En ce dimanche de Pentecôte, nous avons pris un moment après la visite des 951 visiteurs venus durant le FIMU, découvrir l’installation Other Side, Break, pour discuter avec les inventeurs de ce double circuit de petits camions qui roulent et lisent des disques en vinyle : Rencontre avec Cléa Coudsi et Eric Herbin.
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Lors de cette discussion plusieurs sujets sont abordés : la description de la pièce, certaines réactions et questions du public, la présence inhabituelle de l’installation hors d’une galerie d’art ou du centre d’art…
Nous demandons également à Cléa et Eric d’évoquer une œuvre qui pourrait constituer un écho à leur travail : tous deux citent Scratch, le film documentaire de Doug Pray réalisé en 2001.
D’autres d’artistes ayant utilisé le vinyle comme matériel dans leurs ouvres sont également nommés : Christian Marclay, Milan Knížák,…
A noter également, la tenue en 2011/2012, d’une exposition itinérante aux États-Unis intitulée « The Record: Contemporary Art and Vinyl » à Boston, Miami et Seattle.
Première escale sur le stand de la coopérative Zeit-Fragen, éditrice d’un journal paraissant tous les 15 jours en trois langues : allemand, français et anglais. Basé à Zurich, ce média réunit des contributeurs venus d’horizons divers (société civile, politique, autodidactes…), tous soucieux d’éthique et de responsabilité dans le respect des droits humains. C’est Rita qui nous interpelle dans l’allée aux abords du stand, elle nous offre un numéro du journal. Derrière le stand, nous remarquons un ouvrage présenté dans cinq langues, les trois précitées, plus l’italien et l’espagnol. Il s’agit d’un livre pour les enfants dédié à Henri Dunant. Écrit par Lisette Bors, il raconte aux enfants comment, partant de l’idée d’un seul homme, l’organisation humanitaire de la Croix-Rouge a pu se développer. Nicole Duprat, enseignante près d’Avignon nous en dit quelques mots.
Le hasard des déambulations, nous conduit ensuite sur le stand des éditions Hélices Hélas, où Pierre Yves Lador dédicace ses ouvrages. Un titre nous interpelle : La guerre des légumes : Témoignages incertains. (Olivier Morattel éditeur, 2010).
Ce livre nous l’avions trouvé, dans le Jura suisse au Noirmont dans un espace labellisé « livres en liberté », (bookcrossing vagabond), nous avons sa entamé la lecture, au point de pouvoir en citer un extrait dans un précédant billet dédié à la sensibilisation au développement durable dans un collège. Un thème qui intéresse l’auteur vaudois puisque l’un de ses derniers ouvrages publié chez Hélice Hélas traite de la question. Nous sollicitons donc une dédicace sonore auprès de cet ancien directeur des bibliothèques de Lausanne, qu’il accepte volontiers.
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Pierre Yves Lador, qui aime passer du coq à l’âne dans ses écrits, cultive aussi l’éclectisme dans ses lectures : il a relu récemment Proust, « un engagement de centaine d’heures fructueux » ou Olivier Silig et son Jambon dodu. Ou bien encore le Roland furieux de l’Arioste.
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L’odyssée du livre, une sérigraphie à réaliser soi-même
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La troisième étape de notre périple est une étape pratique et graphique, et consiste en la réalisation d’une sérigraphie : le jeu de l’oie du livre dessiné par Emmanuel Escoffier aka Exem.
Nous sommes guidés par deux ateliers de sérigraphie : Sérigraphie- Madame.com et les éditions du Drozophile.
Dans ce cocon, nous rencontrons Benoit Jacques, un sérieusement formidable belge, présenté par notre collègue Alain Poncet (présent à Genève en sa qualité d’éditeur : La Clé à Molette).
Benoît avait été invité en mai 2003 à l’Espace multimédia gantner dans le cadre d’une exposition organisée avec le festival Illiko : c’est donc près de 13 ans après, qu’il se souvient de l’installation proposée à l’époque à Bourogne : Planches.
Ce livre fait écho au projet « Objet sonore » mené dans le collège de Montreux-Château et les élèves de 6B qui ont crée d’impressionnantes partitions visuelles : Lire le compte-rendu ici.
Une manipulation du langage et des mots, une sorte d’assemblage d’images qui réunissent sa vision de Marseille. Une coédition avec Fotokino à Marseille.
Il s’agit d’une épopée pour alimenter le domaine étranger de sa maison d’édition, une entreprise « pour voir jusqu’où ses lecteurs vont le suivre« .
Benoît nous suggère aussi de découvrir les éditions genevoises Héros Limite.
Des éditions qu’il apprécie pour la qualité des mises en pages, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle il s’autoédite.
Nous lui disons spontanément connaître déjà cette maison d’édition dont la médiathèque possède entre autres Le Pain*, un ouvrage du frère d’Elisée Reclus, Benoît d’ajouter à son tour, qu’il a lu dernièrement toujours chez Héros Limite, un ouvrage du frère Cadet de Lawrence Durrell, Gérald qui a signé Mon amie Rosy en 2013. Écoutez un fragment de cet ouvrage* lu par Marguerite Bobey à l’occasion de l’édition 2016 de Fabrika, soirée dédiée à la performance, le 3 mars 2016.
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Avant de quitter cet espace, nous faisons un saut sur le stand des éditions du Mamco, qui présentent leurs ouvrages : deux ouvrages de Robert Lebel attirent notre œil : Masque à lameet Sur Marcel Duchamp.
Dans la brochure du Cercle disponible à l’accueil de cet espace, nous relevons la tenue d’un débat ayant eu lieu la veille sous le kiosque, intitulé « La promotion des livres via les réseaux sociaux » en présence de Bruce Benaram, auteur de « Prenez le temps d’e-penser » (édition Marabout, 2015) ainsi qu’animateur d’une chaîne vidéo YOUTUBE éponyme.
Nous poursuivons la découverte du Salon par un arrêt dans l’espace BD qui accueille une exposition dédiée à Titeuf intitulée « Titeuf, par la bande », plusieurs dessins originaux sont présentés ainsi que des hommages à Titeuf par d’autres dessinateurs amis de Zep. Nous nous arrêtons sur la proposition de Marie Caillou, qui propose un Titeuf digitalisé.
