La bibliothèque en vadrouille a souhaité traverser la frontière en cette fin d’année pour gagner la ville de Biel/Bienne où se tenait durant un week end, la petite foire du livre, où de nombreux éditeurs étaient présents. Retour au format zigzaguant pour appréhender la variété de ce salon et tenter de saisir l’esprit foisonnant de cette manifestation en 8 étapes (haltes).
Halte 1 # Entretien avec Alexandre Grandjean (éditions Hélice Hélas)
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Avec lui, nous faisons un peu d’archéologie, en remontant aux sources de cette maison d’édition fondée en 2011 (déjà 6 ans, bientôt l’âge de raison ?, sûrement pas dans la mesure où le catalogue s’affiche ouvertement « postmoderne, épique, baroque et punk »), puis avec Alexandre qui est également auteur chez H&H, nous nous arrêtons sur deux titres du catalogue : Gérimont et Le capitalisme à portée de main. Auparavant, nous avons également évoqué la future naissance de l’association des Amis de Pierre-Yves Lador, une figure de la vie littéraire suisse, ancien bibliothécaire, ex directeur des bibliothèques municipales de Lausanne, ayant particulièrement œuvré pour l’entrée des BD dans les fonds de médiathèques. Nous l’avions rencontré au salon du Livre de Genève, en 2016 : La BEV n° 72.
Halte 2 # Entretien avec Roxane Bovet (édition CLINAMEN)
Seconde halte sur le stand des éditions Clinamen installées à Genève :
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«Le CLINAMEN EST UNE DÉVIATION SPONTANÉE À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DE MONDES ; un écart indéterminé et aléatoire, le changement de trajectoire d’un atome dont la course finira par la rencontre avec un autre atome. Du choc, de l’explosion naît un univers nouveau. » C’est ainsi que débute la page de présentation de cette petite maison d’édition qui œuvrent dans le champ de l’art contemporain. Née de la volonté et de l’envie de trois amis (Mélanie, Roxane et Lucas) d’expérimenter ensemble, cette association a produit plusieurs titres dont deux que Roxane nous présente : L’âge des techniciens(Lauren Huret & Pacôme Thiellement) et la collection Bliss, un singulier projet de Ceel Mogami de Haas .
Halte 3 # Les éditions Torticolis Frères, Tristan Donzé (fondateur et auteur) et Denise Muths (auteure)
Implantée à La Tchaux, cette joyeuse maison d’édition n’est pas sans parenté avec la loufoquerie de son ainée Plonk & Replonk. Offert sur leur stand, leur catalogue mal façonné, et pourtant diablement drôlatique, nous dévoile l’état d’esprit de cette maison d’édition atypique, qualifiée par Vigousse de « ça ne ressemble à rien de connu. » Sérieusement formidable (tchin tchin!), c’est un entretien spontané qui s’engage avec Tristan et Denise…
Halte 4 # Barbara Meyer Cesta, Parzival (Monsieur le vert), le gouvernement mondial de la Paix et les éditions Haus am Germ
Nous discutons avec Barbara, l’une des fondatrices des éditions Haus am Germ. Elle commente la monographie parue récemment autour des activités multiples de l’artiste outsiderPARZIVAL.
Ce dernier prolonge l’entretien en décrivant l’ouvrage présenté à Bienne, notamment les leçons d’esperanto réunies dans un cahier spécial, proposé dans l’imposant coffret (616 pages / 3705 grammes) acquis par la médiathèque (Consultation sur place uniquement).
La cinquième halte nous conduit sur le stand de l’école d’art de Berne et de son antenne biennoise, l’institut littéraire suisse. Romain Buffat qui a été étudiant dans cet institut nous en présente ses spécificités. Il est aujourd’hui employé par l’institut et s’est occupé de l’organisation du stand durant la foire. Il est également membre de Heterotrophe, un collectif de 6 auteur-e-s souhaitant explorer des genres littéraires expérimentaux et d’approfondir la littérature de manière collective.
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Au café Farel, nous assistons à la fin d’une lecture de Thomas Flahaut, un jeune auteur né à Montbéliard, qui a publié cette année Ostwald.
Cet entretien enregistré derrière un rideau de la salle où se tient la foire à la tonalité sonore forcément différente nous donne un vif aperçu des activités de cette maison d’édition qui a fêté ses 40 ans d’activité il y a peu. Œuvrant aux côtés de Pascal Cottin et Antonin Gagné, Jean Richard répond à nos questions. Comme avec les autres personnes rencontrées, c’est un rapide survol qui s’effectue dans un catalogue dense et toujours en éveil. Avec lui, nous évoquons l’Almanach des révolutions, l’ouvrage testamentaire de Philippe Rahmy et le récit de Yudit Kiss, une économiste hongroise vivant en Suisse qui a recueilli des paroles de femmes migrantes.
Avant dernière halte sur le stand des éditions lausannoises Art & Fiction pour un échange à bâtons rompus et une découverte de trois des titres de leur catalogue : un ouvrage de Fabienne Radi (Oh là mon dieu), d’Alexandre Friedrich (Triptyque de la peur) et Flynn Maria Bergmann (Fiasco FM). Nous avions déjà eu l’occasion d’entrevoir quelques des éditions d’art&Fiction en octobre 2016, à Lausanne lors de Tirage limité, La bibliothèque en vadrouille était présente et avait produit un billet-compte-rendu que voici : La BEV n° 85.
Première partie de l’entretien :
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Stéphane évoque en quelques mots la future revue Black Out qui s’intéressera à la question de la publication comme pratique artistique à travers deux premiers numéros attendus en 2018 (L’écriture mécanique et le magnétophone). Un projet réalisé en étroite collaboration avec l’École cantonale d’art du Valais (ECAV).
Ultime halte de la journée sur le stand de la Société jurassienne d’émulation qui invitait Yves Hänggi et Édouard Choffat à dédicacer Le caméléon, un livre réalisé ensemble.
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Nous connaissons bien Yves, dans ses désormais anciennes fonctions d’organisateur du Mois du doc et de Contes et cie, festivals transfrontaliers et automnaux co-organisés dans le canton du Jura et le Territoire de Belfort et engagé dès à présent dans une activité d’illustrateur qu’il souhaite plus visible, c’est donc une forme de dédicace sonore qu’il nous adresse en compagnie d’Édouard Choffat, un jeune auteur né au début des années 80 à Porrentruy.
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Autres découvertes sans entretiens audio, aperçus du coq à l’âne…
Textes, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez
Remerciements : toutes les personnes rencontrées et particulièrement Catherine Kohler qui nous a fait découvrir cette foire, ainsi que la revue citoyenne Vision 2035, offerte à tout visiteur à l’entrée du Salon.
La bibliothèque en vadrouille a profité de la venue d’Anne-Cécile Genre, accompagnatrice du film THE WOLF PACK au Mois du Documentaire pour s’entretenir avec elle 20 minutes durant.
Une conversation fluide et chaleureuse qui aura permis d’aborder plusieurs sujets.
D’abord le film de Crystal Moselle présenté à Essert et Delémont.
