Catégorie : Lecture

  • La bibliothèque en vadrouille n°116

    Date : 15 octobre 2017
    Lieu : Altkirch, CRAC Alsace
    Heure : entre 11:00 et 14:00

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    On Glaciers and Avalanches

    La bibliothèque en vadrouille a souhaité rencontrer plusieurs personnes présentes au vernissage de l’exposition pour sonder le terrain exploré par Irene Kopelman dans ses œuvres qui mêlent plusieurs matériaux : dessins, sculpture, livres anciens, cartes, …

    L’articulation art/artisanat/science/nature n’a peut-être jamais aussi visible que dans cette exposition dans la mesure où On Glaciers and Avalanches « réunit des travaux issus d’expéditions menées sur les glaciers entre 2012 et 2014, ainsi que des dessins réalisés, avec la collaboration de l’Institut Kunst de Bâle. Plusieurs séries de dessins, d’aquarelles et de peintures se déploient sur les murs du CRAC Alsace, complétées par une nouvelle série de sculptures en porcelaine disposées au sol à divers endroits du centre d’art, ainsi que différents objets et documents provenant directement des expéditions scientifiques. » Il nous a donc paru logique au cours de cette déambulation de rencontrer tour à tour, Juan Canela (Curator, Barcelone), Irene Kopelman (artiste invitée), Samuel Nussbaumer (World Glacier Monitoring Service, Zurich) et par téléphone (le 18/11), Pieter Kemink (Le Maupas Bourgogne/Amsterdam, céramiste et ancien professeur à la Rijksakademie d’Amsterdam).

     

    Légende : Mot de bienvenue durant le vernissage et le portrait d’Irene sur le livre d’or

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    Entretiens en quatre étapes :

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    # 1 . Juan, le commissaire (Entretien en espagnol) et le Bar Projet

    Avec Juan Canela, nous discutons en espagnol sur ses activités de commissaire d’exposition et découvrons la plate-forme BAR PROJECT, fondée en 2013 avec deux autres curatrices Andrea Rodriguez Novoa et Veronica Valentini. Il nous donne quelques compléments au texte qu’il a signé dans l’édition du CRAC : «  Marcher avec des images ».

     

    # 2 . Irene, l’artiste, la retentissante sirène avertissant les visiteurs bâlois et son goût pour l’édition d’artiste (Entretien en espagnol)

    Légendes : de gauche à droite : a. Gorner Glacier from On Top, 2014 / crayon sur papier / 456,5 x 115 cm l’ensemble / 28 dessins – b. View from Grosser Aletschgletscher, 2013 / crayon de couleur sur papier / 74,5 x 98,5 cm encadrés  / 4 dessins Gorner Glacier from On Top, Figure 18, 2017 / porcelaine / 208 x 9 x 1 cm / Production CRAC Alsace. / Gorner Glacier from On Top, Figure 20, 2017 / porcelaine / 74 x 56 x 1 cm / Production CRAC Alsace. c. Tree Lines, 2015 / acrylique sur toile / 190 x 250 cm chaque / 4 peintures.

     

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    Nous rencontrons ensuite Irene, l’entretien à peine entamé que retentit un puissant message sonore d’alerte et de rappel pour les visiteurs venus de Bâle, les invitant à rejoindre leur bus… une involontaire irruption qui fait sourire Irene… et nous précise qu’elle aime travailler dehors dans des conditions qui influent sur le dessin. En 2005, elle débute Notes On Representations, une série de publications qui compte aujourd’hui 8 volumes.

     

    # 3 . Samuel, la nature, le glaciologue et la bibliothèque…

    Légende :

    Irene Kopelman
    View from Grosser Alteschgletscher in Four Parts, 2017
    Craie, mur peint
    685 x 316 cm
    Production CRAC Alsace.
    Courtesy de l’artiste.

    Henri Hogard
    Recherches sur les glaciers et sur les formations erratiques des Alpes de la Suisse, 1858
    éd. Gley, Épinal
    Collection Bibliothèque des Dominicains, Colmar.

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    Il s’intéresse à l’observation des fluctuations des glaciers du passé. Avec Samuel, nous commentons certains documents prêtés par l’institut de glaciologie dans lequel il travaille à Zurich, comme une magnifique carte de Viollet-Le-Duc, dont on a un peu oublié sa relation à la montagne – Ou encore l’ouvrage-somme (182 p.) paru en 2012, dont il a assuré la coordination : Mer de Glace : art & science, avec une préface d’Emmanuel Le Roy Ladurie.

     

    # 4 . Pieter, céramiste et co-fondateur du Maupas A.R (en Bourogne)

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    Ultime entretien par téléphone avec Pieter Kemink que nous avions « manqué » durant le vernissage. Pieter a pris un moment pour répondre à nos questions, c’est donc via un cordial entretien téléphonique que nous l’avons joint – Bourogne->Amsterdam, il nous a présenté ce lieu installé dans un hameau, en Bourgogne, tout près du Morvan, à 15 kilomètres Saulieu, un espace de résidence pour les céramistes et designers dans lequel Irene a travaillé.

    Légendes : Amsterdam, De Batavier (S. Medic) et Bois-le-Duc : Porcelain roof of foliage (Rein Jelle Terpstra)

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    Légendes : The Marque, Cambridge : Living Room Screens (Jennifer Tee) et Paysage de lava (Irene Kopelman)

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    Il nous cite en fin d’entretien, plusieurs artistes qui ont déjà expérimenté cet espace de résidence (ouvert depuis trois années) :

    • Maura Biava (Italy)
    • Christine Moldrickx (Allemagne)
    • Feiko Beckers (Pays Bas)
    • Ana Oosting (Pays Bas) présente lors du vernissage.
    • Dok van Winsen (Pays Bas/France)
    • Irene Kopelman (Argentine/Pays Bas)

    Texte, entretiens : Fabien Vélasquez

    Photographies : Crac Alsace et Fabien Vélasquez

    Remerciements : Irène, Juan, Samuel,  Pieter et l’équipe du Crac Alsace.

  • La bibliothèque in situ n°34

    Lieu : Bourogne entre le 16 et 19 octobre 2017

    Heure : De 9h à 18h et un bonus au camping sauvage avec 9 étudiants (le 18/10 de 18h30 à 21h10)

    Le présent billet souhaite rendre compte du workshop « Pratiques de l’écriture » sous la forme d’un compte-rendu multimédia (textes, photographies, dessins et sons) pour tenter de saisir ce qui a traversé cette expérience collective mettant en relation des individus et des lieux issus de contextes divers :

    – l’intervenante : Peggy Pierrot (venue de Belgique, animatrice d’ateliers d’écriture)

    – les trois enseignants coordinateurs de l’ISBA : Isabelle Massu, Daniele Balit et Martha Salimbeni

    – l’enseignante coordinatrice de Chalon-sur Saône : Madeleine Aktypi et intervenante pour la conférence donnée à l’école d’art de Belfort

    – les étudiants de 5e année : 35 de l’ISBA et 5 de Chalon-sur-Saône

    -l’école d’art de Belfort : la conférence commune pour les Prépa Art et les élèves du workshop

    – l’Espace multimédia gantner : 7 individus, la bibliothèque particulièrement sollicitée

    – le village de Bourogne : commerces et rues du village animés durant la pause déjeuner.

    – le campement de 9 étudiants installé à proximité de la Bourbeuse et de la future ligne de train (Delle-> Belfort ; réouverture en décembre 2018) : 3 nuits

    – le foyer de jeunes travailleurs, où une grande partie des étudiants étaient logés

    – les collocations dans lesquelles certains étudiants sont allés chez des élèves de la Prépa.

    Cette liste (Vertige de la liste) des personnes impliquées et des lieux traversés donne une vision des divers acteurs qui ont pu dialoguer ensemble dans des espaces diversifiés (qui?, quand ?, où ?)

    Nous proposons 5 blocs thématiques en zigzags pour traduire le foisonnement qui a peuplé l’EMG quatre jours durant. Les étudiants tout en produisant des écrits dans le cadre des exercices proposés par Peggy ont pu papillonner dans la bibliothèque et découvrir des documents inspirants pour leur mémoire. Beaucoup ont souligné la dimension ludique du plan de classement proposé, les aidants à appréhender plus facilement leurs recherches, par rebond, par écho, … grâce aux multiples et potentielles constellations thématiques entrevues dans les rayons du fonds documentaire.

     

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    Entretiens

    Attendus pédagogiques, présentation des intervenants. Rencontre avec l’équipe pédagogique.