Nous avons ensuite l’immense honneur de rencontrer l’écrivain congolais Alain Mabanckou, récemment élu au Collège de France à la chaire de création artistique (après Tony Cragg, Gilles Clément, ou Pascal Dussapin).
Il a dialogué une heure (12:30-13:30) autour de son engagement à la fois comme auteur et enseignant pour la visibilité de toutes les littératures équinoxiales. Nous avons pu nous entretenir un instant avec lui après qu’il nous ait dédicacé l’exemplaire de la médiathèque de Verre cassé.
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Il nous présente comment il aborde son activité de chroniqueur littéraire pour la revue Jeune Afriquedans sa rubrique « Lu et approuvé », puis il résume en quelques mots, la tonalité qu’il souhaite impulser dans sa Chaire au collège de France, dont Fayard vient de publier sa leçon inaugurale (Lettres noires : de la lumière aux ténèbres), prononcée le 17 mars dernier. Il nous recommande de découvrir Afrotopia, un livre de Felwine Sarr.
A quelques minutes de notre départ, nous sommes interpelés par le stand très coloré de Phonocolor.ch, développé par Les cours de vacances, une section de L’université de Lausanne. Accueilli par Yves Evrard, ce dernier nous explique l’originalité de cette méthode d’apprentissage de la lecture. Yves nous offre la version matérielle du « jeu-mémorie » des harmonies. Découvrez la lecture via le son et les couleurs en vous rendant sur le site en ligne.
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Ultimes découvertes de ce salon du livre, cette gazette intitulée La Gazette du Têt-Art, sous titrée revue pour les enfants, l’imagination et la créativité et la revue d’information Sept.infoqui propose une audacieuse et dynamique complémentarité entre sa version papier et digitale.
Cette journée au Salon du Livre de Genève aura été riche en rencontres et en apprentissages, merci à toutes les personnes croisées en ce vendredi 28 avril.
L’exposition Anarchronisme questionne la création contemporaine à travers un mot-valise,
« anarchronisme », compression des mots anarchie et anachronisme. Cette compréhension permet d’appréhender des œuvres elles-mêmes issues de compression temporelles et technologiques.
Comme à chaque exposition depuis So3, la bibliothèque in situ a souhaité rencontrer les artistes de l’exposition pour prendre un temps avec eux à la fois pour découvrir leurs œuvres et pour tenter de trouver des liens, des prolongements à leurs questionnements dans la bibliothèque…
« Le problème fondamental de la communication est de reproduire en un point, exactement ou approximativement, un message recueilli en un autre point. Souvent, les messages ont une signification […] » Claude Shannon (1948)
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Première séquence avec Cécile Babiole et Jean-Marie Boyer devant Conversation au fil de l’eau, coréalisée ensemble.
Après avoir décrit le principe de cette pièce, nous échangeons autour de la thématique de la cryptographie qui est l’un des sujets de l’œuvre.
Cécile nous invite à lire l’ouvrage de Simon Singh, Histoire des codes secretsparu en 1999.
L’occasion également d’évoquer une récente exposition tenue aux Archives Nationales : « Le secret de l’État. Surveiller, protéger, informer. XVIIe-XXe siècle. »
Pour l’anecdote, nous constatons que la couleur bleue qui s’affiche sur les écrans de l’installation est la même que la couverture de l’ouvrage Counterblastde McLuhan, paru en 1971 et traduit en 2013 aux éditions ère, McLuhan, un auteur qui n’est pas sans lien avec le principe de la pièce.
Poursuite des entretiens avec Balint Bolygo qui nous explique (en anglais) le fonctionnement de son installation. Ce jeune artiste cinétique hongrois assume parfaitement le prestigieux héritage de ses compatriotes ainés (Vasarely, Schöffer ou bien Kepes) et renouvelle avec Trace II, l’inventivité des machines sculpturales.
Second entretien en anglais avec Olivier Wilshen et Niall Quinn (Signal to noise) qui commentent à deux voix leur installation REMAP (2015), dispositif sonore électro-mécanique qui redonne vie à une table traçante, un des premiers périphériques commercialisé dans les années 70.
Yves Bernard (commissaire avec Anne Laforet de la première exposition présentée à l’iMal) met en perspective ces deux expositions quasi jumelles. Il dirige donc cet équipement bruxellois très original (site web trilingue : français/anglais/hollandais), qu’il nous présente rapidement et poursuit en décrivant sa démarche curatoriale.
« Georges Charpak eut une intuition qui touchait de fort près au rêve d’un enregistrement de l’être par lui-même auquel on accéderait rétrospectivement, lorsqu’il se demanda si l’on pourrait retrouver des sons et des voix du passé qui auraient été enregistrés involontairement sur des artefacts dont la fabrication impliquerait de tracer des sillons, tels des disques vinyles avant l’heure. Il pensait en particulier au tournage des poteries. Il parcourut les salles du Louvre à la recherche d’objets grecs ou mésopotamiens susceptibles de se prêter à cette étude, qu’il abandonna finalement, ses chances de succès étant à ses propres yeux trop faibles pour justifier l’engagement des moyens qu’elle nécessitait. »
Nous rencontrons ensuite Anne Laforet (20/05/2016) pour un entretien réalisé près de REMAP que nous entendons fonctionner, Anne réagit à la lecture de quelques mots clés qui ouvrent le guide de l’exposition : numérique, analogique, vernaculaire, rétro, innovation, obsolescence, médias de masse (…). Nous lui montrons ensuite Djerassi(Le Bleu du ciel, 2009), un ouvrage de Bernard Heidsieck, qui via sa forme offre une certaine résonance avec la pièce du collectif britannique.
Anne Laforet a déjà travaillé avec l’Espace multimédia gantner (projet digitalconservation) et a participé à un ouvrage collectif Search terms : basse déf. publié en 2012 aux éditions B42, disponible à la médiathèque.
Film documentaire avec Flo Kaufmann réalisé par Valérie Perrin et Jérôme Fino
Liste des artistes présents dans l’exposition :
Avec les œuvres de Signal to Noise, Balint Bolygo, Project Singe, David Guez, Cécile Babiole et Jean-Marie Boyer, Yann Leguay, Dardex, Suzanne Treister, Flo Kaufmann.
Texte, entretien et photographie : Fabien Vélasquez
Dimanche 17 avril, le Crac Alsace proposait une expérience originale en lien avec l’exposition Trust in fiction (visible jusqu’au 15 mai) : une lecture collective d’Alice Kahn, un texte de Pauline Klein paru en 2010 aux éditions Allia.
