La bibliothèque in situ proposait durant l’après-midi anniversaire des 20 ans de l’ouverture au public de l’Espace multimédia Gantner (1998-2018), la possibilité d’écouter divers témoignages recueillis en amont auprès de diverses personnes, un échantillon vaste de voix multiples et bigarrées à écouter. Merci à toutes et à tous d’avoir pris quelques instants pour nous confier un souvenir de l’espace multimédia Gantner : artiste, partenaire, enfant devenu adolescent, collègue et ex-collègue, c’est une véritable symphonie qui s’est composée suivant une partition commune, le célèbre Je me souviens... de Perec (lui même inspiré par Brainard), qui relie au fil des récits collectés chacun des morceaux de mémoire assemblés et dessine un patchwork sonore.
Jean-Marc Vivenza nous a offert un véritable cadeau en se remémorant en détail et avec brio ses deux invitations à Bourogne : en 2003 pour une journée dédiée aux arts sonores et en 2009, où l’invitation fut couplée avec une conférence à l’école d’art de Mulhouse et ensuite une conférence-performance avec Michel Giroud pour les 100 ans du Futurisme, donnée à l’école d’art de Belfort.
13_Émilie, stagiaire Animation, IUT carrières sociales en 2006
14_Jean-Claude Le Louarn, retraité, école d’art de Belfort
15_Catherine, médiathécaire, Foussmagne
16_Delphine Garnier, Directrice de l’école Maternelle de Bourogne
17_Keylia, Jordane et Luna, amies élèves au collège de Morvillars et à l’école de Bourogne
18 Noël Claude, chargé de la culture chorégraphique au CCN Franche-Comté de 1998 à 2014
19 Monique Chiron, chargée des arts plastiques dans la galerie des arts plastiques du théâtre Granit (Belfort) trois décennies durant. Elle réside aujourd’hui à Bordeaux. Monique ayant souhaité nous faire parvenir son témoignage par écrit, nous avons passé ses mots dans la moulinette de Google translate et voici donc « sa » voix digitale quelque peu robotisée…
23_Marie-Pierre Hénon, administratrice depuis 1998
23-2_Vincent Marguet, Référent technique et multimédia depuis 2001
24_Fabien Vélasquez, documentaliste depuis septembre 2003
25_Valérie Perrin, responsable depuis 2007
26_Joël M’Bajoumbé, chargé d’accueil depuis 2011
27- Sophie Monesi, chargée des publics et de la collection depuis 2016, à l’EMG depuis 2014
28_Emmanuelle Herry, Directrice de la médiathèque départementale (2004-2016), depuis 2017, au Pôle Lecture Publique & Actions Culturelles au Département
29_Jean-Damien Collin, responsable 2001-2004 et Directeur du Développement Culturel (2004-2016)
Légende : le Multimédoigts 2.0, présenté dans une exposition à Bourogne en 2003.
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De Passage à l’EMG en parallèle d’une session de travail au collège de Morvillars, Eric Bernaud a pris quelques minutes pour revenir sur la genèse du Multimédoigts, l’installation qui a rejoint la collection d’œuvres d’art numérique de l’EMG.
Légende : le Multimédoigts 2.2 présenté au collège de Morvillars, au CDI.
L’échange débute par l’évocation d’un cliché de René Lièvre, un photographe bruntrutain autodidacte prise durant une nuit de fête foraine à Porrentruy dans les années 70. Un télescopage qui permet à Eric, de rappeler que le Multimédoigts 1.0 fut présenté pour la première fois dans une manifestation intitulée Au train où vous les choses, sous la forme d’un cabinet de curiosités, planté dans une fête foraine à Saint André Lez Lille (1995). Il a ensuite connu deux autres versions (2.0 et 2.2).
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Une conversation qui permet d’évoquer également la restauration et l’entretien de cette pièce, simplifiée dans sa maintenance au moment de l’acquisition, afin que son prêt puisse s’effectuer de manière plus commode, sans l’intervention de l’artiste lui-même.
De fil en aiguille, cette installation conçue de manière ludique pour appréhender la culture scientifique, permet d’évoquer la Cité des sciences que fréquenta souvent Eric.
L’entretien s’achève par le feuilletage d’un catalogue de Dieter Roth (Roth Time, en 2003), pages 245, 246, 247, 248 et 249, qui permettent d’entrevoir une pièce monumentale réalisée entre 1980 et 1998 : Late Work, un environnement-enchevêtrement d’escaliers, roues, vitres… qui n’est pas sans évoquer l’univers de bric et de brocde l’atelier d’Eric.
Le Multimédoigts est présenté au collège de Morvillars jusqu’à la fin de l’année scolaire (juin 2018).
Un week end parisien riche en découvertes et autres déambulations livresques…
Halte # 1 : Livre Paris 2018, 17/03/2018 entre 14h30 et 18h
Dans les multiples stands de ce salon immense et labyrinthique, trois trouvailles :
Éditions T. Marchaisse dont la médiathèque possédait déjà le premier opus de la trilogie : Dictionnaire des mots… a) manquants, b) en trop, c) parfaits (à paraître)
Pavillon Hollandais : des illustrateurs-sérigraphistes en pleine activité.
Plusieurs illustrateurs des Pays-Bas réalisaient des sérigraphies que le public pouvait emporter (un exemplaire par visiteur !). Nous avons ainsi fait la connaissance de deux illustrateurs présents sur le stand : WIDE et Robert Van Raffe.
