existence, elle s’est également ouverte aux cultures des autres pays du Maghreb et de ceux du Tiers Monde. Interdite en 1972, Souffles est restée longtemps introuvable. Trop peu de bibliothèques peuvent la proposer à leurs lecteurs ou aux chercheurs, que ce soit au Maghreb, en France ou ailleurs. Et pourtant cette revue est incontournable pour qui veut travailler sur la littérature maghrébine, sur les problèmes de la culture nationale et de la décolonisation culturelle. Autant de raisons qui ont amenés à mettre Souffles en ligne pour qu’elle soit à la portée des chercheurs et du public le plus large possible.
Après le Maroc, direction la Manche pour découvrir les éditions Motus présentées par Nelly de l’association éponyme. La médiathèque départementale possède 59 références de cet éditeur dans ses collections : il s’agit d’un éditeur jeunesse qui œuvre depuis 28 ans en proposant des livres ludiques, plein d’humour et bigrement originaux. Fondé en 1988 par François David, Motus édition propose un catalogue papier composé de 12 fascicules et d’un index.
Dernier arrêt au stand de Mille univers, un éditeur-typographe venu de Bourges qui organise un festival dédié à l’Oulipo (du 11 au 15 juillet). Rencontre avec Frédéric qui nous présente en quelques mots cette maison d’édition qui affiche sur sa très élégante brochure une citation manifeste : « La vie est une vaste rigolade ». (Marguerite Duras). Nous feuilletons avec lui deux de leurs ouvrages : un pour adulte….
Et un second qui est en fait un livre objet : réalisé par IanMonk*, Twin towers est un « poème tour » qui relate le tragique attentat du 11 septembre 2001 dans un poème mis en espace sur les façades des Twin towers reproduites à l’échelle.
* : 2 références dans les collections dont l’anthologie gare maritime – 2009 et sa traduction de Sophisme de Joël Hubaut (en 2013 – édition Frac Franche Comté).
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Halte 7 : Zigzags en tout genre
En vrac, quelques trouvailles, via flyers, brochures et autres informations récoltées sur place (5) :
Ce collectif rémois explore le champ poétique via des entrecroisements entre arts visuels, philosophie et musique. Le numéro 26 (juin 16) de Dezopilant est consacré au cut-up. L’un des contributeurs et parrain du collectif est le philosophe vosgien François Laruelle [3 publications disponibles à la médiathèque] dont le texte manifeste : « Dictionnaire de la non-philosophie » (Kimé, 1998).
La Maison de la poésie Rhône Alpes (Isère) a édité en 2013 dans le numéro 49 de sa revue Bacchanales, un dossier intitulé « Tous azimuts, poésie et sciences ».
Le marché de la parole : dans le public qui serpente de stand à stand, nous rencontrons Martin de la Soudière, ethnologue que nous avions croisé en 2014 à Arbois à l’occasion des Dionysies, il nous parle « à la volée » de la revue La grande oreille, dédiée aux arts de la parole.
Rencontres au détour des stands et un peu plus loin près de la Seine, aux abords du Pont des Arts :
La bibliothèque en vadrouille a pu visiter le palais idéal du Facteur Cheval et l’exposition Ben, installée dans le château voisin. Intitulée Le palais idéal des ego étranges, cette exposition offre une carte blanche à Ben Vautier qui investit cet espace en compagnie d’une soixantaine d’artistes amis.
Première étape avant de pénétrer dans ce haut lieu de l’art brut, arrêt dans la librairie le Bazart des mots, une véritable ruche aux mille miels (ouvrages alléchants). Alain et son épouse animent cette librairie très fournie, heureux les 1799 âmes de ce village drômois, ainsi que les nombreux touristes qui arpentent chaque année les rues jadis familières du Facteur…
Nous avons pu visiter les salles investies par Ben et ses amis en compagnie de Michel Giroud, éditeur aux presses du réel, d’un petit livre avec Ben en 2010 « Vérités et points de vue – A à Z».
Avec lui, nous lui posons trois questions auxquelles il tente de répondre de manière brève : Ben et l’art brut, Ben et les langues vernaculaires et Ben et Fluxus.
Nous avons souhaité compléter cette découverte de l’exposition en interrogeant l’un des artistes invités par Ben : il s’agit de Max Horde, entretien réalisé par téléphone le 6 juin 2016 entre Bourogne et Sète. Max, fondateur du mythique Pap circus(groupe de performance, art action fondé à Besançon dans les années 80) a réalisé une édition distribuée le jour du vernissage sur place, le 28 avril : « Le petit journal du Palais idéal invisible », ainsi qu’un ensemble d’inscription potaches et drolatiques inspirées par l’invisible, une matière qui l’intéresse depuis plusieurs années. Son intérêt pour la performance est lié à la vue d’une performance de Balbino Giner (1935-2012) qui l’a fondamentalement marqué.