Dans l’entretien* qui suit, Richard Neyroud nous explique pourquoi ce court récit a été choisi pour dialoguer avec l’exposition du moment. 10 lecteurs (et par moment 12) se sont donc retrouvé pour une lecture complète des 18 chapitres de cette histoire (un chapitre par lecteur à tour de rôle dans le sens des aiguilles d’une montre). Installés dans la grande bibliothèque qui jouxte le café, c’est avec une grande écoute et une application unanime pour lire le texte à haute voix, que les lecteurs ont bouclé le récit en un peu plus de deux heures.
*: réalisé par téléphone le 22 avril / liaison téléphonique Altkirch-> Bourogne.
Découvrez deux entretiens avec l’auteure : l’un réalisé avec Sylvain Bourmeau pour Médiapart et le second lors d’une rencontre à Librairie Filigranes [Avenue des Arts, 39-42 / 1040 Bruxelles].
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La bibliothèque en vadrouille a saisi deux instants, le premier pendant la lecture et le second quelques minutes après la fin de la lecture collective, où des réactions spontanées ont émergées.
Fragment de la lecture de John, l’un des participants :
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Tour de table collectif quelques minutes après la lecture :
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Dans l’entretien avec Richard, ce dernier nous présente le co-commissaire de l’exposition, l’argentin Santiago Garcia Navarro.
Légende : Aperçu d’un texte présent dans l’exposition : L’etnographe Naif : l’enregistrement social de Joaquim Nunes de Souza.
Pendant la lecture, j’ai tenu en écoutant le récit se déployer, à prendre quelques notes, voici 30 fragments recopiés par ordre chronologique selon la progression d’Alice Kahn :
Je me sens deux Il est gros comme s’il avait mangé pendant 5 ans Le libre échange sera notre endroit Il écrivait sur la psychologie comme on écrivait sur le cinéma L’écharpe-rue J’entre dans le cercle avec ma robe de vernissage Une sombre inconnue qui fait du conceptuel Les expositions de vide et les autres qui cautionnent en buvant leur verre Je suis artiste pas agent immobilier Il y a des échantillons d’horizons par la fenêtre Je les couvre de mes baisers abstraits On lit tous le même magazine sur la même ligne de métro Je passe la moulinette du sens Elle déguisée en fille détendue qui garde le contrôle je suis sans cesse au seuil de cette seconde La nuit m’observe et je m’observe dans la nuit Elle rêvera que chez elle tout soit télécommandé, un bouton pour tout ce serait génial Je descends la rue d’un pas dansant et engagé Le genre qui ajoute quelque chose aux œuvres existantes Dans l’art de l’événementiel, option réflexion sur les loisirs Le rideau s’ouvre sur une moquette bleue-ciel L’académie des arts des événements qu’est-ce que c’est ? / C’est une école rue de Saussure C’est l’heure de se déguiser mais je n’ai rendez-vous avec personne Et puis le mois d’août s’est refermé comme une parenthèse J’ai pas beaucoup de livres, ils sont chez mon père T’as pas beaucoup de tableaux chez toi, t’aime pas l’art en fait ? Anna comment ? , anaconda et toi ? Cette nuit artificielle sur nos cœurs parallèles J’ose des petits pas dont les autres doivent se dire qu’ils sont improvisés Ma maison c’est mon labo C’est toujours bien d’avoir des pêches, ça fait bonheur
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Bibliographie : Disponible à la médiathèque :
Artistes sans œuvres : »I would prefer not to » [texte imprimé] / Jouannais, Jean Yves, Auteur; Vila-Matas, Enrique, Préfacier, etc.; Gabastou, André, Traducteur. – Nouvelle éd. augmentée d’une préface. – [Paris] : Verticales-Phase deux, impr. 2009. – 1 vol. (210 p.): couv. ill.; 21 cm. Dédicacé le 6 novembre 2014 : »Pour les lecteurs de cette merveilleuse bibliothèque, cette épopée silencieuse, galerie de portraits modestes et discrets » lors de sa conférence en marge de l’exposition »Système D » à la Tour 41 de Belfort. Bibliogr. des oeuvres de J.-Y. Jouannais p. 4 . – ISBN 978-2-07-078536-0
Archifiction : quelques rapports entre les arts visuels et la fiction [texte imprimé] / Guelton, Bernard, Auteur. – Paris : Publications de la Sorbonne, 2007. – 1 vol. (215 p.): ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul.; 27 cm. – (Collection Arts et monde contemporain; 6) . Bibliogr. et webliogr. p. 181-187. Index . – ISBN 978-2-85944-561-4
Arts visuels, le web et la fiction (Les) : [actes du] colloque… Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, [24-25 novembre 2006] [texte imprimé] / Guelton, Bernard, Directeur de publication, rédacteur en chef; Centre d’études et de recherches en arts plastiques, Editeur scientifique; Schaeffer, Jean-Marie; Lageira, Jacinto; Maza, Monique; Bichlbaum, Andy; Toma, Yann. – Paris : Publications de la Sorbonne, DL 2009. – 1 vol. (181 p.): ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul.; 27 cm. – (Collection Arts et monde contemporain) . ISBN 978-2-85944-636-9
Biographie comparée de Jorian Murgrave ; Un navire de nulle part ; Rituel du mépris ; Des enfers fabuleux [texte imprimé] / Volodine, Antoine, Auteur. – Paris : Denoël, 2003. – 781 p.; 20 cm. – (Des heures durant) . ISBN 978-2-207-25534-6 :
Texte, Photographies et captations sonores : Fabien Vélasquez
Remerciements : Richard, Mathilde et tous les lecteurs.
Date : 8 mars 2016 Lieu : Salle d’honneur de la Mairie de Belfort Heure : entre 19 :30 et 20 :00
Dans le cadre des célébrations liées à la Journée de la femme et à l’invitation d’IDEE, Philippe Gaessler est venu donner une lecture publique autour de deux femmes résistantes : Charlotte Delbo et Germaine Tillion.