Nous avons souhaité lui faire découvrir, la figure de Guy Brunet dont l’itinéraire d’autodidacte passionné de cinéma n’est pas sans rappeler les frères Angulo. Anne-Cécile réagit en lisant un prospectus de l’association des amis de G. Brunet. Nous avons aussi voulu évoquer avec elle, une émission emblématique de la contre-culture diffusée depuis 20 ans sur Arte : Tracks, un programme auquel elle participe en tant que correspondante new-yorkaise. Cette émission qui poursuit son rôle défricheur a marqué les esprits. Anne-Cécile a été particulièrement marquée par le sujet qu’elle a réalisé sur le Dudeisme, par exemple. Et elle fait régulièrement de nouvelles découvertes en regardant l’émission, comme récemment le longboard dancing ou le groupe d’hommes-taupes Maulwurfe. «
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Anne-Cécile a pu nous dire quelques mots de Hackers Makers, un film qu’elle a réalisé.
La conversation s’est poursuivie et terminée par l’habituel recueil du conseil de lecture de la personne rencontrée : Anne-Cécile nous recommande un ouvrage qu’elle emporte chaque été avec elle, un livre-somme (1488 pages) qu’elle lit progressivement… un texte paru en 1996, qui affirma vite sa dimension prophétique : L’Infinie comédie de David Foster Wallace.
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Texte, entretien et photographie : Fabien Vélasquez
Remerciements : Anne-Cécile Genre, Médiathèque d’Essert (Nathalie et ses bénévoles), Gilles Barthélemy.
A l’occasion de la séance inaugurale du Mois du Film documentaire dont la 18ème édition traite, dans le Territoire de Belfort de la jeunesse, nous avons souhaité converser avec la jeune réalisatrice française. Entretien de 13 minutes en tête-à-tête, bribes sonores glanées durant la projection du film et quelques échantillons de la discussion avec la salle.
Son film Vox usini, s’attache à tracer le portrait d’un lieu emblématique de la culture alternative genevoise : L’usine. Ouvert à la fin des années 1980, dans une effervescence politique et artistique intense, cet espace a beaucoup évolué en trente ans, la réalisatrice part à la recherche de l’âme de ce lieu en interrogeant les acteurs (fondateurs et actuels) qui l’animent. Nous avons voulu lui demander en quoi ce lieu était un symbole d’autogestion. Est-elle garantie dans un contexte d’institutionnalisation de plus en plus prégnante ?
Son film adopte une démarche qui fait la part belle aux entretiens, on pense alors à Frederick Wisman et ses films auscultant des institutions (l’opéra de Paris, At Berkeley,…). Intuition confirmée par Deborah qui confie avoir été nourrie de ce cinéaste.
Un mot durant l’entretien sur l’affiche du film réalisée par un graphiste et sérigraphe de l’usine : Thomas Perrodin qui œuvre au sein du collectif Hécatombe, très impliqué notamment au moment du Monstrefestival, un événement dédié à la microédition accueilli à l’usine. L’affiche de Vox usini réalisée par T. Perrodin, synthétise plusieurs intentions de la réalisatrice.
Nous avons pu également poser la question rituelle du conseil de lecture de l’invitée : Deborah nous incite à lire « En un clin d’œil » de Walter Murch, paru en 2011. « Walter Murch est le monteur et le mixeur attitré de Francis Coppola. Depuis quatre décennies, il a observé, pratiqué, analysé et transformé le montage cinématographique. Partant de la question « Pourquoi les raccords fonctionnent-ils ? », Murch raconte les aventures les plus extraordinaires de sa carrière, dont celle d’Apocalypse Now, et se concentre particulièrement sur le passage de l’analogique au numérique. »
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Pour clore l’entretien, nous avons souhaité que Deborah évoque son passage, la veille chez nos voisins jurassiens, au SAS de Delémont dans le cadre de ce même Mois du film documentaire, une invitation où son film s’est déployé dans une version « augmentée », pas de réalité virtuelle mais plutôt, une projection accompagnée d’ateliers sérigraphies, proposés par l’usine.
Créer c’est résister ou créer c’est recommencer ailleurs ?
La programmation culturelle de l’usine :
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Bibliographie
Petite bibliographie alternative et jeune de poche : ouvrages disponibles à la médiathèque
Oh yeah! : 200 Pop-photos aus der Schweiz : 200 Photos pop de Suisse 1957-2014 [texte imprimé] / Musée de la communication. – Berne : Musée de la communication ; Zurich : Chronos Verlag, 2014. – 240 p.: ill. en coul.; 19,5×19,5 cm+ 1 45 tours. Le 45 tour contient deux titres de »The Cayman Islands » : »Tomorrow’s Clown » et »railroad tracks » . – ISBN 978-3-03-401263-8. Le 45 tour contient deux titres de »The Cayman Islands » : »Tomorrow’s Clown » et »railroad tracks » .
La marque jeune [texte imprimé] / Musée d’ethnographie; Le Breton, David. – Neuchâtel [Suisse] : Musée d’ethnographie, Neuchâtel (MEN), 2008. – 266 p.: ill. en coul; 27 cm. Publié à l’occasion de l’exposition »La marque jeune » présentée du 26.06.2008 au 16.05.2009 au MEN . – ISBN 978-2-88078-032-6.
Joanna est la première artiste accueillie en résidence à Bourogne dans le cadre du projet Eucida. Arrivée d’Irlande, elle a passé 10 jours à Bourogne entre le 19 et 29 septembre dernier. La veille de son départ, nous avons souhaité l’interroger sur ces 240 heures passées en France, un temps de travail restreint mais propice à toutes les expérimentations…
Entretien co-animé par Flavien Paget, (jeune artiste originaire du Territoire de Belfort et diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon qui vit à Dublin depuis 2015) et Fabien Vélasquez (documentaliste à l’espace multimédia). Version audio en anglais uniquement (sauf les questions traduites) et version texte, traduite avec la précieuse aide de Flavien Paget.
La transcription restitue l’oralité et la spontanéité de cet échange.
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FV : Comment as-tu découvert le projet Eucida ? Pourquoi as-tu présenté ta candidature pour cette résidence ?
« – J’ai appris l’existence du projet sur internet. Il existe une organisation en Irlande appelée Visual Artists Ireland et ils envoient un mail chaque semaine avec les opportunités. Je l’ai donc vu par ce biais en premier il me semble. Après j’ai dû aller sur le site, créer mon profil pour être ensuite apte à postuler à la résidence. Et la raison pour laquelle j’ai postulé à cette résidence est que j’ai toujours aimé la France et j’ai postulé à beaucoup de résidences car c’est une bonne chose à faire pour la suite de mon travail. Cette résidence en particulier semblait ouverte et propose une sorte de carte blanche. Il n’y a pas de demande précise, on ne te dit pas tu dois faire ça ou ça ou bien encore tu dois utiliser tel outil. Pour moi c’était vraiment libre et je me suis dit que je pouvais faire ce que je voulais… et ça c’est bien.
– FV : Pour toi, un temps de résidence, comment cela s’intègre dans ta démarche ? Pour aider à la maturation d’un projet ?
– Oui cette résidence en particulier, je l’ai choisie pour développer une partie précise d’un travail que je fais. Au début je me disais que je pourrais tout faire en sept jours puis après je me suis dit « non, c’est impossible ! ». Les résidences sont utiles pour mon travail car c’est assez libre et que je choisis quoi faire dans un espace adéquat et en dehors de mon environnement naturel et de ma vie quotidienne. J’oublie tout ça et j’ai le temps pour penser et développer des idées. Et je trouve que quand tu es dans un espace physique différent, écarté du monde réel, tu n’es plus concentré sur des choses comme faire les courses, trouver du boulot ou quoique ce soit d’autre. Ça libère tout l’espace dans la tête pour se concentrer sur autre chose. C’est pour ces raisons que j’apprécie les résidences. Celle-ci d’autant plus qu’elle est axée art digital et c’est le médium dans lequel je veux travailler ; j’aime beaucoup de médiums mais celui-ci me plaît particulièrement, et aussi le fait qu’il y ait un partenariat et pas mal de soutien m’ont séduit. De plus, il n’y a pas d’attentes spéciales à la fin, comme l’obligation de montrer mon travail dans une exposition. Je n’étais pas sous la pression d’une dead line, ni orientée vers quelque but précis. C’était vraiment : « Prends ce que tu as à prendre »
FP : Mais le temps est très court ?!