    Entretien avec Isabelle Massu :

     

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    0Coordinatrice des 5eannée à l’ISBA : Avec elle, c’est sous la bienveillante compagnie de quelques ouvrages du Black Mountain College, que l’entretien débute. Isabelle s’intéresse beaucoup à la pédagogie, comme médium. Très investie dans l’observation de la transformation des écoles d’art depuis trois années, son regard et son implication auprès des étudiants est perceptible.
    Isabelle nous recommande la lecture de Virginie Despentes et son « feuilleton » Vernon Subutex, épopée contemporaine en trois tomes.

    Tour de table et entretien avec Martha, Madeleine et Daniele :

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    L’entretien débute par la lecture d’un extrait de Rothko (Lettre de 1941 : Le professeur idéal – Brouillon partiel de « Une analyse comparée » in Écrits sur l’art : 1934-1969 – Flammarion, 2005 p 55), puis se poursuit par une présentation rapide de chacun des trois enseignants qui soulignent la dimension expérimentale de ce workshop. Le fait de sortir de l’école incite les étudiants à se focaliser sur la question de l’écrit en art en dédramatisant les enjeux du mémoire. Ainsi réunis dans un cadre stimulant et dans un contexte nouveau, ils créent facilement une « configuration » propice à des exercices d’écriture ludiques, concrets et vivants (recherches, écriture, lecture à haute voix des textes produits, échanges et discussion sur les travaux réalisés par chacun à l’écoute du groupe ou des groupes). Constatant que l’ouvrage « Chercher : Jours après jours, les aventuriers du savoir  » (Autrement, 2000 – 214 p. sous la dir. de Jean-François Sabouret et Paul Caro), ne contient aucun témoignage issu du champ de l’art, nous demandons ensuite à chacun des enseignants, ce que signifie la recherche en art… Vaste question qui fut discutée le 17/10 lors de la conférence de Madeleine Aktypi à l’école d’art de Belfort.

     

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    Entretien avec Peggy Pierrot :

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    La bibliothèque in situ a souhaité rencontrer Peggy au petit-déjeuner, le 19/10, un temps privilégié pour discuter légèrement en repli : près de 20 minutes de conversation avec une autodidacte curieuse qui au fil des années a pris l’habitude d’animer des ateliers d’écriture donnant l’occasion à toute personne la possibilité de s’exprimer. Issue du journalisme web et du webmastering, Peggy est aujourd’hui chercheuse indépendante et responsable pédagogique. Elle a rejoint SMART. BE , une coopérative qui permet aux travailleurs indépendants belges de bénéficier de droits. Nous avons également souhaité lui demander de décrire un exercice proposé dans le cadre du workshop.
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    Évocation des Ateliers des Horizons, un nouvel outil mis en place avec Béatrice Josse depuis son arrivée au Magasin de Grenoble en mars 2016 dans lequel Peggy est ponctuellement impliquée. Nous vous proposons également d’écouter le portrait de Peggy par une étudiante de l’ISBA, « dessiné » lors d’un exercice d’écriture, le premier proposé le lundi 16/10 après-midi. Exercice dont la consigne pourrait se résumer ainsi : « Mettez vous en binôme, écoutez l’autre se présenter et rédiger chacun, un petit récit pour présenter son partenaire.»
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    Peggy nous recommande de découvrir la revue Jeff Klak  qui allie comme l’indique son sous-titre, « critique sociale & expériences littéraires« . Une revue qui paraît depuis 2014 et qui a produit à ce jour 4 numéros.

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    0Bibliothèque en chantier

    Depuis un an, des « voyages documentaires » sont organisés en partenariat avec la bibliothèque de l’ISBA et la médiathèque de l’Espace multimédia gantner. Ils permettent à un groupe d’étudiants, de venir une fois par mois environ, avec un véhicule acheminé par l’école, travailler de 10h à 17h à Bourogne. Confidentielle (environ 6 étudiants par voyages) mais bien réelle, cette collaboration a pris une dimension plus conséquente durant ces quatre jours puisque ce sont 40 étudiants qui ont découvert l’EMG et sa bibliothèque : les livres, dvd et cd ont été manipulés, feuilletés, lus, annotés, photocopiés, photographiés (et pour certains empruntés en fin de workshop).

    Petit aperçu d’une bibliothèque en chantier qui a bel et bien fait honneur à cette magnifique pensée de Péguy : « Un poète connu, compris, classé catalogué, qui gît imprimé aux rayons de cette stérile bibliothèque de l’Ecole Normale et qui ne serait point quelque part, qui ne serait point couvé dans quelque cœur, est un poète mort. »

    Instantanés du workshop

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    Là encore, à ce stade du compte rendu, nous souhaitons donner à entendre quelques illustrations des séquences d’ateliers menées par les étudiants, notamment l’exercice décrit par Peggy dans l’entretien plus haut : la recherche d’un thème dans la bibliothèque, thème donnant lieu à l’écriture d’un texte par chacun des 7 étudiants des divers groupes constitués. Quelques exemples de sujets qui ont émergé après une visite de la bibliothèque : Métal Hurlant, le code, La Nouvelle vague, les images, le nucléaire, la techno, le futurisme. Chaque groupe a produit des textes très différents, rédigés dans un temps assez limité, sur des sujets très souvent inconnus des étudiants.

    Explication de l’exercice :

     

    Petit florilège de textes captés lors des moments de restitution ou lors de pauses (relecture spécialement pour la captation). Il est intéressant de relever que les étudiants ont réagi de manière personnelle sur le sujet à traiter : ainsi, un étudiant pour son texte sur la nouvelle vague, a souhaité visionner un entretien de Godard afin de détourner son langage et son vocabulaire pour produire un texte inspiré par l’entretien qu’il venait de voir. Un autre concernant la techno, un courant musical qu’il ne connaissait pas du tout a feuilleté les ouvrages trouvés dans la médiathèque et s’est attaché à relevé le lexique (champ lexical de ce domaine) afin d’imaginer ensuite un texte d’un point de vue insolite : celui du Sound system, instrument emblématique de ce courant musical.

    NB : Entre parenthèses, le sujet traité.

    Lecture du texte de Julien (Techno) :

    Sa réaction :

    Lecture du texte de Stéphanie (Nouvelle vague) :

    Lecture du texte de Maxime (Le nucléaire)

    Il a tenté de donner la parole à l’un des bâtiments dans lequel Jacob Kirkegaard a enregistré son disque 4 ROOMS (2006).

    Lecture de deux textes d’étudiants ayant travaillé sur Métal Hurlant :

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    Lecture d’un étudiant autour du code :

    Lecture radicale…

    Échanges entre les étudiants ayant choisi le futurisme comme sujet :

    Lecture d’un texte de Samuel sur les images :

     

     

    Autre exercice réalisé le dernier jour du workshop : chaque étudiant devait produire un court texte cernant l’une des notions clé abordée dans son mémoire, quatre exemples : le verlan, les objets, le flux et l’accident. Écoute des textes rédigés in situ :

    Le verlan

    Les objets

    Le flux

    L’accident

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    Camping

    Une expérience parallèle au workshop nous a également intéressés, celle du camping sauvage que 9 étudiants (filles et garçons) ont souhaité vivre durant trois nuits aux abords de l’Espace multimédia gantner. Aidés par une météorologie étonnamment clémente pour la mi-octobre, ce campement improvisé a permis aux 9 camarades de vivre ainsi trois soirées où se succédaient à chaque fois, un temps d’installation des tentes, de préparation des repas et de discussion en groupe, parfois jusqu’à tard dans la nuit. Nous avons été invités à rejoindre le camp de base des étudiants le 18/10, et sommes restés de 18h30 à 21h10 environ. Dans ce « décor » évoquant une forme de colonie de vacances, à la tombée de la nuit, nous avons saisi des instants du workshop en dehors du workshop (dedans/dehors), tout en s’occupant des taches logistiques (feu, tentes à monter, cuisine), les étudiants continuent à discuter de ce workshop, comment l’abordent-ils jour après jour… Le dictaphone tourne et  enregistre quelques échanges du groupe, moments précieux où la parole se superpose au crépitement du feu et aux marmites en ébullition… la pensée s’anime et virevolte tout azimut ! Au moment de quitter les 9 étudiants après avoir partagé leur repas et échangé un peu avec certains d’entre eux, le dictaphone tourne encore involontairement… le poste de radio est branché et donne à entendre la voix de Nalini Malani, invitée au micro de Marie Richeux :

    « La rébellion des morts sera la guerre des paysages, nos armes les forêts, les montagnes, les océans du monde. Je serai forêt, montagne, océan, désert, moi, c’est-à-dire l’Afrique, moi, c’est-à-dire l’Asie. »

    Entremêlement de deux espaces géographiques perçus : le campement qui s’éloigne et un domicile sédentaire que l’on gagne kilomètre après kilomètre via son automobile. Une voix indienne succède aux voix des 9 étudiants que l’on vient de quitter. Et soudain, revient en mémoire, ce fragment recopié il y a quelques années et qui résonne souvent lorsqu’il est question de collectif (et de ce qui nourrit le collectif) :

     » Même l’interaction la plus banale implique que nous participions aux constitutions de sphères. Sans cela, il n’y aurait pas de familles, pas de communautés de vie, pas de communes, pas d’équipe, pas de peuple; (…) il n’y a donc rien d’offensant lorsque je dis que nous sommes des radios vivantes, que nous pouvons nous caler sur des gammes d’ondes communes. » Peter Sloterdijk  – in « Essai d’intoxication volontaire : entretien avec Carlos Oliveira », Hachette Littérature, 2001.