Le catalogue de l’exposition est un grand poster recto verso (120 x 79 cm) et porte la mention « il n’y a rien de plus étrange que ce catalogue ». La médiathèque dispose de 24 documents de ou autour de Ben :
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Art et contestation : Fluxus – Happening – lettrisme – non art. [Chalo Saint-Mars] : Imago prod., éd., distrib., [DL 2008]. 1 DVD vidéo monoface simple couche toutes zones (1 h 57 min) (Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain)
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Ben. Ben : Ma vie, mes conneries (1935-1997). Nice : Z’éditions, 1997. 158 p.
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Ben par Ben. Paris : les Poissons volants éd., distrib., cop. 2010. 2 DVD vidéo monofaces double couche zone 2 (3 h 10 min, 3 h 20 min)
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Vautier, Ben. Ben, strip-tease intégral. Paris : Somogy éd. d’art, cop. 2010. 1 vol. (407 p.) – 1 DVD vidéo monoface (1 h 44 min)
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Coleno, Nadine. Découvre l’art de Ben. [Paris] : éd. du Regard, impr. 2005. 1 vol. (26 p.) (Collection L’atelier)
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Dazord, Cécile, Breuil, Marie-Hélène. Documentation Technique : Techniques de Documentation. [S.l.] : Inccaf, 2015.
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Fréchuret, Maurice, Poisay, François, Shusterman, Ronald, et al. Dormir, rêver … et autres nuits. [S.l.] : Fage éditions, 2006. 191 p.
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école dans l’art (L’). Paris : Harmattan (L’), DL 2011. 1 vol. (183 p.) (Ouverture philosophique)
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Ecouter par les yeux : objets et environnements sonores ; [exposition] du 18 juin au 24 août 1980, ARC [Animation, recherche, confrontation], Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Paris : Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1980. 143 p.
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Ben. Etre. Lausanne (Suisse) : Favre, 2012. 1 vol. (200 p.)
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Moselle. Etre. Metz : Conseil général, 2012. 92 [80 douze] p. (50sept ; 17)
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Ben. Fluxus continue : et ne s’arrêtera jamais ; Fondation du doute, Centre mondial du questionnement. Lausanne (Suisse) : Favre, 2013. 1 vol. (215 p.)
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Fluxus & Happening Friends. Québec : Le Lieu, 2007. 1 DVD vidéo (36 min.)
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Fondo de arte Danae : artransmedia, creaciones transcontinentales. Oviedo : Universidad, 2006. 126 p.
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Vostell, Wolf, Becker, Jurgen. Happenings : Fluxus, Pop Art, Nouveau, Réalisme = Eine Dokumentation Herausgegeben von. Hambourg : Rowohlt Taschenbuch, 1965. 470 p.
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Pluchart, François. indécence (L’) : Artitudes, Avril-juin 1975 – 21/23. Saint-Jeannet : S.p.e.b, 1975. 112 p.
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Bonito Oliva, Achille. No va mas : The games’s on. Malpartida : Consorcio Museo Vostell Malpartida, 2008. 146 p.
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Orlan. Performances : Premier symposium international d’art performance de Lyon. Liège : Cirque Divers, 1979. n. p.
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plasticité du langage à la Fondation Hippocrène (La). Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) : Beaux-arts éditions, 2012. 1 vol. (52 p.) (Beaux-arts, hors série)
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roman de l’école de Nice (Le) : [entretiens avec Marcel Alocco, Arman, Ben, et al.]. Paris : Différence (La), 1991. 197 p. (Mobile matière ; 15)
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Larroche, Caroline. Un tableau peut en cacher un autre. [Paris] : Palette, DL 2008. 1 vol. (51 p. dont [10] dépl.)
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Fulchéri, Fabienne. temps des manifestes (Le). Mouans-Sartoux (château de Mouans, 06370) : Espace de l’art concret, 2010. 62 p.
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Ben. Théorie de l’ego. Lausanne (Suisse) : Favre, 2014. 1 vol. (144 p.)
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Ben. vie ne s’arrête jamais (La) : 50 ans de performance de Ben. Lausanne (Suisse) : Favre, 2012. 1 vol. (168 p.)
Texte, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez
La bibliothèque en vadrouille a eu la chance d’assister à la seconde édition du micro-salon de la microédition tenu à Grenoble en plein air (rue Lakanal).
C’est d’abord Aurélie qui nous présente la revue Cristal lyrics(13 numéros), une revue affiche poétique qui le 10 juin prochain se déclinera sous la forme d’une soirée. Créée à l’initiative de Willy Simioneck, cette revue attend de nouvelles contributions pour ses prochains numéros (thématiques).
Nous rencontrons ensuite Loïc Largier, fondateur de la revue 1.25qui décrit en quelques mots la ligne éditoriale de cette revue qui a cessé de paraître sous forme papier en janvier 2016 et dont la publication se poursuit sur la toile.
