Auteur/autrice : fabien

  • La bibliothèque en vadrouille n°99

    Date : 22 novembre 2016
    Lieu : par téléphone , Paris-> Belfort
    Heure : de 9h à 9h20

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    Pour faire écho à la manifestation organisée par l’Accolad jusqu’au mois de Décembre, « Des cartes : écrire les frontières du réel et de l’imaginaire »

    La bibliothèque en vadrouille a souhaité converser avec Sylvain Piron, le co-auteur d’un livre somme intitulé Dialectique du monstre: enquête sur Opicino de Canistris publié aux éditions Zones sensibles.

    Avec lui, nous avons souhaité profiter de sa grande connaissance de la culture médiévale, pour discuter de ce document étonnant qui comporte des diagrammes déconcertants où se mêlent cartes et corps, symboles astraux et religieux. Exhumés peu à peu au cours du siècle passé, ces manuscrits suscitent encore de nombreuses interrogations. Sous la forme d’une enquête, Dialectique du monstre explore les différentes facettes d’une œuvre complexe et fascinante.

     

    Nous avons structuré l’entretien autour de plusieurs axes que voici :

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    Écoutez la première partie de l’entretien :

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    • Pouvez-vous présenter le groupe d’anthropologie scolastique que vous animez à l’EHESS ? Donne-t-il déjà une forme de bain épistémologique dans lequel se situe le travail réalisé aux éditions Zones sensibles paru en octobre 2015 autour de la figure de Opicinus de Canistris ?
    • Italo Calvino visiteur de l’exposition Cartes et figures de la terre au Centre Pompidou en 1980 qualifiait un dessin de Opicino de « cas extraordinaire d’art brut et de folie cartographique », comment expliquez-vous qu’il ait fallu votre ouvrage pour engendrer la redécouverte et l’approfondissement de cette personnalité étonnante du XIII ème siècle ? et de la même manière que son travail aient d’abord suscité l’intérêt des artistes et des psychiatres avant celui des historiens et cartographes ?
    •  Considérez-vous l’édition chez Zones sensibles, un éditeur moins spécialisée que des éditions universitaires ait contribué à ce que l’on « parle » du livre dans des sphères plus larges que le seul cadre de la recherche en Histoire ? Est-ce un exemple réussi d’élargissement d’un lectorat ? Comment avez-vous rencontré Alexandre Laumonier avec lequel vous co-signez l’ouvrage ?

    Écoutez la seconde partie de l’entretien :

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    • Votre ouvrage est placé sous l’explicite patronage d’Aby Warburg, pouvez vous nous en dire quelques mots ?
    • A lieu jusqu’en décembre une manifestation en Franche-Comté qui s’intitule «  Patrimoines écrits : Des cartes : écrire les frontières du réel et de l’imaginaire », qui aurait pu intégrer une présentation de « Dialectique du monstre » dans sa programmation ; auriez-vous un autre texte à nous recommander qui pourrait illustrer cette problématique ? Connu ou moins connu ?
    • Vous avez fondé en 2003 une micro-revue» électronique Oliviana, existe-elle toujours ? la toile est un outil fabuleux pour les historiens (d’échange avec les spécialistes et historiens amateurs) était-ce dans cet état d’esprit contexte que la revue a été crée à une époque où l’Internet devenait plus « massif » (haut débit, etc.)

    Bibliographie :

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    Le conseil de Sylvain Piron : Apocalyptic Cartography : Thematic Maps and the End of the World in a Fifteenth-Century Manuscript publié en 2015 aux éditions Brill.

    Disponible à la médiathèque :

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    • Rêveur de cartes [texte imprimé] / Jarrie, Martin, Auteur. – Paris : Gallimard-Jeunesse Giboulées, 2012. – 1 vol. (75 p.): illustrations en couleur; 34 x 28 cm. ISBN 978-2-07-062161-3 : 20.00 EUR.
    • Mappamundi, art et cartographie [texte imprimé] /, impr. 2013. – 1 vol. (190 p.): nombreuses ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul.; 24 cm. Commissariat d’exposition : Guillaume MonsaingeonExposition tenue dans le cadre du projet  »Ulysses » développé à l’occasion de Marseille Provence 2013 [exposition, Toulon, Hôtel des arts, Centre d’art du Conseil général du Var, 16 mars-12 mai 2013] Exposition présentée en 2011 à Lisbonne par la Fondation Berardo . – ISBN 978-2-86364-276-4
    • Vues d’en haut : [exposition, Metz, Centre Pompidou-Metz, Grande Nef et Galerie 1, 18 mai-7 octobre 2013] [texte imprimé] / Lampe, Angela, Commissaire d’exposition; Centre Pompidou-Metz, Auteur; Seban, Alain; Le Bon, Laurent; Rousseau, Pascal; Hiller von Gaertringen, Hans Georg; Didi-Huberman, Georges; Castro, Teresa; Peltier, Philippe; Garcia, Tristan; Tiberghien, Gilles A.. – Metz : Centre Pompidou-Metz, impr. 2013. – 1 vol. (429 p.): ill. en noir et en coul., couv. ill.; 28 cm. Bibliogr. p. 408-411. Index . – ISBN 978-2-359-83025-5 :
    • Chris Kenny : Au milieu de nulle part [texte imprimé] / Kenny, Chris, Artiste; Monsaingeon, Guillaume, Auteur. – Conseil Général de l’Isère, 2016. – 32 p.: ill. en coul.; 23 x 20 cm. Publié à l’occasion de l’exposition éponyme au Musée Hébert de la Tronche visible du 16 septembre 2016 au 15 mars 2017.- ISBN 978-2-355-67116-6

