Catégorie : Ressource

  • La bibliothèque in situ n° 35

     

     

    Date : 2 novembre 2017

    Heure : entre 18h45 et 18h55 et durant le débat public (vers 22h30)

     

    Entretien avec Deborah Legivre pour son film Vox usini

    A l’occasion de la séance inaugurale du Mois du Film documentaire dont la 18ème édition traite, dans le Territoire de Belfort de la jeunesse, nous avons souhaité converser avec la jeune réalisatrice française. Entretien de 13 minutes en tête-à-tête, bribes sonores glanées durant la projection du film et quelques échantillons de la discussion avec la salle.

     

     

    Son film Vox usini, s’attache à tracer le portrait d’un lieu emblématique de la culture alternative genevoise : L’usine. Ouvert à la fin des années 1980, dans une effervescence politique et artistique intense, cet espace a beaucoup évolué en trente ans, la réalisatrice part à la recherche de l’âme de ce lieu en interrogeant les acteurs (fondateurs et actuels) qui l’animent. Nous avons voulu lui demander en quoi ce lieu était un symbole d’autogestion. Est-elle garantie dans un contexte d’institutionnalisation de plus en plus prégnante ?

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    Son film adopte une démarche qui fait la part belle aux entretiens, on pense alors à Frederick Wisman et ses films auscultant des institutions (l’opéra de Paris, At Berkeley,…). Intuition confirmée par Deborah qui confie avoir été nourrie de ce cinéaste.

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    Un mot durant l’entretien sur l’affiche du film réalisée par un graphiste et sérigraphe de l’usine : Thomas Perrodin qui œuvre au sein du collectif Hécatombe, très impliqué notamment au moment du Monstre festival, un événement dédié à la microédition accueilli à l’usine. L’affiche de Vox usini réalisée par T. Perrodin, synthétise plusieurs intentions de la réalisatrice.

     

    Nous avons pu également poser la question rituelle du conseil de lecture de l’invitée : Deborah nous incite à lire «  En un clin d’œil » de Walter Murch, paru en 2011. « Walter Murch est le monteur et le mixeur attitré de Francis Coppola. Depuis quatre décennies, il a observé, pratiqué, analysé et transformé le montage cinématographique. Partant de la question « Pourquoi les raccords fonctionnent-ils ? », Murch raconte les aventures les plus extraordinaires de sa carrière, dont celle d’Apocalypse Now, et se concentre particulièrement sur le passage de l’analogique au numérique. »

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    Pour clore l’entretien, nous avons souhaité que Deborah évoque son passage, la veille chez nos voisins jurassiens, au SAS de Delémont dans le cadre de ce même Mois du film documentaire, une invitation où son film s’est déployé dans une version « augmentée », pas de réalité virtuelle mais plutôt, une projection accompagnée d’ateliers sérigraphies, proposés par l’usine.

    Quelques fragments de la discussion avec le public :

     

    • Créer c’est résister ou créer c’est recommencer ailleurs ?

     

    • La programmation culturelle de l’usine :

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    Bibliographie

    Petite bibliographie alternative  et jeune de poche : ouvrages disponibles à la médiathèque

    • Oh yeah! : 200 Pop-photos aus der Schweiz : 200 Photos pop de Suisse 1957-2014 [texte imprimé] / Musée de la communication. – Berne : Musée de la communication ; Zurich : Chronos Verlag, 2014. – 240 p.: ill. en coul.; 19,5×19,5 cm+ 1 45 tours. Le 45 tour contient deux titres de  »The Cayman Islands » :  »Tomorrow’s Clown » et  »railroad tracks » . – ISBN 978-3-03-401263-8. Le 45 tour contient deux titres de  »The Cayman Islands » :  »Tomorrow’s Clown » et  »railroad tracks » .

    • La marque jeune [texte imprimé] / Musée d’ethnographie; Le Breton, David. – Neuchâtel [Suisse] : Musée d’ethnographie, Neuchâtel (MEN), 2008. – 266 p.: ill. en coul; 27 cm. Publié à l’occasion de l’exposition  »La marque jeune » présentée du 26.06.2008 au 16.05.2009 au MEN . – ISBN 978-2-88078-032-6.
    • Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations [texte imprimé] / Vaneigem, Raoul, Auteur. – [Paris] : Gallimard, 1992. – 361 p.: couv. ill. en coul.; 18 cm. – (Collection Folio. Actuel; 28) . ISBN 978-2-07-032686-0

    Texte, entretien et photographies : F. Vélasquez

    Remerciements : Deborah Legivre, Gilles Barthélémy et Pascal Rossel

    DR : captation de quelques images du film.

  • La bibliothèque in situ n°34

    Lieu : Bourogne entre le 16 et 19 octobre 2017

    Heure : De 9h à 18h et un bonus au camping sauvage avec 9 étudiants (le 18/10 de 18h30 à 21h10)

    Le présent billet souhaite rendre compte du workshop « Pratiques de l’écriture » sous la forme d’un compte-rendu multimédia (textes, photographies, dessins et sons) pour tenter de saisir ce qui a traversé cette expérience collective mettant en relation des individus et des lieux issus de contextes divers :

    – l’intervenante : Peggy Pierrot (venue de Belgique, animatrice d’ateliers d’écriture)

    – les trois enseignants coordinateurs de l’ISBA : Isabelle Massu, Daniele Balit et Martha Salimbeni

    – l’enseignante coordinatrice de Chalon-sur Saône : Madeleine Aktypi et intervenante pour la conférence donnée à l’école d’art de Belfort

    – les étudiants de 5e année : 35 de l’ISBA et 5 de Chalon-sur-Saône

    -l’école d’art de Belfort : la conférence commune pour les Prépa Art et les élèves du workshop

    – l’Espace multimédia gantner : 7 individus, la bibliothèque particulièrement sollicitée

    – le village de Bourogne : commerces et rues du village animés durant la pause déjeuner.

    – le campement de 9 étudiants installé à proximité de la Bourbeuse et de la future ligne de train (Delle-> Belfort ; réouverture en décembre 2018) : 3 nuits

    – le foyer de jeunes travailleurs, où une grande partie des étudiants étaient logés

    – les collocations dans lesquelles certains étudiants sont allés chez des élèves de la Prépa.

    Cette liste (Vertige de la liste) des personnes impliquées et des lieux traversés donne une vision des divers acteurs qui ont pu dialoguer ensemble dans des espaces diversifiés (qui?, quand ?, où ?)

    Nous proposons 5 blocs thématiques en zigzags pour traduire le foisonnement qui a peuplé l’EMG quatre jours durant. Les étudiants tout en produisant des écrits dans le cadre des exercices proposés par Peggy ont pu papillonner dans la bibliothèque et découvrir des documents inspirants pour leur mémoire. Beaucoup ont souligné la dimension ludique du plan de classement proposé, les aidants à appréhender plus facilement leurs recherches, par rebond, par écho, … grâce aux multiples et potentielles constellations thématiques entrevues dans les rayons du fonds documentaire.

     

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    Entretiens

    Attendus pédagogiques, présentation des intervenants. Rencontre avec l’équipe pédagogique.

    Entretien avec Isabelle Massu :

     

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    0Coordinatrice des 5eannée à l’ISBA : Avec elle, c’est sous la bienveillante compagnie de quelques ouvrages du Black Mountain College, que l’entretien débute. Isabelle s’intéresse beaucoup à la pédagogie, comme médium. Très investie dans l’observation de la transformation des écoles d’art depuis trois années, son regard et son implication auprès des étudiants est perceptible.
    Isabelle nous recommande la lecture de Virginie Despentes et son « feuilleton » Vernon Subutex, épopée contemporaine en trois tomes.

    Tour de table et entretien avec Martha, Madeleine et Daniele :

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    L’entretien débute par la lecture d’un extrait de Rothko (Lettre de 1941 : Le professeur idéal – Brouillon partiel de « Une analyse comparée » in Écrits sur l’art : 1934-1969 – Flammarion, 2005 p 55), puis se poursuit par une présentation rapide de chacun des trois enseignants qui soulignent la dimension expérimentale de ce workshop. Le fait de sortir de l’école incite les étudiants à se focaliser sur la question de l’écrit en art en dédramatisant les enjeux du mémoire. Ainsi réunis dans un cadre stimulant et dans un contexte nouveau, ils créent facilement une « configuration » propice à des exercices d’écriture ludiques, concrets et vivants (recherches, écriture, lecture à haute voix des textes produits, échanges et discussion sur les travaux réalisés par chacun à l’écoute du groupe ou des groupes). Constatant que l’ouvrage « Chercher : Jours après jours, les aventuriers du savoir  » (Autrement, 2000 – 214 p. sous la dir. de Jean-François Sabouret et Paul Caro), ne contient aucun témoignage issu du champ de l’art, nous demandons ensuite à chacun des enseignants, ce que signifie la recherche en art… Vaste question qui fut discutée le 17/10 lors de la conférence de Madeleine Aktypi à l’école d’art de Belfort.

     

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    Entretien avec Peggy Pierrot :

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    La bibliothèque in situ a souhaité rencontrer Peggy au petit-déjeuner, le 19/10, un temps privilégié pour discuter légèrement en repli : près de 20 minutes de conversation avec une autodidacte curieuse qui au fil des années a pris l’habitude d’animer des ateliers d’écriture donnant l’occasion à toute personne la possibilité de s’exprimer. Issue du journalisme web et du webmastering, Peggy est aujourd’hui chercheuse indépendante et responsable pédagogique. Elle a rejoint SMART. BE , une coopérative qui permet aux travailleurs indépendants belges de bénéficier de droits. Nous avons également souhaité lui demander de décrire un exercice proposé dans le cadre du workshop.
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    Évocation des Ateliers des Horizons, un nouvel outil mis en place avec Béatrice Josse depuis son arrivée au Magasin de Grenoble en mars 2016 dans lequel Peggy est ponctuellement impliquée. Nous vous proposons également d’écouter le portrait de Peggy par une étudiante de l’ISBA, « dessiné » lors d’un exercice d’écriture, le premier proposé le lundi 16/10 après-midi. Exercice dont la consigne pourrait se résumer ainsi : « Mettez vous en binôme, écoutez l’autre se présenter et rédiger chacun, un petit récit pour présenter son partenaire.»
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    Peggy nous recommande de découvrir la revue Jeff Klak  qui allie comme l’indique son sous-titre, « critique sociale & expériences littéraires« . Une revue qui paraît depuis 2014 et qui a produit à ce jour 4 numéros.