Nous faisons un saut sur le stand de cette maison d’édition fondée en 1936 pour saluer Anne Luthaud (invitée en résidence à l’EMG en mai 2017, cf ce compte-rendu) ; en même temps que son nouveau livre, nous découvrons le dernier ouvrage de Cyrille Martinez, La bibliothèque noire, qui intéressera forcement tout bibliothécaire…
Les éditions Grands champs, avec de très beaux livres dont cette réédition de l’un des livres en O de Robert Morel , éditeur mythique de livres singuliers.
La revue Papier Machine, nous vous proposons l’écoute d’un entretien avec Valentine Bonomo, l’une des oeuvrières de cette entreprise.
Une revue qui explore un mot sous diverses facettes, déjà 7 numéros parus. Le petit prospectus distribué sur le stand détourne l’esthétique des flyers de marabouts.
Un entretien à la volée qui permet de mieux découvrir cette publication iconoclaste.
En ce dimanche matin, les hasards d’une marche dans le 10e arrondissement près du Canal St Martin nous conduisent à pénétrer dans la librairie des nouveautés, ouverte, dans laquelle nous trouvons la jolie brochure du festival littéraire Hors Limites… à la page 34, est annoncée une rencontre au Musée d’art et d’histoire de St Denis à 15h … Une occasion se présente de découvrir des collections rares rassemblant divers objets témoignant de l’Histoire de la Commune de Paris, dont une série de clichés précieux de Bruno Braquehais, seul photographe professionnel resté à Paris durant l’état de siège, au printemps 1871. Une mise en voix originale d’extraits de Comme une rivière bleueétait proposée par des lectrices de la médiathèque de St Denis. Une rencontre avec l’auteure Michèle Audin a suivi dans l’une des salles du musée, non loin d’un flamboyant drapeau d’époque exposé dans une vitrine et tout récemment restauré… drapeau qui se trouve être l’image de couverture du roman débattu. Un passionnant échange s’est tenu, Michèle Audin répondant avec verve, passion et humour aux questions d’un auditoire captif.
Légende : Aperçu d’une fresque dans le quartier avec un poème d’Yves Bonnefoy.
Les déambulations dans les rues de Paris produisent parfois d’étonnants carambolages, pour employer l’expression de J-H Martin (cf. son exposition au Grand Palais, en 2016) : ainsi cette plaque de médecin usée par le temps dont le flocage semble évoquer Hepérile éclatéde Bryen, Villéglé et Hains (1951-1953).
Lundi matin, avant de reprendre le train en gare de l’Est, halte dans le 5e arrondissement : pour récupérer quelques numéros de Traversescédés par la bibliothèque de l’ENSAD… Rue Soufflot ou l’écart absolu… découverte de PEDONE, un éditeur-libraire qui tient boutique dans le quartier depuis six générations (1837) … à quelques mètres de là, un magasin flambant neuf ouvert en novembre 2017, entièrement dédié à la vente de drones. Plus d’un siècle sépare ces deux magasins (et différents secteurs activités), voisins topographiques.
0 Légende : Above the world :un drone pose son regard sur notre Terre, teNeues, 2016
Textes, photographies : Fabien Vélasquez
Remerciements : Valentine B. , Festival Hors limites, Musée d’art et d’histoire de St Denis, Médiathèque Pleine Commune, Michèle Audin et toutes les personnes rencontrées en chemin.
Dans le cadre du Festival Momix, l’EMG recevait le bus du Grand Voyage, un projet de Judith Nab, une metteuse en scène hollandaise. Arrivé de Kingersheim, en fin d’après-midi le 6 février, le bus conduit par Olivier Beillevaire s’est installé sur le parking en face de l’école du village.
Le Grand Voyage se présente comme un périple autour du monde effectué dans le bus, où le globe-trotter se voit muni d’un ticket pour embarquer « autour du monde en… 37 minutes (…) ». Un petit bus hyperréaliste à l’échelle des enfants a été construit à l’intérieur d’un grand bus de ville dont les fenêtres ont été transformées en écran vidéo. Les petits routards sont invités à entreprendre ensemble pour un surprenant voyage autour du monde en… 37 minutes, top chrono ! Ils ressentiront – comme en vrai – le tremblement du bus, la tension et l’aventure des voyages ! « Va dans des contrées lointaines, de l’autre côté de la mer, où le soleil aveugle, où le vent nous soulève ! »
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En ce froid mercredi, le public est rassemblé à l’intérieur de l’espace multimédia. 14h35 : il se dirige vers le bus, une enfant toque à la porte, le chauffeur descend les marches et accueille les voyageurs.
Une fois installé à l’intérieur, et dès les premiers vrombissements du bus (VROUM VROUM !), on ne peut pas s’empêcher de penser à ces mots recopiés dans Le livre fantaisie(Éditions Atlas, 1980 – coordination Pinin Carpi [1920-2004]), qui semblent idéalement décrire ce que l’on ressent : « vous allez vous trouver transportés dans tous les paysages possibles de toute la terre. Vous allez voyager, comme sur un tapis volant, dans le temps et l’espace. Vous allez revivre le passé et imaginer l’avenir : rêver, en somme. Rêver, ce qui est sans doute la plus agréable des occupations, mais aussi comprendre le monde dans lequel vous vivez, les gens qui vous entourent, ou ceux qui sont aux antipodes et que vous connaissez mal. »
Les langues et musiques s’entrecroisent (flamenco, jazz), le bus se transforme tour à tour en avion et en bateau pour traverser vaillamment tous les éléments géologiques (ciel, montagne et mer), c’est un véritable kaléidoscope sonore et visuel dans lequel le passager est plongé : immersion absolue au pays de la féérie. L’univers graphique est à la fois celui de Judith et de son père : Dirck Nab, dont les peintures font songer à Per Kirkeby et Ferdinand Hodler.