Si ces deux figures de la Résistance, ne se sont jamais rencontrées, une forme d’affinité invisible les relie souterrainement. Tillion fut une ethnologue de renom, pionnière du Musée de l’Homme : « Dans les années 1927 à 1934, elle participe à l’effervescence des étudiants classant et rangeant les collections ethnographiques dans l’ancien et vétuste Musée d’Ethnographie du Trocadéro, ancêtre du musée de l’Homme. »
Quant à Charlotte Delbo, celle qui fut la secrétaire de Louis Jouvet est aussi une auteure militante, L’Humanitédresse et classe en novembre 2013 la liste de ses écrits :
« Née en 1913 et décédée en 1985, Charlotte Delbo a mêlé sa vie à celle d’un siècle. Son œuvre ?se décline sur deux versants. Le premier est celui de ses récits. Contre la guerre d’Algérie?: ?les Belles Lettres (Minuit, 1961). Sur les camps?: le Convoi du 24?janvier (Minuit, 1965), Mesure de nos jours. Auschwitz et après (Minuit, 1970-1971), la Mémoire et les Jours (Berg International, 1985), Spectres, mes compagnons (Berg International, 1995). Le deuxième versant est celui de son théâtre?: la Théorie et la Pratique (Anthropos, 1969), la Sentence (P.-J. Oswald, 1969), Qui rapportera ces paroles?? (P.-J. Oswald, 1974), Maria Lusitania & le Coup d’État (P.-J. Oswald, 1975), la Ligne de démarcation & la Capitulation (P.-J. Oswald, 1977), Ceux qui avaient choisi (les Provinciales, 2011). »
Nous avons pu nous entretenir avec Philippe Gaessler pour lui demander comment il préparait ses lectures. Nous avons souhaité lui demander de lire un texte « sans filet » pour observer une possible différence entre une lecture préparée et une lecture « immédiate » : Il a bien voulu se prêter au jeu en lisant quelques lignes de « Les voix de Compostelle ».
Bibliographie : Disponible à la médiathèque départementale :
Les images oubliées de Germaine Tillion [DVD] / Gauducheau, François, Monteur; Tillion, Germaine, Personne interviewée; Wood, Nancy, Personne interviewée; Barbara, Augustin, Personne interviewée. – TV10 Angers prod. ; Pois chice Films prod., distrib., cop.2001
Le Témoignage est un combat : une biographie de Germaine Tillion [texte imprimé] / Lacouture, Jean. – Paris : Seuil, 2000. – 339 p.; 24 cm. ISBN 978-2-02-040401-3 :
L’honneur de vivre [DVD] / Gros, Dominique, Metteur en scène, réalisateur. – Paris : Zed, 2015
Poètes en prison : Petite anthologie ; Poèmes de prisonniers [texte imprimé] / Charpentier, Olivier. – Paris : Mango jeunesse, 2003. – 39 p. + 39 p. – Coffret contenant 2 ouvrages: ill.; 30 cm. – (Album Dada) . ISBN 978-2-7404-1699-0
Et de/sur Charlotte Delbo : 7 références disponibles ici.
Texte, Photographies et entretien : Fabien Vélasquez
Remerciements : Philippe Gaessler et Anne Vauclair
Durant deux journées, huit médiathécaires musicaux du réseau départemental et une collègue du Haut-Rhin (Dannemarie) ont suivi une formation sur les musiques électroniques.
Présent début mars à Delle pour une conférence publique sur la musique des années 1980, Gilles Rettel était donc de retour dans le Territoire. La bibliothèque in situ a tendu son dictaphone et a saisi quelques échantillons de la formation saisis à la volée. En fin de formation, le mardi vers 17h10, Gilles a pris un moment pour nous accorder un long entretien de 18 minutes que nous avons découpé en 4 temps.
Ce billet illustré, accompagné d’une bibliographie non-exhaustive d’ouvrages disponibles à la médiathèque sur le sujet, vous le donne à entendre dans son intégralité.
Gilles a débuté la formation en citant un ouvrage récent qu’il recommande : Les fous du son de Laurent de Wilde (Grasset, 2016). Sa formation comme il le dira dans l’entretien privilégie une approche technique : une histoire de la musique électronique au regard des évolutions techniques et de l’apparition de certains instruments ou technologies. Les stagiaires armés d’une photocopie de la classe 4 de la PCDM4 ont pu débuter la formation basée sur plusieurs écoutes-test.
Après avoir présenté des instruments pionniers comme le theremin, les ondes Martenot, ou l’orgue Hammond, il explicite plusieurs concepts, comme celui qualifié de « paradoxe de la nouvelle lutherie ».
Sa présentation est très souvent illustrée (extraits musicaux, vidéo, photographies, pochettes d’album,…) rythment un exposé fluide et maitrisé. Il cite assez vite, l’ouvrage d’Olivier Pernot, Electro 100 : albums essentiels de la musique électronique (Le Mot et le Reste, 2016) dont il a constitué une playlist youtube.
Aperçus : tentative de restitution de la tonalité de la formation …
Évocation de Donny Hathaway et de son album The Ghetto, découvert en 1971 grâce au Pop clubde José Arthur, émission aux génériques mythiques diffusée sur France Inter dont il nous dira quelques mots dans l’entretien.
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Écoute d’un moment d’expérimentation avec la plateforme errozero.co.uk : essais musicaux à la manière de la TB303.
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Commentaire autour d’un livre étonnant : Bruits: essai sur l’économie politique de la musique.
Gilles Rettel voit dans cet essai de Jacques Attali un texte annonciateur (1977) de bien des transformations liées au domaine de la musique (industrialisation, capitalisme…). Lire le compte rendu de Jean Feller paru à l’époque, dans la Revue Communication et Langages, Vol. 33, n°1 et l’analyse de Branden W. Joseph dans le numéro 2 de la revue Tacet(2013).
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Du Marquis de Sade au Sable des maquis ou De la musique, considérée comme un acte transmetteur…
Gilles Rettel se présente rapidement puis nous avons souhaité lui demander quels étaient ses sources d’information en matière musicale. Si aujourd’hui, il lit régulièrement Future Music, une revue anglaise, dans les années 70, il aimait feuilleter Rock folk ou Extra Régions. A l’époque, la presse spécialisée était abondante.
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Autre moyen de s’informer : la radio, sur les grandes ondes : Europe 1 (Campus avec Michel Lancelot *), RTL (Poste Restante) avec Jean-Bernard Hebey. Gilles Rettel poursuit, en évoquant le Pop Club de José Artur.