    Écoutez un fragment de cette visite au camping :

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    Merci aux étudiants du camping pour leur accueil et le plat de pâtes au thym et aux kncaki.
    Ils ont pu prendre leur petit déjeuner au chaud dans une salle dédiée à l’étage de l’EMG, comme l’atteste cette photographie (à droite) prise le lendemain, le 19/10, vers 9h.

     

    Traces

    Nous avons souhaité demander à quelques étudiants de nous envoyer un document pouvant illustrer, documenter le workshop, une fois celui-ci terminé. Quelques envois reçus :

    • une photographie :

     

    Légende : le camp (photo reçue de Quentin – ISBA)

    • Mail reçu d’Adèle le 26 octobre à 19:18 : Verbatim :

    « Ce workshop, c’était avant tout un moyen de se retrouver. Après plus de 4 ans de vie commune à l’école, c’était la première fois depuis le voyage d’intégration que nous nous retrouvions (presque) tous ensembles pour quelques jours. Alors quand nous sommes arrivés à l’espace Gantner il y avait beaucoup de good vibes in da atmosphere. Ce workshop c’était surtout tout ce qu’on aura jamais à l’école, à savoir 6 « profs » (Martha, Isabelle, Daniele, Madeleine, Peggy et Fabien) rien que pour nos 35 petits culs pendant 4 jours. Ce workshop c’était royal; des intervenants à l’écoute, des exercices d’écriture efficaces, du temps de parole pour chacun et un fond de bouquins ultra impressionnant. O.K. la bibliothèque de l’ISBA est plutôt pas mal mais, l’espace Gantner propose un rayonnage de fou furieux sur la culture numérique et c’est un truc qui nous manque cruellement à l’école. Pour nous, futurs artistes et graphistes des temps modernes, qui plus est en pleine écriture du fameux mémoire, tous ces ouvrages sont précieux, et le fourbi d’informations qu’on peut y trouver l’est encore bien plus ! Pour tout dire avant ce workshop, je prenais l’écriture du mémoire comme un sale exercice imposé par le ministère (pour faire croire que les étudiants d’art savent aussi faire des grosses dissertations) bref j’attendais avec impatience le moment ou je pourrai commencer mon projet plastique. La semaine dernière, je crois qu’il s’est passé un truc, et la facilité avec laquelle j’ai pu trouver les informations dont j’avais besoin y est surement pour quelque chose… un grand merci. »

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    Bibliographie & Ressources

    Une bibliographie a été élaborée durant le workshop et une vitrine dédiée installée près des espaces de travail dont voici un des titres : Écrire en tant qu’artiste de Jan Svenungsson, publié en 2012 par la HEAR. Édition originale de 2007.

    La collection d’œuvres d’art numérique a été présentée aux étudiants durant 20 minutes.

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    Textes, entretiens: Fabien Vélasquez

    Photographies : Madeleine Aktypi , Isabelle Massu (celles en noir et blanc) et Fabien Vélasquez

    Remerciements : l’ISBA (Besançon) et l’EMA –École Média Art- FRUCTIDOR (Chalon-sur-Saône), les enseignants (Martha, Isabelle, Daniele et Madeleine), Peggy et tous les étudiants qui ont transformé la bibliothèque en ruche effervescente et joyeuse. Ce workshop a pu être réalisé grâce au soutien de la PLATEFORME, association des écoles d’art publiques en Bourgogne-Franche-Comté.

  • La bibliothèque en vadrouille n°114

    Date : 1er octobre 2017
    Lieu : Héricourt (Haute-Saône), médiathèque François Mitterrand
    Heure : entre 10h30 et 10h45

     

    Entretien  avec Marianne Mispelaëre

     

    Légende : Marianne installant sa série de cartes à l’étage et aperçu de son dispositif de recherche dans l’auditorium

     

    A l’occasion de la Journée « Enlivrez-vous » proposée à la médiathèque d’Héricourt, nous avons pu rencontrer Marianne Mispelaëre, une jeune artiste diplômée de la HEAR. Nous l’avions déjà croisée le 5 juin 2015, au Festival de la Revue de Lyon, où elle était venue présenter la revue TALWEG.

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    Avec Silent Slogan, il s’agit d’un travail multiple et ouvert (en cours de réalisation), qui via une préalable recherche en ligne, s’attache à former un répertoire de gestes (souvent la main) de diverses personnes souhaitant s’exprimer. Marianne tente de déceler ici, une présence dans la sphère publique en observant la contamination d’un geste « à un moment donné, avec sa culture, ses mœurs, avec ce qui compose l’invisible de nos sociétés » dans un même contexte et sur des parties différentes de la planète (États-Unis, France, Éthiopie, Hawaï, Nigeria, Cisjordanie, Palestine, Israël, Ukraine, Chine, Thaïlande, Égypte, Yémen, Tunisie).

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    Flux

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    Voir le monde à travers un écran d’ordinateur, c’est une manière de s’exercer à la lecture d’informations sur Internet. Marianne effectue ensuite un travail de recomposition d’images : recadrées, teintes en noir et blanc, formant ainsi une série à la fois anonyme et collective.

    Collection

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    0Des expériences : c’est le credo de Marianne. Observer les filiations artistiques et temporelles est secondaire. Ces gestes universels contiennent des significations précises : Composer avec un geste pacifique ou incitant à la haine : comment négocier avec ces gestes là ? Gestes confiés à celui qui s’empare des cartes diffusées gratuitement par l’artiste…
    Si cette démarche évoque intuitivement le concept de collection (On pense à Hans Peter Feldmann), Marianne situe son travail dans une recherche plus personnelle bien qu’inscrite dans la continuité d’autres artistes ayant utilisé la carte postale comme vecteur de leur production (On pense notamment au Mail art ou à Susan Hiller).

     

     

    Pour poursuivre l’exploration du travail de Marianne, nous lisons un extrait du Baiser de l’adieu, un texte où elle décrit l’une des cartes de sa série. Texte paru dans le numéro 5 de la revue TALWEG.

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    Marianne va prolonger son séjour à Héricourt lors de deux périodes de résidence (au lycée et dans les écoles de la commune), une invitation qui, avec l’inauguration simultanée du Fab-Lab installé dans la médiathèque, constitue la préfiguration d’un véritable Pole arts graphiques abordant divers aspects : production et artisanat [Fab lab], création et constitution d’une collection [résidence &  artothèque], des services nouveaux pour une médiathèque résolument ancrés dans le contemporain.

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    Légende : Les gagnants du concours-jeu de piste-enquête lors de l’inauguration du Fab lab

    Bibliographie  (non exhaustive) Disponible à la médiathèque de l’EMG :

    • Des gestes De la pensée [texte imprimé] / Désanges, Guillaume, Commissaire d’exposition; Cherboeuf, Frédéric; Maire, Benoît, Artiste; Maiolino, Anna Maria, Artiste; Janssens, Ann Veronica, Artiste. – Paris : Fondation d’entreprise Hermès, 2013. – 19 p.: ill. en coul.; 38 cm. – (Journal de La Verrière; 1) . Publié à l’occasion de l’exposition à La Verrière (Belgique) du 20 avril au 13 juillet 2013
    • The nine eyes of Google Street View [texte imprimé] / Rafman, Jon, Auteur; Aubry, Guillaume, Auteur. – Paris : Jean Boîte éditions, impr. 2011. – 1 vol. (non paginé [ca 160] p.): nombreuses ill. en coul., couv. ill. en coul.; 24 cm. – (Follow me; 1) . Texte français et trad. anglaise en regard . – ISBN 978-2-365-68001-1 :
    • .. donstopdonstopdonstopdonstop [texte imprimé] / Obrist, Hans Ulrich, Auteur; Tincelin, Aude, Traducteur; Douroux, Xavier, Editeur scientifique; Birnbaum, Daniel; Bossé, Laurence; Bernard, Christian; Hou, Han ru; Price, Cédric; Robbins, David; Kowalski, Grzegorz Maria. – Dijon : Les presses du réel ; Zurich : JRP-Ringier, impr. 2007. – 1 vol. (263 p.); 21 cm. – (Documents. Documents sur l’art; 5). Recueil de textes parus dans diverses publications depuis 1990. – ISBN 978-2-84066-222-8
    • gestes (Les) [texte imprimé] / Flusser, Vilém, Auteur; Bec, Louis, Postfacier, auteur du colophon, etc.; Partouche, Marc, Editeur scientifique. – Paris : Ed. Hors commerce ; Cergy : D’arts, 1999. – 211 p.: couv. ill.; 28 cm. ISBN 978-2-910599-56-0

    Un exemplaire de la série des 32 cartes éditées par Marianne Mispelaëre (inventorié et classé en réserve) peut être consulté sur place et utilisé pour tout visiteur curieux qui le souhaiterait.