« Une peinture n’est pas seulement un objet artisanal soumis aux modes passagères. Une vraie peinture est hors du temps. Et hors de l’idée de goût. Les « vraies » peintures sont étonnamment fuyantes par la forme aussi bien que par le style. » Ce propos de Kirkeby (né en 1938) ne serait probablement pas renié par le peintre hollandais Nab. Et pour continuer à filer la métaphore picturale avec un brin d’humour, peut-on dire que Nab est un peintre nabi ? bien qu’il ne soit pas contemporain de ce mouvement apparu vers 1888 ?
La bibliothèque in situ a donc profité d’un temps libre d’Olivier, le régisseur-chauffeur-comédien du Grand Voyage entre deux séances pour converser avec lui, il nous présente la compagnie de Judith et décrit le dispositif installé dans le bus. Comme avec chaque personne rencontrée, nous lui demandons, un conseil de lecture qui pourrait constituer un rebond ou un prolongement au projet qu’il est venu présenter : il nous parle du Petit Princed’Antoine de Saint-Exupéry, lecture enfantine par excellence dont l’univers poétique et philosophique convient bien au propos du Grand Voyage.
Pour clore ce billet, il nous vient en tête d’autres ouvrages, où le moyen de transport est perçu comme moteur de souvenirs, ce qui semble être un élément déclencheur fondamental dans l’inspiration de Judith pour cette création. On songe tour à tour à l’écrivain belgo-argentin Cortázar, à l’historien Jablonka, petit-fils de polonais ou à la photographe alsacienne née en Algérie, Françoise Saur.
Légende : un ouvrage du fonds documentaire à consulter sur place : Vostell Fluxus Zug = [e. Vostell-Projekt d. Sekretariates fþr Gemeinsame Kulturarbeit in Nordrhein-Westfalen mit d. Städten Dortmund, Aachen, Mþlheim …] : das mobile Museum Vostell : 7 Environments þber Liebe, Tod, Arbeit [texte imprimé] / Vostell, Wolf; Schilling, Jurgen; Rau, Johannes. – [Berlin] : Verl. Frölich u. Kaufmann, 1981. – 159 p.: ill.; 31 cm.
Légendes : câbles pour relier électriquement le bus à l’EMG et le bus qui s’apprête à repartir vers son abri de fortune…
Texte, entretien et photographies : Fabien Vélasquez
Remerciements : Olivier Beillevaire, Judith Nab
Remerciements logistiques : Le Maire de Bourogne et Mr Bouchet, pour la mise à disposition d’un hangar pour abriter le bus retenu en Franche-Comté en raison des forts épisodes neigeux en Régions parisienne et Centre.
La bibliothèque en vadrouille a tenu à faire un bref saut dans l’édition pilote du Festival des Non Aligné-e-s (FNA) qui se tenait les 25 et 26 novembre dernier.
Un son d’ambiance et deux entretiens captés à l’heure du déjeuner dans un espace calme, où travaux et productions étaient exposés (cf. plan reproduit).
Sous-titré Cellule(s) dormante(s), ce festival lève un coin du voile sur une partie immergée ou sous-exposée des pratiques symboliques contemporaines, pour autant qu’en effet, « seul peut se dire contemporain celui qui ne se laisse pas aveugler par les lumières du siècle et parvient à saisir en elles la part de l’ombre, leur sombre intimité et reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps ». Ergo, poursuit Giorgio Agamben, la « voie d’accès au présent a nécessairement la forme d’une archéologie » qui, détourne intempestivement « la lumière, hors de sa fonction d’illumination du présent, vers l’assignation de l’infini, de l’invisible, de l’inatteignable », comme Jean-Luc Marion en convient lui aussi.
Date : 15 octobre 2017 Lieu : Altkirch, CRAC Alsace Heure : entre 11:00 et 14:00
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On Glaciers and Avalanches
La bibliothèque en vadrouille a souhaité rencontrer plusieurs personnes présentes au vernissage de l’exposition pour sonder le terrain exploré par Irene Kopelman dans ses œuvres qui mêlent plusieurs matériaux : dessins, sculpture, livres anciens, cartes, …
L’articulation art/artisanat/science/nature n’a peut-être jamais aussi visible que dans cette exposition dans la mesure où On Glaciers and Avalanches « réunit des travaux issus d’expéditions menées sur les glaciers entre 2012 et 2014, ainsi que des dessins réalisés, avec la collaboration de l’Institut Kunst de Bâle. Plusieurs séries de dessins, d’aquarelles et de peintures se déploient sur les murs du CRAC Alsace, complétées par une nouvelle série de sculptures en porcelaine disposées au sol à divers endroits du centre d’art, ainsi que différents objets et documents provenant directement des expéditions scientifiques. » Il nous a donc paru logique au cours de cette déambulation de rencontrer tour à tour, Juan Canela (Curator, Barcelone), Irene Kopelman (artiste invitée), Samuel Nussbaumer (World Glacier Monitoring Service, Zurich) et par téléphone (le 18/11), Pieter Kemink (Le Maupas Bourgogne/Amsterdam, céramiste et ancien professeur à la Rijksakademie d’Amsterdam).