    Remerciements : Sylvain Piron et Alexandre Laumonier

    Entretien : Fabien Vélasquez

     

  • La bibliothèque en vadrouille n° 98

    Lieu : Festival Entrevues, Belfort
    Date : 29 novembre 2016
    Heure : entre 19h 40 et 19h47

     

    La sélection de Samantha Leroy, Cinémathèque française

     

    Cette nouvelle carte blanche à la cinémathèque française donnée l’occasion de cette 31ème édition du festival Entrevues s’inscrivait dans le cycle Cinéma & histoire : Ceci est mon corps. Après avoir présenté son rôle à la cinémathèque française, Samantha Leroy a bien voulu dire quelques mots des films proposés pour cette carte blanche composée avec frénésie et stimulation.

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    Entretien :

    Elles

    d’Ahmed Lallem
    (Algérie, 1966, N&B, sonore, 22 min, DCP)

    Ce film approche de très jeunes femmes algériennes qui s’interrogent sur leur féminité et sur leur indépendance. La liberté de ton et les espoirs d’une génération sont condensés dans ce récit de 22 minutes durant lequel le réalisateur a saisi des jeunes femmes en train de penser (circulation de la parole, écoute et invectives spontanées). Algériennes, trente ans après, réalisé en 1998, retrouve certaines de ces jeunes femmes et poursuit avec elles la discussion…

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    Les Veuves de quinze ans

    de Jean Rouch
    (France, 1966, N&B, sonore, 25 min, version restaurée)

    Ce film fait partie de La fleur de l’âge – les adolescentes, un film collectif ayant réuni 4 réalisateurs : Michel Brault, Hiroshi Teshigahara, Gian Vittorio Baldi et Jean Rouch. A certains égards, cette histoire a forte portée sociologique bien que traitée via la fiction n’est pas sans rappeler certains passages de Chronique d’un été, un essai cinématographique de Rouch, réalisé avec E. Morin, en 1961.

    Ce film est présent dans l’un des 4 DVD du coffret* Rouch, disponible à la médiathèque départementale : cote 789.43 ROU.
    * : Jean Rouch [document projeté ou vidéo] / Rouch, Jean, Metteur en scène, réalisateur; Leboutte, Patrick, Directeur artistique; Roudil, Marc-Antoine, Directeur artistique; Riolon, Luc, Metteur en scène, réalisateur; Surugue, Bernard, Metteur en scène, réalisateur; Boutang, Pierre-André, Intervieweur. – Éditions Montparnasse, cop. 2005. – 4 DVD vidéo (10 h )

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    Albertine, les souvenirs parfumés de Marie Rose

    de Jacques Kebadian et du Collectif Eugène Varlin
    (France, 1972, coul., sonore, 25 min, copie neuve 35 mm)

    Ce film sûrement le plus original formellement de la programmation, « raconte l’histoire d’une adolescente en rébellion contre l’école, la famille rance, la religion et met en scène des jeunes filles et jeunes garçons de 14 à 18 ans qui revendiquent leur droit à une sexualité sans entraves et le droit à l’avortement pour les mineures ». Nous avons eu le grand plaisir de retrouver à l’image Franssou Prenant, qui joue le rôle d’Albertine. Fransou fut l’une des invitée de la 30ème édition du festival Entrevues, nous avions pu nous entretenir avec elle : écoutez l’entretien ici.

    Audacieux, impertinent et finalement libre, c’est un film manifeste qu’il faut avoir vu, nous ne pouvons que vous inciter à le faire. Jacques Kébadian a réalisé plus de 20 films et continue notamment un important travail autour de la mémoire arménienne (plusieurs films et fondateur du festival du cinéma arménien au Studio 43 à Paris.

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    Réponses de femmes

    d’Agnès Varda
    (France, 1975, coul., sonore, 7 min)

    Ciné-tract d’Agnès Varda, là encore ce film très court (7 min) illustre toute la pétillance et la vivacité de la réalisatrice de Murs, murs (1981).

    1975 : Année de la Femme. Antenne 2 demande à sept femmes cinéastes de répondre en sept minutes à la question « Qu’est ce qu’une femme ? ». Agnès Varda commet Réponse de femmes (Notre corps, notre sexe). Des femmes avec leur tête de femme parlent de sexe, de désir, de publicité et d’enfants (en avoir ou pas). Une femme enceinte et nue, dansant et riant à pleine gorge, a suscité des reproches écrits des téléspectateurs.