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    Texte et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Marianne Mispelaëre et l’équipe de la médiathèque intercommunale d’Héricourt.

     

     

  • La bibliothèque en vadrouille n° 113

    Lieu : Besançon, Le Sénacle
    Date : 16 septembre 2017
    Heure : entre 14h30 et 15h30

    La bibliothèque en vadrouille n° 113

    Valérie Mréjen
    Intérieur : dehors, dedans, entre*

    * : Titre du catalogue publié par l’IMEC à l’occasion de l’exposition éponyme visible à l’Abbaye d’Ardenne du 25 juin au 22 octobre 2017.

    A l’occasion de la seconde édition de Livres dans la Boucle, nous avons pu assister à une lecture –entretien avec Valérie Mréjen.

    La rencontre a débuté par une lecture à deux voix : l’auteure et la comédienne franco-suisse Irène Jacob (qui a effectué le choix des extraits lus, fragments issus de Troisième personne, le dernier ouvrage de V. Mréjen publié chez P.O.L). Un entretien a suivi avec un modérateur autour de ce livre paru en janvier 2017. La bibliothèque en vadrouille donne à entendre environ 10 minutes de la lecture et deux moments de la discussion captés durant l’entretien.

    Lecture, V. Mréjen et Irène Jacob : (extrait)

    Extrait de l’entretien :0

    Écoutez, un magnifique éclat de rire, spontané et vif de Valérie Mréjen lorsque son contradicteur lui demande d’évoquer une scène à propos de voilage, et tringles décrits dans son appartement.

    En fin de « séance », le film Leur histoire (2014) a été projeté, celui-ci est visible en ligne sur le site internet de l’artiste.

    Légende : cartes postales utilisées dans Leur histoire.

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    Synopsis :

    Un homme et une femme dînent dans un restaurant. Leurs propos sont ponctués d’images de paysages, de villes, de routes de montagnes, de places vides, toutes tirées de cartes postales. Les phrases qu’ils s’échangent forment peut-être l’ensemble chaotique de l’histoire déjà longue qu’ils vivent ensemble. Peut-être l’un et l’autre projettent-ils ce que deviendrait entre eux une possible histoire d’amour. Peut-être chacune de ces hypothèses est-elle vraie en même temps.

    Un entretien avec l’artiste prolongera ce succinct compte-rendu.

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    Bibliographie :0

    Les fonds départementaux conservent à ce jour, 4 documents de Valérie Mréjen : deux livres et deux dvd.

    • Dispute et autres embrouilles (Une) [texte imprimé] / Mréjen, Valérie, Auteur. – Paris : PetitPOL, 2004. – 83 p.: ill.; 13 x 18 cm.ISBN 978-2-7510-0057-7 / à Belfort
    • Eau sauvage [texte imprimé] / Mréjen, Valérie, Auteur. – Paris : Ed. Allia, 2004. – 92 p.: couv. ill. en coul.; 17 cm. – ISBN 978-2-84485-136-9 / à Bourogne
    • Double Change n° 1 : Archive filmée de poésie (2004-2005) [document projeté ou vidéo] / Pasqualini, T. Dominique, Éditeur scientifique; Auteur; Mréjen, Valérie,. – Dijon : Les presses du réel, 2009. – 9 DVD vidéo. / à Bourogne
    • Valvert [document projeté ou vidéo] / Mréjen, Valérie, réal. – DLL, cop. 2008 / à Delle

    Nos collègues de la bibliothèque Municipale à Belfort ont également 4 documents dans leurs collections : dont un seul en commun (Eau sauvage).

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    Texte, photographies et bibliographie : F. Vélasquez

    Remerciements : Valérie Mréjen

     

  • La bibliothèque en vadrouille n°112

    Date : Le 5 août 2017
    Lieu : Bordeaux, 43, rue des douves
    Heure : entre 15 et 16h30

     

    Books on the move : Rencontre avec Agnès Benoit et Stéphanie Pichon

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    C’est dans un local qui abritait jadis une ancienne usine à soufflets à bois, que Christophe Dabitch (6 références dans les collections départementales), La compagnie La tierce, Anne Leroy, Maxime Couturier (inventeur d’un objet d’un nouveau genre, le Portum), Sébastien Gazeau et Book on the move se côtoient et interagissent dans un cadre de vie/de travail aménagé par l’architecte aujourd’hui propriétaire du bâtiment. Ce dernier souhaitait que la dimension « productive » et « créatrice » du lieu soit maintenue, c’est dans cette optique, que 7 personnes se partagent le bail, chacun œuvrant dans une activité pouvant bénéficier potentiellement aux autres.

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    En cet après-midi de débout août, nous rencontrons donc Agnès et Stéphanie qui animent aujourd’hui en tandem une étonnante librairie itinérante dédiée à la danse et à la performance. Début de l’entretien : Agnès rappelle d’abord l’historique de cette aventure qui débuta à Berlin en 2008, avant que ce projet (micro-entreprise devenue une association) ne déménage à Bordeaux en octobre 2013. Puis, évocation des diverses configurations dans lesquelles la librairie intervient : tables de livres à la fin des spectacles de danse dans Bordeaux Métropole, Festival Camping au CND, à Pantin, festivals internationaux de danse en Allemagne,…

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    Comme à notre habitude, nous profitons de ce foisonnant temps de discussion avec ces deux « expertes » pour leur demander un conseil de lecture à chacune. Stéphanie nous présente la revue « GENERATION : recherches sur la danse », initiative de Marion Fournier, jeune chercheuse à l’université de Metz. Ayant trouvé la veille de notre rendez-vous, aux Emmaüs Darwin, un tiers-lieu, situé sur la rive droite de la Garonne, le livre de Michel Lancelot : Le jeune lion dort avec ses dents : génies et faussaires de la contre-culture (1974) dans lequel nous avions constaté que la bibliographie ne semblait pas aborder la danse… Agnès la complète avec pertinence, en citant l’ouvrage collectif pour lequel, elle a traduit des écrits de Simone Forti aux éditions Contredanse en Belgique, en 2000. A noter, qu’en lien avec cette publication déjà ancienne, se tient jusqu’au 17 septembre 2017 au Carré d’art de Nîmes, une exposition intitulée « A different way to move », où la figure de Simone Forti côtoie d’autres pionniers du minimalisme et de la postmodern dance (C. André, T. Brown, L. Childs, Y. Rainer,…) Catalogue bientôt disponible à la médiathèque de l’EMG.

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    Bibliographie :

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    Nouvelles de danse n° 44-45 : Simone Forti, Manuel en mouvement

    Simone Forti, Patricia Kuypers, Laurence Louppe, Agnès Benoit-Nader

    Éditions Contredanse, Oct 2000 – EAN : 9782930146171

    Du studio de Merce Cunnigham à aujourd’hui, le parcours et les enseignements de la danseuse et chorégraphes américaine qui continue de transmettre, d’écrire et de performer à travers le monde. Numéro consacré à Simone Forti, figure majeure de la danse post-moderne américaine. Comprend notamment la première traduction de son ouvrage Manuel en mouvement, qui retrace, d’un point de vue personnel, l’évolution de ses influences et de son œuvre, et se complète de deux textes abordant son travail plus récent.

    Texte, Entretien, photographies : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Agnès Benoit, Stéphanie Pichon et Monique Chiron

  • La bibliothèque en vadrouille n°111

    Date : 28 juin 2017
    Lieu : Maison Pour Tous de Danjoutin (90)
    Heure : entre 19h et 22h

     

    La bibliothèque en vadrouille a suivi deux soirées du Fermes d’Avenir Tour (FAT), une initiative originale née en 2013, visant à déployer l’agroécologie sur les territoires. Un premier Tour de France itinérant est organisé depuis le 15 juin jusqu’au 17 septembre 2017. Un périple pour promouvoir la permaculture avec divers outils : ateliers, visites d’exploitation, cuisine locale, débats et projections de films. Rencontre avec divers acteurs de cette étape terrifortaine accueillie à Danjoutin, une municipalité engagée dans le mouvement des villes en transition.