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    0Bibliothèque en chantier

    Depuis un an, des « voyages documentaires » sont organisés en partenariat avec la bibliothèque de l’ISBA et la médiathèque de l’Espace multimédia gantner. Ils permettent à un groupe d’étudiants, de venir une fois par mois environ, avec un véhicule acheminé par l’école, travailler de 10h à 17h à Bourogne. Confidentielle (environ 6 étudiants par voyages) mais bien réelle, cette collaboration a pris une dimension plus conséquente durant ces quatre jours puisque ce sont 40 étudiants qui ont découvert l’EMG et sa bibliothèque : les livres, dvd et cd ont été manipulés, feuilletés, lus, annotés, photocopiés, photographiés (et pour certains empruntés en fin de workshop).

    Petit aperçu d’une bibliothèque en chantier qui a bel et bien fait honneur à cette magnifique pensée de Péguy : « Un poète connu, compris, classé catalogué, qui gît imprimé aux rayons de cette stérile bibliothèque de l’Ecole Normale et qui ne serait point quelque part, qui ne serait point couvé dans quelque cœur, est un poète mort. »

    Instantanés du workshop

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    Là encore, à ce stade du compte rendu, nous souhaitons donner à entendre quelques illustrations des séquences d’ateliers menées par les étudiants, notamment l’exercice décrit par Peggy dans l’entretien plus haut : la recherche d’un thème dans la bibliothèque, thème donnant lieu à l’écriture d’un texte par chacun des 7 étudiants des divers groupes constitués. Quelques exemples de sujets qui ont émergé après une visite de la bibliothèque : Métal Hurlant, le code, La Nouvelle vague, les images, le nucléaire, la techno, le futurisme. Chaque groupe a produit des textes très différents, rédigés dans un temps assez limité, sur des sujets très souvent inconnus des étudiants.

    Explication de l’exercice :

     

    Petit florilège de textes captés lors des moments de restitution ou lors de pauses (relecture spécialement pour la captation). Il est intéressant de relever que les étudiants ont réagi de manière personnelle sur le sujet à traiter : ainsi, un étudiant pour son texte sur la nouvelle vague, a souhaité visionner un entretien de Godard afin de détourner son langage et son vocabulaire pour produire un texte inspiré par l’entretien qu’il venait de voir. Un autre concernant la techno, un courant musical qu’il ne connaissait pas du tout a feuilleté les ouvrages trouvés dans la médiathèque et s’est attaché à relevé le lexique (champ lexical de ce domaine) afin d’imaginer ensuite un texte d’un point de vue insolite : celui du Sound system, instrument emblématique de ce courant musical.

    NB : Entre parenthèses, le sujet traité.

    Lecture du texte de Julien (Techno) :

    Sa réaction :

    Lecture du texte de Stéphanie (Nouvelle vague) :

    Lecture du texte de Maxime (Le nucléaire)

    Il a tenté de donner la parole à l’un des bâtiments dans lequel Jacob Kirkegaard a enregistré son disque 4 ROOMS (2006).

    Lecture de deux textes d’étudiants ayant travaillé sur Métal Hurlant :

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    Lecture d’un étudiant autour du code :

    Lecture radicale…

    Échanges entre les étudiants ayant choisi le futurisme comme sujet :

    Lecture d’un texte de Samuel sur les images :

     

     

    Autre exercice réalisé le dernier jour du workshop : chaque étudiant devait produire un court texte cernant l’une des notions clé abordée dans son mémoire, quatre exemples : le verlan, les objets, le flux et l’accident. Écoute des textes rédigés in situ :

    Le verlan

    Les objets

    Le flux

    L’accident

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    Camping

    Une expérience parallèle au workshop nous a également intéressés, celle du camping sauvage que 9 étudiants (filles et garçons) ont souhaité vivre durant trois nuits aux abords de l’Espace multimédia gantner. Aidés par une météorologie étonnamment clémente pour la mi-octobre, ce campement improvisé a permis aux 9 camarades de vivre ainsi trois soirées où se succédaient à chaque fois, un temps d’installation des tentes, de préparation des repas et de discussion en groupe, parfois jusqu’à tard dans la nuit. Nous avons été invités à rejoindre le camp de base des étudiants le 18/10, et sommes restés de 18h30 à 21h10 environ. Dans ce « décor » évoquant une forme de colonie de vacances, à la tombée de la nuit, nous avons saisi des instants du workshop en dehors du workshop (dedans/dehors), tout en s’occupant des taches logistiques (feu, tentes à monter, cuisine), les étudiants continuent à discuter de ce workshop, comment l’abordent-ils jour après jour… Le dictaphone tourne et  enregistre quelques échanges du groupe, moments précieux où la parole se superpose au crépitement du feu et aux marmites en ébullition… la pensée s’anime et virevolte tout azimut ! Au moment de quitter les 9 étudiants après avoir partagé leur repas et échangé un peu avec certains d’entre eux, le dictaphone tourne encore involontairement… le poste de radio est branché et donne à entendre la voix de Nalini Malani, invitée au micro de Marie Richeux :

    « La rébellion des morts sera la guerre des paysages, nos armes les forêts, les montagnes, les océans du monde. Je serai forêt, montagne, océan, désert, moi, c’est-à-dire l’Afrique, moi, c’est-à-dire l’Asie. »

    Entremêlement de deux espaces géographiques perçus : le campement qui s’éloigne et un domicile sédentaire que l’on gagne kilomètre après kilomètre via son automobile. Une voix indienne succède aux voix des 9 étudiants que l’on vient de quitter. Et soudain, revient en mémoire, ce fragment recopié il y a quelques années et qui résonne souvent lorsqu’il est question de collectif (et de ce qui nourrit le collectif) :

     » Même l’interaction la plus banale implique que nous participions aux constitutions de sphères. Sans cela, il n’y aurait pas de familles, pas de communautés de vie, pas de communes, pas d’équipe, pas de peuple; (…) il n’y a donc rien d’offensant lorsque je dis que nous sommes des radios vivantes, que nous pouvons nous caler sur des gammes d’ondes communes. » Peter Sloterdijk  – in « Essai d’intoxication volontaire : entretien avec Carlos Oliveira », Hachette Littérature, 2001.

    Écoutez un fragment de cette visite au camping :

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    Merci aux étudiants du camping pour leur accueil et le plat de pâtes au thym et aux kncaki.
    Ils ont pu prendre leur petit déjeuner au chaud dans une salle dédiée à l’étage de l’EMG, comme l’atteste cette photographie (à droite) prise le lendemain, le 19/10, vers 9h.

     

    Traces

    Nous avons souhaité demander à quelques étudiants de nous envoyer un document pouvant illustrer, documenter le workshop, une fois celui-ci terminé. Quelques envois reçus :

    • une photographie :

     

    Légende : le camp (photo reçue de Quentin – ISBA)

    • Mail reçu d’Adèle le 26 octobre à 19:18 : Verbatim :

    « Ce workshop, c’était avant tout un moyen de se retrouver. Après plus de 4 ans de vie commune à l’école, c’était la première fois depuis le voyage d’intégration que nous nous retrouvions (presque) tous ensembles pour quelques jours. Alors quand nous sommes arrivés à l’espace Gantner il y avait beaucoup de good vibes in da atmosphere. Ce workshop c’était surtout tout ce qu’on aura jamais à l’école, à savoir 6 « profs » (Martha, Isabelle, Daniele, Madeleine, Peggy et Fabien) rien que pour nos 35 petits culs pendant 4 jours. Ce workshop c’était royal; des intervenants à l’écoute, des exercices d’écriture efficaces, du temps de parole pour chacun et un fond de bouquins ultra impressionnant. O.K. la bibliothèque de l’ISBA est plutôt pas mal mais, l’espace Gantner propose un rayonnage de fou furieux sur la culture numérique et c’est un truc qui nous manque cruellement à l’école. Pour nous, futurs artistes et graphistes des temps modernes, qui plus est en pleine écriture du fameux mémoire, tous ces ouvrages sont précieux, et le fourbi d’informations qu’on peut y trouver l’est encore bien plus ! Pour tout dire avant ce workshop, je prenais l’écriture du mémoire comme un sale exercice imposé par le ministère (pour faire croire que les étudiants d’art savent aussi faire des grosses dissertations) bref j’attendais avec impatience le moment ou je pourrai commencer mon projet plastique. La semaine dernière, je crois qu’il s’est passé un truc, et la facilité avec laquelle j’ai pu trouver les informations dont j’avais besoin y est surement pour quelque chose… un grand merci. »

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    Bibliographie & Ressources

    Une bibliographie a été élaborée durant le workshop et une vitrine dédiée installée près des espaces de travail dont voici un des titres : Écrire en tant qu’artiste de Jan Svenungsson, publié en 2012 par la HEAR. Édition originale de 2007.

    La collection d’œuvres d’art numérique a été présentée aux étudiants durant 20 minutes.

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    Textes, entretiens: Fabien Vélasquez

    Photographies : Madeleine Aktypi , Isabelle Massu (celles en noir et blanc) et Fabien Vélasquez

    Remerciements : l’ISBA (Besançon) et l’EMA –École Média Art- FRUCTIDOR (Chalon-sur-Saône), les enseignants (Martha, Isabelle, Daniele et Madeleine), Peggy et tous les étudiants qui ont transformé la bibliothèque en ruche effervescente et joyeuse. Ce workshop a pu être réalisé grâce au soutien de la PLATEFORME, association des écoles d’art publiques en Bourgogne-Franche-Comté.

  • La bibliothèque in situ n°33

    Date : 28 septembre 2017
    Heure : de 14h à 14h30.