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    Bibliographie : non exhaustive

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    • Les putes voilées n’iront jamais au paradis ! [texte imprimé] / Djavann, Chahdortt, Auteur. – Paris : Grasset, 2016. – 1 vol. (204 p.); 23 x 14 cm. – (Roman). ISBN 978-2-246-85697-9
    • Elles@centrepompidou : pionnières, feu à volonté, corps slogan, eccentric abstraction, une chambre à soi, le mot à l’œuvre, immatérielles, elles@design, architecture et féminisme ? ; artistes femmes dans la collection du Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle ; accrochage présenté au Centre Pompidou, Paris, à partir du 27 mai 2009 [texte imprimé] / Morineau, Camille, Auteur; Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, Auteur; Bajac, Quentin, Auteur. – [Paris] : Centre Pompidou, impr. 2009. – 1 vol. (60 p.): ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul.; 27 cm. Bibliogr. p. 54 . – ISBN 978-2-84426-394-0
    • Prêter son corps au mythe : Le féminin et l’art contemporain [texte imprimé] / Creissels, Anne. – Editions du Félin, 2009. – 88 p. ISBN 978-2-86645-691-7
    • Pour une anthropologie symbolique du corps [CD audio] / Héritier, Françoise. – Paris : Gallimard, 2008. – 1 d.c.: Digipack cartonné 2 volets.- ISBN 978-2-07-012184-7

    Tous ces documents sont disponibles à la médiathèque de l’Espace multimédia gantner sauf, le roman de Chahdortt Djavann, disponible à la médiathèque départementale à Belfort.

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    Textes et entretien : Fabien Vélasquez
    Photographies : DR
    Remerciements : Samantha Leroy

  • La bibliothèque en vadrouille n° 97

    Lieu : Colmar, salon du livre
    Date : 26 novembre 2016
    Heure : entre 14:00 et 17:00

    La bibliothèque en vadrouille a pu se rendre à Colmar pour découvrir le salon du livre et en particulier L’Autre Salon, l’espace dédié à la mirco édition à l’intérieur du salon réparti dans 3 halls du Parc des expositions.

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    #1 Le centre de création pour l’enfance de Tinqueux

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    Première halte sur le stand du Centre de créations pour l’enfance –Maison de la poésie de Tinqueux (51) via une discussion avec sa directrice Mateja Bizjak-Petit qui nous présente ce lieu pionnier (ouverture en 1960). Après avoir rappelé les missions de ce centre culturel marnais, Mateja nous présente quelques éditions réalisées souvent in situ par un poète invité lors d’une résidence. Ainsi la revue va ! ou la collection petit va qui a déjà accueilli par exemple Julien Blaine, Serge Pey ou Lucien Suel. Nous nous arrêtons un moment sur Les moustiques de Maram al Masri.

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    #2 Les éditions PIORO

    Seconde halte auprès des éditions Pioro, avec sa fondatrice Aurélia Le Bechec qui nous présente cette maison d’édition nantaise entièrement dédiée à l’éducation des enfants au goût. Jeux, accessoires et ouvrages composent le catalogue bariolé de cet éditeur savoureux : 5 documents dans les collections départementales.

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    #3 L’Autre Salon  : entretien avec Marie, membre du collectif organisateur Sous le clavier, la page

    Nous entrons ensuite dans l’espace L’autre salon, un ilot consacré à la petite édition installé dans un effervescent recoin du hall 3. C’est Marie l’une des fondatrice de l’association « sous le clavier, la page« , organisatrice du Salon qui nous présente les objectifs de ce salon dans le salon.

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    # 3.1 Entretien autour de Gros Gris

    Discussion avec Myriam, du collectif Contrebande, à l’initiative de la revue Gros gris qui nous décrit cette revue thématique dont le numéro 3 est en cours de finalisation.

     

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    #3.2 Entretien avec Paulin des éditions CMDE

    Nous rencontrons ensuite les éditions toulousaines CMDE qui interviennent dans plusieurs champs : écrits militants, contes (collection Dans le ventre de la baleine) et ouvrages sur l’Amérique Latine (A l’ombre du maguey). Nous découvrons en conversant avec Paulin, un ouvrage-objet singulier : Les mondes de Mithra, réalisé par 4 auteurs dont Célio Paillard, enseignant, graphiste et inventeur de partitions imaginaires. Nous avons également identifié un ouvrage pertinent pour le fonds spécialisé et sa section « culture numérique », Facebook, anatomie d’une chimère de Julien Azan paru en 2013.

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    Avant de découvrir une revue de poésie, nous saluons Steve, le fondateur d’Affiche Moilkan un atelier typo installé à Baume-les-Dames, que nous avions déjà rencontré en 2015, à l’occasion d’un atelier avec des élèves du collège de Morvillars dans le Territoire de Belfort.

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    #3.3 Entretien avec Éloïse, maquettiste de La tribune du Jelly Rodger

    Nous nous entretenons ensuite avec Éloïse Rey, la maquettiste d’une détonante revue de poésie : La tribune du Jelly Rodger, journal saisonnier de propagande poétique. Avec elle, nous feuilletons le numéro 7 (printemps été 2016) et notamment les pages 14/15 Les révisions tactiques abracadabrantesques de l’utilisation typicurienne & gamètoïdales des noms communs au féminarisme.

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    Eloïse nous présente cette revue qui s’inscrit dans la ligne droite bien que sinueuse aussi, de la pataphysique chère à Alfred Jarry.

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    # 3.4 Entretien avec Justin, Parlez-moi d’amour

    Nous terminons nos déambulations dans l’Autre salon, par une rencontre avec Justin, l’un des contributeurs de « Parlez-moi d’amour : fanzine BD érotico-porno », qui explicite la genèse de cette aventure éditoriale.