Oui c’est très court… la plus courte résidence que j’ai faite était de deux semaines donc celle-ci est très courte. Et puis ça paraît plus long parce que ce n’est pas réellement 10 jours. Tu arrives le premier jour, tu commences à travailler le second, j’ai pris mon dimanche… c’est plus sept jours finalement !
FP : Donc c’est assez intense…
Oui, mais j’ai eu beaucoup de temps de réflexion donc c’est bien.
FV : Tu as pu te plonger dans la bibliothèque de notre espace ? Quelles lectures t’ont inspirée ? Quel rôle joue la documentation dans ton « processus » créatif » ?
En effet, je cherchais dans les livres des références qui m’intéressent et.. .qu’est-ce qu’on a là ? Beaucoup de documentation comme NEURAL, un titre dont tu m’avais parlé. Et les magazines sont intéressants parce qu’ils détaillent les projets. Mais la collection est tellement énorme ici… et c’est un lieu fantastique ! Quand je suis arrivée et que Fabien m’a montré, je me suis dit « Oh wahou, il y a beaucoup à faire.»
FP : Ah oui et en 10 jours c’est pas évident !
Oui ! C’est super mais j’aurai pu passer chaque jour là-bas. Donc j’ai vraiment aimé les magazines car ils te donnent un côté caché des informations. Et après j’ai vu ça… j’ai des marque-pages partout, j’ai besoin de photocopié tout ça ! Et Fabien m’a parlé de ce livre, The Machine as seen of the mechanical age (curateur K.G Pontus Hulten) – 1968, sur la machine et l’âge mécanique, l’histoire des instruments mécaniques. La relation art-machine et comment cela a débuté avec la photographie mécanique et ce genre de choses…
FP : Tu es venue avec une idée mais est-ce que ces lectures ont changé ton idée de départ ou…
Non, pas vraiment. Et j’espérais qu’elles ne le fassent pas ! J’avais mon idée en tête et je feuilletais les livres pour juste voir comment les gens font les choses. Mais en effet non, rien n’a vraiment changé du projet lui-même. Parce qu’aussi je pense que je n’avais pas assez de temps pour faire évoluer ma recherche.
FP : C’était plus pour nourrir le projet.
Oui plus me nourrir que me dire « Oh mon dieu, il utilise du bleu, je devrais utiliser du bleu ! » Mais celui-là était intéressant… Celui-là ! Art and technology – 1967 à 1971. Et j’ai vu des références quelque part… c’est vraiment intéressant. En 1969, par exemple, donc il y a quelques années déjà, ils ont employé des artistes dans des entreprises aux USA pour développer des projets technologiques et artistiques. Des gens connus comme Andy Warhol ou James Turrell. Et c’est intéressant car ils ont une copie de contrats et des accords entre les artistes et les entreprises. Il y a par exemple une lettre de réponse d’un artiste qui dit qu’il n’est pas d’accord avec le contrat qui dit donner toutes les œuvres aux entreprises ! C’est intéressant à lire. Et voir ce qu’ils ont fait avec différentes entreprises. Regardez ça… Vous en connaissez certains ?
FV : Peut-être… c’est difficile à reconnaître…
Je n’ai pas vu ça en premier, c’est la deuxième chose que j’ai vue… En premier, je me suis demandé : qui sont ces artistes ? Puis j’ai vu qu’il n’y avait qu’une seule femme. Une seule femme sur environ cinquante artistes. Tout le reste n’est que des hommes et quand tu lis l’introduction, ils expliquent qu’ils ont choisi et invité un artiste à faire ce projet et les grosses entreprises pour travailler avec et après ils disent que les autres artistes ont eu vent du projet et ce sont joints. Et dans cet article, ils disent qu’ils ont un immense intérêt pour les femmes artistes. Ils disent en effet, dans l’introduction : … hmmm… peu importe ! « on a un grand intérêt pour les femmes artistes » comme si c’était si important, vous voyez, qu’il faille le préciser en introduction… et à la fin quand ils ont choisi les artistes, il n’y avait qu’une seule femme ! Enfin… 1969… les temps étaient différents ou peu importe. Et il y a aussi une autre citation de Paul Haviland … que j’ai trouvée dans ce livre aussi et c’est sur l’évolution de la technologie, des machines et des ordinateurs. Et la façon dont c’est écrit m’a sauté aux yeux !
FV : C’est une citation que tu as recopiée et accrochée dans ton atelier éphémère…
Oui, de Paul Haviland, un critique d’art français (N.D.L.R. : photographe et écrivain). C’est écrit en 1920 ou quelque chose comme ça. Et une chose que j’ai remarquée, c’est comme un manque de représentation féminine ! Et parfois on peut lire des mots de critiques « Que signifie la mécanique ? La machine est faite à mon image mais la machine est la fille sans mère. » Et ça, ça me frappe, il assimilait l’évolution de quelque chose, un être mécanique qui ne compte pour rien, que tu peux toujours recréer, encore et encore, comme un enfant qui naît sans mère mais là il en parle comme SON SON SON SON, sa fille (HIS daughter en anglais, soit la forme masculine du pronom possessif). L’homme est toujours le plus important. Et là je me suis dit, allez ça suffit, tu vois ! Donc ce qui m’a sauté aux yeux à la lecture de ces articles étaient des choses stupides ! Mais je ressens que c’est important pour moi en tant que femme artiste de poursuivre mes recherches. Et vous voyez, quand je vous disais que coder était difficile je me suis dit AAAAAAAaaaahhhhh… et j’ai toujours eu l’intention de poursuivre… c’est ce qu’il s’est passé cette semaine.
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FV : Peux-tu nous décrire en quelques mots ce que tu pu réaliser ici, ce que tu as présenté à l’équipe ce matin de manière informelle… le résultat de tes recherches depuis mardi 19/09, date de ton arrivée ? Et nous dire aussi comment s’est effectuée la collaboration « artiste-technicien » avec mon collègue Vincent, le programmeur de notre Espace ?
Alors j’ai travaillé sur des expérimentations mais le projet global est une installation vidéo appelée « looking away » donc c’est pourquoi je suis venue ici. Et quand je suis arrivée le premier jour je me suis dit que j’allais commencer à coder et c’était frustrant parce qu’il faisait très beau et je ne savais pas comment faire. C’est comme un tout nouveau monde et je n’étais pas heureuse, je ne m’éclatais pas vraiment. Donc le deuxième jour, je me suis dit OK, ce n’est pas possible. J’ai donc décidé que j’allais travailler sur des idées expérimentales et utiliser les espaces de galerie ici parce que coder revient à être assis en face d’un ordinateur dans un petit espace et je peux faire ça partout. Et ici, j’ai accès à des espaces d’exposition, beaucoup d’écrans, de projecteurs et de matériel auquel je n’ai pas accès d’habitude donc j’ai repris mes notes pour essayer des nouvelles choses… et je me suis concentrée là-dessus. En même temps, je parlais avec Vincent et il était vraiment pédagogue pour m’apprendre le code et m’a montré des exemples. On a discuté pour que je sache quelle technique digitale j’aurai besoin, quels capteurs utiliser pour mes vidéos interactives. Et après lui avoir parlé et avoir testé quelques trucs, je me suis rendu compte que j’aurai besoin de bien plus de code, capteurs et écrans que ce que je pensais au début ! Mais c’était bien parce que ça m’a permis de remettre mes idées au clair et préciser ce qu’il fallait pour ce projet de sucre rose et j’ai pu ensuite me concentrer sur les autres projets et installations. Donc ce que j’ai fait était : ne pas trop se concentrer sur la partie technique de code puisque je pourrai faire cela après mon retour en Irlande.