    C’est en Indre-et-Loire que l’association Fermes d’avenir a vu le jour créée par Maxime de Rostolan qui s’exprime en ces termes dans une tribune parue dans Libération en octobre 2015 : « Depuis plusieurs années, nous réalisons que l’agriculture est au carrefour des grands enjeux de société : l’environnement, la santé, l’emploi. L’approche conventionnelle, qui repose sur une mécanisation croissante et des recours massifs à la chimie, toute verte soit-elle, a des impacts réels sur chacun de ces piliers nécessaires à notre équilibre. Les algues vertes, la pollution des nappes phréatiques ou les perturbateurs endocriniens ne sont que quelques indicateurs parmi d’autres, mais le plus préoccupant, à l’heure où l’emploi est le souci majeur des Français, est que cette agriculture nécessite sans cesse moins de bras grâce à des tracteurs puissants et des fermes de plus en plus automatisées. »

    Ce propos résume bien l’une des préoccupations de cette association : montrer que « le vrai besoin, collectif, humain, ce n’est pas de faire de l’argent, mais bien de satisfaire l’essentiel en assurant à boire, à manger, un toit, des moyens de transport, des liens sociaux de qualité à l’ensemble des humains sans distinction. La permaculture repose sur plusieurs principes, dont les 3 principaux représentent l’éthique, le socle : prendre soin de la terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources. »

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    Le FAT 2017, c’est un
    Festival Absolument Trippant,
    Formidable Aventure Terrienne sur les routes de la
    France Agricole des Terroirs, à la rencontre des
    Fermiers Acteurs de la Transition.
    Folie Agroécologique Totale,
    Falorisant les Alternatives Transposables pour
    Franchement, Activons-nous Tous, y a une
    Folle Ambiance sur le Terrain,
    C’est le Fermes d’Avenir Tour !!!

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    Rencontre avec Martine Pauluzzi et Emmanuel Formet, élus à Danjoutin

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    Conversation pendant que s’effectuent les réglages du film projeté le soir. Pour ces deux élus convaincus, il s’agit de poursuivre des réalisations entreprises depuis un an et demi intègrées pleinement dans le projet communal (Jardins partagés,…). Dès mars 2017, le programme de cette étape s’est progressivement élaboré : choix des activités (mandalas, massages) et des visites des exploitations pour les enfants et les adultes. Des interventions toutes bénévoles. Martine précise que cet accueil d’une étape du FAT, « renforce la conviction d’aller dans le bon sens : beaucoup de personnes veulent faire des choses mais ne savent pas forcément comment s’y prendre, ce « forum » de 3 jours donne quelques réponses et permet aux gens de se rencontrer ». Ainsi, ce fut le cas dès la fin de la projection du film Grandir Heureux, où une maman apostropha l’assistance pour connaître quels étaient les parents soucieux de réfléchir à une autre forme d’école et prêts à s’engager pour en discuter ensemble.
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    La commune a également décidé d’installer des boites à livres dans la commune, une initiative qu’on ne peut que saluer. Martine recommande de visionner le film Demain (Disponible en deux exemplaires à la médiathèque départementale, à Delle et Belfort) et Emmanuel nous invite à lire ou relire Indignez-vous de Stéphane Hessel (Disponible également en un exemplaire à la MDTB).

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    Permakids : Jardiner est un jeu d’enfant

    Rencontre avec Stéphanie et Iris, deux jeunes femmes très impliquées dans l’antenne belfortaine de cette jeune association qui de manière ludique, souhaite initier les plus jeunes aux vertus du jardinage. Un site Internet, une brochure pédagogique (très vivante et graphique de 15 pages) et des ateliers en situation constituent une panoplie concrète d’outils que l’association colporte avec elle au gré des invitations.
    Iris nous invite à écouter la conférence de Pierre Rabhi, donnée en 2011 et à visionner aussi les film Demain et « Solutions locales pour un désordre global » (de Coline Serreau).

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    FAT : trois des organisateurs s’expriment : Chloé, Raphaël et Romain

     

     

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    Après la projection de L’éveil à la permaculture réalisé par Adrien Belley (venu à Danjoutin rencontrer les participants de cette étape de la ferme d’avenir), nous discutons avec trois jeunes organisateurs pétillants, fervents défenseurs des valeurs déployées par ce projet itinérant. Ludique et pédagogique, le film d’Adrien Belley pointe plusieurs enjeux liés à la permaculture (projet de vie, projet global, écologique et agricole).

    Issus de contextes professionnels variés, plusieurs témoins apparaissent à l’écran : agronomes, formateur, ancien étudiant en sciences politiques, etc.… autant de profils diversifiés qui montrent que la permaculture conquiert de nouvelles couches de la population. Quelques personnes interviewées dans le film : Hugo Carton, François Léger, Pascal Depienne, Jessy & Andy  Darlington, J-P Beau-Douëzy, E. Escoffier,…

    Le nom du fondateur de la permaculture est bien entendu cité : Bill Molisson (1928-2016).

    Écoutez le réalisateur présenter le film :

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    Parmi l’un des conseils de notre trio du moment, le nom de Masanobu Fukuoka (1913-2008) apparaît via Romain qui cite l’ouvrage « La révolution d’un seul brin de paille : une introduction à l’agriculture sauvage« , comme une lecture fondamentale l’ayant orienté vers une prise de conscience active. Écoutez un fragment d’un texte de Fukuoka lu lors d’un précédent billet, en mai 2016 paru aux éditions des temps donnés : ici.

    Enfin, parmi les échanges qui ont suivi la projection, Monsieur le Maire de Danjoutin a tenu à rappeler avec pertinence que « Le macroscope : Vers une vision globale », l’ouvrage de Joël de Rosnay paru en 1975, posait des questions que l’on retrouve dans le film d’Adrien Belley.

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    Légende : Le four à pain et la librairie nomade : quand nourritures terrestre et spirituelles font bon ménage…

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    Bibliographie : Tous les ouvrages ci-dessous sont disponibles à la médiathèque départementale :

     

    Entretiens, textes : Fabien Vélasquez

    Photographies : Permakids et Martine Pauluzzi

    Remerciements : à toutes les personnes rencontrées.

     

     

  • La bibliothèque en vadrouille n° 110

    Date : 11 juin 2017
    Lieu : Marché de la poésie, Paris
    Heure : entre midi et 16h

     

    Le Marché de la poésie fêtait ses 35 ans. A cette occasion, La bibliothèque en vadrouille a pour son 110 ème billet, arpenté les travées du marché en s’arrêtant sur quatre stands : déambulations vagabondes entre Paris, Libourne et Nolay… De la capitale à l’Aquitaine en passant pas la Bourgogne, plusieurs découvertes foisonnantes. Rencontre avec quatre éditeurs, deux hommes et deux femmes : Pascale Desmazières, Didier Vergnaud, François Grosso et Claire Paulhan.

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    #Halte 1 : Xerographes éditions

    La cloche de l’église Saint-Sulpice sonne midi, c’est en compagnie de Pascale que nous découvrons les titres de cette petite maison installée depuis 2006 à la Goutte d’or. Pascale commente Jardiniers du bitume, petit livre édité en 2011, « exploration en Île-de-France subjective, non exhaustive faite de récits, portraits, images, impressions, et graines de passion, afin de croiser les regards sur une réalité sociale touffue et sur la place du végétal dans les politiques de la ville ». Nous nous arrêtons aussi sur la collection « Intempéries » dédiée à la poésie et à l’oralité ; ainsi que « Slam en poche », une petite collection consacrée à la découverte d’un quartier via le filtre de la poésie orale, urbaine. Pascale nous dit quelques mots de la revue des Xéros (15 numéros parus entre 2003 et 2017).

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    #Halte 2 : Le chemin de fer

    La deuxième halte nous conduit sur le stand d’éditions voisines : les éditions nivernaise Le chemin de fer. Rencontre avec François Grosso.

    Cette maison d’édition (4 occurrences dans les collections départementales) fait le pari de concevoir des livres illustrés : à la fois des textes classiques et contemporains. François s’attarde sur une des auteurs du catalogue : Béatrix Beck (1914-2008). Une auteure, un peu oubliée, disparue il y a bientôt 10 ans dont le chemin de fer publie 9 ouvrages. Autre titre que nous découvrons sur le marché : « Figures : 36 portraits de La Comédie humaine, vus par 36 artistes », publié en 2008.