Légende : Mot de bienvenue durant le vernissage et le portrait d’Irene sur le livre d’or
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Entretiens en quatre étapes :
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# 1 . Juan, le commissaire (Entretien en espagnol) et le Bar Projet
Avec Juan Canela, nous discutons en espagnol sur ses activités de commissaire d’exposition et découvrons la plate-forme BAR PROJECT, fondée en 2013 avec deux autres curatrices Andrea Rodriguez Novoa et Veronica Valentini. Il nous donne quelques compléments au texte qu’il a signé dans l’édition du CRAC : « Marcher avec des images ».
# 2 . Irene, l’artiste, la retentissante sirène avertissant les visiteurs bâlois et son goût pour l’édition d’artiste (Entretien en espagnol)
Légendes : de gauche à droite : a. Gorner Glacier from On Top, 2014 / crayon sur papier / 456,5 x 115 cm l’ensemble / 28 dessins – b. View from Grosser Aletschgletscher, 2013 / crayon de couleur sur papier / 74,5 x 98,5 cm encadrés / 4 dessins Gorner Glacier from On Top, Figure 18, 2017 / porcelaine / 208 x 9 x 1 cm / Production CRAC Alsace. / Gorner Glacier from On Top, Figure 20, 2017 / porcelaine / 74 x 56 x 1 cm / Production CRAC Alsace. c. Tree Lines, 2015 / acrylique sur toile / 190 x 250 cm chaque / 4 peintures.
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Nous rencontrons ensuite Irene, l’entretien à peine entamé que retentit un puissant message sonore d’alerte et de rappel pour les visiteurs venus de Bâle, les invitant à rejoindre leur bus… une involontaire irruption qui fait sourire Irene… et nous précise qu’elle aime travailler dehors dans des conditions qui influent sur le dessin. En 2005, elle débute Notes On Representations, une série de publications qui compte aujourd’hui 8 volumes.
# 3 . Samuel, la nature, le glaciologue et la bibliothèque…
Irene Kopelman View from Grosser Alteschgletscher in Four Parts, 2017 Craie, mur peint 685 x 316 cm Production CRAC Alsace. Courtesy de l’artiste.
Henri Hogard Recherches sur les glaciers et sur les formations erratiques des Alpes de la Suisse, 1858 éd. Gley, Épinal Collection Bibliothèque des Dominicains, Colmar.
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Il s’intéresse à l’observation des fluctuations des glaciers du passé. Avec Samuel, nous commentons certains documents prêtés par l’institut de glaciologie dans lequel il travaille à Zurich, comme une magnifique carte de Viollet-Le-Duc, dont on a un peu oublié sa relation à la montagne – Ou encore l’ouvrage-somme (182 p.) paru en 2012, dont il a assuré la coordination : Mer de Glace : art & science, avec une préface d’Emmanuel Le Roy Ladurie.
# 4 . Pieter, céramiste et co-fondateur du Maupas A.R (en Bourogne)
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Ultime entretien par téléphone avec Pieter Kemink que nous avions « manqué » durant le vernissage. Pieter a pris un moment pour répondre à nos questions, c’est donc via un cordial entretien téléphonique que nous l’avons joint – Bourogne->Amsterdam, il nous a présenté ce lieu installé dans un hameau, en Bourgogne, tout près du Morvan, à 15 kilomètres Saulieu, un espace de résidence pour les céramistes et designers dans lequel Irene a travaillé.
Le présent billet souhaite rendre compte du workshop « Pratiques de l’écriture » sous la forme d’un compte-rendu multimédia (textes, photographies, dessins et sons) pour tenter de saisir ce qui a traversé cette expérience collective mettant en relation des individus et des lieux issus de contextes divers :
– le village de Bourogne : commerces et rues du village animés durant la pause déjeuner.
– le campement de 9 étudiants installé à proximité de la Bourbeuse et de la future ligne de train (Delle-> Belfort ; réouverture en décembre 2018) : 3 nuits
– le foyer de jeunes travailleurs, où une grande partie des étudiants étaient logés
– les collocations dans lesquelles certains étudiants sont allés chez des élèves de la Prépa.
Cette liste (Vertige de la liste) des personnes impliquées et des lieux traversés donne une vision des divers acteurs qui ont pu dialoguer ensemble dans des espaces diversifiés (qui?, quand ?, où ?)
Nous proposons 5 blocs thématiques en zigzags pour traduire le foisonnement qui a peuplé l’EMG quatre jours durant. Les étudiants tout en produisant des écrits dans le cadre des exercices proposés par Peggy ont pu papillonner dans la bibliothèque et découvrir des documents inspirants pour leur mémoire. Beaucoup ont souligné la dimension ludiquedu plan de classement proposé, les aidants à appréhender plus facilement leurs recherches, par rebond, par écho, … grâce aux multiples et potentielles constellations thématiques entrevues dans les rayons du fonds documentaire.
0Coordinatrice des 5eannée à l’ISBA : Avec elle, c’est sous la bienveillante compagnie de quelques ouvrages du Black Mountain College, que l’entretien débute. Isabelle s’intéresse beaucoup à la pédagogie, comme médium. Très investie dans l’observation de la transformation des écoles d’art depuis trois années, son regard et son implication auprès des étudiants est perceptible.
Isabelle nous recommande la lecture de Virginie Despentes et son « feuilleton » Vernon Subutex, épopée contemporaine en trois tomes.
