Catégorie : Reçu à l’espace

  • La bibliothèque in situ n°44

    Dates : 5 septembre et 12 octobre 2018
    Lieu : EMG, Bourogne

     

    Masquerade : Entretien avec Félicien Goguey 

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    Légende : Félicien expliquant comment fonctionne Masquerade

    Début septembre Félicien Goguey est venu quelques jours pour finaliser quelques réglages techniques* sur sa pièce Masquerade, récemment acquise par l’Espace multimédia Gantner. Ce billet contient deux séquences sonores. La première est constituée d’un échange informel avec Félicien et une partie de l’équipe de l’EMG, au cours duquel il rappelle le contexte de réalisation de cette installation qui fut initialement présentée, en 2015, pour son diplôme à la HEAD au sein du Master Media Design.

    *: L’art numérique nécessite une attention particulière dans sa maintenance et sa conservation.

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    Aujourd’hui doctorant à l’EPFL et assistant d’enseignement du Master Media Design à la HEAD, il poursuit sa réflexion sur la protection des données et la transparence des réseaux

    Inspiré par la LOI n° 2015-912 du 24 juillet 2015 relative au renseignement , cette pièce porte un regard critique sur les outils de surveillance : « A travers ses workshops, Félicien Goguey pointe du doigt les excès liés à des outils de surveillance tels que les boîtes noires – des serveurs qui analysent le trafic en recherchant des comportements suspects – ou les IMSI-catchers, ces dispositifs de la taille d’une valise qui se font passer pour des antennes relais et permettent d’intercepter, sur près de deux kilomètres, non seulement des conversations mais également des données contenues dans les smartphones. Le jeune homme conserve cette même visée pédagogique dans ses installations, où il utilise des moyens similaires à ceux des gouvernements pour interpeller le spectateur. C’est d’ailleurs en se penchant sur un texte de loi français lié à la surveillance qu’est né son travail Masquerade, (…)Ce projet nous était présenté comme une mesure antiterroriste. En l’analysant, je me suis rendu compte qu’il ne portait pas uniquement sur des menaces d’attentats mais visait aussi la protection de données économiques ou scientifiques.  » (William Türler: – in Le designer engagé contre la surveillance de masse : La tribune de Genève , 19/09/2017).

    Légende : Masquerade : réglages et reflets…

    Lors de son jury de mémoire soutenu aussi en 2015, il a eu l’occasion d’échanger avec Salina Savic ou Etienne Mineur, tous deux intéressés à divers registres par les problématiques soulevées par le jeune artiste. A noter que Daniel Pinkas, qui fut longtemps enseignant à la HEAD et tuteur de Félicien, est l’auteur de l’ouvrage « La matérialité de l’esprit  : Un examen critique des théories contemporaines de l’esprit » (La Découverte, 1995 : 416 pages), qu’il est pertinent de rapporter en écho à ce billet.

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    Dans la seconde séquence sonore enregistrée la veille du vernissage de l’exposition « Sortir du désenchantement du numérique » (où Masquerade est exposée), Félicien a pris quelques minutes pour nous livrer quelques références bibliographiques, qui lui furent utiles lors de l’écriture de son mémoire et qui ont guidé sa réflexion. Il cite notamment « Obfuscation : A User’s Guide for Privacy and Protest » de Finn Brunton et Helen Nissenbaum, paru en 2015 au MIT ou encore le petit livre vert Public Domain, édité chez Merian Verlag en 2015, l’un des trois titres d’une collection au design très soigné. Sa pièce est donc à découvrir jusqu’au 19 janvier 2019, à l’EMG.

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    Plus  d’informations ici.