    Une carte promotionnelle sur le stand contient ce slogan accrocheur : «  Offrez des livres parce que les chocolats c’est périssable et les fleurs ça fait grossir. »

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    #Halte 3 : Le bleu du ciel

    La troisième halte nous amène sur le stand des éditions Le Bleu du ciel (4 références dans les collections départementales) : Didier Vergnaud nous resitue le contexte de création de sa maison d’édition fondée à l’âge de 27 ans. Il décrit ensuite tout le travail effectué pour la promotion de la poésie via le support de l’affiche. Un médium qu’il véhicule via des expositions empruntables et une édition ( L’affiche de poésie, 1990 > 2010 ) permettant de faire connaître les poètes et la poésie contemporaine dans les médiathèques et centres culturels. Petit focus ensuite sur la collection sonore, plusieurs cd d’enregistrements de lectures publiques (Novarina, Prigent, Martel, Palmier,…). Durant l’entretien, Barbara Olszewska, artiste-vidéaste, sociologue de formation saisit quelques instants filmiques pour la revue en ligne Je vidéo.

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    Séquence sonore additionnelle : Didier Vergnaud nous raconte comment Bernard Heidsieck a conçu l’affiche qui sert aujourd’hui en quelque sorte de totem à sa maison d’édition, une affiche reproduite dans l’ouvrage grand format : « Djerassi », paru en mai 2009. Didier Vergnaud est aussi auteur depuis 1985. cf. ses interventions et éditions répertoriées sur le site du CIPM.

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    #Halte 4 : Claire Paulhan

    Dernière halte sonore sur le marché en compagnie de Claire Paulhan, la petite fille de Jean Paulhan qui depuis 1996 œuvre avec la maison éponyme à son nom civil. Passionnée du récit autobiographique (antérieurement directrice de collection chez Ramsay et Verdier), Claire au micro de La bibliothèque en vadrouille, s’arrête sur trois auteures présentes dans son catalogue : Catherine Pozzi, Mireille Havet et Hélène Hoppenot. Elle dit en de brefs mots toute son admiration pour ses femmes pionnières et rebelles qu’elle publie dans de soigneuses éditions dotées d’appareil critiques. L’entretien se termine en évoquant : les Rencontres littéraires de Port Cros dont la troisième édition se tiendra du 5 au 8 octobre 2017. Un territoire, où dans les années 30, exista une intense vie intellectuelle.

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    # Halte 5 : instant photographique

    Sur le stand du Daily Bul & c° (déjà découvert en mars à Livre Paris 2017), deux monstres sacrés se sont rencontrés : Jean-Pierre Verheggen (16 occurrences) et Antonio Segui. Le comédien Jacques Bonnaffé (12 occurrences) présent, a lu un extrait du Passé mélangé (Segui/Balthazar).

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    Pour aller plus loin : La bibliothèque en vadrouille n° 78 : le marché de la poésie 2016 (Archive)

    Textes, photographies et entretiens : Fabien Vélasquez

    Remerciements : aux 4 éditeurs/trices rencontrés.

  • La bibliothèque in situ n°32

    Dates : 18 et 19 mai 2017

    Résidence débutée le 15 mai.

     

    Dans les coulisses  d’Engrenages avec le collectif Or Normes…

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    Depuis le 15 mai, le collectif Or Normes investit l’Espace multimédia gantner, qui accueille une équipe constituée d’une auteure, une illustratrice, une artiste transmédia et une chercheuse en littérature numérique. En parallèle de cette résidence menée à Bourogne, une équipe technique (développeurs, codeurs) évolue à Poitiers à l’espace Mendes France. Deux des outils utilisés pour permettre une écriture élargie (vidéo projetée et directement incorporée dans la « moulinette » technique) sont un fichier Excel et une page éditée avec le logiciel Trello (utilisé pour le scénario pour faire des blocs de textes) ou Whaller (outil de gestion de projet/stockage des contenus médias et réseau social permettant la mise en place d’un travail en équipe et ce de façon connectée).

    Une rencontre a été organisée avec plusieurs bibliothécaires du département pour présenter cette résidence qui vise à explorer une œuvre littéraire dite 3.0, créée par un outil d’écriture collaboratif.
    Deux autres temps d’échanges ont été prévus : une discussion avec une dizaine d’élèves du collège de Seloncourt (Doubs) et une autre avec le public de l’Espace Mendès France à Poitiers, le vendredi.

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    Nous donnons à entendre des bribes (échos) de la présentation qui a eu lieu avec les bibliothécaires.

    Écoutez :

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    La bibliothèque in situ a souhaité prolonger l’appréhension de la manière dont s’est déroulée cette résidence en rencontrant les quatre participantes au volet « franc-comtois » de la résidence : Christelle Derre, Anne Luthaud, Mélanie Grellier et Manon Picard. Artiste transmédia, auteure, illustratrice et doctorante en littérature numérique, toutes les quatre ont bien voulu prendre un moment pour confier quelques impressions au micro de notre blog. Entretiens.

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    Entretien avec Christelle :

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    Nous rencontrons d’abord Christelle (le 18/05), un entretien qui permet de présenter en quelques mots le collectif Or Normes qu’elle a cofondé avec Martin Rossi. Christelle revient sur l’adaptation de La grande môme (page facebook du projet et la bande annonce vidéo) de Jérôme Leroy (disponible à la médiathèque R LER G).

    Ce projet a pu être soutenu par la médiathèque Pierre-Moinot de Niort. Un récit qui a vu ses personnages s’émanciper sur la toile, pour le plus grand bonheur de l’auteur. Nous avons souhaité clore cet entretien en soumettant à Christelle un court fragment « Du théâtral au théâtre » paru dans : « Postface : Un journal critique de l’avant-garde » de Dick Higgins (les presses du réel, 2006) : «  Un théâtre est un lieu conçu pour accueillir des événements. Si rien ne se passe réellement, alors le théâtre n’est pas utilisé dans le but qu’on lui assigne. » …

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    Entretien avec Anne Luthaud :

     

    Second entretien avec Anne Luthaud. Une auteure que nous retrouvons avec joie à Bourogne après une première résidence en 2004 (réalisée avec le CRL Franche-Comté).

    Anne était particulièrement curieuse à l’idée d’expérimenter ce nouveau crayon intermédia et de confronter son écriture au regard d’autres interlocuteurs. Elle a pu constater les possibilités offertes par la mise en réseau d’un texte et apprécier la faculté qu’il a, de se déployer sur la toile. Habituée des univers marins, la porosité entre réel et fiction s’opère ainsi via l’imbrication dans le récit conçu à Bourogne, d’un témoignage issu du site Sosmediterranee. Anne relève encore l’effet d’infini, possible dans un récit hypermédiatique.

    Nous lui lisons un extrait des écrits sur le cinéma d’Audiberti : « Il me semble qu’autrefois le cinéma, davantage, était mobile. (…) Les spectateurs avaient subi le cinéma-choc. Une furieuse démangeaison de gestes géométriquement héroïques peuplait leurs membres. » (1943 – in p. 227 : Le Mur du fond, éd. Les cahiers du cinéma, 1996). Une œuvre littéraire 3.0 peut-elle être aussi virale que le décrivait l’auteur de Les Médecins ne sont pas des plombiers ?

    Anne Luthaud dont plusieurs récits sont traversés par un fil rouge maritime a donc écrit durant la semaine, un nouveau récit inspiré par cet élément naturel, cette citation découverte le 23 mai sur la façade de l’Auditorium de Dijon semble lui être adressée, « Rien ne vaut la peine d’être vécu, qui n’est d’abord une œuvre d’imagination ou alors la mer ne serait que de l’eau salée. » – Romain Gary, Les cerfs-volants, 1980.

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    « Au moment où on lui raconte une histoire, Alice est précipitée dans un trou d’eau. Elle se retrouve nageant au large d’une île merveilleuse. Elle glisse dans la mer avec délice, un remous, elle boit la tasse… et se trouve projetée dans… une embarcation pleine de migrants ? Un voilier ? Un porte container ? Elle y rencontre un homme qui répète son nom deux fois, Alice-alice, il l’embrasse et la voilà toute petite… au milieu du sac d’un des migrants ? figurine encastrée dans la proue du voilier ? dans l’assiette d’un marin philippin qui pleure sa famille, une larme coule dans l’assiette, touche Alice, elle est maintenant dans un nuage au-dessus de la mer, calme plat. Elle veut retrouver l’homme qui lui a donné le baiser, elle le cherche, elle invoque les oiseaux qui passent en leur posant des questions, elle voit très loin au-dessous d’elle un cachalot blanc poursuivi par un vieux marin avec une jambe de bois, elle se bouche les oreilles pour ne pas entendre le chant des sirènes qui l’exaspère…
    Elle retrouvera finalement l’homme au baiser mais sera-t-il à la bonne taille ? »
    synopsis – Anne Luthaud

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    Entretien avec Mélanie Grellier :

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    Mel. / Mélanie a participé avec un grand plaisir à cette résidence, en tant que stagiaire du collectif Or Normes, qu’elle accompagne depuis plusieurs mois. Elle a pu au cours de la semaine réagir au texte élaboré par Anne Luthaud en proposant des illustrations (crayon à papier, croquis parfois retravaillés à l’ordinateur), tout en profitant de la présence de Christelle et de Manon (scénarisation & éditorialisation), brisant ainsi le traditionnel couple « auteur-illustrateur ». Mélanie cite deux illustrateur/trice qu’elle apprécie particulièrement : Sachin Teng et Adèle Labo.