Tour de table et entretien avec Martha, Madeleine et Daniele :
L’entretien débute par la lecture d’un extrait de Rothko (Lettre de 1941 : Le professeur idéal – Brouillon partiel de « Une analyse comparée » in Écrits sur l’art : 1934-1969 – Flammarion, 2005 p 55), puis se poursuit par une présentation rapide de chacun des trois enseignants qui soulignent la dimension expérimentale de ce workshop. Le fait de sortir de l’école incite les étudiants à se focaliser sur la question de l’écrit en art en dédramatisant les enjeux du mémoire. Ainsi réunis dans un cadre stimulant et dans un contexte nouveau, ils créent facilement une « configuration » propice à des exercices d’écriture ludiques, concrets et vivants (recherches, écriture, lecture à haute voix des textes produits, échanges et discussion sur les travaux réalisés par chacun à l’écoute du groupe ou des groupes). Constatant que l’ouvrage « Chercher : Jours après jours, les aventuriers du savoir » (Autrement, 2000 – 214 p. sous la dir. de Jean-François Sabouret et Paul Caro), ne contient aucun témoignage issu du champ de l’art, nous demandons ensuite à chacun des enseignants, ce que signifie la recherche en art… Vaste question qui fut discutée le 17/10 lors de la conférence de Madeleine Aktypi à l’école d’art de Belfort.
La bibliothèque in situ a souhaité rencontrer Peggy au petit-déjeuner, le 19/10, un temps privilégié pour discuter légèrement en repli : près de 20 minutes de conversation avec une autodidacte curieuse qui au fil des années a pris l’habitude d’animer des ateliers d’écriture donnant l’occasion à toute personne la possibilité de s’exprimer. Issue du journalisme web et du webmastering, Peggy est aujourd’hui chercheuse indépendante et responsable pédagogique. Elle a rejoint SMART. BE , une coopérative qui permet aux travailleurs indépendants belges de bénéficier de droits. Nous avons également souhaité lui demander de décrire un exercice proposé dans le cadre du workshop. 00
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Évocation des Ateliers des Horizons, un nouvel outil mis en place avec Béatrice Josse depuis son arrivée au Magasin de Grenoble en mars 2016 dans lequel Peggy est ponctuellement impliquée. Nous vous proposons également d’écouter le portrait de Peggy par une étudiante de l’ISBA, « dessiné » lors d’un exercice d’écriture, le premier proposé le lundi 16/10 après-midi. Exercice dont la consigne pourrait se résumer ainsi : « Mettez vous en binôme, écoutez l’autre se présenter et rédiger chacun, un petit récit pour présenter son partenaire.» 00
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Peggy nous recommande de découvrir la revue Jeff Klak qui allie comme l’indique son sous-titre, « critique sociale & expériences littéraires« . Une revue qui paraît depuis 2014 et qui a produit à ce jour 4 numéros.
Depuis un an, des « voyages documentaires » sont organisés en partenariat avec la bibliothèque de l’ISBA et la médiathèque de l’Espace multimédia gantner. Ils permettent à un groupe d’étudiants, de venir une fois par mois environ, avec un véhicule acheminé par l’école, travailler de 10h à 17h à Bourogne. Confidentielle (environ 6 étudiants par voyages) mais bien réelle, cette collaboration a pris une dimension plus conséquente durant ces quatre jours puisque ce sont 40 étudiants qui ont découvert l’EMG et sa bibliothèque : les livres, dvd et cd ont été manipulés, feuilletés, lus, annotés, photocopiés, photographiés (et pour certains empruntés en fin de workshop).
Petit aperçu d’une bibliothèque en chantier qui a bel et bien fait honneur à cette magnifique pensée de Péguy : « Un poète connu, compris, classé catalogué, qui gît imprimé aux rayons de cette stérile bibliothèque de l’Ecole Normale et qui ne serait point quelque part, qui ne serait point couvé dans quelque cœur, est un poète mort. »
Là encore, à ce stade du compte rendu, nous souhaitons donner à entendre quelques illustrations des séquences d’ateliers menées par les étudiants, notamment l’exercice décrit par Peggy dans l’entretien plus haut : la recherche d’un thème dans la bibliothèque, thème donnant lieu à l’écriture d’un texte par chacun des 7 étudiants des divers groupes constitués. Quelques exemples de sujets qui ont émergé après une visite de la bibliothèque : Métal Hurlant, le code, La Nouvelle vague, les images, le nucléaire, la techno, le futurisme. Chaque groupe a produit des textes très différents, rédigés dans un temps assez limité, sur des sujets très souvent inconnus des étudiants.
Petit florilège de textes captés lors des moments de restitution ou lors de pauses (relecture spécialement pour la captation). Il est intéressant de relever que les étudiants ont réagi de manière personnelle sur le sujet à traiter : ainsi, un étudiant pour son texte sur la nouvelle vague, a souhaité visionner un entretien de Godard afin de détourner son langage et son vocabulaire pour produire un texte inspiré par l’entretien qu’il venait de voir. Un autre concernant la techno, un courant musical qu’il ne connaissait pas du tout a feuilleté les ouvrages trouvés dans la médiathèque et s’est attaché à relevé le lexique (champ lexical de ce domaine) afin d’imaginer ensuite un texte d’un point de vue insolite : celui du Sound system, instrument emblématique de ce courant musical.