(*) lequel cite Bakounine dans Campus (Albin Michel, 1971) dans l’adresse au lecteur : « L’imagination est une grande puissance dont, généralement, on ne tient pas assez compte dans la société. »
La médiation numérique de la musique et le vinyle
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« Le support ne disparaîtra pas » Les support ont plus d’impact sensitif que l’écoute d’un fichier mp3 sur ordinateur. Il enquête sur l’appréhension de l’évolution commerciale des supports et leur appropriation par les jeunes générations. Par exemple, il a observé que pour un jeune de 17 ans, l’expérience de l’écoute et de l’achat d’un vinyle revêt parfois un caractère symbolique (sentiment d’aider d’avantage l’artiste-compositeur-musicien-dj). Il rappelle enfin que la moitié des acheteurs de vinyle aux USA ont moins de 25 ans.
Rennes 1981 : plongeon dans une décennie capitale dans la Bretagne underground
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Nous lui faisons une surprise en lui montrant un catalogue édité en 2011 à Rennes à l’occasion d’une exposition à la galerie DMA (située aujourd’hui boulevard Laennec) qui retrace la vitalité artistique de la scène Rennaise à cette époque : l’occasion pour Gilles Rettel de se souvenir avec émotion et humour de nombreuses personnalités et amis : Frank Darcel, Yannick Guerrier, Sergai Papaïl ou Eric Trochu (qui a joué nous dit-il avec Transglobal Underground).
Enfin, avant de clore l’entretien, nous demandons à Gilles Rettel de nous révéler le titre du morceau qu’il a choisi en fond sonore pour rythmer subtilement l’entretien : il s’agit de ReComposed(Carl Craig et Moritz von Oswald), un disque édité en 2008 chez Deutsche Grammophon.
Avant de lister la bibliographie, il est intéressant de laisser la parole à l’une des stagiaires, Jacqueline, bénévole à la médiathèque d’Essert qui au fur-et-à-mesure de la formation, s’est souvenue d’une de ses lectures récentes : Vernon SubutexI et II de Virginie Despentes, un texte qui illustre d’une certaine manière la formation, puisqu’il se déroule dans l’univers de la musique underground et met en scène un personnage de disquaire. A noter : Virginie Despentes donnera une lecture musicale du Requiem des innocents de Louis Calafarte, le 10 mai (et non pas le 10 juin comme il est dit par erreur dans l’entretien audio) à Audincourt, au Moloco, dans le cadre du festival Libres Regards.
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A noter également, la sélection d’ouvrages a permis de découvrir que le livre de Laurent Garnier** proposait un mode de lecture autre que linéaire : via la présence d’un « Jeu de l’oie d’Electrochoc » (déployé en rabat de la couverture l’ouvrage), une manière ludique de découvrir la musique électronique. Ultime Précision ultime : la playlist qui accompagne l’ouvrage à l’adresse: www.pedrobroadcast.com n’est plus accessible à ce jour [21/04/2016].
Bibliographie : – du plus récent au plus ancien – Documents disponibles à l’Espace multimédia gantner, sauf le dvd Scratch, disponible à Delle et Belfort.
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chant de la machine (Le) [texte imprimé] / Blot, David, Auteur; Cousin, Mathias, Préfacier, etc.; Daft Punk, Auteur. – [Nouvelle éd. augmentée]. – [Paris] : Manolosanctis ; Mouv’ (Le), impr. 2011. – 1 vol. (183 p.): presque tout en ill. en noir et en coul., couv. ill.; 24 cm.En appendice, texte de Pierre Le-Tan Précédemment publ. en 2 vol. chez Delcourt en 2002. Ed. augmentée d’une préface de Daft Punk, de 10 p. inédites sur New Order, de playlists et d’une sélection de dessins inédits . – ISBN 978-2-359-76074-3
The rest is noise : à l’écoute du XXe siècle ; la modernité en musique [texte imprimé] / Ross, Alex, Auteur; Slaars, Laurent, Traducteur. – Arles : Actes Sud, impr. 2010. – 1 vol. (767 p.); 21 cm. Texte français seul Bibliogr. et discogr. p. 717-725. Index . – ISBN 978-2-7427-9116-3
Cycles of the mental machine [document projeté ou vidéo] / Caux, Jacqueline, Metteur en scène, réalisateur; Electrifying Mojo, Narrateur; Underground Resistance, Personne interviewée; Craig, Carl, Personne interviewée; Garnier, Laurent, . – Paris : la Huit éd., distrib., [DL 2008]. – 1 DVD vidéo (1 h 17 min.): 4/3, coul. (NTSC), son., stéréo.
Musiques électroniques : des avant-gardes aux dance-floors [texte imprimé] / Kosmicki, Guillaume, Auteur. – Marseille : Mot et le reste, 2009. – 406 p.: illustrations en noir et blanc; 21 x 15 cm. – (Formes) . Bibliogr. Discogr. Index . – ISBN 978-2-915378-83-2
Musiques expérimentales : une anthologie transversale d’enregistrements emblématiques [texte imprimé] / Robert, Philippe, Auteur. – Marseille : Mot et le reste, 2007. – 393 p.: illustrations en noir et blanc; 21 x 15 cm. – (Formes) . Bibliogr. Index . – ISBN 978-2-915378-46-7
Warp : labels unlimited [texte imprimé] / Young, Rob, Auteur. – Londres : Black Dog Publishing, 2005. – 188 p.: ill. en coul; 27 cm. – (Popular Music) . ISBN 978-1-904772-32-3
Electrochoc** [texte imprimé] / Garnier, Laurent, Auteur; Brun-Lambert, David, Auteur. – Paris : Flammarion, 2003. – 290 p.: ill., couv. ill.; 21 cm. ISBN 978-2-08-068392-2
Techno rebelle : Un siècle de musiques électroniques [texte imprimé] / Kyrou, Ariel, Auteur; Leloup, Jean-Yves, Préfacier, etc.; Renoult, Jean-Philippe, Postfacier, auteur du colophon, etc.. – Paris : Denoël, 2002. – 428 p.; 23 cm. ISBN 978-2-207-25352-6
Scratch : le sillon de la culture hip hop [document projeté ou vidéo] / Pray, Doug, Monteur. – Metropolitan Filmexport, 2002. – 1 DVD vidéo monoface zone 2: 16/9 coul. (PAL) son. (Dolby Digital 5.1); 1h 28mn.