FP : Mais tu souhaites toujours le faire par toi-même ?
Oui et non. Le jour viendra où je ferai l’installation dans la galerie et je sais comment faire maintenant (jusqu’à lors, je mettais juste mes idées sur mon carnet de notes). Aujourd’hui, je sais comment faire les réglages, je sais quels programmes et quel matériel utiliser, j’ai commencé avec Vincent. Je ne sais toujours pas comment tout coder mais cela viendra maintenant que je sais ce que le code doit contenir ! Avant, j’étais dans une sorte de grand espace sans avoir ce dont j’avais besoin. Vincent m’a bien aidée… C’était quoi déjà la question ?
FP :Si tu avais déjà travaillé avec des techniciens ?
Ah oui, habituellement pour mes projets je travaille avec quelqu’un. Par exemple, les deux premières œuvres digitales interactives que j’ai réalisées : l’une a été faite avec un système particulier (? Je ne connais pas ce système N.D.L.R.). Ce n’était pas vraiment du code. Et l’autre pièce « The Empathy machine »…
FP : Ah oui, j’ai vu ce projet sur ton site, ça a l’air d’être un gros projet avec beaucoup de programmation… tu as pas fait ça toute seule ?
Non non ! Et pour cette nouvelle installation « looking away », j’aimerais commencer toute seule et je pense avoir besoin d’aide par la suite. Mais en même temps le logiciel, Processing, est fait pour les artistes et designers et maintenant que je sais ce dont j’ai besoin, je pense que je peux en faire la majeure partie seule et ensuite je peux juste faire une vérification (troubleshooting). Et puis tu peux tout trouver en ligne et où je vis (Dublin en Irlande NDLR) il y a plein de laboratoires où je peux trouver de l’aide. Et mon rôle est… tu sais, je me vois comme artiste visuel et je ne suis pas expert en code mais connaître un peu aide à ma pratique. Donc c’est bien de savoir de quoi il s’agit mais je ne suis pas focalisé là-dessus.
FP : Oui, c’est un autre métier… Et tu disais que tu étais intéressée par ces artistes qui travaillaient avec des grosses entreprises. Penses-tu qu’il serait intéressant de le refaire aujourd’hui ? Parce que je pense que Dublin est une ville intéressante pour faire ça, parce que toutes les grosses entreprises du numérique sont là-bas et il y a vraiment un environnement propice pour développer ce genre d’idées… Même avec les plus petites boîtes car il y a plein de start-ups…
Oui tu as raison. Je pense que c’est quelque chose que l’on pourrait développer. J’ai fait certaines résidences, comme pour réaliser « The Empathy Machine » avec NUI-G (National University of Ireland – Galway) et un centre de recherches pour les appareils médicaux. Quand tu travailles avec ce genre de structures, il y a des attentes des deux côtés. Et les attentes sont différentes pour les artistes et les entreprises. Je vois ce que tu veux dire dans cette approche, c’est probablement quelque chose qu’on étudie mais de mon côté je préfère aller vers des projets comme Eucida où tu viens et il n’y a pas vraiment de contrôle. Avec une entreprise, c’est un peu tendu. Et on a des attentes différentes. J’ai entendu que Google à Dublin a eu une résidence récemment et une artiste que je connais a été invitée à la faire. Elle s’est d’abord dit « c’est cool, je vais le faire » et elle a signé le contrat. Puis après elle a laissé tomber ! C’était tellement ordonné, étroit, ils voulaient quelque chose de vraiment spécifique. Ils voulaient l’utiliser pour leur propre communication. Ce n’était pas de l’art. La plupart des compagnies utilisent cela pour soigner leurs relations publiques.
FP : C’est triste.
Ce n’est pas vraiment supporter les artistes…
FV : Merci. On espère que tu auras une belle fin de résidence. Je te remercie au nom de tous mes collègues. C’était assez différent pour nous d’avoir une artiste étrangère en résidence, c’est la première fois je crois!
Légende : Marianne installant sa série de cartes à l’étage et aperçu de son dispositif de recherche dans l’auditorium
A l’occasion de la Journée « Enlivrez-vous » proposée à la médiathèque d’Héricourt, nous avons pu rencontrer Marianne Mispelaëre, une jeune artiste diplômée de la HEAR. Nous l’avions déjà croisée le 5 juin 2015, au Festival de la Revue de Lyon, où elle était venue présenter la revue TALWEG.
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Avec Silent Slogan, il s’agit d’un travail multiple et ouvert (en cours de réalisation), qui via une préalable recherche en ligne, s’attache à former un répertoire de gestes (souvent la main) de diverses personnes souhaitant s’exprimer. Marianne tente de déceler ici, une présence dans la sphère publique en observant la contamination d’un geste « à un moment donné, avec sa culture, ses mœurs, avec ce qui compose l’invisible de nos sociétés » dans un même contexte et sur des parties différentes de la planète (États-Unis, France, Éthiopie, Hawaï, Nigeria, Cisjordanie, Palestine, Israël, Ukraine, Chine, Thaïlande, Égypte, Yémen, Tunisie).
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Flux
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Voir le monde à travers un écran d’ordinateur, c’est une manière de s’exercer à la lecture d’informations sur Internet. Marianne effectue ensuite un travail de recomposition d’images : recadrées, teintes en noir et blanc, formant ainsi une série à la fois anonyme et collective.
Collection
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0Des expériences : c’est le credo de Marianne. Observer les filiations artistiques et temporelles est secondaire. Ces gestes universels contiennent des significations précises : Composer avec un geste pacifique ou incitant à la haine : comment négocier avec ces gestes là ? Gestes confiés à celui qui s’empare des cartes diffusées gratuitement par l’artiste…
Si cette démarche évoque intuitivement le concept de collection (On pense à Hans Peter Feldmann), Marianne situe son travail dans une recherche plus personnelle bien qu’inscrite dans la continuité d’autres artistes ayant utilisé la carte postale comme vecteur de leur production (On pense notamment au Mail art ou à Susan Hiller).
Pour poursuivre l’exploration du travail de Marianne, nous lisons un extrait du Baiser de l’adieu, un texte où elle décrit l’une des cartes de sa série. Texte paru dans le numéro 5 de la revue TALWEG.
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Marianne va prolonger son séjour à Héricourt lors de deux périodes de résidence (au lycée et dans les écoles de la commune), une invitation qui, avec l’inauguration simultanée du Fab-Lab installé dans la médiathèque, constitue la préfiguration d’un véritable Pole arts graphiques abordant divers aspects : production et artisanat [Fab lab], création et constitution d’une collection [résidence & artothèque], des services nouveaux pour une médiathèque résolument ancrés dans le contemporain.