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    Entretien avec Manon Picard :

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    Nous terminons l’entretien en compagnie de Manon Picard, une doctorante en littérature, compagne de route du collectif Or Normes depuis plusieurs projets. Avec elle, nous discutons de plusieurs notions forgées autour de ce projet et notamment le néologisme de notifiction (ou la notification comme incubatrice de récits). Au cours de ses études, Manon a eu l’occasion de se rendre au Canada pour travailler au ALN/NT2 : Chaire de recherche sur les arts et la littérature numériques – Laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatiques. La discussion se poursuit en évoquant plusieurs personnalités actives sur le sujet sur les réseaux : Anaïs Guilet et son blog Le cyborg littéraire et Serge Bouchardon, l’un de ses enseignants à l’université de Compiègne. [L’un des contributeurs du n° 33 de la revue Passage d’encre (2008) dédié à la poésie numérique, disponible à la médiathèque : Cote APP PAS]. Ou bien encore Anne Savelli, rencontrée à Fougerolles à l’écomusée du Pays de la cerise en 2015 cf. La bibliothèque en vadrouille n°17. Enfin, avec Manon, nous évoquons les hasards conjoncturels, comme la diffusion le 17 mai (durant leur résidence), d’un épisode radiophonique des Nouvelles vagues dédiées à la lecture, intitulé  : « Ces nouveaux logiciels qui lisent ».

    Remerciements à Christelle, Anne, Mélanie, Manon, Martin, ainsi qu’aux collègues du réseau de bibliothèques venu-e-s assister à la présentation.
    Texte, photographies : Fabien Vélasquez.

    Avec le soutien de La Commission intercantonale de Littérature (CiLi) des cantons de Berne et du Jura.

  • La bibliothèque in situ n°31

    Date : 8 avril 2017
    Heure : entre 14h et 21h

     

     

     Le chant des terres

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    En ce printanier samedi, l’exposition Le chant des terres qui s’ouvrait concomitamment à la Documenta de CASSEL délocalisée en Grèce en ce 8 avril, a reçu une soixante de visiteurs venus rencontrer les artistes présents. Dans Libération du même jour, Paul B. Preciado l’un des commissaires de la Documenta écrivait : « S’obstiner à croire que le printemps n’est pas une saison pour l’austérité et que le soleil brille pour tous. Ou peut-être, se plier aux nouvelles conditions du changement climatique et accepter, comme le disait Jean-François Lyotard, que même le soleil vieillit. » Ce propos, bien qu’écrit dans un autre contexte résonne avec la thématique de l’exposition visible à Bourogne jusqu’au 10 juin 2017.

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    La bibliothèque in situ a profité de la présence des artistes pour les rencontrer et  échanger quelques mots avec eux. Tour de table…

    Black Sound

    Nous débutons par un entretien avec Cléa Coudsi et Eric Herbin qui présentent Black Sound, une installation composée de 24 morceaux de charbons qui tournent à la vitesse de 33 tours/minutes et sur lesquels une aiguille vient piquer la matière laissant entendre un son spécifique. « Black sound est une installation qui expose une usure « en direct », cette usure des choses qui est la condition nécessaire pour que leur bruit soit restitué. Restitution de la propriété sonore de la matière dont le prix est la disparition de cette dernière, figurée paradoxalement par l’exposition-conservation de résidus de l’activité humaine » : c’est ainsi que Dominique Païni décrit cette pièce. Nous proposons à Cléa et Eric, une lecture d’un fragment de Léviathan (1929) de Julien Green.

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    Au milieu du chantier, se dressaient trois tas de charbon, de taille égale, séparés les uns des autres, malgré les éboulements qui brisaient la pointe de leurs sommets et tentaient de rapprocher leurs bases en les élargissant. Tous trois renvoyaient avec force la lumière qui les inondait ; une muraille de plâtre n’eût pas paru plus blanche que le versant qu’ils exposaient à la lune, mais alors que le plâtre est terne, les facettes diamantées du minerai brillaient comme une eau qui s’agite et chatoie. Cette espèce de ruissellement immobile donnait aux masses de houille et d’anthracite un caractère étrange; elles semblaient palpiter ainsi que des êtres à qui l’astre magique accordait pour quelques heures une vie mystérieuse et terrifiante. L’une d’elles portait au flanc une longue déchirure horizontale qui formait un sillon où la lumière ne parvenait pas, et cette ligne noire faisait songer à un rire silencieux dans une face de métal. Derrière elles, leurs ombres se rejoignaient presque, creusant des abîmes triangulaires d’où elles paraissaient être montées jusqu’à la surface du sol comme d’un enfer. La manière fortuites dont elles étaient posées, telles trois personnes qui s’assemblent pour délibérer, les revêtait d’une grandeur sinistre.

     

    The Limitations of Logic and the Absence of Absolute Certainty

    Nous poursuivons ensuite par un court entretien en anglais avec Alistair McClymont, venu de Londres avec sa pièce The Limitations of Logic and the Absence of Absolute Certainty, une tornade artificielle. Alistair nous décrit sa pièce et précise que le public peut traverser son installation. Nous en profitons pour lui demander de nous citer un artiste ont il apprécie le travail : Chris Burden. De même, sa tornade évoque d’autres sculptures de Eliasson, Kapor ou Kempinas.

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    Interlude : Une étudiante en art dans les coulisses de l’exposition : le témoignage de Chloé

    Nous poursuivons l’entretien par un court échange avec Chloé Barthod, étudiante aux Beaux arts de Rennes, venue en stage pour participer au montage d’exposition : elle donne ses impressions et nous confie quelques mots sur le fonds documentaire qu’elle a découvert pendant les quelques moments de « respiration » laissés durant le montage de l’exposition.

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    Sillage

    C’est ensuite Cécile Beau qui décrit Sillage, une pièce de 2012 qu’elle signe avec Nicolas Montgermont : elle nous recommande au détour de la conversation une lecture qui l’a beaucoup marquée : « Hors du temps : L’expérience du 16 juillet 1962 au fond du gouffre de Scarasson par celui qui l’a vécue » de Michel Siffre. Un récit (1963) devenu un mythe qui est presque introuvable aujourd’hui, à part en médiathèque ou d’occasion. Une édition au titre proche : Expériences hors du temps ; L’aventure des spéléonautes, Arthaud, 1972 est disponible à la BU de Sciences à Dijon. Nos collègues de la BM de Belfort possèdent l’édition de « Grottes, gouffres et abîmes », parue en 1981 chez Hachette.

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    XO/OX

    C’est ensuite Jean-David Mehri et Gabriel JeanJean qui s’entretiennent ensemble : tous deux encore étudiants à la HEAR à Strasbourg (Conservatoire et Art) reviennent sur les coulisses de cette œuvre et discutent de leurs influences plus ou moins souterraines à leur création commune : XO/OX (2016) : Gödel, Bach ou Escher

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    Tous deux passionnés de l’articulation art&science, ils évoquent le collectif VIR (dont G. Jeanjean est l’un des membres) qui s’intéresse aux rapports entre art et programmation.

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    Fragmentation

    10 mai 2017,

    Nous avons rencontré Stéphane de Gérando dans sa salle au Conservatoire à rayonnement départemental Henri Dutilleux. Une conversation de 30 minutes (en 2 parties 2x 15 min) autour de Fragmentation, son installation proposée dans l’exposition Le chant des terres.

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    Coulisses de la création, réflexion sur le temps musical, la dimension chaotique de sa recherche sont quelques uns des sujets abordés dans cet entretien très fluide enregistré avec en arrière fond, l’écoute des éléments sonores de cette installation qui fait partie du Labyrinthe du temps (cycle 8), un projet mené depuis plus de 10 ans.