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    #4 Entretien : la chaine du livre : Tour de table (éditeur, libraire et médiathécaire) des découvertes

    De retour dans le Territoire de Belfort, La bibliothèque en vadrouille a souhaité tenter une expérience inédite. Nous précisons que pour ce déplacement en terres alsaciennes, nous étions accompagné de deux collègues acteurs de la chaine du livre à leur niveau : Virginie, une éditrice (fondatrice des éditions Migrilude en Suisse) et Cécile, documentaliste, nouvellement libraire. Dans le café du cinéma Pathé, à quelques heures de la soirée d’ouverture du Festival Entrevues, avec elles, nous avons installé sur une table quelques découvertes et documents rapportés de Colmar :

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    Voici donc un tour de table à trois voix : une éditrice, une libraire et un médiathécaire qui commentent cette exposition-nomade : éphémère et unique.

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    Pour aller plus loin…

    A noter également, à signaler, à flécher : quatre autres billets sur des sujets liés à l’édition à tirage limité et à l’édition de livres d’artistes :

    Une étagère thématique en ligne (étagère virtuelle) recense les livres d’artistes et livres objet de l’Espace multimédia gantner, à consulter sur le catalogue en ligne de la médiathèque.

    Texte, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez

    Remerciements : à toutes les personnes rencontrées à Colmar ainsi qu’à Virginie et Cécile.

  • La bibliothèque en vadrouille n° 96

    Date : 24 novembre 2016
    Heure : vers 23 :15
    Lieu : école d’art de Belfort

     

    Entretien avec Xavier Fourt (Bureau d’Études)

     

    A l’occasion de la manifestation proposée par l’ACCOLAD, intitulée : Des cartes : écrire les frontières du réel et de l’imaginaire, l’école d’art a saisi l’occasion pour inviter Xavier Fourt, l’un des fondateurs de Bureau d’études, un collectif artistique intervenant dans le champ social souvent via un moyen d’expression singulier : la cartographie.

    Nous avons pu assister à la conférence qui s’appuyait sur de nombreux exemples d’actions menées par Bureau d’études dans divers contextes. Construit comme un exposé en plusieurs parties (Cartographier le capitalisme, De la planète usine à la planète laboratoire, etc..), Xavier Fourt a tenu à préciser que bien qu’ancienne (entamée en 1992), leur œuvre n’était pas encore achevée, c’est un long travail de maturation qui permet d’explorer des champs de références (sphères) souvent complexes et interdisciplinaires (art, économie, média,…).

     

    La bibliothèque en vadrouille a souhaité poursuivre la discussion avec Xavier en lui posant quelques questions, qui constituent autant d’échos à certains moments de sa conférence ou des échanges étendus lors du dîner collectif et convivial qui a suivi à l’école d’art.

    Entretien, première partie :

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    Xavier rappelle que la démarche de BE est nourrie de la production de cartes qui n’ont rien d’heuristiques, ce sont davantage des cartes qui décrivent des systèmes.

    Nous lui demandons de commenter deux anciennes productions réalisées pour les revues Z et Checkpoint (en 2006, pour le numéro 0, coordonné par Djamel Kokene). Des éditions papier, qui illustrent son attachement pour ce médium bien que les cartes soient élaborées en amont par ordinateur. Nous lui demandons d’ailleurs au cours de l’entretien, d’évoquer ZOTERO, un logiciel de gestion de références qu’il utilise à certaines occasions.

    Nous nous entretenons ensuite avec Xavier autour du projet de la Ferme de la Mhotte, un lieu singulier dans l’Allier, où s’expérimente la mise en culture des communs. Nous lui demandons de revenir sur le terme de « géologie sociale » qui s’analyse particulièrement bien sur ce territoire qui a vu naître le syndicalisme agricole à la fin du XIXe siècle.

    Entretien, seconde partie :

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    Dans la seconde partie de l’entretien, Xavier évoque ses souvenirs de bibliothèques (il en a fréquenté et fréquente encore de nombreuses), puis nous lui demandons d’évoquer sa constellation de lectures-clé : il cite (entre autres) Michel Foucault et Donna Haraway. Il évoque un livre étonnant de Timothy Mitchell, Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole paru à La découverte en 2013.

    Il prépare actuellement avec Bureau d’études une cartographie sur le risque écologique, il nous révèle enfin comment s’élabore une carte…

    Entretien, troisième partie :

    Bibliographie :

    Bureau d’études est en ce moment invité avec d’autres dans l’exposition Données à voir, à La Terrasse de Nanterre. Ils poursuivent un travail d’éditions ponctuelles avec La planète laboratoire, une revue dont le sous-titre est : « Pourquoi travaillons-nous à notre obsolescence ? » , le numéro 5 est paru en 2016.

    Un « Atlas des priorités :  cartographier les pouvoirs, cartographier les communs » est accessible en ligne .

    Texte, entretien et photographies : Fabien Vélasquez

    Remerciements : école d’art de Belfort et Xavier Fourt

  • La bibliothèque en vadrouille n°95

    Date : 15 et 19 novembre 2016
    Lieu : Auxelles-Haut(90) et Lure (70)
    Heure : entretien réalisé, le 19/11 vers 18H45 dans une loge de l’Auditorium de Lure

    Entretien avec Patrick Autréaux

    Patrick Autréaux était invité du festival Les Petites fugues. Nous avons pu assister à deux de ses interventions dans le Territoire de Belfort et en Haute-Saône.