Légende : Les gagnants du concours-jeu de piste-enquête lors de l’inauguration du Fab lab
Bibliographie (non exhaustive) Disponible à la médiathèque de l’EMG :
Des gestes De la pensée [texte imprimé] / Désanges, Guillaume, Commissaire d’exposition; Cherboeuf, Frédéric; Maire, Benoît, Artiste; Maiolino, Anna Maria, Artiste; Janssens, Ann Veronica, Artiste. – Paris : Fondation d’entreprise Hermès, 2013. – 19 p.: ill. en coul.; 38 cm. – (Journal de La Verrière; 1) . Publié à l’occasion de l’exposition à La Verrière (Belgique) du 20 avril au 13 juillet 2013
The nine eyes of Google Street View [texte imprimé] / Rafman, Jon, Auteur; Aubry, Guillaume, Auteur. – Paris : Jean Boîte éditions, impr. 2011. – 1 vol. (non paginé [ca 160] p.): nombreuses ill. en coul., couv. ill. en coul.; 24 cm. – (Follow me; 1) . Texte français et trad. anglaise en regard . – ISBN 978-2-365-68001-1 :
.. donstopdonstopdonstopdonstop [texte imprimé] / Obrist, Hans Ulrich, Auteur; Tincelin, Aude, Traducteur; Douroux, Xavier, Editeur scientifique; Birnbaum, Daniel; Bossé, Laurence; Bernard, Christian; Hou, Han ru; Price, Cédric; Robbins, David; Kowalski, Grzegorz Maria. – Dijon : Les presses du réel ; Zurich : JRP-Ringier, impr. 2007. – 1 vol. (263 p.); 21 cm. – (Documents. Documents sur l’art; 5). Recueil de textes parus dans diverses publications depuis 1990. – ISBN 978-2-84066-222-8
gestes (Les) [texte imprimé] / Flusser, Vilém, Auteur; Bec, Louis, Postfacier, auteur du colophon, etc.; Partouche, Marc, Editeur scientifique. – Paris : Ed. Hors commerce ; Cergy : D’arts, 1999. – 211 p.: couv. ill.; 28 cm. ISBN 978-2-910599-56-0
Un exemplaire de la série des 32 cartes éditées par Marianne Mispelaëre (inventorié et classé en réserve) peut être consulté sur place et utilisé pour tout visiteur curieux qui le souhaiterait.
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Texte et entretien : Fabien Vélasquez
Remerciements : Marianne Mispelaëre et l’équipe de la médiathèque intercommunale d’Héricourt.
C’est dans un local qui abritait jadis une ancienne usine à soufflets à bois, que Christophe Dabitch (6 références dans les collections départementales), La compagnie La tierce, Anne Leroy, Maxime Couturier (inventeur d’un objet d’un nouveau genre, le Portum), Sébastien Gazeau et Book on the move se côtoient et interagissent dans un cadre de vie/de travail aménagé par l’architecte aujourd’hui propriétaire du bâtiment. Ce dernier souhaitait que la dimension « productive » et « créatrice » du lieu soit maintenue, c’est dans cette optique, que 7 personnes se partagent le bail, chacun œuvrant dans une activité pouvant bénéficier potentiellement aux autres.
En cet après-midi de débout août, nous rencontrons donc Agnès et Stéphanie qui animent aujourd’hui en tandem une étonnante librairie itinérante dédiée à la danse et à la performance. Début de l’entretien : Agnès rappelle d’abord l’historique de cette aventure qui débuta à Berlin en 2008, avant que ce projet (micro-entreprise devenue une association) ne déménage à Bordeaux en octobre 2013. Puis, évocation des diverses configurations dans lesquelles la librairie intervient : tables de livres à la fin des spectacles de danse dans Bordeaux Métropole, Festival Campingau CND, à Pantin, festivals internationaux de danse en Allemagne,…
Comme à notre habitude, nous profitons de ce foisonnant temps de discussion avec ces deux « expertes » pour leur demander un conseil de lecture à chacune. Stéphanie nous présente la revue « GENERATION : recherches sur la danse », initiative de Marion Fournier, jeune chercheuse à l’université de Metz. Ayant trouvé la veille de notre rendez-vous, aux Emmaüs Darwin, un tiers-lieu, situé sur la rive droite de la Garonne, le livre de Michel Lancelot : Le jeune lion dort avec ses dents : génies et faussaires de la contre-culture (1974) dans lequel nous avions constaté que la bibliographie ne semblait pas aborder la danse… Agnès la complète avec pertinence, en citant l’ouvrage collectif pour lequel, elle a traduit des écrits de Simone Forti aux éditions Contredanseen Belgique, en 2000. A noter, qu’en lien avec cette publication déjà ancienne, se tient jusqu’au 17 septembre 2017 au Carré d’art de Nîmes, une exposition intitulée « A different way to move », où la figure de Simone Forti côtoie d’autres pionniers du minimalisme et de la postmodern dance (C. André, T. Brown, L. Childs, Y. Rainer,…) Catalogue bientôt disponible à la médiathèque de l’EMG.
Éditions Contredanse, Oct 2000 – EAN : 9782930146171
Du studio de Merce Cunnigham à aujourd’hui, le parcours et les enseignements de la danseuse et chorégraphes américaine qui continue de transmettre, d’écrire et de performer à travers le monde. Numéro consacré à Simone Forti, figure majeure de la danse post-moderne américaine. Comprend notamment la première traduction de son ouvrage Manuel en mouvement, qui retrace, d’un point de vue personnel, l’évolution de ses influences et de son œuvre, et se complète de deux textes abordant son travail plus récent.
Date : 28 juin 2017 Lieu : Maison Pour Tous de Danjoutin (90) Heure : entre 19h et 22h
La bibliothèque en vadrouille a suivi deux soirées du Fermes d’Avenir Tour(FAT), une initiative originale née en 2013, visant à déployer l’agroécologie sur les territoires. Un premier Tour de France itinérant est organisé depuis le 15 juin jusqu’au 17 septembre 2017. Un périple pour promouvoir la permaculture avec divers outils : ateliers, visites d’exploitation, cuisine locale, débats et projections de films. Rencontre avec divers acteurs de cette étape terrifortaine accueillie à Danjoutin, une municipalité engagée dans le mouvement des villes en transition.
C’est en Indre-et-Loire que l’association Fermes d’avenira vu le jour créée par Maxime de Rostolan qui s’exprime en ces termes dans une tribune parue dans Libération en octobre 2015 : « Depuis plusieurs années, nous réalisons que l’agriculture est au carrefour des grands enjeux de société : l’environnement, la santé, l’emploi. L’approche conventionnelle, qui repose sur une mécanisation croissante et des recours massifs à la chimie, toute verte soit-elle, a des impacts réels sur chacun de ces piliers nécessaires à notre équilibre. Les algues vertes, la pollution des nappes phréatiques ou les perturbateurs endocriniens ne sont que quelques indicateurs parmi d’autres, mais le plus préoccupant, à l’heure où l’emploi est le souci majeur des Français, est que cette agriculture nécessite sans cesse moins de bras grâce à des tracteurs puissants et des fermes de plus en plus automatisées. »
Ce propos résume bien l’une des préoccupations de cette association : montrer que « le vrai besoin, collectif, humain, ce n’est pas de faire de l’argent, mais bien de satisfaire l’essentiel en assurant à boire, à manger, un toit, des moyens de transport, des liens sociaux de qualité à l’ensemble des humains sans distinction. La permaculture repose sur plusieurs principes, dont les 3 principaux représentent l’éthique, le socle : prendre soin de la terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources.»