Mix : les musiques électroniques [texte imprimé] / Dambre, Nicolas, Auteur. – Paris : Ed. Alternatives, 2001. – 119 p.: ill. en coul., couv. ill. en coul.; 25 x 26 cm.
La couv. porte en plus : »techno, house, big beat, garage, trance, jungle… »
Bibliogr. p. 118. Index . – ISBN 978-2-86227-269-6
Sens multiple : La techno, un laboratoire artistique et politique du présent [texte imprimé] / Gaillot, Michel; Nancy, Jean-Luc, Auteur; Maffesoli, Michel, Auteur. – Paris : éd. Dis voir, [1998]. – 120 p.: couv. ill. en coul.; 22 cm. – (Collection dirigée par Danièle Rivière) .
ISBN 978-2-906571-81-5
Kraftwerk : Le mystère des hommes-machines [texte imprimé] / Bussy, Pascal, Auteur. – Malzeville (Meurthe-et-Moselle) : Camion blanc, 1996. – 237 p.: ill.en nb.; 21 cm. ISBN978-2-910196-09-7
Global tekno : Voyage initiatique au coeur de la musique électronique [texte imprimé] / Leloup, Jean-Yves, Auteur; Renoult, Jean-Philippe, Auteur; Rastoin, Pierre-Emmanuel, Auteur. – Malzeville (Meurthe-et-Moselle) : Camion blanc, 1999. – 258 p.: ill. en coul.; 27 cm.
ISBN 978-2-910196-19-6
Texte, Photographie et entretiens : Fabien Vélasquez
Remerciements : Gilles Rettel, Jacqueline et tous les collègues qui ont suivi le stage.
Invité dans le cadre du Festival impetus, Amaury Cornut a pris quelques minutes après sa conférence pour évoquer la figure de Louis Hardin, plus connue sous le nom de Moondog.
Ce jeune passionné qui est également le directeur artistique de l’ensemble Minisym, travaille depuis 8 ans sur ce musicien qui eu plusieurs surnoms : l’inconnu célèbre, le clochard céleste, le viking de la 6ème avenue, l’européen en exil, The bridge (le pont).
Au cours d’une conférence vivante et pleine d’humour, il a dressé un portrait tout en rythmes de cette figure de l’underground musical : alternant la projection de vignettes illustrées (archives, repères chronologiques,…) et l’écoute de sons rares dénichés au fur et à mesure de ses recherches.
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Il a pris un moment pour expliquer de manière très simple les divers types de rythmes ceux utilisés par Moondog en 5 et 7 temps : démonstration avec quelques outils trouvés in situ.
Fasciné par la pulsation vitale amérindienne, Moondog a réussi à en donner des partitions lisibles à des musiciens.0
Jean-Jacques Lemêtre dit dans un entretien vidéo de 2014 au Collège des Bernardins qu’ « il est intemporel, il a une musique de la simplicité musicale extrême, donc de la chose la plus difficile à faire. »
Amaury alimente un site ressource unique en français déjà cité, il est aussi l’auteur en 2014 d’un ouvrage publié chez la très foisonnante maison d’édition marseillaise Le mot et le Reste : intitulé Moondog, dans lequel il relate sobrement en 144 pages, l’épopée d’un artiste ayant élaboré une « œuvre-monde ».
Il nous dit enfin quelques mots d’une petite exposition de 14 photographies réalisée avec le soutien du département de Loire Atlantique et contenant plusieurs clichés rares comme ceux de Pierre de Fenoyl, Richard Dumas ou Richard Bellia.
Textes entretien et photographies : Fabien Vélasquez Remerciements : Amaury Cornut, Olivier Monnier (BM de Montbéliard), Festival Impetus.
Tambours sur la digue : sous forme de pièce ancienne pour marionnettes jouée par des acteurs d’Hélène Cixous [DVD] / Mnouchkine, Ariane, Monteur; Cixous, Hélène, Auteur; Lemêtre, Jean-JacquesA New Sound of an Old Instrument [enregistrement sonore musical] / Moondog ; Storfinger, Fritz; Schwering, Wolfgang. – Kopf, 1997, Compositeur; Bouvet, Marie-Hélène, Acteur; Théâtre du Soleil, Acteur; Thomas, Nathalie, Acteur; Maisonneuve, Ysabel de, Acteur. – Arte France Développement, cop. 2002. – 1 DVD video Disponible chez nos collègues de la médiathèque de Delle : cote : 792.1 MNO
Lieu : Le Noirmont (CH), La Nef Date : 19 mars 2016 Heure : entre 19 :00 et 23 :00
Les conseils des artistes nés en 1980…
Billet rédigé à l’occasion du vernissage d’une exposition particulièrement vivifiante.
Nous reproduisons ici la note d’intention des commissaires en lien avec cette proposition :
« La formule de « Born in the 80’s » est inspirée de l’exposition de Harald Szeemann en 1969 à la Kunsthalle de Berne «Quand les attitudes deviennent formes» ou «Live in Your Head: When Attitudes Become Form». Le but de l’exposition est de générer des interactions entre artistes et d’intervenir directement sur l’espace d’exposition. Pour cela les artistes ont participé en février à un workshop de cinq jours à la Nef. Cette expérience collective et vivante a généré des œuvres pensées pour, ou contre, l’espace d’exposition intérieur et extérieur. Un aspect générationnel est aussi à la base de cette formule, c’est-à-dire, seuls des artistes nés dans les années quatre-vingt sont invités dans l’intérêt de découvrir ou confirmer des jeunes déjà professionnels. »
Nous avons profité de ce vernissage dans ce lieu incroyable pour rencontrer 3 des 12 artistes invités, ainsi que Julie, l’une des commissaires de l’exposition.
Petits détours (4) dans l’effervescente Nef transformée en un véritable laboratoire où de très singulières œuvres s’entrecroisent…
Jeune artiste suisse italienne, Shendra vit et travaille aujourd’hui à Prague. Pour l’exposition, elle a conçue une pieuvre de câbles qui accueille le visiteur en entrant dans l’église : le monstre du local technique. Une installation pour laquelle, elle a bénéficié de l’aide de Marie, une autre artiste invitée dans l’exposition. Sa pièce s’apparente à une plante tentaculaire, Shendra aime donner à ses installations un caractère organique bien que souvent fabriquées avec des matériaux de récupération. Elle a aimé cette expérience d’échange et de partage durant le workshop en amont et durant le montage de l’exposition, quitte à laisser parfois l’ego de l’artiste de côté et à repenser avec d’autres, sa vision de l’utopie.