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    L’entretien se clôt par la lecture d’un fragment de Bachelard : «  Il y a donc, au-dessus du temps vécu, le temps pensé. Ce temps pensé est plus aérien, plus libre, plus facilement rompu et repris. C’est dans ce temps mathématisé que sont les inventions de L’Être. C’est dans ce temps qu’un fait devient un facteur. On qualifie mal ce temps en disant qu’il est abstrait, car c’est dans ce temps que la pensée agit et prépare les concrétisations de l’Être. »

    in La dialectique de la durée (1936)

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    Citation relevée dans l’ouvrage « Produire le temps« , coordonné par Hugues Vinet et publié en 2014 aux éditions Hermann (Disponible à la médiathèque Cote AMS VIN)

    Stéphane feuillette ensuite le programme de Manifeste, le prochain festival de l’IRCAM qui débute le 1er juin et tombe sur une page consacrée au compositeur Gérard Grisey, un musicien dont il a été l’un de ses étudiants au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et autour duquel nous avions déjà consacré un billet, réalisé avec l’un de ses amis d’enfance : la bibliothèque en vadrouille n° 48.

    • L’œuvre contemporaine à l’épreuve du concept, préface de Paul Méfano, postface de Jean-Yves Bosseur, Paris, L’Harmattan avec le soutien du CNRS, 2012, 227 p.
    • Dialogues imaginaires. Une expérience de la création contemporaine et de la recherche, Paris, Inactuelles, 2010, 300 p. Ouvrage accompagné d’un disque monographique, en collaboration avec Radio-France, MFA, 3icar – icarEnsemble, Inactuelles, 2010. Version anglaise Julien Elis.
    • Le labyrinthe du temps (ouvrage d’art, images de synthèse et textes de Stéphane de Gérando), Paris, 3icar /icarEditions, 2013, 78 p.

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    Bibliographie à venir, en plus de celle disponible dans le guide d’exposition, d’autres références bientôt…

    Un film (podcast) de Silvi Simon avec d’autres entretiens avec les artistes.

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    Textes, entretiens : Fabien Vélasquez
    Photographies : Samuel Carnovali et Fabien Vélasquez pour l’installation Fragmentation
    Remerciements à tous les artistes qui ont pris un moment pour converser avec nous.

  • La bibliothèque en vadrouille n°108

    Date : Samedi 8 avril 2017
    Lieu, La Marelle, médiathèque de Danjoutin
    Heure : entre 9 :30 et 12 :00

     

    Les petits champions terrifortains de la lecture

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    Danjoutin recevait en cette matinée de début avril une quarantaine de personnes pour la Finale départementale des Petits Champion de la lecture, concours organisé par les écoles, bibliothécaires ou médiateurs du livre. Dans le Territoire de Belfort, 3 communes ont participé à l’édition 2017 : Vescemont (école), Grandvillars (bibliothèque) et Danjoutin (école). Chaque commune avait donc désigné son candidat après un premier tour organisé localement : Robin, Léane et Myriam se sont donc retrouvés pour lire un extrait en public et à haute voix. Leurs lectures ont été attentivement suivies par l’auditoire et notamment par le jury composé de 5 personnes (Délégués Départementaux de l’Education Nationale, enseignante, conseillère pédagogique et médiathécaire) et chargé de les départager.

    A l’initiative de ce concours localement, Lionel Dromard, professeur des écoles au groupe scolaire Anne Frank à Danjoutin, avait souhaité pour détendre les trois jeunes candidats que d’autres moments de lecture soient proposés dans la matinée : ainsi deux groupes d’élèves ont lu des extraits de Tom Sawyer et d’un second ouvrage de Jean-Philippe Arrou-Vignod, Le professeur a disparu. Le maire de Danjoutin s’est associé à cette matinée en lisant lui aussi un extrait de Ma Vallée de Claude Ponti.

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    La bibliothèque en vadrouille a pu recueillir quelques échos de cette matinée où la lecture à haute voix était à l’honneur.

    Écoutez les trois lectures des candidats :

     

    • Léane : Ysée, le pas de la Dame blanche. (Bayard Jeunesse, 2012) : *
    • Robin : Mathilda de Roald Dahl (Gallimard Jeunesse, 2013) : **

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    Nous vous proposons aussi l’écoute des deux lectures collectives faites par les élèves de CM2 de l’école Anne Franck.

    • Extrait de Tom Sawyer :

     

    • Extrait de « Le professeur a disparu » :

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    La bibliothèque en vadrouille a souhaité approfondir son observation de ce concours des Petits champions de la lecture en s’entretenant avec les divers acteurs de cette matinée riche en émotions. Ainsi, ce sont tour à tour : Robin, Léane, Myriam, Céline Keller (enseignante de collège et membre du jury), Françoise et Jean-Claude (jury), Eve (bibliothécaire), Monsieur Feurtey (maire de Danjoutin) et Lionel Dromad (enseignant et initiateur du concours) qui s’expriment et donnent leur point de vue sur cette expérience unique vécue collectivement.

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    Les réactions des trois participants, les trois jeunes lecteurs

    • Léane
    • Robin
    • Myriam (gagnante)

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    Entretien avec Céline Keller

    Enseignante de français dans le collège voisin, Céline anime un blog qu’elle utilise : Des livres en mots.
    D’abord alimenté par des collégiens, ce blog a accueilli récemment des billets rédigés par des élèves de la classe de Mr Dromard.

    Entretien avec Françoise et Jean-Claude

    Tous deux grands lecteurs et membres du jury, ont été touchés par la qualité des lectures entendues, témoignant toutes d’un véritable investissement personnel de chacun des jeunes lecteurs.

    Entretien avec Eve

    Eve réagit sur la participation de la médiathèque à cette matinée durant laquelle la lecture était à l’honneur.

    Entretien avec le Monsieur le Maire

    Monsieur le Maire rappelle que la M.A.R.E.L.L.E (Maison d’Accueil et de Ressources pour l’Éveil, le Livre et le Loisir Éducatif) est au cœur du projet municipal. Cet acronyme qui n’aurait pas déplu à Cortázar n’est pas un hasard, il est aussi pragmatique. Il invite les habitants à développer des initiatives que l’équipe municipale peut aider à mettre en œuvre : en témoigne ce concours des Petits champions de la lecture initié par un professeur des écoles de la commune. La lecture est alors une occasion pour le maire d’illustrer la démarche dans laquelle souhaite s’engager sa commune en rejoignant le mouvement des villes en transition, c’est pour cette raison que la lecture de Ma Vallée de Claude Ponti s’avérait pertinente. A noter, une récente journée d’études organisée par le CRL Occitanie à Toulouse, le 28 février dernier, intitulée « Claude Ponti, l’œuvre sans fin » accueillait notamment dans l’une des tables rondes, Franck COUTANT, paysagiste scénographe, responsable de l’événementiel au Service des espaces verts et de l’environnement de Nantes, qui a pu témoigner de l’intervention de Ponti au Jardin des plantes, renommé temporairement pour un projet, le jardin Kadupo.

    Entretien avec Lionel Dromard

    Pour le professeur des écoles au groupe scolaire Anne Frank, beaucoup d’enfants aiment lire à haute voix. Cette initiative proposée par le Syndicat national de l’édition a été approuvée par les 12 élèves composant le conseil de vie de l’école. Le professeur insiste sur l’aspect pédagogique de cette expérience et sur son caractère véritablement participatif et constructif : les élèves ont tous préparé leur lecture en se faisant aider par leurs camarades, des auditeurs attentifs sachant délivrer des critiques constructives pour que la lecture à haute voix s’améliore, se peaufine avec exigence et application tout en conservant la dimension ludique de l’activité. Le « maitre d’école » insiste que cette matinée a été conçue comme un authentique « spectacle de lecture » où tous les participants se sont impliqués avec enthousiasme et générosité. Il souhaite que ce jeune concours (initié en 2016) puisse toucher davantage d’écoles dans le département. Avis au amateurs et curieux pour l’édition 2018 !

    Le concours n’est pas encore terminé : Myriam qui a remporté la finale départementale et dont la lecture a été filmée, va poursuivre l’aventure et pourra peut-être, si sa vidéo est sélectionnée, gagner la capitale et le cadre somptueux de la Comédie Française pour la Finale nationale en juin prochain : bonne chance Myriam ! A en croire la salve d’applaudissements qui a suivi l’annonce de son prénom par le Jury, gageons que nombreux seront ses camardes qui feront le déplacement pour l’encourager à Paris !

    Réécoutez l’annonce des résultats de la finale départementale :

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    Textes, entretiens et photographies : Fabien Vélasquez
    Remerciements : A toutes les personnes rencontrées, enfants et adultes,aux trois petits champions de la lecture, ainsi qu’à La marmite à mots, librairie jeunesse à Belfort où ont été achetés les ouvrages offerts par la commune de Danjoutin aux trois candidats.

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    Localisation et disponibilité des lectures des candidats dans les fonds documentaires départementaux :

    *:  Disponible en un exemplaire, à Belfort, en prêt en ce moment à Grandvillars.

    ** : Disponible à la médiathèque départementale en version imprimée (7 ex.) et audio (2 ex.)

    *** : Disponible en un exemplaire à Belfort.

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