     

    Entretien avec Joanna Hopkins

    Joanna est la première artiste accueillie en résidence à Bourogne dans le cadre du projet Eucida. Arrivée d’Irlande, elle a passé 10 jours à Bourogne entre le 19 et 29 septembre dernier. La veille de son départ, nous avons souhaité l’interroger sur ces 240 heures passées en France, un temps de travail restreint mais propice à toutes les expérimentations…

    Entretien co-animé par Flavien Paget, (jeune artiste originaire du Territoire de Belfort et diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon qui vit à Dublin depuis 2015) et Fabien Vélasquez (documentaliste à l’espace multimédia). Version audio en anglais uniquement (sauf les questions traduites) et version texte, traduite avec la précieuse aide de Flavien Paget.
    La transcription restitue l’oralité et la spontanéité de cet échange.

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    •  FV : Comment as-tu découvert le projet Eucida ? Pourquoi as-tu présenté  ta candidature pour cette résidence ?

    «  – J’ai appris l’existence du projet sur internet. Il existe une organisation en Irlande appelée Visual Artists Ireland et ils envoient un mail chaque semaine avec les opportunités. Je l’ai donc vu par ce biais en premier il me semble. Après j’ai dû aller sur le site, créer mon profil pour être ensuite apte à postuler à la résidence. Et la raison pour laquelle j’ai postulé à cette résidence est que j’ai toujours aimé la France et j’ai postulé à beaucoup de résidences car c’est une bonne chose à faire pour la suite de mon travail. Cette résidence en particulier semblait ouverte et propose une sorte de carte blanche. Il n’y a pas de demande précise, on ne te dit pas tu dois faire ça ou ça ou bien encore tu dois utiliser tel outil. Pour moi c’était vraiment libre et je me suis dit que je pouvais faire ce que je voulais… et ça c’est bien.

    • FV : Pour toi, un temps de résidence, comment cela s’intègre dans ta   démarche ? Pour aider à la maturation d’un projet ?

    – Oui cette résidence en particulier, je l’ai choisie pour développer une partie précise d’un travail que je fais. Au début je me disais que je pourrais tout faire en sept jours puis après je me suis dit « non, c’est impossible ! ». Les résidences sont utiles pour mon travail car c’est assez libre et que je choisis quoi faire dans un espace adéquat et en dehors de mon environnement naturel et de ma vie quotidienne. J’oublie tout ça et j’ai le temps pour penser et développer des idées. Et je trouve que quand tu es dans un espace physique différent, écarté du monde réel, tu n’es plus concentré sur des choses comme faire les courses, trouver du boulot ou quoique ce soit d’autre. Ça libère tout l’espace dans la tête pour se concentrer sur autre chose. C’est pour ces raisons que j’apprécie les résidences. Celle-ci d’autant plus qu’elle est axée art digital et c’est le médium dans lequel je veux travailler ; j’aime beaucoup de médiums mais celui-ci me plaît particulièrement, et aussi le fait qu’il y ait un partenariat et pas mal de soutien m’ont séduit. De plus, il n’y a pas d’attentes spéciales à la fin, comme l’obligation de montrer mon travail dans une exposition. Je n’étais pas sous la pression d’une dead line, ni orientée vers quelque but précis. C’était vraiment : « Prends ce que tu as à prendre »

    • FP : Mais le temps est très court ?!

    Oui c’est très court… la plus courte résidence que j’ai faite était de deux semaines donc celle-ci est très courte. Et puis ça paraît plus long parce que ce n’est pas réellement 10 jours. Tu arrives le premier jour, tu commences à travailler le second, j’ai pris mon dimanche… c’est plus sept jours finalement !

    • FP : Donc c’est assez intense…

    Oui, mais j’ai eu beaucoup de temps de réflexion donc c’est bien.

    •  FV : Tu as pu te plonger dans la bibliothèque de notre espace ? Quelles lectures t’ont inspirée ? Quel rôle joue la documentation dans ton  « processus » créatif » ?

    En effet, je cherchais dans les livres des références qui m’intéressent et.. .qu’est-ce qu’on a là ? Beaucoup de documentation comme NEURAL, un titre dont tu m’avais parlé. Et les magazines sont intéressants parce qu’ils détaillent les projets. Mais la collection est tellement énorme ici… et c’est un lieu fantastique ! Quand je suis arrivée et que Fabien m’a montré, je me suis dit « Oh wahou, il y a beaucoup à faire.»

    • FP : Ah oui et en 10 jours c’est pas évident !

    Oui ! C’est super mais j’aurai pu passer chaque jour là-bas. Donc j’ai vraiment aimé les magazines car ils te donnent un côté caché des informations. Et après j’ai vu ça… j’ai des marque-pages partout, j’ai besoin de photocopié tout ça ! Et Fabien m’a parlé de ce livre, The Machine as seen of the mechanical age (curateur K.G Pontus Hulten) – 1968, sur la machine et l’âge mécanique, l’histoire des instruments mécaniques. La relation art-machine et comment cela a débuté avec la photographie mécanique et ce genre de choses…

    • FP : Tu es venue avec une idée mais est-ce que ces lectures ont changé ton idée de départ ou…

    Non, pas vraiment. Et j’espérais qu’elles ne le fassent pas ! J’avais mon idée en tête et je feuilletais les livres pour juste voir comment les gens font les choses. Mais en effet non, rien n’a vraiment changé du projet lui-même. Parce qu’aussi je pense que je n’avais pas assez de temps pour faire évoluer ma recherche.

    • FP : C’était plus pour nourrir le projet.

    Oui plus me nourrir que me dire « Oh mon dieu, il utilise du bleu, je devrais utiliser du bleu ! » Mais celui-là était intéressant… Celui-là ! Art and technology – 1967 à 1971. Et j’ai vu des références quelque part… c’est vraiment intéressant. En 1969, par exemple, donc il y a quelques années déjà, ils ont employé des artistes dans des entreprises aux USA pour développer des projets technologiques et artistiques. Des gens connus comme Andy Warhol ou James Turrell. Et c’est intéressant car ils ont une copie de contrats et des accords entre les artistes et les entreprises. Il y a par exemple une lettre de réponse d’un artiste qui dit qu’il n’est pas d’accord avec le contrat qui dit donner toutes les œuvres aux entreprises ! C’est intéressant à lire. Et voir ce qu’ils ont fait avec différentes entreprises. Regardez ça… Vous en connaissez certains ?

    • FV : Peut-être… c’est difficile à reconnaître…

    Je n’ai pas vu ça en premier, c’est la deuxième chose que j’ai vue… En premier, je me suis demandé : qui sont ces artistes ? Puis j’ai vu qu’il n’y avait qu’une seule femme. Une seule femme sur environ cinquante artistes. Tout le reste n’est que des hommes et quand tu lis l’introduction, ils expliquent qu’ils ont choisi et invité un artiste à faire ce projet et les grosses entreprises pour travailler avec et après ils disent que les autres artistes ont eu vent du projet et ce sont joints. Et dans cet article, ils disent qu’ils ont un immense intérêt pour les femmes artistes. Ils disent en effet, dans l’introduction : … hmmm… peu importe ! « on a un grand intérêt pour les femmes artistes » comme si c’était si important, vous voyez, qu’il faille le préciser en introduction… et à la fin quand ils ont choisi les artistes, il n’y avait qu’une seule femme ! Enfin… 1969… les temps étaient différents ou peu importe. Et il y a aussi une autre citation de Paul Haviland … que j’ai trouvée dans ce livre aussi et c’est sur l’évolution de la technologie, des machines et des ordinateurs. Et la façon dont c’est écrit m’a sauté aux yeux !

    • FV : C’est une citation que tu as recopiée et accrochée dans ton atelier éphémère…

    Oui, de Paul Haviland, un critique d’art français (N.D.L.R. : photographe et écrivain). C’est écrit en 1920 ou quelque chose comme ça. Et une chose que j’ai remarquée, c’est comme un manque de représentation féminine ! Et parfois on peut lire des mots de critiques « Que signifie la mécanique ? La machine est faite à mon image mais la machine est la fille sans mère. » Et ça, ça me frappe, il assimilait l’évolution de quelque chose, un être mécanique qui ne compte pour rien, que tu peux toujours recréer, encore et encore, comme un enfant qui naît sans mère mais là il en parle comme SON SON SON SON, sa fille (HIS daughter en anglais, soit la forme masculine du pronom possessif). L’homme est toujours le plus important. Et là je me suis dit, allez ça  suffit, tu vois ! Donc ce qui m’a sauté aux yeux à la lecture de ces articles étaient des choses stupides ! Mais je ressens que c’est important pour moi en tant que femme artiste de poursuivre mes recherches. Et vous voyez, quand je vous disais que coder était difficile je me suis dit AAAAAAAaaaahhhhh… et j’ai toujours eu l’intention de poursuivre… c’est ce qu’il s’est passé cette semaine.

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    • FV : Peux-tu nous décrire en quelques mots ce que tu pu réaliser ici, ce que tu as présenté à l’équipe ce matin de manière informelle… le résultat de tes recherches depuis mardi 19/09, date de ton arrivée ? Et nous dire aussi comment s’est effectuée la collaboration « artiste-technicien » avec mon collègue Vincent, le programmeur de notre Espace ?

    Alors j’ai travaillé sur des expérimentations mais le projet global est une installation vidéo appelée « looking away » donc c’est pourquoi je suis venue ici. Et quand je suis arrivée le premier jour je me suis dit que j’allais commencer à coder et c’était frustrant parce qu’il faisait très beau et je ne savais pas comment faire. C’est comme un tout nouveau monde et je n’étais pas heureuse, je ne m’éclatais pas vraiment. Donc le deuxième jour, je me suis dit OK, ce n’est pas possible. J’ai donc décidé que j’allais travailler sur des idées expérimentales et utiliser les espaces de galerie ici parce que coder revient à être assis en face d’un ordinateur dans un petit espace et je peux faire ça partout. Et ici, j’ai accès à des espaces d’exposition, beaucoup d’écrans, de projecteurs et de matériel auquel je n’ai pas accès d’habitude donc j’ai repris mes notes pour essayer des nouvelles choses… et je me suis concentrée là-dessus. En même temps, je parlais avec Vincent et il était vraiment pédagogue pour m’apprendre le code et m’a montré des exemples. On a discuté pour que je sache quelle technique digitale j’aurai besoin, quels capteurs utiliser pour mes vidéos interactives. Et après lui avoir parlé et avoir testé quelques trucs, je me suis rendu compte que j’aurai besoin de bien plus de code, capteurs et écrans que ce que je pensais au début ! Mais c’était bien parce que ça m’a permis de remettre mes idées au clair et préciser ce qu’il fallait pour ce projet de sucre rose et j’ai pu ensuite me concentrer sur les autres projets et installations. Donc ce que j’ai fait était : ne pas trop se concentrer sur la partie technique de code puisque je pourrai faire cela après mon retour en Irlande.