C’est un entretien un peu particulier qui a été mené avec Marie, puisque Marie a travaillé une année à l’Espace multimédia gantner comme responsable du fonds sonore, elle occupe aujourd’hui la charge de documentaliste et responsable des archives du frac Franche-Comté à Besançon. Elle poursuit de manière discrète mais authentique des activités de plasticienne (son, vidéos, dessins,…). Invitée comme les 11 autres artistes nés dans la décennie 1980, elle s’est penchée sur cette contrainte de l’in situ avec comme enjeu de réaliser une œuvre qui interagisse avec le contexte du lieu. Elle nous explique comment son installation s’est forgée presque naturellement au détour de la visite inaugurale au moment où elle découvrait l’église avec les autres artistes. Son installation (maquette et lumière) a trouvé place sur un balcon au second étage du bâtiment, l’intelligence collective a guidé la scénographie de l’exposition afin que chaque pièce trouve une localisation pertinente et fluide dans les espaces de la Nef. L’installation comprend aussi un miroir accroché au dessus sur une armature métallique, miroir qui reflète depuis le bas, la maquette éclairée par une ampoule kaléidoscopique qui n’est pas sans évoquer la fameuse Dream Machineélaborée par Brion Gysin.
C’est avec plaisir que nous avons retrouvé Dejan, déjà invité à l’Espace multimédia gantner à une édition de Fabrika Voxa (2013). Dans la Nef, il propose un dispositif mixmédia : textes, dessins, objets collage dans toute une tranche (Bas-côté) de la Nef : une installation intitulée : « a kaleidoscope of nothingness…» – une idée du vide… qu’il s’agit encore de remplir… – pour laquelle il a pu ajouter une intervention vidéo de Viktor Konwicki, artiste de l’exposition « Born in the 80’s ». Deux performances sonores et chorégraphiques ont été réalisées à deux moments où la luminosité oscillait, à 19 :00 puis à 21 :00.
Dejan est auteur, il a publié notamment aux éditions du Noyau et a été invité quelques jours après le vernissage au micro de radio Griff. Il collabore régulièrement avec Kit Brown.
C’est ensuite Julie, l’une des commissaires qui donne son sentiment après avoir beaucoup œuvré avec les artistes sur cette exposition aux multiples facettes. Fortement influencée par la figure d’Harald Szeemann et sa célèbre exposition de 1969 à Berne, où l’attitude prima, attitude participative et d’entraide entre les artistes reprise dans le projet de la Nef, comme en témoigne l’affiche qui est une référence directe au curator décédé en 2005 puisqu’elle s’inspire de ses notes de travail, sur papier jauni. On peut ajouter en guise d’introduction à la bibliographie qui va clore ce billet, la référence à un autre auteur important qui a signé en 2006 un texte important pour saisir ce que furent les années 80 : La décennie(éditions La Découverte).
-Nos Années 80 [texte imprimé] / Bory, Jean-François, Auteur; Comment, Bernard, Auteur; Lemaire, Gérard-Georges, Auteur; Delprat, Hélène, Artiste. – Paris : Eric Koehler, 1994. – 62 p.: ill. en coul.; 24 cm. Publié à l’occasion de l’exposition présentée du 6 décembre 1994 au 30 janvier 1995 à l’Espace Mira Phalaina de Montreuil .
Harald Szeemann :
-Harald Szeemann : méthodologie individuelle [texte imprimé] / Ecole du Magasin, Auteur; Derieux, Florence, Directeur de publication, rédacteur en chef. – Zurich : JRP Ringier ; Grenoble : Magasin-Centre national d’art contemporain (le), cop. 2007. – 1 vol. (248 p.): ill., couv. ill.; 23 cm. Contient des entretiens
Publ. issue d’un projet de recherche développé par la 16e session de la formation curatoriale du Magasin-Centre national d’art contemporain de Grenoble . – ISBN 978-3-905829-08-2
-Harald Szeemann with by through because towards despite : catalogue of alls exhibitions 1957-2005 [texte imprimé] / Bezzola, Tobia. – Wien : Springer Zþrich ; New York : Voldemeer, 2007. – 1 vol. (759 p.): ill. en noir et en coul.; 29 cm. Bibliogr. p. 705 ; index. . – ISBN 978-3-211-83632-3
-Harald Szeemann : un cas singulier ; entretien [texte imprimé] / Szeemann, Harald, Auteur; Heinich, Nathalie, Auteur. – Paris : échoppe (l’), 1995. – 74 p.; 19 cm. 2-84068-59-9
-Quand les attitudes deviennent forme = au revoir, Mr Szeemann [DVD] / Szeemann, Harald, Personne honorée; Belilos, Marlène; Gazut, André, Metteur en scène, réalisateur. – TSR, 1969
Suggestion : La bibliothèque en vadrouille n° 37: Visite à St Ursanne à l’occasion de l’expérience des FAC, une autre manière d’aborder le collectif expérimentée durant l’été 2015 dans le Canton du Jura.
Texte, Photographies et entretiens : Fabien Vélasquez
Remerciements : Shendra, Marie, Dejan et Julie, ainsi qu’Eric et Hervé.
Heure : entre 13:30 et 17:30 et aux environs de 20:30 …
Pour la cinquième année consécutive, l’Ensemble de Musique Interactive (EMI), association sise à Montbéliard est intervenue en proposant une série de deux ateliers de découverte des applications de musique pour tablettes. Un concert a suivi : un programme pensé pour les ondes Martenot qui ont dialogué avec l’électronique. Le répertoire était composé de trois pièces de Carl Faia (Wake), Jérôme soudan/Mimetic(Douceur apeurée) et Jacopo Baboni Schilingi (La dernière onde pour un enfant retrouvé mort sur une plage en été).
Premier temps de rencontre avec Gaja Maffezzoli, enseignante au conservatoire du Pays de Montbéliard et au conservatorio Superiore della Svizzera Italiana.