Le FAT 2017, c’est un
Festival Absolument Trippant,
Formidable Aventure Terrienne sur les routes de la
France Agricole des Terroirs, à la rencontre des
Fermiers Acteurs de la Transition.
Folie Agroécologique Totale,
Falorisant les Alternatives Transposables pour
Franchement, Activons-nous Tous, y a une
Folle Ambiance sur le Terrain,
C’est le Fermes d’Avenir Tour !!!
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Rencontre avec Martine Pauluzzi et Emmanuel Formet, élus à Danjoutin
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Conversation pendant que s’effectuent les réglages du film projeté le soir. Pour ces deux élus convaincus, il s’agit de poursuivre des réalisations entreprises depuis un an et demi intègrées pleinement dans le projet communal (Jardins partagés,…). Dès mars 2017, le programme de cette étape s’est progressivement élaboré : choix des activités (mandalas, massages) et des visites des exploitations pour les enfants et les adultes. Des interventions toutes bénévoles. Martine précise que cet accueil d’une étape du FAT, « renforce la conviction d’aller dans le bon sens : beaucoup de personnes veulent faire des choses mais ne savent pas forcément comment s’y prendre, ce « forum » de 3 jours donne quelques réponses et permet aux gens de se rencontrer ». Ainsi, ce fut le cas dès la fin de la projection du film Grandir Heureux, où une maman apostropha l’assistance pour connaître quels étaient les parents soucieux de réfléchir à une autre forme d’école et prêts à s’engager pour en discuter ensemble. 0
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La commune a également décidé d’installer des boites à livres dans la commune, une initiative qu’on ne peut que saluer. Martine recommande de visionner le film Demain(Disponible en deux exemplaires à la médiathèque départementale, à Delle et Belfort) et Emmanuel nous invite à lire ou relire Indignez-vousde Stéphane Hessel (Disponible également en un exemplaire à la MDTB).
Rencontre avec Stéphanie et Iris, deux jeunes femmes très impliquées dans l’antenne belfortaine de cette jeune association qui de manière ludique, souhaite initier les plus jeunes aux vertus du jardinage. Un site Internet, une brochure pédagogique (très vivante et graphique de 15 pages) et des ateliers en situation constituent une panoplie concrète d’outils que l’association colporte avec elle au gré des invitations.
Iris nous invite à écouter la conférence de Pierre Rabhi, donnée en 2011 et à visionner aussi les film Demain et « Solutions locales pour un désordre global » (de Coline Serreau).
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FAT : trois des organisateurs s’expriment : Chloé, Raphaël et Romain
Après la projection de L’éveil à la permacultureréalisé par Adrien Belley (venu à Danjoutin rencontrer les participants de cette étape de la ferme d’avenir), nous discutons avec trois jeunes organisateurs pétillants, fervents défenseurs des valeurs déployées par ce projet itinérant. Ludique et pédagogique, le film d’Adrien Belley pointe plusieurs enjeux liés à la permaculture (projet de vie, projet global, écologique et agricole).
Issus de contextes professionnels variés, plusieurs témoins apparaissent à l’écran : agronomes, formateur, ancien étudiant en sciences politiques, etc.… autant de profils diversifiés qui montrent que la permaculture conquiert de nouvelles couches de la population. Quelques personnes interviewées dans le film : Hugo Carton, François Léger, Pascal Depienne, Jessy & Andy Darlington, J-P Beau-Douëzy, E. Escoffier,…
Le nom du fondateur de la permaculture est bien entendu cité : Bill Molisson (1928-2016).
Écoutez le réalisateur présenter le film :
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Parmi l’un des conseils de notre trio du moment, le nom de Masanobu Fukuoka (1913-2008) apparaît via Romain qui cite l’ouvrage « La révolution d’un seul brin de paille : une introduction à l’agriculture sauvage« , comme une lecture fondamentale l’ayant orienté vers une prise de conscience active. Écoutez un fragment d’un texte de Fukuoka lu lors d’un précédent billet, en mai 2016 paru aux éditions des temps donnés : ici.
Enfin, parmi les échanges qui ont suivi la projection, Monsieur le Maire de Danjoutin a tenu à rappeler avec pertinence que « Le macroscope : Vers une vision globale », l’ouvrage de Joël de Rosnay paru en 1975, posait des questions que l’on retrouve dans le film d’Adrien Belley.
0La permaculture pour tous : vivre et cultiver son jardin en harmonie avec la nature [texte imprimé] / Brunner, Sepp, Auteur; Brunner, Margit, Auteur; Girard-Lagorce, Sylvie, Traducteur. – Arles (Bouches-du-Rhône) : Rouergue, 2016. – 1 vol. (176 p.): illustrations en couleur; 23 x 17 cm. Glossaire. Bibliogr. . – ISBN 978-2-8126-0999-2 0
Habiter la terre en poète [texte imprimé] / Cazenave, Michel; Hallé, Francis; Clément, Gilles; Pelt, Jean-Marie; Latouche, Serge; Tesson, Sylvain; Maffesoli, Michel; Midal, Fabrice; Narby, Jeremy; Trassard, Jean-Loup; Viveret, Patrick. – [Paris] : Ed. du Palais, impr. 2013. – 1 vol. (309 p.): ill.; 29 cm. ISBN 979-1-09-011928-4 0
Date : 11 juin 2017 Lieu : Marché de la poésie, Paris Heure : entre midi et 16h
Le Marché de la poésie fêtait ses 35 ans. A cette occasion, La bibliothèque en vadrouille a pour son 110 ème billet, arpenté les travées du marché en s’arrêtant sur quatre stands : déambulations vagabondes entre Paris, Libourne et Nolay… De la capitale à l’Aquitaine en passant pas la Bourgogne, plusieurs découvertes foisonnantes. Rencontre avec quatre éditeurs, deux hommes et deux femmes : Pascale Desmazières, Didier Vergnaud, François Grosso et Claire Paulhan.
La cloche de l’église Saint-Sulpice sonne midi, c’est en compagnie de Pascale que nous découvrons les titres de cette petite maison installée depuis 2006 à la Goutte d’or. Pascale commente Jardiniers du bitume, petit livre édité en 2011, « exploration en Île-de-France subjective, non exhaustive faite de récits, portraits, images, impressions, et graines de passion, afin de croiser les regards sur une réalité sociale touffue et sur la place du végétal dans les politiques de la ville ». Nous nous arrêtons aussi sur la collection « Intempéries » dédiée à la poésie et à l’oralité ; ainsi que « Slam en poche », une petite collection consacrée à la découverte d’un quartier via le filtre de la poésie orale, urbaine. Pascale nous dit quelques mots de la revue des Xéros(15 numéros parus entre 2003 et 2017).
La deuxième halte nous conduit sur le stand d’éditions voisines : les éditions nivernaise Le chemin de fer. Rencontre avec François Grosso.
Cette maison d’édition (4 occurrences dans les collections départementales) fait le pari de concevoir des livres illustrés : à la fois des textes classiques et contemporains. François s’attarde sur une des auteurs du catalogue : Béatrix Beck (1914-2008). Une auteure, un peu oubliée, disparue il y a bientôt 10 ans dont le chemin de fer publie 9 ouvrages. Autre titre que nous découvrons sur le marché : « Figures : 36 portraits de La Comédie humaine, vus par 36 artistes », publié en 2008.