    Remerciements : Félicien Goguey
    Texte, entretien et photographies : Fabien Vélasquez

  • La bibliothèque in situ N°43

    Date : 12 octobre 2018
    Heure : de 18h à 18h30

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     Entretien avec Jean-Marc Fiess et le livre pop-up

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    Légende : J-M Fiess et ses livres : expo minute

    La bibliothèque in situ a profité de la présence de Jean-Marc Fiess en marge d’une formation POP UP pour le rencontrer. Quelques minutes avant de reprendre son train pour Paris, il a fait escale à Bourogne après avoir passé la journée à la médiathèque d’Argiésans, où il a animé la seconde partie de la formation POP UP (déroulée sur deux journées). Un échange d’environ 15 minutes au cours duquel il se présente, ainsi que certains de ses livres. Il commente également, la formation qui vient d’avoir lieu et décrit l’enthousiasme que les bibliothécaires ont eu à expérimenter le pliage durant cette journée pratique. Nous en profitons pour lui demander en tant qu’ « expert », s’il peut nous recommander des auteurs de livres pop-up qu’il apprécie particulièrement. Il cite Lothar Meggendorfer (1847-1925), un illustrateur allemand de renom, auteur du « Grand théâtre des automates » (trad. Française, 1997). Le second nom qui lui vient à l’esprit est Jan Pie?kowski, un illustrateur polonais, né en 1936 toujours en activité (5 occurrences dans les collections départementales) et auteur du célèbre La Maison hantée *(indémodable en ces temps d’Halloween!).
    * : disponible (traduit en 1993, réédité en 2013) chez Nathan.

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    La conversation se poursuit par l’évocation de l’exposition (Magie et surprise des livres animés d’hier et d’aujourd’hui) tenue en 2012 au musée de l’imprimerie de Lyon et par la lecture d’un extrait de la préface (Fernando Arrabal) au Traité de cocotologie (1910) de Miguel de Unamuno. Jean-Marc rectifie pop up n’est pas origami !

    Nous en venons à évoquer aussi la revue LIGEA (XXX° année, N° 153-156, janvier-juin 2017) dont le dossier intitulé « ART & ALPHABET : Abécédaire au fil des arts » contient un article sur le travail de notre invité, rédigé par Cécile Camart.

    Jean-Marc Fiess est présent 5 fois dans les collections départementales : consultez le catalogue.

    En juin dernier, La Bibliothèque en vadrouille dans son 124ème numéro, avait rencontré les créateurs d’un livre pop up unique, réalisé dans le cadre d’une résidence proposée par les Ateliers Médicis à Rougemont-Le-Château.

    Légende : Jean-Marc Fiess découvre Les Voyages Topo-graphiques de Jules Verne, un document multimédia du fonds documentaire de l’EMG et une résonance topographique : soleil couchant à la gare TGV : flicker naturel…

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    Texte, photographies et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Jean-Marc Fiess, Isabelle Walter (coordinatrice du Plan de Formation des médiathécaires départementaux)

  • La bibliothèque in situ n° 41

    Date : 25/04/2018

    Lieu : EMG

     

    Multimédoigts 2.2 : Entretien avec Eric Bernaud

    Légende : le Multimédoigts 2.0, présenté dans une exposition à Bourogne en 2003.

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    De Passage à l’EMG en parallèle d’une session de travail au collège de Morvillars, Eric Bernaud a pris quelques minutes pour revenir sur la genèse du Multimédoigts, l’installation qui a rejoint la collection d’œuvres d’art numérique de l’EMG.

    Légende : le Multimédoigts 2.2 présenté au collège de Morvillars, au CDI.

     

    L’échange débute par l’évocation d’un cliché de René Lièvre, un photographe bruntrutain autodidacte prise durant une nuit de fête foraine à Porrentruy dans les années 70. Un télescopage qui permet à Eric, de rappeler que le Multimédoigts 1.0 fut présenté pour la première fois dans une manifestation intitulée Au train où vous les choses, sous la forme d’un cabinet de curiosités, planté dans une fête foraine à Saint André Lez Lille (1995). Il a ensuite connu deux autres versions (2.0 et 2.2).

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    Une conversation qui permet d’évoquer également la restauration et l’entretien de cette pièce, simplifiée dans sa maintenance au moment de l’acquisition, afin que son prêt puisse s’effectuer de manière plus commode, sans l’intervention de l’artiste lui-même.