    • FP : Mais tu souhaites toujours le faire par toi-même ?

    Oui et non. Le jour viendra où je ferai l’installation dans la galerie et je sais comment faire maintenant (jusqu’à lors, je mettais juste mes idées sur mon carnet de notes). Aujourd’hui, je sais comment faire les réglages, je sais quels programmes et quel matériel utiliser, j’ai commencé avec Vincent. Je ne sais toujours pas comment tout coder mais cela viendra maintenant que je sais ce que le code doit contenir ! Avant, j’étais dans une sorte de grand espace sans avoir ce dont j’avais besoin. Vincent m’a bien aidée… C’était quoi déjà la question ?

    • FP : Si tu avais déjà travaillé avec des techniciens ?

    Ah oui, habituellement pour mes projets je travaille avec quelqu’un. Par exemple, les deux premières œuvres digitales interactives que j’ai réalisées : l’une a été faite avec un système particulier (? Je ne connais pas ce système N.D.L.R.). Ce n’était pas vraiment du code. Et l’autre pièce « The Empathy machine »…

    • FP : Ah oui, j’ai vu ce projet sur ton site, ça a l’air d’être un gros projet avec beaucoup de programmation… tu as pas fait ça toute seule ?

    Non non ! Et pour cette nouvelle installation « looking away », j’aimerais commencer toute seule et je pense avoir besoin d’aide par la suite. Mais en même temps le logiciel, Processing, est fait pour les artistes et designers et maintenant que je sais ce dont j’ai besoin, je pense que je peux en faire la majeure partie seule et ensuite je peux juste faire une vérification (troubleshooting). Et puis tu peux tout trouver en ligne et où je vis (Dublin en Irlande NDLR) il y a plein de laboratoires où je peux trouver de l’aide. Et mon rôle est… tu sais, je me vois comme artiste visuel et je ne suis pas expert en code mais connaître un peu aide à ma pratique. Donc c’est bien de savoir de quoi il s’agit mais je ne suis pas focalisé là-dessus.

    • FP : Oui, c’est un autre métier… Et tu disais que tu étais intéressée par ces artistes qui travaillaient avec des grosses entreprises. Penses-tu qu’il serait intéressant de le refaire aujourd’hui ? Parce que je pense que Dublin est une ville intéressante pour faire ça, parce que toutes les grosses entreprises du numérique sont là-bas et il y a vraiment un environnement propice pour développer ce genre d’idées… Même avec les plus petites boîtes car il y a plein de start-ups…

    Oui tu as raison. Je pense que c’est quelque chose que l’on pourrait développer. J’ai fait certaines résidences, comme pour réaliser « The Empathy Machine » avec NUI-G (National University of Ireland – Galway) et un centre de recherches pour les appareils médicaux. Quand tu travailles avec ce genre de structures, il y a des attentes des deux côtés. Et les attentes sont différentes pour les artistes et les entreprises. Je vois ce que tu veux dire dans cette approche, c’est probablement quelque chose qu’on étudie mais de mon côté je préfère aller vers des projets comme Eucida où tu viens et il n’y a pas vraiment de contrôle. Avec une entreprise, c’est un peu tendu. Et on a des attentes différentes. J’ai entendu que Google à Dublin a eu une résidence récemment et une artiste que je connais a été invitée à la faire. Elle s’est d’abord dit « c’est cool, je vais le faire » et elle a signé le contrat. Puis après elle a laissé tomber ! C’était tellement ordonné, étroit, ils voulaient quelque chose de vraiment spécifique. Ils voulaient l’utiliser pour leur propre communication. Ce n’était pas de l’art. La plupart des compagnies utilisent cela pour soigner leurs relations publiques.

    • FP : C’est triste.

    Ce n’est pas vraiment supporter les artistes…

    • FV : Merci. On espère que tu auras une belle fin de résidence. Je te remercie au nom de tous mes collègues. C’était assez différent pour nous d’avoir une artiste étrangère en résidence, c’est la première fois je crois!

     

    Textes, entretien : Flavien Paget et Fabien Vélasquez
    Traductions : Flavien Paget
    Photographies : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Joanna Hopkins et Flavien Paget

  • La bibliothèque en vadrouille n° 113

    Lieu : Besançon, Le Sénacle
    Date : 16 septembre 2017
    Heure : entre 14h30 et 15h30

    La bibliothèque en vadrouille n° 113

    Valérie Mréjen
    Intérieur : dehors, dedans, entre*

    * : Titre du catalogue publié par l’IMEC à l’occasion de l’exposition éponyme visible à l’Abbaye d’Ardenne du 25 juin au 22 octobre 2017.

    A l’occasion de la seconde édition de Livres dans la Boucle, nous avons pu assister à une lecture –entretien avec Valérie Mréjen.

    La rencontre a débuté par une lecture à deux voix : l’auteure et la comédienne franco-suisse Irène Jacob (qui a effectué le choix des extraits lus, fragments issus de Troisième personne, le dernier ouvrage de V. Mréjen publié chez P.O.L). Un entretien a suivi avec un modérateur autour de ce livre paru en janvier 2017. La bibliothèque en vadrouille donne à entendre environ 10 minutes de la lecture et deux moments de la discussion captés durant l’entretien.

    Lecture, V. Mréjen et Irène Jacob : (extrait)

    Extrait de l’entretien :0

    Écoutez, un magnifique éclat de rire, spontané et vif de Valérie Mréjen lorsque son contradicteur lui demande d’évoquer une scène à propos de voilage, et tringles décrits dans son appartement.

    En fin de « séance », le film Leur histoire (2014) a été projeté, celui-ci est visible en ligne sur le site internet de l’artiste.

    Légende : cartes postales utilisées dans Leur histoire.

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    Synopsis :

    Un homme et une femme dînent dans un restaurant. Leurs propos sont ponctués d’images de paysages, de villes, de routes de montagnes, de places vides, toutes tirées de cartes postales. Les phrases qu’ils s’échangent forment peut-être l’ensemble chaotique de l’histoire déjà longue qu’ils vivent ensemble. Peut-être l’un et l’autre projettent-ils ce que deviendrait entre eux une possible histoire d’amour. Peut-être chacune de ces hypothèses est-elle vraie en même temps.

    Un entretien avec l’artiste prolongera ce succinct compte-rendu.

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    Bibliographie :0

    Les fonds départementaux conservent à ce jour, 4 documents de Valérie Mréjen : deux livres et deux dvd.

    • Dispute et autres embrouilles (Une) [texte imprimé] / Mréjen, Valérie, Auteur. – Paris : PetitPOL, 2004. – 83 p.: ill.; 13 x 18 cm.ISBN 978-2-7510-0057-7 / à Belfort
    • Eau sauvage [texte imprimé] / Mréjen, Valérie, Auteur. – Paris : Ed. Allia, 2004. – 92 p.: couv. ill. en coul.; 17 cm. – ISBN 978-2-84485-136-9 / à Bourogne
    • Double Change n° 1 : Archive filmée de poésie (2004-2005) [document projeté ou vidéo] / Pasqualini, T. Dominique, Éditeur scientifique; Auteur; Mréjen, Valérie,. – Dijon : Les presses du réel, 2009. – 9 DVD vidéo. / à Bourogne
    • Valvert [document projeté ou vidéo] / Mréjen, Valérie, réal. – DLL, cop. 2008 / à Delle

    Nos collègues de la bibliothèque Municipale à Belfort ont également 4 documents dans leurs collections : dont un seul en commun (Eau sauvage).

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    Texte, photographies et bibliographie : F. Vélasquez

    Remerciements : Valérie Mréjen

     

  • La bibliothèque en vadrouille n°111

    Date : 28 juin 2017
    Lieu : Maison Pour Tous de Danjoutin (90)
    Heure : entre 19h et 22h

     

    La bibliothèque en vadrouille a suivi deux soirées du Fermes d’Avenir Tour (FAT), une initiative originale née en 2013, visant à déployer l’agroécologie sur les territoires. Un premier Tour de France itinérant est organisé depuis le 15 juin jusqu’au 17 septembre 2017. Un périple pour promouvoir la permaculture avec divers outils : ateliers, visites d’exploitation, cuisine locale, débats et projections de films. Rencontre avec divers acteurs de cette étape terrifortaine accueillie à Danjoutin, une municipalité engagée dans le mouvement des villes en transition.

    C’est en Indre-et-Loire que l’association Fermes d’avenir a vu le jour créée par Maxime de Rostolan qui s’exprime en ces termes dans une tribune parue dans Libération en octobre 2015 : « Depuis plusieurs années, nous réalisons que l’agriculture est au carrefour des grands enjeux de société : l’environnement, la santé, l’emploi. L’approche conventionnelle, qui repose sur une mécanisation croissante et des recours massifs à la chimie, toute verte soit-elle, a des impacts réels sur chacun de ces piliers nécessaires à notre équilibre. Les algues vertes, la pollution des nappes phréatiques ou les perturbateurs endocriniens ne sont que quelques indicateurs parmi d’autres, mais le plus préoccupant, à l’heure où l’emploi est le souci majeur des Français, est que cette agriculture nécessite sans cesse moins de bras grâce à des tracteurs puissants et des fermes de plus en plus automatisées. »

    Ce propos résume bien l’une des préoccupations de cette association : montrer que « le vrai besoin, collectif, humain, ce n’est pas de faire de l’argent, mais bien de satisfaire l’essentiel en assurant à boire, à manger, un toit, des moyens de transport, des liens sociaux de qualité à l’ensemble des humains sans distinction. La permaculture repose sur plusieurs principes, dont les 3 principaux représentent l’éthique, le socle : prendre soin de la terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources. »

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    Le FAT 2017, c’est un
    Festival Absolument Trippant,
    Formidable Aventure Terrienne sur les routes de la
    France Agricole des Terroirs, à la rencontre des
    Fermiers Acteurs de la Transition.
    Folie Agroécologique Totale,
    Falorisant les Alternatives Transposables pour
    Franchement, Activons-nous Tous, y a une
    Folle Ambiance sur le Terrain,
    C’est le Fermes d’Avenir Tour !!!