    Comme chaque année, la médiathèque d’Auxelles-Haut accueillait avec beaucoup de simplicité cette rencontre animée par François Fendeleur, grand lecteur, rigoureux dans sa préparation de la soirée et habile interviewer de l’auteur de Grand Vivant, édité chez Verdier. Le début de la conversation s’est focalisé sur le cycle dédié à la maladie.  L’auteur précise que c’est cette expérience fondamentale qui l’a poussé à écrire. Très imprégné de littérature mystique, il a tenu à expliciter que l’expérience du vide, la théologie négative, l’effroi de se savoir condamné (…) au bord du morcellement » l’avaient plongé dans un état paradoxalement d’incandescence spirituelle. Étant médecin, cette traversée fut pour lui l’occasion de se mettre dans la peau d’un malade et de prendre conscience de certains gestes ou actes que les médecins demandent à leurs patients, auxquels il n’aurait jamais pensés.

    Lors de la discussion, il poursuit en évoquant une collection littéraire qu’elle estime et affectionne : L’un, l’autre (Gallimard) dirigée par JB Pontalis. Une collection fétiche, puisque c’est celle qui, jeune écrivain, a accueilli l’un de ses manuscrits.

    Pour évoquer Le dedans des choses (Gallimard, 2012), François Fendeleur a eu la bonne idée de glisser dans une malle plusieurs ouvrages faisant écho à des noms propres cités dans l’ouvrage de Patrick Autréaux : Cranach, Blaschka, J-H Fabre,…

    La discussion à Auxelles-Haut s’est achevée par une lecture du Grand Vivant par l’auteur et le partage du verre de l’amitié, ainsi que par la dégustation d’une délicieuse salade d’orange au gingembre.

    A Lure, c’est une autre formule qui a été proposée au public : une petite forme faite de plusieurs lectures d’abord incarnées par deux comédiens Mathieu Dion et  Pearl Manifold sous la forme de déambulations dans l’auditorium, avant de retrouver sur le plateau les auteurs : Patrick Autréaux et Thomas Vinau, pour une lecture à trois et quatre voix (3+1). Nous avons à cette occasion découvert, 76 portraits de clochards célestes ou presque, une anthologie très personnelle, conçue par un auteur, né en 1978.

    A l’issue de cette lecture, nous avons donc pris un moment pour converser avec Patrick Autréaux autour de trois sujets principaux : La collection L’un et l’autre, Jean Reverzy (un autre « écrivain médecin », découvert par l’entremise de Bernard Clavel) et un fragment d’un ouvrage lu qui nous a fait penser à un extrait du Grand Vivant. Autréaux réagit spontanément et commente ces deux extraits lus dans l’entretien…

    Entretien, première partie :

    Entretien, seconde partie :

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    « Georges Charpak eut une intuition qui touchait de fort près au rêve d’un enregistrement de l’être par lui-même auquel on accéderait rétrospectivement, lorsqu’il se demanda si l’on pourrait retrouver des sons et des voix du passé qui auraient été enregistrés involontairement sur des artefacts dont la fabrication impliquerait de tracer des sillons, tels des disques vinyles avant l’heure. Il pensait en particulier au tournage des poteries. Il parcourut les salles du Louvre à la recherche d’objets grecs ou mésopotamiens susceptibles de se prêter à cette étude, qu’il abandonna finalement, ses chances de succès étant à ses propres yeux trop faibles pour justifier l’engagement des moyens qu’elle nécessitait. »

    In « Fragments d’une mémoire infinie » / Maël Renouard – Grasset, 2016 – p. 13

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    Bibliographie : ouvrages de P. Autréaux

    • La médiathèque d’Auxelles-Haut en possède 7
    • La médiathèque départementale en possède 1
    • La Bibliothèque Municipale de Belfort en possède 3

    Il a également écrit pour la danse.

    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : CRL Franche-Comté, Médiathèque d’Auxelles-Haut, Auditorium de Lure et Patrick Autréaux

  • La bibliothèque en vadrouille n° 94

    Lieu : Galerie Hang’art, Grenoble (Isère)
    Date : 12 novembre 2016
    Heure : entre 15 :30 et 15 :40

     

    Entretien avec Sophie Berckelaers – Seuphor

    Depuis début novembre se tient à Grenoble, une exposition dédiée à Michel Seuphor.

    Organisée par la petite fille du peintre et critique d’art né en 1901 à Anvers, cet accrochage propose plusieurs dessins et ouvrages d’un homme à l’énergie débordante. Seuphor fut un grand spécialiste de Mondrian, qu’il côtoya, en atteste cette archive vidéo de 1968.

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    L’entretien débute par l’écoute d’une archive inédite (la voix de Michel Seuphor à la fin des années 90), et se poursuit par l’évocation d’un artiste, qui fut aussi poète.

    Sophie Berckelaers dirige une compagnie de théâtre à Grenoble, qui durant l’exposition a réactivé une conférence donnée par son grand-père à l’école d’art de Besançon en 1969. Sophie lors de l’entretien, nous apprend que son grand-père était très ami de Jean Ricardon, un peintre jurassien, né à Morez en 1924, professeur à l’école d’art de Besançon de longues années avec lequel il avait réalisé des ornements pour la porte de la faculté de pharmacie de Besançon. Nous reproduirons bientôt à ce sujet, quelques documents transmis par Sophie Berckelaers.

    L’archive Seuphor est conservée depuis son décès en 1999, à Anvers dans l’un des dépôts des archives de l’État belge.