Une carte promotionnelle sur le stand contient ce slogan accrocheur : « Offrez des livres parce que les chocolats c’est périssable et les fleurs ça fait grossir. »
La troisième halte nous amène sur le stand des éditions Le Bleu du ciel (4 références dans les collections départementales) : Didier Vergnaud nous resitue le contexte de création de sa maison d’édition fondée à l’âge de 27 ans. Il décrit ensuite tout le travail effectué pour la promotion de la poésie via le support de l’affiche. Un médium qu’il véhicule via des expositions empruntables et une édition ( L’affiche de poésie, 1990 > 2010 ) permettant de faire connaître les poètes et la poésie contemporaine dans les médiathèques et centres culturels. Petit focus ensuite sur la collection sonore, plusieurs cd d’enregistrements de lectures publiques (Novarina, Prigent, Martel, Palmier,…). Durant l’entretien, Barbara Olszewska, artiste-vidéaste, sociologue de formation saisit quelques instants filmiques pour la revue en ligne Je vidéo.
Séquence sonore additionnelle : Didier Vergnaud nous raconte comment Bernard Heidsieck a conçu l’affiche qui sert aujourd’hui en quelque sorte de totem à sa maison d’édition, une affiche reproduite dans l’ouvrage grand format : « Djerassi », paru en mai 2009. Didier Vergnaud est aussi auteur depuis 1985. cf. ses interventions et éditions répertoriées sur le site du CIPM.
Dernière halte sonore sur le marché en compagnie de Claire Paulhan, la petite fille de Jean Paulhan qui depuis 1996 œuvre avec la maison éponyme à son nom civil. Passionnée du récit autobiographique (antérieurement directrice de collection chez Ramsay et Verdier), Claire au micro de La bibliothèque en vadrouille, s’arrête sur trois auteures présentes dans son catalogue : Catherine Pozzi, Mireille Havet et Hélène Hoppenot. Elle dit en de brefs mots toute son admiration pour ses femmes pionnières et rebelles qu’elle publie dans de soigneuses éditions dotées d’appareil critiques. L’entretien se termine en évoquant : les Rencontres littéraires de Port Cros dont la troisième édition se tiendra du 5 au 8 octobre 2017. Un territoire, où dans les années 30, exista une intense vie intellectuelle.
Dans les coulisses d’Engrenages avec le collectif Or Normes…
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Depuis le 15 mai, le collectif Or Normesinvestit l’Espace multimédia gantner, qui accueille une équipe constituée d’une auteure, une illustratrice, une artiste transmédia et une chercheuse en littérature numérique. En parallèle de cette résidence menée à Bourogne, une équipe technique (développeurs, codeurs) évolue à Poitiers à l’espace Mendes France. Deux des outils utilisés pour permettre une écriture élargie (vidéo projetée et directement incorporée dans la « moulinette » technique) sont un fichier Excel et une page éditée avec le logiciel Trello (utilisé pour le scénario pour faire des blocs de textes) ou Whaller (outil de gestion de projet/stockage des contenus médias et réseau social permettant la mise en place d’un travail en équipe et ce de façon connectée).
Une rencontre a été organisée avec plusieurs bibliothécaires du département pour présenter cette résidence qui vise à explorer une œuvre littéraire dite 3.0, créée par un outil d’écriture collaboratif.
Deux autres temps d’échanges ont été prévus : une discussion avec une dizaine d’élèves du collège de Seloncourt (Doubs) et une autre avec le public de l’Espace Mendès France à Poitiers, le vendredi.
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Nous donnons à entendre des bribes (échos) de la présentation qui a eu lieu avec les bibliothécaires.
La bibliothèque in situ a souhaité prolonger l’appréhension de la manière dont s’est déroulée cette résidence en rencontrant les quatre participantes au volet « franc-comtois » de la résidence : Christelle Derre, Anne Luthaud, Mélanie Grellier et Manon Picard. Artiste transmédia, auteure, illustratrice et doctorante en littérature numérique, toutes les quatre ont bien voulu prendre un moment pour confier quelques impressions au micro de notre blog. Entretiens.
Nous rencontrons d’abord Christelle (le 18/05), un entretien qui permet de présenter en quelques mots le collectif Or Normes qu’elle a cofondé avec Martin Rossi. Christelle revient sur l’adaptation de La grande môme (page facebook du projet et la bande annonce vidéo) de Jérôme Leroy (disponible à la médiathèque R LER G).
Ce projet a pu être soutenu par la médiathèque Pierre-Moinot de Niort. Un récit qui a vu ses personnages s’émanciper sur la toile, pour le plus grand bonheur de l’auteur. Nous avons souhaité clore cet entretien en soumettant à Christelle un court fragment « Du théâtral au théâtre » paru dans : « Postface : Un journal critique de l’avant-garde » de Dick Higgins (les presses du réel, 2006) : « Un théâtre est un lieu conçu pour accueillir des événements. Si rien ne se passe réellement, alors le théâtre n’est pas utilisé dans le but qu’on lui assigne. » …
Second entretien avec Anne Luthaud. Une auteure que nous retrouvons avec joie à Bourogne après une première résidence en 2004 (réalisée avec le CRL Franche-Comté).
Anne était particulièrement curieuse à l’idée d’expérimenter ce nouveau crayon intermédia et de confronter son écriture au regard d’autres interlocuteurs. Elle a pu constater les possibilités offertes par la mise en réseau d’un texte et apprécier la faculté qu’il a, de se déployer sur la toile. Habituée des univers marins, la porosité entre réel et fiction s’opère ainsi via l’imbrication dans le récit conçu à Bourogne, d’un témoignage issu du site Sosmediterranee. Anne relève encore l’effet d’infini, possible dans un récit hypermédiatique.
Nous lui lisons un extrait des écrits sur le cinéma d’Audiberti : « Il me semble qu’autrefois le cinéma, davantage, était mobile. (…) Les spectateurs avaient subi le cinéma-choc. Une furieuse démangeaison de gestes géométriquement héroïques peuplait leurs membres. » (1943 – in p. 227 : Le Mur du fond, éd. Les cahiers du cinéma, 1996). Une œuvre littéraire 3.0 peut-elle être aussi virale que le décrivait l’auteur de Les Médecins ne sont pas des plombiers ?
Anne Luthaud dont plusieurs récits sont traversés par un fil rouge maritime a donc écrit durant la semaine, un nouveau récit inspiré par cet élément naturel, cette citation découverte le 23 mai sur la façade de l’Auditorium de Dijon semble lui être adressée, « Rien ne vaut la peine d’être vécu, qui n’est d’abord une œuvre d’imagination ou alors la mer ne serait que de l’eau salée. » – Romain Gary, Les cerfs-volants, 1980.
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« Au moment où on lui raconte une histoire, Alice est précipitée dans un trou d’eau. Elle se retrouve nageant au large d’une île merveilleuse. Elle glisse dans la mer avec délice, un remous, elle boit la tasse… et se trouve projetée dans… une embarcation pleine de migrants ? Un voilier ? Un porte container ? Elle y rencontre un homme qui répète son nom deux fois, Alice-alice, il l’embrasse et la voilà toute petite… au milieu du sac d’un des migrants ? figurine encastrée dans la proue du voilier ? dans l’assiette d’un marin philippin qui pleure sa famille, une larme coule dans l’assiette, touche Alice, elle est maintenant dans un nuage au-dessus de la mer, calme plat. Elle veut retrouver l’homme qui lui a donné le baiser, elle le cherche, elle invoque les oiseaux qui passent en leur posant des questions, elle voit très loin au-dessous d’elle un cachalot blanc poursuivi par un vieux marin avec une jambe de bois, elle se bouche les oreilles pour ne pas entendre le chant des sirènes qui l’exaspère… Elle retrouvera finalement l’homme au baiser mais sera-t-il à la bonne taille ? » synopsis – Anne Luthaud
Mel. / Mélanie a participé avec un grand plaisir à cette résidence, en tant que stagiaire du collectif Or Normes, qu’elle accompagne depuis plusieurs mois. Elle a pu au cours de la semaine réagir au texte élaboré par Anne Luthaud en proposant des illustrations (crayon à papier, croquis parfois retravaillés à l’ordinateur), tout en profitant de la présence de Christelle et de Manon (scénarisation & éditorialisation), brisant ainsi le traditionnel couple « auteur-illustrateur ». Mélanie cite deux illustrateur/trice qu’elle apprécie particulièrement : Sachin Teng et Adèle Labo.