Autre exercice réalisé le dernier jour du workshop : chaque étudiant devait produire un court texte cernant l’une des notions clé abordée dans son mémoire, quatre exemples : le verlan, les objets, le flux et l’accident. Écoute des textes rédigés in situ :
Une expérience parallèle au workshop nous a également intéressés, celle du camping sauvage que 9 étudiants (filles et garçons) ont souhaité vivre durant trois nuits aux abords de l’Espace multimédia gantner. Aidés par une météorologie étonnamment clémente pour la mi-octobre, ce campement improvisé a permis aux 9 camarades de vivre ainsi trois soirées où se succédaient à chaque fois, un temps d’installation des tentes, de préparation des repas et de discussion en groupe, parfois jusqu’à tard dans la nuit. Nous avons été invités à rejoindre le camp de base des étudiants le 18/10, et sommes restés de 18h30 à 21h10 environ. Dans ce « décor » évoquant une forme de colonie de vacances, à la tombée de la nuit, nous avons saisi des instants du workshop en dehors du workshop (dedans/dehors), tout en s’occupant des taches logistiques (feu, tentes à monter, cuisine), les étudiants continuent à discuter de ce workshop, comment l’abordent-ils jour après jour… Le dictaphone tourne et enregistre quelques échanges du groupe, moments précieux où la parole se superpose au crépitement du feu et aux marmites en ébullition… la pensée s’anime et virevolte tout azimut ! Au moment de quitter les 9 étudiants après avoir partagé leur repas et échangé un peu avec certains d’entre eux, le dictaphone tourne encore involontairement… le poste de radio est branché et donne à entendre la voix de Nalini Malani, invitée au micro de Marie Richeux :
« La rébellion des morts sera la guerre des paysages, nos armes les forêts, les montagnes, les océans du monde. Je serai forêt, montagne, océan, désert, moi, c’est-à-dire l’Afrique, moi, c’est-à-dire l’Asie. »
Entremêlement de deux espaces géographiques perçus : le campement qui s’éloigne et un domicile sédentaire que l’on gagne kilomètre après kilomètre via son automobile. Une voix indienne succède aux voix des 9 étudiants que l’on vient de quitter. Et soudain, revient en mémoire, ce fragment recopié il y a quelques années et qui résonne souvent lorsqu’il est question de collectif (et de ce qui nourrit le collectif) :
» Même l’interaction la plus banale implique que nous participions aux constitutions de sphères. Sans cela, il n’y aurait pas de familles, pas de communautés de vie, pas de communes, pas d’équipe, pas de peuple; (…) il n’y a donc rien d’offensant lorsque je dis que nous sommes des radios vivantes, que nous pouvons nous caler sur des gammes d’ondes communes. » Peter Sloterdijk – in « Essai d’intoxication volontaire : entretien avec Carlos Oliveira », Hachette Littérature, 2001.
Merci aux étudiants du camping pour leur accueil et le plat de pâtes au thym et aux kncaki.
Ils ont pu prendre leur petit déjeuner au chaud dans une salle dédiée à l’étage de l’EMG, comme l’atteste cette photographie (à droite) prise le lendemain, le 19/10, vers 9h.
Nous avons souhaité demander à quelques étudiants de nous envoyer un document pouvant illustrer, documenter le workshop, une fois celui-ci terminé. Quelques envois reçus :
une photographie :
Légende : le camp (photo reçue de Quentin – ISBA)
Mail reçu d’Adèle le 26 octobre à 19:18 : Verbatim:
« Ce workshop, c’était avant tout un moyen de se retrouver. Après plus de 4 ans de vie commune à l’école, c’était la première fois depuis le voyage d’intégration que nous nous retrouvions (presque) tous ensembles pour quelques jours. Alors quand nous sommes arrivés à l’espace Gantner il y avait beaucoup de good vibes in da atmosphere. Ce workshop c’était surtout tout ce qu’on aura jamais à l’école, à savoir 6 « profs » (Martha, Isabelle, Daniele, Madeleine, Peggy et Fabien) rien que pour nos 35 petits culs pendant 4 jours. Ce workshop c’était royal; des intervenants à l’écoute, des exercices d’écriture efficaces, du temps de parole pour chacun et un fond de bouquins ultra impressionnant. O.K. la bibliothèque de l’ISBA est plutôt pas mal mais, l’espace Gantner propose un rayonnage de fou furieux sur la culture numérique et c’est un truc qui nous manque cruellement à l’école. Pour nous, futurs artistes et graphistes des temps modernes, qui plus est en pleine écriture du fameux mémoire, tous ces ouvrages sont précieux, et le fourbi d’informations qu’on peut y trouver l’est encore bien plus ! Pour tout dire avant ce workshop, je prenais l’écriture du mémoire comme un sale exercice imposé par le ministère (pour faire croire que les étudiants d’art savent aussi faire des grosses dissertations) bref j’attendais avec impatience le moment ou je pourrai commencer mon projet plastique. La semaine dernière, je crois qu’il s’est passé un truc, et la facilité avec laquelle j’ai pu trouver les informations dont j’avais besoin y est surement pour quelque chose… un grand merci. »
Une bibliographie a été élaborée durant le workshop et une vitrine dédiée installée près des espaces de travail dont voici un des titres : Écrire en tant qu’artiste de Jan Svenungsson, publié en 2012 par la HEAR. Édition originale de 2007.
Photographies : Madeleine Aktypi , Isabelle Massu (celles en noir et blanc) et Fabien Vélasquez
Remerciements : l’ISBA (Besançon) et l’EMA –École Média Art- FRUCTIDOR (Chalon-sur-Saône), les enseignants (Martha, Isabelle, Daniele et Madeleine), Peggy et tous les étudiants qui ont transformé la bibliothèque en ruche effervescente et joyeuse. Ce workshop a pu être réalisé grâce au soutien de la PLATEFORME, association des écoles d’art publiques en Bourgogne-Franche-Comté.