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    Rencontre avec Martine Pauluzzi et Emmanuel Formet, élus à Danjoutin

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    Conversation pendant que s’effectuent les réglages du film projeté le soir. Pour ces deux élus convaincus, il s’agit de poursuivre des réalisations entreprises depuis un an et demi intègrées pleinement dans le projet communal (Jardins partagés,…). Dès mars 2017, le programme de cette étape s’est progressivement élaboré : choix des activités (mandalas, massages) et des visites des exploitations pour les enfants et les adultes. Des interventions toutes bénévoles. Martine précise que cet accueil d’une étape du FAT, « renforce la conviction d’aller dans le bon sens : beaucoup de personnes veulent faire des choses mais ne savent pas forcément comment s’y prendre, ce « forum » de 3 jours donne quelques réponses et permet aux gens de se rencontrer ». Ainsi, ce fut le cas dès la fin de la projection du film Grandir Heureux, où une maman apostropha l’assistance pour connaître quels étaient les parents soucieux de réfléchir à une autre forme d’école et prêts à s’engager pour en discuter ensemble.
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    La commune a également décidé d’installer des boites à livres dans la commune, une initiative qu’on ne peut que saluer. Martine recommande de visionner le film Demain (Disponible en deux exemplaires à la médiathèque départementale, à Delle et Belfort) et Emmanuel nous invite à lire ou relire Indignez-vous de Stéphane Hessel (Disponible également en un exemplaire à la MDTB).

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    Permakids : Jardiner est un jeu d’enfant

    Rencontre avec Stéphanie et Iris, deux jeunes femmes très impliquées dans l’antenne belfortaine de cette jeune association qui de manière ludique, souhaite initier les plus jeunes aux vertus du jardinage. Un site Internet, une brochure pédagogique (très vivante et graphique de 15 pages) et des ateliers en situation constituent une panoplie concrète d’outils que l’association colporte avec elle au gré des invitations.
    Iris nous invite à écouter la conférence de Pierre Rabhi, donnée en 2011 et à visionner aussi les film Demain et « Solutions locales pour un désordre global » (de Coline Serreau).

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    FAT : trois des organisateurs s’expriment : Chloé, Raphaël et Romain

     

     

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    Après la projection de L’éveil à la permaculture réalisé par Adrien Belley (venu à Danjoutin rencontrer les participants de cette étape de la ferme d’avenir), nous discutons avec trois jeunes organisateurs pétillants, fervents défenseurs des valeurs déployées par ce projet itinérant. Ludique et pédagogique, le film d’Adrien Belley pointe plusieurs enjeux liés à la permaculture (projet de vie, projet global, écologique et agricole).

    Issus de contextes professionnels variés, plusieurs témoins apparaissent à l’écran : agronomes, formateur, ancien étudiant en sciences politiques, etc.… autant de profils diversifiés qui montrent que la permaculture conquiert de nouvelles couches de la population. Quelques personnes interviewées dans le film : Hugo Carton, François Léger, Pascal Depienne, Jessy & Andy  Darlington, J-P Beau-Douëzy, E. Escoffier,…

    Le nom du fondateur de la permaculture est bien entendu cité : Bill Molisson (1928-2016).

    Écoutez le réalisateur présenter le film :

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    Parmi l’un des conseils de notre trio du moment, le nom de Masanobu Fukuoka (1913-2008) apparaît via Romain qui cite l’ouvrage « La révolution d’un seul brin de paille : une introduction à l’agriculture sauvage« , comme une lecture fondamentale l’ayant orienté vers une prise de conscience active. Écoutez un fragment d’un texte de Fukuoka lu lors d’un précédent billet, en mai 2016 paru aux éditions des temps donnés : ici.

    Enfin, parmi les échanges qui ont suivi la projection, Monsieur le Maire de Danjoutin a tenu à rappeler avec pertinence que « Le macroscope : Vers une vision globale », l’ouvrage de Joël de Rosnay paru en 1975, posait des questions que l’on retrouve dans le film d’Adrien Belley.

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    Légende : Le four à pain et la librairie nomade : quand nourritures terrestre et spirituelles font bon ménage…

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    Bibliographie : Tous les ouvrages ci-dessous sont disponibles à la médiathèque départementale :

     

    Entretiens, textes : Fabien Vélasquez

    Photographies : Permakids et Martine Pauluzzi

    Remerciements : à toutes les personnes rencontrées.

     

     

  • La bibliothèque en vadrouille n° 110

    Date : 11 juin 2017
    Lieu : Marché de la poésie, Paris
    Heure : entre midi et 16h

     

    Le Marché de la poésie fêtait ses 35 ans. A cette occasion, La bibliothèque en vadrouille a pour son 110 ème billet, arpenté les travées du marché en s’arrêtant sur quatre stands : déambulations vagabondes entre Paris, Libourne et Nolay… De la capitale à l’Aquitaine en passant pas la Bourgogne, plusieurs découvertes foisonnantes. Rencontre avec quatre éditeurs, deux hommes et deux femmes : Pascale Desmazières, Didier Vergnaud, François Grosso et Claire Paulhan.

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    #Halte 1 : Xerographes éditions

    La cloche de l’église Saint-Sulpice sonne midi, c’est en compagnie de Pascale que nous découvrons les titres de cette petite maison installée depuis 2006 à la Goutte d’or. Pascale commente Jardiniers du bitume, petit livre édité en 2011, « exploration en Île-de-France subjective, non exhaustive faite de récits, portraits, images, impressions, et graines de passion, afin de croiser les regards sur une réalité sociale touffue et sur la place du végétal dans les politiques de la ville ». Nous nous arrêtons aussi sur la collection « Intempéries » dédiée à la poésie et à l’oralité ; ainsi que « Slam en poche », une petite collection consacrée à la découverte d’un quartier via le filtre de la poésie orale, urbaine. Pascale nous dit quelques mots de la revue des Xéros (15 numéros parus entre 2003 et 2017).

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    #Halte 2 : Le chemin de fer

    La deuxième halte nous conduit sur le stand d’éditions voisines : les éditions nivernaise Le chemin de fer. Rencontre avec François Grosso.

    Cette maison d’édition (4 occurrences dans les collections départementales) fait le pari de concevoir des livres illustrés : à la fois des textes classiques et contemporains. François s’attarde sur une des auteurs du catalogue : Béatrix Beck (1914-2008). Une auteure, un peu oubliée, disparue il y a bientôt 10 ans dont le chemin de fer publie 9 ouvrages. Autre titre que nous découvrons sur le marché : « Figures : 36 portraits de La Comédie humaine, vus par 36 artistes », publié en 2008.

    Une carte promotionnelle sur le stand contient ce slogan accrocheur : «  Offrez des livres parce que les chocolats c’est périssable et les fleurs ça fait grossir. »

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    #Halte 3 : Le bleu du ciel

    La troisième halte nous amène sur le stand des éditions Le Bleu du ciel (4 références dans les collections départementales) : Didier Vergnaud nous resitue le contexte de création de sa maison d’édition fondée à l’âge de 27 ans. Il décrit ensuite tout le travail effectué pour la promotion de la poésie via le support de l’affiche. Un médium qu’il véhicule via des expositions empruntables et une édition ( L’affiche de poésie, 1990 > 2010 ) permettant de faire connaître les poètes et la poésie contemporaine dans les médiathèques et centres culturels. Petit focus ensuite sur la collection sonore, plusieurs cd d’enregistrements de lectures publiques (Novarina, Prigent, Martel, Palmier,…). Durant l’entretien, Barbara Olszewska, artiste-vidéaste, sociologue de formation saisit quelques instants filmiques pour la revue en ligne Je vidéo.

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    Séquence sonore additionnelle : Didier Vergnaud nous raconte comment Bernard Heidsieck a conçu l’affiche qui sert aujourd’hui en quelque sorte de totem à sa maison d’édition, une affiche reproduite dans l’ouvrage grand format : « Djerassi », paru en mai 2009. Didier Vergnaud est aussi auteur depuis 1985. cf. ses interventions et éditions répertoriées sur le site du CIPM.

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    #Halte 4 : Claire Paulhan

    Dernière halte sonore sur le marché en compagnie de Claire Paulhan, la petite fille de Jean Paulhan qui depuis 1996 œuvre avec la maison éponyme à son nom civil. Passionnée du récit autobiographique (antérieurement directrice de collection chez Ramsay et Verdier), Claire au micro de La bibliothèque en vadrouille, s’arrête sur trois auteures présentes dans son catalogue : Catherine Pozzi, Mireille Havet et Hélène Hoppenot. Elle dit en de brefs mots toute son admiration pour ses femmes pionnières et rebelles qu’elle publie dans de soigneuses éditions dotées d’appareil critiques. L’entretien se termine en évoquant : les Rencontres littéraires de Port Cros dont la troisième édition se tiendra du 5 au 8 octobre 2017. Un territoire, où dans les années 30, exista une intense vie intellectuelle.

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    # Halte 5 : instant photographique

    Sur le stand du Daily Bul & c° (déjà découvert en mars à Livre Paris 2017), deux monstres sacrés se sont rencontrés : Jean-Pierre Verheggen (16 occurrences) et Antonio Segui. Le comédien Jacques Bonnaffé (12 occurrences) présent, a lu un extrait du Passé mélangé (Segui/Balthazar).