Écoutez deux séquences sonores captées, saisies durant l’atelier Je crée donc je joue :
Gaja présente en quelques mots et décrit BLOOM, l’application de musique générative (dernière version en date de février 2015) réalisée par Brian Eno : découvrez l’application via un aperçu en vidéo sur Youtube. Explorez également dans la médiathèque le dévédérom « 77 million paintings » (édité en 2006 chez All Saints Records) : cote AIM ENO.
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En plus de ses activités de compositrice et de formatrice, Gaja a souhaité poursuivre ses études afin d’analyser sa pratique et sa pédagogie : elle se pose des questions épistémologiques par rapport à cet environnement de travail que constitue une tablette numérique. Très vite, ses lectures la conduisent à s’intéresser alors à la notion d’ « affordance » proposée par James J. Gibson (1904-1979) en observant l’interaction des enfants avec la composition.
Paru en 1979, Approche écologique de la perception visuelleest le testament de celui que Ken Nakayama qualifie de « plus grand psychologue de la perception des cent dernières années ». Abandonnant l’équivalence cartésienne entre vision et représentation, Gibson propose une approche dite « écologique » de la perception. Celle-ci caractérise l’objet perçu non plus comme le corrélat d’une représentation, mais comme « affordance » ou « invite », c’est-à-dire comme un pôle d’interactions, directement accessible à l’exploration. (in avant propos sur le site de l’éditeur Dehors)
En fin d’entretien, Gaja nous dit quelques mots d’un projet soutenu par l’Institut français de Pékin qu’elle va être amenée à réaliser à partir du mois de mai 2016 avec l’illustratrice Anne Bertier . Gaja apprécie particulièrement l’ouvrage Le temps des couleurs (2013) qui évoque la force extraordinaire des couleurs. Sa création sonore s’inspirera des principes présents dans les ouvrages d’Anne Bertier : répétition, inversion, … notamment à partir de ses abécédaires (Construis-moi une lettre et Rêve moi une lettre) . 4 ouvrages disponibles à la médiathèque de l’espace multimédia et 12 autres titres dans les sites de Delle et Belfort.
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Second temps de rencontre avec Nadia Ratsimandresy (ondiste) et Baptiste Chatel (live computer)
Quelques minutes avant de reprendre la route de Dijon pour Baptiste, puis de Paris pour Nadia, nous avons pu échanger un moment avec les 2 interprètes du programme proposé par l’EMI. Nadia rappelle le contexte dans lequel sont nées les ondes Martenot (1928), considéré comme un ancêtre des synthétiseurs, instrument produisant des sons issus des lampes puis des oscillateurs.
Écoutez un court extrait du programme :
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Baptiste poursuit en évoquant son rôle dans ce projet produit par Why note et dans la réalisation du patch pour le compositeur Jérôme Soudan. Nadia nous recommande ensuite de découvrir Jonny Greenwood, de Radiohead qui a su intégrer en autodidacte, les ondes dans ses compositions.
Quant à Baptiste, il nous invite à écouter Mort aux vaches du japonnais Ryoji Ikeda (né en 1966), un disque « extraordinaire dans le travail dans les extrêmes du spectre et celui des textures ».
Découvrez cet artiste parmi les 21 titres disponibles à la médiathèque : Catalogue en ligne .
Retrouver le billet réalisé en 2015 avec l’EMI : la bibliothèque in situ n° 2.
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Texte, entretiens et photographies : Fabien Vélasquez
Photographies : Samuel Carnovali
Remerciements à l’EMI, à Gaja, Nadia et Baptiste.
L’école d’art de Belfort recevait François Jacob (Théâtre du Parloir) pour une lecture d’un choix de lettres de guerre de Jacques Vaché, un « artiste sans œuvre » qui fut décisif pour André Breton.
A la fin de sa lecture, nous avons pris un moment pour demander à François Jacob ce qui l’avait conduit à préparer « une mise en voix » de ces lettres.
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Nous en profitons pour lui glisser à l’oreille, la tenue à Paris, en quasi simultanéité, d’un spectacle mis en scène par Jean-Michel Ribes « Par delà les marronniers », une revue jouée jusqu’au 24 avril 2016 (puis en tournée à Montpellier et Saint-Étienne) qui réunit des textes d’Arthur Cravan, Jacques Vaché et Jacques Rigaut, trois poètes subversifs à la vie brève. Il cite le surréaliste roumain Ghérasim Luca (1913-1994), comme une potentielle (et nécessaire ?) lecture pour prolonger l’esprit vif et alerte déjà contenu chez Vaché : découvrez sa lecture de Passionnément, captée par la caméra de Raoul Sangla en 1989. La bibliothèque en vadrouille avait pris soin d’apporter, une bibliothèque éphémère et nomade qui s’est ajoutée à la table-documentation disponible à l’entrée de l’école.
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Bibliographie – Disponibles à la médiathèque :
En français :
Artistes sans œuvres : »I would prefer not to » [texte imprimé] / Jouannais, Jean Yves, Auteur; Vila-Matas, Enrique, Préfacier, etc.; Gabastou, André, Traducteur. – Nouvelle éd. augmentée d’une préface. – [Paris] : Verticales-Phase deux, impr. 2009. – 1 vol. (210 p.): couv. ill.; 21 cm. dédicacé le 6 novembre 2014 : »Pour les lecteurs de cette merveilleuse bibliothèque, cette épopée silencieuse, galerie de portraits modestes et discrets » lors de sa conférence en marge de l’exposition »Système D » à la Tour 41 de Belfort. Bibliogr. des œuvres de J.-Y. Jouannais p. 4 . – ISBN 978-2-07-078536-0
Jacques Vaché [texte imprimé] / Lacarelle, Bertrand, Auteur. – Paris : B. Grasset, impr. 2005. – 1 vol. (235 p.): ill.; 19 cm. ISBN 978-2-246-68231-8
Jacques Vaché et le groupe de Nantes [texte imprimé] / Carassou, Michel, Editeur scientifique. – Paris : J. M. Place, 1986. – 254 p.: ill., couv. ill.; 26 cm. – (Bibliothèque Mélusine; 1) . Bibliogr. p. 254-255 . – ISBN 978-2-85893-072-2
En Anglais :
Dada : Art and Anti Art [texte imprimé] / Richter, Hans; Haftmann, Werner, Préfacier, etc.. – Thames & Hudson, 2005. – 246 p; 21 cm. Traduit de l’allemand par David Britt . – ISBN 978-0-500-20039-1
Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez Remerciements : école d’art de Belfort et François Jacob.