    On peut préciser que durant notre visite, dans un recoin de la galerie, une table avec des ouvrages de Seuphor (de la poésie surtout) était installée et offrait aux visiteurs l’occasion de les feuilleter tout en dégustant du chocolat et/ou en buvant du thé. Sophie Berckelaers a lu un document rare Equation Première paru en 1991 à Milan (avec une introduction en italien de Guetulio Alviani et un texte de Seuphor en français), dont elle nous a autorisés, la reproduction de quelques pages, l’appareil photo en bandoulière.

    Nous donnons à entendre cette lecture improvisée donnée en petit comité :

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    Bibliographie

    • 7 documents disponibles dans les collections départementales
    • 7 documents disponibles à la BM de Belfort

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    • Ouvrage disponible en vente à la galerie :

    Michel Seuphor
    Sergio Servellón
    édité par FeliXart Museum et Pandora Publishers
    2014
    280 pages
    Edition trilingue (nl, fr, all)
    € 39

    • Un article de presse de Charline Corubolo paru dans le Petit Bulletin le 8 novembre 2016.

    La situation topographique de galerie Hang’art illustre parfaitement ce mot de Stendhal à propos de sa ville natale, voici la vision à 360° depuis le seuil de la galerie: « Au bout de chaque rue, une montagne… »

    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez
    Remerciements : Sophie Berckelaers

  • La bibliothèque en vadrouille n°93

    Date : 9 novembre 2016
    Lieu : Médiathèque de Bavilliers, salle Jean Moulin
    Heure : entre 22 :30 et 22 :40

     

    Entretien avec Marie-Eve de Grave

    Synopsis du documentaire :

    Grisélidis Réal est un météore. Sa vie est digne d’un roman. Elle s’est prostituée dans les bordels munichois, aux bras de G.I. noirs. Elle s’est livrée au trafic de marijuana. Elle a fait de la prison. Dans les années 70, elle devient « la Catin révolutionnaire ». Elle écrit : « la prostitution est un art, une science et une pratique humaniste ». L’amour fou l’a consumée. Ses clients aussi. Grisélidis peint, elle dessine et écrit sa vie qu’elle invente à chaque instant. Tout avec elle devient précieux, passionné, passionnant, bouleversant, fou. Grisélidis, c’est la révolte. C’est la femme sauvage qui traverse la nuit en hurlant, parée, fardée, sublime.

    S’immergeant au cœur des écrits de Grisélidis Réal, le film de Marie-Eve de Grave retrace le parcours fulgurant d’une femme hors norme. Images de fiction inspirées des textes, dessins, extraits, manuscrits, photographies, archives historiques, entretiens, s’entrelacent pour tisser le portrait fragmenté et pluriel d’une magnifique rebelle derrière laquelle se cache un véritable écrivain.

    A l’issue de la projection, Marie-Eve de Grave a pris un moment pour répondre aux questions de La Bibliothèque en vadrouille

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    Nous avons d’abord souhaité que Marie-Eve évoque un lieu d’archives dans lequel les manuscrits de G. Réal sont conservés : les archives littéraires suisses à Berne.

    Le fonds de l’auteure du Noir est une couleur représente tout de même 14 mètres linéaires

    Nous discutons ensuite avec la réalisatrice de la séquence où est citée (et reproduite) la revue MARGE, une revue importante parue entre 1974 et 1979. Une revue qui dès son numéro inaugural entendait « créer un journal qui serait celui de tous les nomades, de tous les révoltés, de tous les réprimés de cette terre – que sont les marginaux -, de tous ceux enfin qui n’ont jamais le droit que de se taire. » Marie-Eve nous explique comment aidée par son compagnon, graphiste de formation, elle a reconstitué l’historique numéro 13 ( nov-déc 1977) dans lequel G. Réal signait une tribune-manifeste : « Se prostituer est une acte révolutionnaire ».

    Nous demandons à la réalisatrice de commenter, une archive sonore familiale utilisée dans Belle de nuit qui nous a fait étonnement penser à Pour en finir avec le Jugement de Dieu (1947) d’Antonin Artaud, une pièce radiophonique interdite de longues années en France (jusqu’en 1973). Marie-Eve conclut la conversation en nous parlant de l’écriture de G. Réal et en nous invitant à la lire abondamment, passionnément.

    Bibliographie :

    1 document disponible à la médiathèque de Delle

    6 documents disponibles à la BM de Belfort :

    Texte, entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : médiathèque de Bavilliers, Gilles Barthélémy et Marie-Eve de Grave (notamment pour les photogrammes du film reçus par courriel suite à la projection).

  • La bibliothèque en vadrouille / in situ n°92

    Date : 4 novembre 2016
    Lieu : Les Rondey, Fresse (Haute-Saône)
    Heure : vers 14h15 (entretien réalisé à l’Espace multimédia gantner le 7 novembre)

     

    Rencontre avec Radio Charette

    Durant deux mois Radio charrette, un collectif installé à Nantes a pu bénéficier du dispositif « mon village un artiste » proposé par le Parc régional des ballons des Vosges pour mener un projet avec les habitants de Fresse. Initialement intitulée Radio sauvage, cette résidence d’artistes a donné lieu à une restitution publique dénommée « Fuga Mundi : spectacle phonographique à écouter et à arpenter… ». La Bibliothèque en vadrouille a pu assister à la Générale, le 4 novembre à 16 heures, en plein air… température fraiche, quelques gouttelettes de pluie. Nous avions pu déjà découvrir ce site étonnant de la Maison des Rondey à l’occasion d’une fête du goût organisée en 2015 (cf. Billet du présent blog réalisé à cette occasion avec Le cinéma voyageur), cette maison appartenait à un habitant du village qui de son vivant avait prévu par testament de la léguer à son décès, à la commune, à condition qu’y soient organisées des manifestations culturelles. C’est donc dans ce décor singulier de cette maison aux volets bleus à l’orée du bois que Mathilde, Simon et Bastien ont investi ce territoire à apprivoiser. Durant deux mois, ils ont travaillé pas à pas, rencontrant quelques habitants (Louise, Jean-Marie, des chasseurs) au gré de leur installation dans le village, passant très vite du statut d’étranger à celui de voisin, prêtant une oreille attentive et sensible aux récits de chacun.