Le troisième temps de rencontre est une longue conversation avec Ninon Mazeaud, une jeune illustratrice (Aix-en-Provence / Bruxelles) qui a souhaité donner une prolongation graphique à l’ouvrage publié par son grand oncle (alpiniste & homme d’Etat), Pierre Mazeaud qui signa en 1978, Everest 1978, d’où Everest 2015, tel est le titre du travail réalisé par Ninon. Cet ouvrage a pu être réalisé à Grignan durant un workshop à l’imprimerie Colophon (Grignan, Drôme), workshop auquel Ninon a participé suite aux conseils de son professeur de gravure/édition, Jacques Hémery. 0
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Elle nous recommande ensuite de découvrir le travail d’un artiste résidant aussi à Bruxelles : Bonom. Vous pouvez avoir accès à la cartographie des ses réalisations bruxelloises en consultant cette page géolocalisée conçue avec le soutien de Bureau 347.
Elle nous incite à découvrir un autre salon qui se déroule à Lyon, Fanzine camping plus particulièrement dédié à la jeunesse.
Elle qui aime à établir des connections a réussi en 9 minutes à nous livrer de nombreuses et fourmillantes informations. Ninon nous a offert un exemplaire d’Everest 2015, qui ne manquera pas de rejoindre la sélection de livres d’artistes / livres objets proposée aux élèves de 6 ème du collège de Châteaudun qui chaque année depuis 3 ans la découvrent par le biais d’un jeu participatif.
Rencontre suivante avec François Deck, fondateur de l’école erratique qui présentait un ensemble de brochures et tracts. Echange avec lui sur la spécificité de ces écrits diffusés à prix libre.
Nous rencontrons ensuite Céline de la revue Pop corn, la revue de cinéma pour les 8-12 ans, colorée et ludique cette revue (6 numéros à ce jour) est à découvrir pour les apprentis cinéastes ou cinéphiles. 0
Nous prenons un temps plus conséquent en compagnie de Sophie moreau qui a conçu une étonnante salle de dactylo en pleine air constituée d’une dizaine de machines détournées, que le public peut manipuler et activer. Sophie anime depuis de longues années des ateliers d’écriture, oulipienne convaincue, nous n’avons pas résisté à l’envie de lui dire quelques mots du projet d’exposition conçu avec la médiathèque de Beaucourt (Territoire de Belfort) qui célèbre les 30 ans du musée Japy en organisant une exposition de dactylopoèmes des années fin 60 au début des années 2000. 0
Sophie nous recommande de découvrir l’ouvrage de Paul Auster réalisé avec le peintre Sam Messer en 2003 (Actes Sud)
#8 : Les organisateurs dialoguent 0
Nous rencontrons ensuite Gaëlle et Richard, les deux initiateurs du Salon qui nous rappellent sa genèse, ils évoquent aussi le concept de l’infralibrairie*, installée d’abord à l’arrière de la librairie et ensuite dans les locaux de l’atelier Octobre avant de poursuivre son chemin dans un lieu souhaitant l’accueillir. 0
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* création d’un fonds réunissant mille et une parutions, microéditions et/ou objets graphiques liés au papier et aux systèmes de productions DIY & alentours, afin de compiler toutes ces productions au sein d’une librairie mobile, éphémère, récurrente, participative, etc. – hors de l’idée d’un système marchant et de profit.
Nous rencontrons ensuite Jules, de Cent pages (nées en 1988), qui présente cette maison d’édition aux ouvrages très soignés et originaux. Focus sur Questionnaire de Max Frisch (1911- 1991) et La Ville de Frans Masereel (1889-1972).
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#10 La diagonale : 882 kilomètres traversés en une rue, quelques pas vers des surprises…
Double rencontre pour cet antépénultième arrêt dans la rue Lakanal avec une diagonale à la fois proche et lointaine qui va nous mener de Nancy à Toulouse/Gaillac.
Entretien avec Olivier Bourgois (Spraylab nancéen) qui présente le projet des apéros graphiques (13 numéros à ce jour) dispositif initié par le Carré des bulles (Metz). Nous traversons la rue en compagnie de Louis pour rejoindre le stand de 58 degrés galbés, un collectif de 3 jeunes artistes de Haute-Garonne. 0
Au moment de quitter la rue, notre regard est attiré par le bus installé en début de rue LeBlus : atelier itinérant de sérigraphie artisanale et d’expression plastique animé par trois jeunes femmes, c’est Éloïse qui nous en dit quelques mots et décrit cet outil de travail atypique. 0
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#12 Bibliographie :
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L’art du livre 2 : la microédition et les livres d’artistes (arts plastiques et visuels) [texte imprimé] / Communauté française de Belgique; Foulon, Pierre-Jean; Godefroid, Jean-Louis; Löwenthal, Xavier. – Bruxelles : Atelier du livre, 2009. – 312 p.: ill. en coul.; 21cm.
Paru à l’occasion d’une exposition à la Maison de la Culture de Tournai du 21 mars au 31 mai 2009 . – ISBN 978-2-930446-06-6
et d’autres ouvrages à consulter, un coup d’œil sur l’étagère virtuelle dédiée aux livres d’artistes :