C’est dans un local qui abritait jadis une ancienne usine à soufflets à bois, que Christophe Dabitch (6 références dans les collections départementales), La compagnie La tierce, Anne Leroy, Maxime Couturier (inventeur d’un objet d’un nouveau genre, le Portum), Sébastien Gazeau et Book on the move se côtoient et interagissent dans un cadre de vie/de travail aménagé par l’architecte aujourd’hui propriétaire du bâtiment. Ce dernier souhaitait que la dimension « productive » et « créatrice » du lieu soit maintenue, c’est dans cette optique, que 7 personnes se partagent le bail, chacun œuvrant dans une activité pouvant bénéficier potentiellement aux autres.
En cet après-midi de débout août, nous rencontrons donc Agnès et Stéphanie qui animent aujourd’hui en tandem une étonnante librairie itinérante dédiée à la danse et à la performance. Début de l’entretien : Agnès rappelle d’abord l’historique de cette aventure qui débuta à Berlin en 2008, avant que ce projet (micro-entreprise devenue une association) ne déménage à Bordeaux en octobre 2013. Puis, évocation des diverses configurations dans lesquelles la librairie intervient : tables de livres à la fin des spectacles de danse dans Bordeaux Métropole, Festival Campingau CND, à Pantin, festivals internationaux de danse en Allemagne,…
Comme à notre habitude, nous profitons de ce foisonnant temps de discussion avec ces deux « expertes » pour leur demander un conseil de lecture à chacune. Stéphanie nous présente la revue « GENERATION : recherches sur la danse », initiative de Marion Fournier, jeune chercheuse à l’université de Metz. Ayant trouvé la veille de notre rendez-vous, aux Emmaüs Darwin, un tiers-lieu, situé sur la rive droite de la Garonne, le livre de Michel Lancelot : Le jeune lion dort avec ses dents : génies et faussaires de la contre-culture (1974) dans lequel nous avions constaté que la bibliographie ne semblait pas aborder la danse… Agnès la complète avec pertinence, en citant l’ouvrage collectif pour lequel, elle a traduit des écrits de Simone Forti aux éditions Contredanseen Belgique, en 2000. A noter, qu’en lien avec cette publication déjà ancienne, se tient jusqu’au 17 septembre 2017 au Carré d’art de Nîmes, une exposition intitulée « A different way to move », où la figure de Simone Forti côtoie d’autres pionniers du minimalisme et de la postmodern dance (C. André, T. Brown, L. Childs, Y. Rainer,…) Catalogue bientôt disponible à la médiathèque de l’EMG.
Éditions Contredanse, Oct 2000 – EAN : 9782930146171
Du studio de Merce Cunnigham à aujourd’hui, le parcours et les enseignements de la danseuse et chorégraphes américaine qui continue de transmettre, d’écrire et de performer à travers le monde. Numéro consacré à Simone Forti, figure majeure de la danse post-moderne américaine. Comprend notamment la première traduction de son ouvrage Manuel en mouvement, qui retrace, d’un point de vue personnel, l’évolution de ses influences et de son œuvre, et se complète de deux textes abordant son travail plus récent.
Première halte vers 12h, à proximité du stand de Radio France, François Angelier vient de terminer d’enregistrer dans les conditions du direct son émission Mauvais genre, nous bondissons vers le plateau et l’apostrophons, très disponible et disert, il évoque Eric Losfeld (10 occurrences dans le catalogue en ligne), cet individu iconoclaste, passionné, et authentique aventurier de l’édition : en témoigne le titre de son autobiographie rééditée récemment chez Tristram : « Endetté comme une mule ou la passion d’éditer« .
Nous rencontrons ensuite Hakim Benchekroun, un architecte et plasticien qui a conçu le pavillon du Maroc, invité d’honneur de cette édition. Hakim commente cette architecture monumentale qui s’inspire de la calligraphie et qui offre au visiteur la possibilité de manière ludique, de découvrir la littérature contemporaine marocaine dans sa diversité (en langue arabe, berbère et française). Chaque passant peut constituer son palimpseste et le faire relier en arpentant à l’intérieur du pavillon (1753 cases : 800 contenus différents). Il prépare par ailleurs un travail photographique intitulé « Lost in Morocco » : une investigation du territoire à la recherche d’architectures coloniales oubliées. Hakim en profite à la fin de ce bref entretien pour nous suggérer de découvrir deux ouvrages en particulier : « Leur Maroc » (éditions Malika) et « Life before thinking : sur les pas du peintre Ahmed Yacoubi » de Latifa Serghini.
A noter : L’exposition « Splendeurs de l’écriture au Maroc, Manuscrits rares et inédits » est à découvrir à l’institut du monde arabe jusqu’au 6 avril à Paris.
Et la Nuit spéciale de France culture durant le Salon.
Écoutez l’entretien avec réalisé Abdellatif Laâbi durant la Marché de la poésie 2016 (Halte 4) in la bibliothèque en vadrouille n° 78.
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Halte 3 : Le Nouvel Attila
Halte ensuite sur le stand des éditions Le Nouvel Attila qui effectuent un authentique travail de défricheurs et de mise à disposition de textes singuliers. Benoit Virot (le grand timonier) nous présente d’abord la toute première collection dédiée à la littérature jeunesse consacrée à l’univers de Theodor Seuss Geisel (1904-1991) dont l’œuvre n’avait encore jamais été traduite en français. Il existe plusieurs dvd (transposition de son univers graphique en film d’animation) dont 2 disponibles à la médiathèque (à Delle et Belfort).