    Sentir l’énergie dégagée, arpenter les divers hameaux de la communes, Radio Charrette, fait en sorte intuitivement (tel un « envoyé spécial de l’insignifiant ») que chaque rencontre nourrisse l’écriture (Écriture du dehors et du dedans : la chasse, les oiseaux, les sources, la maison) et rejaillisse ensuite lors des diverses chroniques (proposées dans un lieu différent du village) plusieurs jeudis durant leur résidence.

    Radio Charrette se définit comme une radio d’hyper proximité, on songe alors à ces mots de Peter Sloterdijk  – in « Essai d’intoxication volontaire : entretien avec Carlos Oliveira », Hachette Littérature, 2001 :

    «  Même l’interaction la plus banale implique que nous participions aux constitutions de sphères. Sans cela, il n’y aurait pas de familles, pas de communautés de vie, pas de communes, pas d’équipe, pas de peuple; (…) il n’y a donc rien d’offensant lorsque je dis que nous sommes des radios vivantes, que nous pouvons nous caler sur des gammes d’ondes communes ».

    Retrouvez un entretien réalisé à l’Espace multimédia gantner avec Mathilde et Simon, en deux parties : Genèse du collectif et du projet, la résidence en tant que telle (partie 1) et importance de la documentation – lectures dans le processus de travail (partie 2).

    Écoutez l’entretien (1ère partie) :0

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    La seconde partie de l’entretien donne l’occasion de citer quelques livres utilisés, comme autant de sources et matériaux nécessaires à l’épanouissement du projet, à sa maturation et à sa formalisation : Forêts : essai sur l’imaginaire occidental de Robert Harrison ou Walden ou La vie dans les bois de  Henry David Thoreau.

    Écoutez l’entretien (2ème partie) :

     

    Bibliographie

    Retrouvez d’autres ouvrages dédiées à la forêt dans les collections de la médiathèque intercommunale d’Auxelles-Haut (90), pôle thématique « Arbres, Foret et Bois » et dans les collections départementales : par exemple, ouvrage prêté à Radio charrette : Autres – Être sauvage de Rousseau à nos jours, publié par le  Musée-Château d’Annecy en 2012. (Disponible à l’Espace multimédia gantner : Cote ADA ROU) –

    Un workshop (FOREST) réalisé à l’école d’art de Dijon en 2015 abordait une thématique proche, voici un document produit par l’école contenant quelques pistes de réflexion.

    De même, le site de l’EPFL en Suisse, publie La forêt… pour que la civilisation se survive, une lecture de l’ouvrage d’Harisson par Barbara Fournier.

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    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Association Radio Charrette : Mathilde, Bastien, Simon et Noël Claude, son Président. Violaine Pautrot (Parc régional des  Ballons des Vosges), Eliane Cardot (Mairie de Fresse)

  • La bibliothèque en vadrouille n° 91

    Date : 3 novembre 2016
    Heure : entre 23 et 23h10
    Lieu : École Maternelle de Bessoncourt (90) / médiathèque

     

    Rencontre avec Julien Goetz

    Légende : Présentation de la séance par Stéphanie Weiss , puis  débat entre Julien Goetz, Gilles Barthélémy et le public.

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    Julien Goetz est co-auteur du film « une contre-histoire de l’internet » avec Jean-Marc Manach et Sylvain Bergère (réalisateur). Il a pris quelques instants après le débat pour répondre aux questions de La bibliothèque en vadrouille. Nous l’interrogeons d’abord sur les séquences qui mettent en scène des activistes tels Telecomix ou encore le groupe de hackers du Chaos Computer Club (CCC). Nous lui demandons  ensuite d’évoquer le rôle des artistes dans cette contre-histoire de l’internet et notamment les artistes qui s’approprient les réseaux, comme terrain d’expérimentation et de jeux (Mediengruppe Bitnik ou Timo Toots).

    Nous terminons l’entretien par la traditionnelle collecte de conseils de lecture : Julien Goetz nous recommande « Aux sources de l’utopie numérique » de Fred Turner et Le droit de lire de Richard Stallman (qui figure dans l’anthologie Libres enfants du savoir numérique – L’éclat, 2000).

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    Pour compléter la présentation de Julien Goetz, on peut préciser qu’il est l’auteur d’une série documentaire en ligne intitulée Data Gueule diffusée depuis 2014 et promeut la lecture dans les espaces publics via par exemple  le projet le liseur.

     

    Bibliographie :

    img_3505Légende : Quelques ouvrages du fonds documentaire de l’Espace multimédia gantner empruntés par la médiathèque de Bessoncourt pour sa table de livres éphémère.