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    Pour aller plus loin : La bibliothèque en vadrouille n° 78 : le marché de la poésie 2016 (Archive)

    Textes, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez

    Remerciements : aux 4 éditeurs/trices rencontrés.

  • La bibliothèque in situ n°32

    Dates : 18 et 19 mai 2017

    Résidence débutée le 15 mai.

     

    Dans les coulisses  d’Engrenages avec le collectif Or Normes…

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    Depuis le 15 mai, le collectif Or Normes investit l’Espace multimédia gantner, qui accueille une équipe constituée d’une auteure, une illustratrice, une artiste transmédia et une chercheuse en littérature numérique. En parallèle de cette résidence menée à Bourogne, une équipe technique (développeurs, codeurs) évolue à Poitiers à l’espace Mendes France. Deux des outils utilisés pour permettre une écriture élargie (vidéo projetée et directement incorporée dans la « moulinette » technique) sont un fichier Excel et une page éditée avec le logiciel Trello (utilisé pour le scénario pour faire des blocs de textes) ou Whaller (outil de gestion de projet/stockage des contenus médias et réseau social permettant la mise en place d’un travail en équipe et ce de façon connectée).

    Une rencontre a été organisée avec plusieurs bibliothécaires du département pour présenter cette résidence qui vise à explorer une œuvre littéraire dite 3.0, créée par un outil d’écriture collaboratif.
    Deux autres temps d’échanges ont été prévus : une discussion avec une dizaine d’élèves du collège de Seloncourt (Doubs) et une autre avec le public de l’Espace Mendès France à Poitiers, le vendredi.

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    Nous donnons à entendre des bribes (échos) de la présentation qui a eu lieu avec les bibliothécaires.

    Écoutez :

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    La bibliothèque in situ a souhaité prolonger l’appréhension de la manière dont s’est déroulée cette résidence en rencontrant les quatre participantes au volet « franc-comtois » de la résidence : Christelle Derre, Anne Luthaud, Mélanie Grellier et Manon Picard. Artiste transmédia, auteure, illustratrice et doctorante en littérature numérique, toutes les quatre ont bien voulu prendre un moment pour confier quelques impressions au micro de notre blog. Entretiens.

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    Entretien avec Christelle :

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    Nous rencontrons d’abord Christelle (le 18/05), un entretien qui permet de présenter en quelques mots le collectif Or Normes qu’elle a cofondé avec Martin Rossi. Christelle revient sur l’adaptation de La grande môme (page facebook du projet et la bande annonce vidéo) de Jérôme Leroy (disponible à la médiathèque R LER G).

    Ce projet a pu être soutenu par la médiathèque Pierre-Moinot de Niort. Un récit qui a vu ses personnages s’émanciper sur la toile, pour le plus grand bonheur de l’auteur. Nous avons souhaité clore cet entretien en soumettant à Christelle un court fragment « Du théâtral au théâtre » paru dans : « Postface : Un journal critique de l’avant-garde » de Dick Higgins (les presses du réel, 2006) : «  Un théâtre est un lieu conçu pour accueillir des événements. Si rien ne se passe réellement, alors le théâtre n’est pas utilisé dans le but qu’on lui assigne. » …

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    Entretien avec Anne Luthaud :

     

    Second entretien avec Anne Luthaud. Une auteure que nous retrouvons avec joie à Bourogne après une première résidence en 2004 (réalisée avec le CRL Franche-Comté).

    Anne était particulièrement curieuse à l’idée d’expérimenter ce nouveau crayon intermédia et de confronter son écriture au regard d’autres interlocuteurs. Elle a pu constater les possibilités offertes par la mise en réseau d’un texte et apprécier la faculté qu’il a, de se déployer sur la toile. Habituée des univers marins, la porosité entre réel et fiction s’opère ainsi via l’imbrication dans le récit conçu à Bourogne, d’un témoignage issu du site Sosmediterranee. Anne relève encore l’effet d’infini, possible dans un récit hypermédiatique.

    Nous lui lisons un extrait des écrits sur le cinéma d’Audiberti : « Il me semble qu’autrefois le cinéma, davantage, était mobile. (…) Les spectateurs avaient subi le cinéma-choc. Une furieuse démangeaison de gestes géométriquement héroïques peuplait leurs membres. » (1943 – in p. 227 : Le Mur du fond, éd. Les cahiers du cinéma, 1996). Une œuvre littéraire 3.0 peut-elle être aussi virale que le décrivait l’auteur de Les Médecins ne sont pas des plombiers ?

    Anne Luthaud dont plusieurs récits sont traversés par un fil rouge maritime a donc écrit durant la semaine, un nouveau récit inspiré par cet élément naturel, cette citation découverte le 23 mai sur la façade de l’Auditorium de Dijon semble lui être adressée, « Rien ne vaut la peine d’être vécu, qui n’est d’abord une œuvre d’imagination ou alors la mer ne serait que de l’eau salée. » – Romain Gary, Les cerfs-volants, 1980.

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    « Au moment où on lui raconte une histoire, Alice est précipitée dans un trou d’eau. Elle se retrouve nageant au large d’une île merveilleuse. Elle glisse dans la mer avec délice, un remous, elle boit la tasse… et se trouve projetée dans… une embarcation pleine de migrants ? Un voilier ? Un porte container ? Elle y rencontre un homme qui répète son nom deux fois, Alice-alice, il l’embrasse et la voilà toute petite… au milieu du sac d’un des migrants ? figurine encastrée dans la proue du voilier ? dans l’assiette d’un marin philippin qui pleure sa famille, une larme coule dans l’assiette, touche Alice, elle est maintenant dans un nuage au-dessus de la mer, calme plat. Elle veut retrouver l’homme qui lui a donné le baiser, elle le cherche, elle invoque les oiseaux qui passent en leur posant des questions, elle voit très loin au-dessous d’elle un cachalot blanc poursuivi par un vieux marin avec une jambe de bois, elle se bouche les oreilles pour ne pas entendre le chant des sirènes qui l’exaspère…
    Elle retrouvera finalement l’homme au baiser mais sera-t-il à la bonne taille ? »
    synopsis – Anne Luthaud

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    Entretien avec Mélanie Grellier :

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    Mel. / Mélanie a participé avec un grand plaisir à cette résidence, en tant que stagiaire du collectif Or Normes, qu’elle accompagne depuis plusieurs mois. Elle a pu au cours de la semaine réagir au texte élaboré par Anne Luthaud en proposant des illustrations (crayon à papier, croquis parfois retravaillés à l’ordinateur), tout en profitant de la présence de Christelle et de Manon (scénarisation & éditorialisation), brisant ainsi le traditionnel couple « auteur-illustrateur ». Mélanie cite deux illustrateur/trice qu’elle apprécie particulièrement : Sachin Teng et Adèle Labo.

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    Entretien avec Manon Picard :

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    Nous terminons l’entretien en compagnie de Manon Picard, une doctorante en littérature, compagne de route du collectif Or Normes depuis plusieurs projets. Avec elle, nous discutons de plusieurs notions forgées autour de ce projet et notamment le néologisme de notifiction (ou la notification comme incubatrice de récits). Au cours de ses études, Manon a eu l’occasion de se rendre au Canada pour travailler au ALN/NT2 : Chaire de recherche sur les arts et la littérature numériques – Laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatiques. La discussion se poursuit en évoquant plusieurs personnalités actives sur le sujet sur les réseaux : Anaïs Guilet et son blog Le cyborg littéraire et Serge Bouchardon, l’un de ses enseignants à l’université de Compiègne. [L’un des contributeurs du n° 33 de la revue Passage d’encre (2008) dédié à la poésie numérique, disponible à la médiathèque : Cote APP PAS]. Ou bien encore Anne Savelli, rencontrée à Fougerolles à l’écomusée du Pays de la cerise en 2015 cf. La bibliothèque en vadrouille n°17. Enfin, avec Manon, nous évoquons les hasards conjoncturels, comme la diffusion le 17 mai (durant leur résidence), d’un épisode radiophonique des Nouvelles vagues dédiées à la lecture, intitulé  : « Ces nouveaux logiciels qui lisent ».

    Remerciements à Christelle, Anne, Mélanie, Manon, Martin, ainsi qu’aux collègues du réseau de bibliothèques venu-e-s assister à la présentation.
    Texte, photographies : Fabien Vélasquez.

    Avec le soutien de La Commission intercantonale de Littérature (CiLi) des cantons de Berne et du Jura.

  • La bibliothèque en vadrouille n° 109

    Lieu : Forum du livre, Saint-Louis (Haut-Rhin)
    Date : Dimanche 15 mai 2017
    Heures : entre 11h et 17h

     

    La bibliothèque en vadrouille a arpenté le Forum du Livre de Saint Louis avec plusieurs arrêts sur divers stands : Reykjavik, les éditions Tranboréal, Média Pop édition (l’éditeur, trois de ses auteurs et Abibou, un jeune étudiant sénégalais passionné de littérature), Gilles Baum et Bernard Menez…

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    # 1 Eiríkur Örn Nor?dahl

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    La première halte nous conduit sur le stand de la ville de Reykjavik, invitée de cette 34ème édition du forum : un auteur est en train de converser pour un blog qui le filme : il s’agit de Eiríkur Örn Nor?dahl , un auteur prometteur, (né en 1978) qui a reçu en 2012 , le Icelandic Literary Prize, catégorie fiction et poésie, ainsi que le Book Merchants Prize pour son roman Illska.

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    # 2 Compagnons de route, une collection de Transboréal.

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    Nous faisons ensuite un arrêt sur le stand des éditions Transboréal accueillis par son fondateur Émeric Fisset. Nous lui demandons de nous présenter la collection Compagnons de route, des biographies « écrites par des auteurs pour lesquels la personnalité présentée et son parcours de vie ont été source de fascination et d’inspiration, envisagent des artistes, écrivains, hommes politiques, religieux ou scientifiques sous l’angle du voyage et des valeurs que leurs voyages ont révélées ».