Il décrit ensuite quelques titres du label Othello, qui s’attache à mettre en valeur des textes plus expérimentaux : ainsi La Topographie anecdotée du hasard de Spoerri (cf. exposition en parallèle aux Abattoirs de Toulouse) et La peinture à Dora, un livre de F. Le Lionnais écrit en déportation qui « décrit chaque jour, pendant la durée de l’appel, qui peut durer quatre heures, un tableau différent du musée du Louvre, qu’il détaille avec un luxe de précisions extraordinaire, couleur par couleur, détail pictural par détail pictural… ». Enfin, il nous présente Le Dictionnaire Khazar du serbe Milorad Pavi?.
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Halte 4 : Daily-Bul & C°
Longue halte ensuite sur le stand Wallonie / Belgique en compagnie d’Yves De Bruyn, directeur du Centre Daily-Bul & C°, (expositions et archives) qui nous accueille et nous décrit à la volée (formidable !) quelques un des titres présents sur le stand. C’est d’abord l’association espace livres & créationqu’il nous présente via son annuaire 2017 (55 pages). Yves poursuit en rappelant les fondements du Daily Bulrevue cofondée par Pol Bury (9 occurrences) et André Balthazar (2 occurrences). Il nous dit ensuite quelques mots sur des éditeurs voisins comme La lettre volée (Quelque chose a bougé : la double épreuve de la photographie) ou bien encore Les impressions nouvelles (A voix Haute).
Yves évoque aussi Topor, proche de cette galaxie d’artistes belges mordants, absurdes et drôles dont une exposition qui permet de le redécouvrir (disparu il y a déjà 20 ans) vient d’ouvrir à la Bnf. Yves nous a remis une brochure-catalogue de 43 pages richement illustrée des éditions Daily-Bul ainsi que 4 nouvelles éditées (2016) par la Fédération Wallonie Bruxelles, de Alain Munos, Jean-Luc Cornette, Véronique Janzyk et Giuseppe Santoliquido.
Entretien (seconde partie) :
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Halte 5 : Bookwitty, Librairie alternative de poche
La dernière halte sonore sur le salon concerne une plateforme en ligne dénommée « BOOKWITTY : libraire alternatif de poche qui vient de lancer sa version francophone. C’est Maxence Collette, qui nous propose une démonstration sur le stand, en compagnie d’un auteur visiblement intéressé par ce nouvel outil. L’un des atouts de ce site concerne l’absence de frais d’expédition, lorsque l’internaute passe par ce canal pour commander un ouvrage. Un document d’information distribué durant le salon (8 pages couleur) présente cette offre nouvelle en matière de recommandation d’ouvrages.
Légende : La culture, chemin de sagesse (Titre du livre situé à droite du garde du corps de Madame La Ministre de la culture), anthropologie, folklore, divertissement ou gastrosophie (délicieux chocolat bio offert sur un stand des lettres africaines) ?
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Quelques autres échos et trouvailles durant le Salon
Nous avons échangé quelques mots avec Pierre Hild, qui vient de faire paraître Pascal Comelade (16 occurrences), une galaxie instrumentale aux éditions Le Mot et le Reste.
Nous croisons ensuite sur le stand des éditions L’attente (Bordeaux), Anne Savelli que nous avions rencontrée en 2015 (in La bibliothèque en vadrouille n° 17) venue présenter son dernier ouvrage Décor Daguerre.
Nous découvrons aussi l’éditeur angevin Les artisans voyageurs, spécialisés dans les livres de voyage et de périples à vélo.
Sur le même espace (éditeurs des Pays de la Loire), nous nous arrêtons sur le stand des éditions 303 pour y découvrir leur dernier hors série consacré à la BD (paru en novembre 2016, 266 pages) sous la direction de François-Jean Goudeau.
Au stand, Rhône-Alpes-Auvergne, nous échangeons quelques mots avec Dominique Braillon- Iacovella des éditions La rumeur libre (Sainte Colombe sur Gand, Loire), entreprenante maison qui prépare une anthologie Andrée Appercelle à paraître. Nous avons choisi de placer cet entretien (audio) dans le billet consacré à Andrée Appercelle (entretien réalisé le 21 février 2017, La bibliothèque en vadrouille n° 107, balise 10).
La bibliothèque in situ en a profité pour rencontrer les musiciens de ces diverses formations et leur demander quelques conseils & découvertes !
ASPEC-T (It)
Napolitains de souche et loquaces interlocuteurs, ce sont d’abord SEC_ et Mario, qui se prêtent au jeu après avoir présenté leur duo ASPEC-T, chacun nous livre son coup de cœur : Mario cite un compositeur italien, Agostino Di Scipio, auteur de « Pensare le technologie del suono e della musica» (un ouvrage non encore traduit en français) mais qu’il considère comme une lecture fondamentale pour tout musicien s’intéressant à la musique et au numérique. Quant à SEC_, il recommande l’écoute de Rudolf Eber : en particulier l’album « Runzelstirn & Gurgelstøck ».
Alliage d’un australien vivant au Royaume-Uni et d’un britannique vivant aux USA, leur association brise les frontières sonores et détonne tout azimut : objets sonores, improvisation, musique concrète et poésie sonore s’entremêlent dans un joyeux bazar faussement déstructuré…
Ensuite, nous posons donc la même question à Grahm et Mark, qui lors de leur set étaient accompagnés de Aine O’Dwyer, chacun s’essaye en prescripteur d’un soir… Après Aine qui conseille un roman, c’est Gram qui cite Paul Brett’s et son groupe qui œuvra dans les années 70. De son côté Mark, lui évoque Henry Cow. (6 références à la médiathèque).
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Textes, entretiens (en anglais not fluent) : Fabien Vélasquez