    Le réalisateur, Sylvain Bergère a signé également Google, la tyrannie du cool (2011) disponible dans le fonds documentaire de l’espace multimédia Gantner (cote SNT BER) et en ligne.

    Un espace documentaire virtuel, proposé par Benoît Ferchaud, dans le cadre de l’exposition « Données à voir » visible jusqu’au 23 décembre 2016 à La Terrasse de Nanterre.

    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Julien Goetz, Stéphanie Weiss et les bénévoles de la médiathèque, pour l’accueil et le verre de l’amitié.

     

  • La bibliothèque en vadrouille n° 90

    Date : 2 novembre 2016
    Heure : entre 23 et 23h15
    Lieu : cinéma Le Colisée, Montbéliard

     

    Les conseils de Bertrand Tavernier

     

    Presque jour pour jour, 21 ans après la fondation de l’association (1995) le cinéma et rien d’autre (1), le cinéma Le colisée de Montbéliard invitait Bertrand Tavernier pour une rencontre autour de son dernier film.

    Véritable fresque, Voyage à travers le cinéma français est un film de 3 h 15 minutes qui balaie magistralement plusieurs périodes & figures : Jacques Beker, Jean Renoir, Jean Gabin, Edmond T. Gréville, Jean-Pierre Melville, Rome-Paris-Film, la musique et le son au cinéma (Maurice Jaubert)…

    Après la projection, Bertrand Tavernier a répondu à de nombreuses questions parfois teintées de reproches (ou frustrations) (Vous n’avez pas traité de … Laroche, ….Clouzot, ….), méticuleux et sûr de sa démarche, il précise qu’il a imaginé et réalisé ce film tel un curieux éclectique papillonnant subjectivement dans une histoire du cinéma français après le Muet (2). Pour ce film, il lui a fallu revoir de nombreux films, échanger avec ses collaborateurs, négocier les droits et bâtir un récit fluide parsemé d’anecdotes savoureuses souvent drôles ou émouvantes.

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    A l’issue du débat, La bibliothèque en vadrouille a tendu son micro pour recueillir une dédicace sonore. Bertrand Tavernier ne peut pas citer un seul film qui aurait été adapté de la littérature à l’écran, tout comme si on lui demandait de citer ses trois films préférés, il ne le ferait pas : « J’ai fait ce film pour ne pas répondre à cette question.» Grand lecteur (cf les chroniques sur son blog très fourni hébergé par la SACD), nous avions entendu récemment Tavernier citer à la radio, Travaux de Georges Navel, un livre dont il nous parle avec bonhomie. Découvert lors de la projection tardive du film documentaire «G. Navel ou la vie éveillée » (1991 – J-D Pillault), à l’écoute de la voix de cet homme, il a eu tout de suite très envie de le lire, s’est procuré le livre, puis a appréhendé avec avidité son œuvre. Michel Ragon dans son Histoire de la littérature prolétarienne en France (Albin Michel, 1974) cite Navel à 15 occasions et consacre deux pages à Travaux (p.245 et 246) : « l’un des plus beaux livres, l’un des plus émouvants, de la littérature ouvrière .» L’auteur de La mémoire des vaincus relève ce propos de Navel : «Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique. »

    Nous demandons également à Bertrand Tavernier d’évoquer à nouveau Jean-Pierre Melville qualifié de « très bon liseur », sachant découper à merveille les ouvrages qu’il souhaitait adapter (quelques exemples : Léon Morin Prêtre, Le silence de la mer, L’armée des ombres). Enfin, Bertrand Tavernier nous confirme que la séquence avec T. Frémaux a été tournée dans la bibliothèque de l’Institut Lumière (Raymond Chirat) à Lyon, qui rouvrira bientôt.

    Écoutez, l’une de ses réponses durant le débat, un moment où il revient sur sa passion pour Edmond T. Gréville :

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    A noter que les deux prochains Flashback du 6 novembre (15h50 et 18h) ont été programmés par Bertrand Tavernier : « La fin du jour » et « Voici le temps des assassins » de Julien Duvivier.

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    (1) Il est en quelque sorte le parrain de l’association  puisque le nom fut choisi en hommage à La Vie et rien d’autre, sorti en 1989.

    (2) Tavernier cite alors Kevin Brownlow (né en 1938) et autour notamment de La parade est passée (traduit en 2011)

     

    Bibliographie : Disponibles dans les collections départementales et ailleurs

    Lire le bel entretien de Bertrand Tavernier avec Alexandre Bollengier paru dans l’Est républicain, le 4 novembre 2016

    29 documents dans les collections départementales dont : sa préface parue dans l’ouvrage dirigé par Marc Azéma : « Préhistoire du cinéma : Origines paléolithiques de la narration graphique et du cinématographe » (Actes Sud, 2015) Cote AIM AZE.

    8 films disponibles dans la médiathèque numérique : http://www.mediatheque-numerique.com/

    Un cd qui regroupe la musique originale de Bruno Coulais (cd 1) et un choix de musiques & chansons découvertes en préparant le film (cd 2).

    10 références dans le fonds de la BM : http://www.bm.mairie-belfort.fr/

    A noter, la parution d’un très élégant ouvrage de Maryline Desbioles en août 2015 : «Le beau temps » ou une évocation subtile de la trop courte vie de Maurice Jaubert (Disponible cote R DES B)

    Textes, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Bertrand Tavernier, association Le cinéma et rien d’autre.