Nous terminons l’entretien en compagnie de Manon Picard, une doctorante en littérature, compagne de route du collectif Or Normes depuis plusieurs projets. Avec elle, nous discutons de plusieurs notions forgées autour de ce projet et notamment le néologisme de notifiction (ou la notification comme incubatrice de récits). Au cours de ses études, Manon a eu l’occasion de se rendre au Canada pour travailler au ALN/NT2 : Chaire de recherche sur les arts et la littérature numériques – Laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatiques. La discussion se poursuit en évoquant plusieurs personnalités actives sur le sujet sur les réseaux : Anaïs Guilet et son blog Le cyborg littéraire et Serge Bouchardon, l’un de ses enseignants à l’université de Compiègne. [L’un des contributeurs du n° 33 de la revue Passage d’encre (2008) dédié à la poésie numérique, disponible à la médiathèque : Cote APP PAS]. Ou bien encore Anne Savelli, rencontrée à Fougerolles à l’écomusée du Pays de la cerise en 2015 cf. La bibliothèque en vadrouille n°17. Enfin, avec Manon, nous évoquons les hasards conjoncturels, comme la diffusion le 17 mai (durant leur résidence), d’un épisode radiophonique des Nouvelles vagues dédiées à la lecture, intitulé : « Ces nouveaux logiciels qui lisent ».
Remerciements à Christelle, Anne, Mélanie, Manon, Martin, ainsi qu’aux collègues du réseau de bibliothèques venu-e-s assister à la présentation. Texte, photographies : Fabien Vélasquez.
Avec le soutien de La Commission intercantonale de Littérature (CiLi) des cantons de Berne et du Jura.
Lieu : Forum du livre, Saint-Louis (Haut-Rhin) Date : Dimanche 15 mai 2017 Heures : entre 11h et 17h
La bibliothèque en vadrouille a arpenté le Forum du Livre de Saint Louis avec plusieurs arrêts sur divers stands : Reykjavik, les éditions Tranboréal, Média Pop édition (l’éditeur, trois de ses auteurs et Abibou, un jeune étudiant sénégalais passionné de littérature), Gilles Baum et Bernard Menez…
La première halte nous conduit sur le stand de la ville de Reykjavik, invitée de cette 34ème édition du forum : un auteur est en train de converser pour un blog qui le filme : il s’agit de EiríkurÖrn Nor?dahl , un auteur prometteur, (né en 1978) qui a reçu en 2012 , le Icelandic Literary Prize, catégorie fiction et poésie, ainsi que le Book Merchants Prize pour son roman Illska.
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# 2 Compagnons de route, une collection de Transboréal.
Nous faisons ensuite un arrêt sur le stand des éditions Transboréal accueillis par son fondateur Émeric Fisset. Nous lui demandons de nous présenter la collection Compagnons de route, des biographies « écrites par des auteurs pour lesquels la personnalité présentée et son parcours de vie ont été source de fascination et d’inspiration, envisagent des artistes, écrivains, hommes politiques, religieux ou scientifiques sous l’angle du voyage et des valeurs que leurs voyages ont révélées ».
Notre troisième halte sera plus longue : sur le stand des éditions mulhousiennes Mediapop fondée par Philippe Schweyer (Polystyrène, Novo,…). L’éditeur que nous connaissons bien (depuis les années 2001/2002), a décidé en 2011 de se lancer dans l’édition. Son catalogue fête cette année ses 50 titres, une réussite pour un éditeur passionné qui a émergé avec l’édition d’ouvrages réalisés avec Bernard Plossu. L’éditeur nous invite à rencontrer trois de ses auteurs présents sur son stand : Eric Chabauty (textes), Pierre Freyburger (textes) et Luc Georges (photographe), tous trois parties prenantes d’un singulier projet donnant naissance à la collection « Migrations : Les portes de l’Europe » : une entreprise de terrain visant à observer la politique de l’Union européenne en matière migratoire à travers un voyage dans plusieurs territoires. Le premier opus intitulé « Sept jours à Calais » (septembre 2015) s’ouvre par ses mots de Fatou Diome (5 occurrences dans les collections départementales), incandescent propos liminaire qui donne la tonalité de leur démarche profondément humaniste : « Notre liberté restera insatisfaite tant qu’elle sera interdite à nos semblables ! Personne ne peut apprécier un festin au milieu des affamés, or le manque de liberté est la pire des faims. »
Double entretien : d’abord s’exprime le tandem des auteurs des textes : Eric et Pierre puis revenu de déjeuner, c’est ensuite Luc qui complète l’entretien via le filtre visuel et sa contribution à l’ouvrage. Un second opus est paru au printemps 2017 : La dérive du continent.
Nous rencontrons ensuite Philippe Schweyer en personne qui commente à la volée, trois de ses parutions : Je peux écrire mon histoire, un récit autobiographique qui peut être considéré comme un prélude à la collection Migrations : Les portes de l’Europe dans la mesure, où il conte le parcours de Abdulmalik Faizi, jeune réfugié de Kaboul à Mulhouse. Puis viennent, quelques mots sur deux ouvrages de photographies : Before Instagram de Philippe Anset et Mes années Combide Françoise Saur.
Toujours à proximité du stand de Médiapop, nous faisons la connaissance d’Abibou Diouf que Philippe Schweyer nous présente comme le fils spirituel de Fatou Diome. Abibou est un jeune homme de 22 ans, étudiant à Mulhouse depuis trois et fou de lecture. Il nous confie ses premiers émois littéraires et nous recommande notamment la lecture de Mariama Bâ, Cheikh Hamidou Kâne, deux auteurs sénégalais et Djibril Tamsir Niane, un auteur guinéen.
L’avant dernière halte nous conduit sur le stand de Gilles Baum, un auteur qui a débuté par l’étude des mathématiques. Petit focus avec lui sur la collection La Nature te le rendra aux éditions Golf Stream (Saint-Herblain, Loire Atlantique). Nous commentons aussi Le grand incendie, un album paru en 2016. Gilles nous dit également quelques mots des éditions Kilowatt (6 occurrences dans les collections départementales), fondées par Stéphane Barroux, maison où va paraître son prochain ouvrage Mon pull panda.
# 5 Bernard Menez, entretien insolite et en zigzag
Dernière halte de cette 34ème édition du Forum du livre, où nous apercevons le comédien Bernard Menez, venu dédicacer son dernier livre…
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Entretien surréaliste où se mêlent, Jacques Rozier (nous l’interrogeons sur Maine Océan, film vu en 2016 à Entrevues où il joue un inoubliable contrôleur de train), Brigitte Bardot (anecdote d’une visiteuse du salon), Cabu (qui dessina le faire part de son mariage) et Wolinski…