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    # 3 Médiapop Editions

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    Notre troisième halte sera plus longue : sur le stand des éditions mulhousiennes Mediapop fondée par Philippe Schweyer (Polystyrène, Novo,…). L’éditeur que nous connaissons bien (depuis les années 2001/2002), a décidé en 2011 de se lancer dans l’édition. Son catalogue fête cette année ses 50 titres, une réussite pour un éditeur passionné qui a émergé avec l’édition d’ouvrages réalisés avec Bernard Plossu. L’éditeur nous invite à rencontrer trois de ses auteurs présents sur son stand : Eric Chabauty (textes), Pierre Freyburger (textes) et Luc Georges (photographe), tous trois parties prenantes d’un singulier projet donnant naissance à la collection « Migrations : Les portes de l’Europe » : une entreprise de terrain visant à observer la politique de l’Union européenne en matière migratoire à travers un voyage dans plusieurs territoires. Le premier opus intitulé « Sept jours à Calais » (septembre 2015) s’ouvre par ses mots de Fatou Diome (5 occurrences dans les collections départementales), incandescent propos liminaire qui donne la tonalité de leur démarche profondément humaniste : « Notre liberté restera insatisfaite tant qu’elle sera interdite à nos semblables ! Personne ne peut apprécier un festin au milieu des affamés, or le manque de liberté est la pire des faims. »

    Double entretien : d’abord s’exprime le tandem des auteurs des textes : Eric et Pierre puis revenu de déjeuner, c’est ensuite Luc qui complète l’entretien via le filtre visuel et sa contribution à l’ouvrage. Un second opus est paru au printemps 2017 : La dérive du continent.

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    Entretien avec Pierre et Eric :

    Entretien avec Luc :

    Entretien avec Philippe Schweyer :

    Nous rencontrons ensuite Philippe Schweyer en personne qui commente à la volée, trois de ses parutions : Je peux écrire mon histoire, un récit autobiographique qui peut être considéré comme un prélude à la collection Migrations : Les portes de l’Europe dans la mesure, où il conte le parcours de Abdulmalik Faizi, jeune réfugié de Kaboul à Mulhouse. Puis viennent, quelques mots sur deux ouvrages de photographies : Before Instagram de Philippe Anset et Mes années Combi de Françoise Saur.

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    Entretien avec Abibou Diouf :

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    Toujours à proximité du stand de Médiapop, nous faisons la connaissance d’Abibou Diouf que Philippe Schweyer nous présente comme le fils spirituel de Fatou Diome. Abibou est un jeune homme de 22 ans, étudiant à Mulhouse depuis trois et fou de lecture. Il nous confie ses premiers émois littéraires et nous recommande notamment la lecture de Mariama Bâ, Cheikh Hamidou Kâne, deux auteurs sénégalais et Djibril Tamsir Niane, un auteur guinéen.

    # 4 Gilles Baum et La Nature te le rendra 

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    L’avant dernière halte nous conduit sur le stand de Gilles Baum, un auteur qui a débuté par l’étude des mathématiques. Petit focus avec lui sur la collection La Nature te le rendra aux éditions Golf Stream (Saint-Herblain, Loire Atlantique). Nous commentons aussi Le grand incendie, un album paru en 2016. Gilles nous dit également quelques mots des éditions Kilowatt (6 occurrences dans les collections départementales), fondées par Stéphane Barroux, maison où va paraître son prochain ouvrage Mon pull panda.

     

    # 5 Bernard Menez, entretien insolite et en zigzag

    Dernière halte de cette 34ème édition du Forum du livre, où nous apercevons le comédien Bernard Menez, venu dédicacer son dernier livre

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    Entretien surréaliste où se mêlent, Jacques Rozier (nous l’interrogeons sur Maine Océan, film vu en 2016 à Entrevues où il joue un inoubliable contrôleur de train), Brigitte Bardot (anecdote d’une visiteuse du salon), Cabu (qui dessina le faire part de son mariage) et Wolinski…

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    Autres découvertes dans l’espace édition d’art :

    Revue Nawak.

    Éditée par l’association montpelliéraine Idéokilogramme et a été créée en 2013 par Frédérick Darcy, Thérèse Bonnétat, deux auteurs de l’association, Didier Billon qui en est le président, et Matthieu Aubert, le directeur artistique. Chaque numéro est conçu de manière unique avec, réunis au fil des six numéros, onze photographes, graveurs, illustrateurs, et 22 auteurs. Frédérik Darcy a travaillé avec Armand Gatti, il nous a offert Possibilité de la symétrie virtuelle se cherchant à travers les mathématiques selon les groupes de la dernière nuit d’Évariste Galois, un ouvrage paru en 2012 aux éditions L’Entretemps.

     

    Légende : Une maxime d’Arlette Laguiller et un schéma d’une conférence de Rudolf Steiner sur le stand des éditions Triades.

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    Autres salons visités récemment et/ou dans le même département :

    • La bibliothèque en vadrouille au Salon du Livre de Colmar 2016 : La BEV n° 97
    • La bibliothèque en vadrouille à Livre Paris 2017 : La BEV n° 105

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    Textes, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez
    Remerciements : à toutes les personnes rencontrées.

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  • La bibliothèque in situ n°31

    Date : 8 avril 2017
    Heure : entre 14h et 21h

     

     

     Le chant des terres

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    En ce printanier samedi, l’exposition Le chant des terres qui s’ouvrait concomitamment à la Documenta de CASSEL délocalisée en Grèce en ce 8 avril, a reçu une soixante de visiteurs venus rencontrer les artistes présents. Dans Libération du même jour, Paul B. Preciado l’un des commissaires de la Documenta écrivait : « S’obstiner à croire que le printemps n’est pas une saison pour l’austérité et que le soleil brille pour tous. Ou peut-être, se plier aux nouvelles conditions du changement climatique et accepter, comme le disait Jean-François Lyotard, que même le soleil vieillit. » Ce propos, bien qu’écrit dans un autre contexte résonne avec la thématique de l’exposition visible à Bourogne jusqu’au 10 juin 2017.

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    La bibliothèque in situ a profité de la présence des artistes pour les rencontrer et  échanger quelques mots avec eux. Tour de table…

    Black Sound

    Nous débutons par un entretien avec Cléa Coudsi et Eric Herbin qui présentent Black Sound, une installation composée de 24 morceaux de charbons qui tournent à la vitesse de 33 tours/minutes et sur lesquels une aiguille vient piquer la matière laissant entendre un son spécifique. « Black sound est une installation qui expose une usure « en direct », cette usure des choses qui est la condition nécessaire pour que leur bruit soit restitué. Restitution de la propriété sonore de la matière dont le prix est la disparition de cette dernière, figurée paradoxalement par l’exposition-conservation de résidus de l’activité humaine » : c’est ainsi que Dominique Païni décrit cette pièce. Nous proposons à Cléa et Eric, une lecture d’un fragment de Léviathan (1929) de Julien Green.

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    Au milieu du chantier, se dressaient trois tas de charbon, de taille égale, séparés les uns des autres, malgré les éboulements qui brisaient la pointe de leurs sommets et tentaient de rapprocher leurs bases en les élargissant. Tous trois renvoyaient avec force la lumière qui les inondait ; une muraille de plâtre n’eût pas paru plus blanche que le versant qu’ils exposaient à la lune, mais alors que le plâtre est terne, les facettes diamantées du minerai brillaient comme une eau qui s’agite et chatoie. Cette espèce de ruissellement immobile donnait aux masses de houille et d’anthracite un caractère étrange; elles semblaient palpiter ainsi que des êtres à qui l’astre magique accordait pour quelques heures une vie mystérieuse et terrifiante. L’une d’elles portait au flanc une longue déchirure horizontale qui formait un sillon où la lumière ne parvenait pas, et cette ligne noire faisait songer à un rire silencieux dans une face de métal. Derrière elles, leurs ombres se rejoignaient presque, creusant des abîmes triangulaires d’où elles paraissaient être montées jusqu’à la surface du sol comme d’un enfer. La manière fortuites dont elles étaient posées, telles trois personnes qui s’assemblent pour délibérer, les revêtait d’une grandeur sinistre.

     

    The Limitations of Logic and the Absence of Absolute Certainty

    Nous poursuivons ensuite par un court entretien en anglais avec Alistair McClymont, venu de Londres avec sa pièce The Limitations of Logic and the Absence of Absolute Certainty, une tornade artificielle. Alistair nous décrit sa pièce et précise que le public peut traverser son installation. Nous en profitons pour lui demander de nous citer un artiste ont il apprécie le travail : Chris Burden. De même, sa tornade évoque d’autres sculptures de Eliasson, Kapor ou Kempinas.

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    Interlude : Une étudiante en art dans les coulisses de l’exposition : le témoignage de Chloé

    Nous poursuivons l’entretien par un court échange avec Chloé Barthod, étudiante aux Beaux arts de Rennes, venue en stage pour participer au montage d’exposition : elle donne ses impressions et nous confie quelques mots sur le fonds documentaire qu’elle a découvert pendant les quelques moments de « respiration » laissés durant le montage de l’exposition.

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    Sillage

    C’est ensuite Cécile Beau qui décrit Sillage, une pièce de 2012 qu’elle signe avec Nicolas Montgermont : elle nous recommande au détour de la conversation une lecture qui l’a beaucoup marquée : « Hors du temps : L’expérience du 16 juillet 1962 au fond du gouffre de Scarasson par celui qui l’a vécue » de Michel Siffre. Un récit (1963) devenu un mythe qui est presque introuvable aujourd’hui, à part en médiathèque ou d’occasion. Une édition au titre proche : Expériences hors du temps ; L’aventure des spéléonautes, Arthaud, 1972 est disponible à la BU de Sciences à Dijon. Nos collègues de la BM de Belfort possèdent l’édition de « Grottes, gouffres et abîmes », parue en 1981 chez Hachette.

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    XO/OX

    C’est ensuite Jean-David Mehri et Gabriel JeanJean qui s’entretiennent ensemble : tous deux encore étudiants à la HEAR à Strasbourg (Conservatoire et Art) reviennent sur les coulisses de cette œuvre et discutent de leurs influences plus ou moins souterraines à leur création commune : XO/OX (2016) : Gödel, Bach ou Escher

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    Tous deux passionnés de l’articulation art&science, ils évoquent le collectif VIR (dont G. Jeanjean est l’un des membres) qui s’intéresse aux rapports entre art et programmation.

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    Fragmentation

    10 mai 2017,

    Nous avons rencontré Stéphane de Gérando dans sa salle au Conservatoire à rayonnement départemental Henri Dutilleux. Une conversation de 30 minutes (en 2 parties 2x 15 min) autour de Fragmentation, son installation proposée dans l’exposition Le chant des terres.

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    Coulisses de la création, réflexion sur le temps musical, la dimension chaotique de sa recherche sont quelques uns des sujets abordés dans cet entretien très fluide enregistré avec en arrière fond, l’écoute des éléments sonores de cette installation qui fait partie du Labyrinthe du temps (cycle 8), un projet mené depuis plus de 10 ans.

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    L’entretien se clôt par la lecture d’un fragment de Bachelard : «  Il y a donc, au-dessus du temps vécu, le temps pensé. Ce temps pensé est plus aérien, plus libre, plus facilement rompu et repris. C’est dans ce temps mathématisé que sont les inventions de L’Être. C’est dans ce temps qu’un fait devient un facteur. On qualifie mal ce temps en disant qu’il est abstrait, car c’est dans ce temps que la pensée agit et prépare les concrétisations de l’Être. »

    in La dialectique de la durée (1936)

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    Citation relevée dans l’ouvrage « Produire le temps« , coordonné par Hugues Vinet et publié en 2014 aux éditions Hermann (Disponible à la médiathèque Cote AMS VIN)

    Stéphane feuillette ensuite le programme de Manifeste, le prochain festival de l’IRCAM qui débute le 1er juin et tombe sur une page consacrée au compositeur Gérard Grisey, un musicien dont il a été l’un de ses étudiants au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et autour duquel nous avions déjà consacré un billet, réalisé avec l’un de ses amis d’enfance : la bibliothèque en vadrouille n° 48.

    • L’œuvre contemporaine à l’épreuve du concept, préface de Paul Méfano, postface de Jean-Yves Bosseur, Paris, L’Harmattan avec le soutien du CNRS, 2012, 227 p.
    • Dialogues imaginaires. Une expérience de la création contemporaine et de la recherche, Paris, Inactuelles, 2010, 300 p. Ouvrage accompagné d’un disque monographique, en collaboration avec Radio-France, MFA, 3icar – icarEnsemble, Inactuelles, 2010. Version anglaise Julien Elis.
    • Le labyrinthe du temps (ouvrage d’art, images de synthèse et textes de Stéphane de Gérando), Paris, 3icar /icarEditions, 2013, 78 p.

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    Bibliographie à venir, en plus de celle disponible dans le guide d’exposition, d’autres références bientôt…

    Un film (podcast) de Silvi Simon avec d’autres entretiens avec les artistes.

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    Textes, entretiens : Fabien Vélasquez
    Photographies : Samuel Carnovali et Fabien Vélasquez pour l’installation Fragmentation
    Remerciements à tous les artistes qui ont pris un moment pour converser avec nous.

  • La bibliothèque en vadrouille n°108

    Date : Samedi 8 avril 2017
    Lieu, La Marelle, médiathèque de Danjoutin
    Heure : entre 9 :30 et 12 :00

     

    Les petits champions terrifortains de la lecture

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    Danjoutin recevait en cette matinée de début avril une quarantaine de personnes pour la Finale départementale des Petits Champion de la lecture, concours organisé par les écoles, bibliothécaires ou médiateurs du livre. Dans le Territoire de Belfort, 3 communes ont participé à l’édition 2017 : Vescemont (école), Grandvillars (bibliothèque) et Danjoutin (école). Chaque commune avait donc désigné son candidat après un premier tour organisé localement : Robin, Léane et Myriam se sont donc retrouvés pour lire un extrait en public et à haute voix. Leurs lectures ont été attentivement suivies par l’auditoire et notamment par le jury composé de 5 personnes (Délégués Départementaux de l’Education Nationale, enseignante, conseillère pédagogique et médiathécaire) et chargé de les départager.

    A l’initiative de ce concours localement, Lionel Dromard, professeur des écoles au groupe scolaire Anne Frank à Danjoutin, avait souhaité pour détendre les trois jeunes candidats que d’autres moments de lecture soient proposés dans la matinée : ainsi deux groupes d’élèves ont lu des extraits de Tom Sawyer et d’un second ouvrage de Jean-Philippe Arrou-Vignod, Le professeur a disparu. Le maire de Danjoutin s’est associé à cette matinée en lisant lui aussi un extrait de Ma Vallée de Claude Ponti.

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    La bibliothèque en vadrouille a pu recueillir quelques échos de cette matinée où la lecture à haute voix était à l’honneur.

    Écoutez les trois lectures des candidats :

     

    • Léane : Ysée, le pas de la Dame blanche. (Bayard Jeunesse, 2012) : *
    • Robin : Mathilda de Roald Dahl (Gallimard Jeunesse, 2013) : **

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    Nous vous proposons aussi l’écoute des deux lectures collectives faites par les élèves de CM2 de l’école Anne Franck.

    • Extrait de Tom Sawyer :

     

    • Extrait de « Le professeur a disparu » :

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    La bibliothèque en vadrouille a souhaité approfondir son observation de ce concours des Petits champions de la lecture en s’entretenant avec les divers acteurs de cette matinée riche en émotions. Ainsi, ce sont tour à tour : Robin, Léane, Myriam, Céline Keller (enseignante de collège et membre du jury), Françoise et Jean-Claude (jury), Eve (bibliothécaire), Monsieur Feurtey (maire de Danjoutin) et Lionel Dromad (enseignant et initiateur du concours) qui s’expriment et donnent leur point de vue sur cette expérience unique vécue collectivement.

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    Les réactions des trois participants, les trois jeunes lecteurs

    • Léane
    • Robin
    • Myriam (gagnante)

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    Entretien avec Céline Keller

    Enseignante de français dans le collège voisin, Céline anime un blog qu’elle utilise : Des livres en mots.
    D’abord alimenté par des collégiens, ce blog a accueilli récemment des billets rédigés par des élèves de la classe de Mr Dromard.

    Entretien avec Françoise et Jean-Claude

    Tous deux grands lecteurs et membres du jury, ont été touchés par la qualité des lectures entendues, témoignant toutes d’un véritable investissement personnel de chacun des jeunes lecteurs.

    Entretien avec Eve

    Eve réagit sur la participation de la médiathèque à cette matinée durant laquelle la lecture était à l’honneur.

    Entretien avec le Monsieur le Maire

    Monsieur le Maire rappelle que la M.A.R.E.L.L.E (Maison d’Accueil et de Ressources pour l’Éveil, le Livre et le Loisir Éducatif) est au cœur du projet municipal. Cet acronyme qui n’aurait pas déplu à Cortázar n’est pas un hasard, il est aussi pragmatique. Il invite les habitants à développer des initiatives que l’équipe municipale peut aider à mettre en œuvre : en témoigne ce concours des Petits champions de la lecture initié par un professeur des écoles de la commune. La lecture est alors une occasion pour le maire d’illustrer la démarche dans laquelle souhaite s’engager sa commune en rejoignant le mouvement des villes en transition, c’est pour cette raison que la lecture de Ma Vallée de Claude Ponti s’avérait pertinente. A noter, une récente journée d’études organisée par le CRL Occitanie à Toulouse, le 28 février dernier, intitulée « Claude Ponti, l’œuvre sans fin » accueillait notamment dans l’une des tables rondes, Franck COUTANT, paysagiste scénographe, responsable de l’événementiel au Service des espaces verts et de l’environnement de Nantes, qui a pu témoigner de l’intervention de Ponti au Jardin des plantes, renommé temporairement pour un projet, le jardin Kadupo.

    Entretien avec Lionel Dromard

    Pour le professeur des écoles au groupe scolaire Anne Frank, beaucoup d’enfants aiment lire à haute voix. Cette initiative proposée par le Syndicat national de l’édition a été approuvée par les 12 élèves composant le conseil de vie de l’école. Le professeur insiste sur l’aspect pédagogique de cette expérience et sur son caractère véritablement participatif et constructif : les élèves ont tous préparé leur lecture en se faisant aider par leurs camarades, des auditeurs attentifs sachant délivrer des critiques constructives pour que la lecture à haute voix s’améliore, se peaufine avec exigence et application tout en conservant la dimension ludique de l’activité. Le « maitre d’école » insiste que cette matinée a été conçue comme un authentique « spectacle de lecture » où tous les participants se sont impliqués avec enthousiasme et générosité. Il souhaite que ce jeune concours (initié en 2016) puisse toucher davantage d’écoles dans le département. Avis au amateurs et curieux pour l’édition 2018 !

    Le concours n’est pas encore terminé : Myriam qui a remporté la finale départementale et dont la lecture a été filmée, va poursuivre l’aventure et pourra peut-être, si sa vidéo est sélectionnée, gagner la capitale et le cadre somptueux de la Comédie Française pour la Finale nationale en juin prochain : bonne chance Myriam ! A en croire la salve d’applaudissements qui a suivi l’annonce de son prénom par le Jury, gageons que nombreux seront ses camardes qui feront le déplacement pour l’encourager à Paris !

    Réécoutez l’annonce des résultats de la finale départementale :

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    Textes, entretiens et photographies : Fabien Vélasquez
    Remerciements : A toutes les personnes rencontrées, enfants et adultes,aux trois petits champions de la lecture, ainsi qu’à La marmite à mots, librairie jeunesse à Belfort où ont été achetés les ouvrages offerts par la commune de Danjoutin aux trois candidats.

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    Localisation et disponibilité des lectures des candidats dans les fonds documentaires départementaux :

    *:  Disponible en un exemplaire, à Belfort, en prêt en ce moment à Grandvillars.

    ** : Disponible à la médiathèque départementale en version imprimée (7 ex.) et audio (2 ex.)

    *** : Disponible en un exemplaire à Belfort.

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