    De fil en aiguille, cette installation conçue de manière ludique pour appréhender la culture scientifique, permet d’évoquer la Cité des sciences que fréquenta souvent Eric.

    L’entretien s’achève par le feuilletage d’un catalogue de Dieter Roth (Roth Time, en 2003), pages 245, 246, 247, 248 et 249, qui permettent d’entrevoir une pièce monumentale réalisée entre 1980 et 1998 : Late Work, un environnement-enchevêtrement d’escaliers, roues, vitres… qui n’est pas sans évoquer l’univers de bric et de broc de l’atelier d’Eric.

    Le Multimédoigts est présenté au collège de Morvillars jusqu’à la fin de l’année scolaire (juin 2018).

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    Remerciements : Eric Bernaud

    Photographies : Samuel Carnovali et Agnès Lloret.

     

  • La bibliothèque in situ n°40

    Date : 6 et 7 avril 2018

    Lieu : EMG

    TERRE / MER / SIGNAUX

    Poursuite du projet EUCIDA, avec une nouvelle exposition qui a ouvert à Bourogne le 7 avril dernier sous le commissariat de Nora o Murchu, designeuse irlandaise.

    Dans cette vidéo (une captation de novembre 2016), on découvre que Nora est véritablement une digital native, elle commente plusieurs images emblématiques de la culture et du folklore numérique : selfies, tweets, …

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    Pour l’exposition TERRE / MER / SIGNAUX, elle a réuni 5 artistes de générations différentes qui chacun à leur manière, participe à la réflexion autour de l’infrastructure d’Internet en interrogeant divers paramètres (logistique, rapport au temps, rapports humains, environnement, …), supports de flux de données.

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    Trois d’entre eux (sur cinq au total) étaient présents à Bourogne durant le montage d’exposition. Nous en avons profité pour les rencontrer et leur demander de nous dire quelques mots sur leur travail. Deux courts échanges en anglais avec Alan Butler et Santa France et un entretien-fleuve (27 minutes) avec Gregory Chatonsky, en français, structurent ce 40ème épisode de La Bibliothèque in situ.

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    Alan Butler, artiste et enseignant

    Passionné de jeux vidéo, ce dernier a décidé d’exploré Los santos, une ville fictive qui sert de cadre à Grand Theft Auto 5. Associant 10 000 clichés (copies d’écran du jeu) qui jonchent le sol, un téléviseur projetant les clichés et une projection des mots-clés générés par un algorithme, « We can look & understand it without knowing what ACTUALLY is », l’installation proposée, plonge le visiteur dans un dédale d’images où le regard porté sur des sans-abris saisis dans des décors dégradés du jeu exploré, donne une dimension sociologique (ethnologique ?) à l’œuvre.

    Alan a bien voulu nous décrire sa pièce.  Écoutons-le :
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    Profitant de son activité d’enseignant-théoricien, nous demandons à Alan, un conseil de lecture, il nous cite « Psychopolitique : Le Néolibéralisme et les nouvelles techniques de pouvoir », un ouvrage du penseur allemand d’origine coréenne Byung-Chul Han.

    NB : Dans la nuée : réflexions sur le numérique [texte imprimé] / Han, Byung-Chul, Auteur; Dumont, Matthieu, Traducteur. – Arles : Actes Sud, 2015. – 1 vol. (101 p.); 22 cm. – (Questions de société) . ISBN 978-2-330-03913-4 : Un de ses autres ouvrages, disponible à la médiathèque de Delle : cote 302.2 HAN

    Il choisit aussi, un cd dans la médiathèque : A Chance to Cut Is a Chance to Cure (2000) de MATMOS.

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    « A Matter of respiration »

    Seconde halte en compagnie de Santa France, une jeune artiste lettonne qui propose « A Matter of respiration », une installation composée de trois écrans plats à cristaux liquides diversement agencés : le premier accroché sur une cimaise de manière classique, le second posé au sol et le troisième penché, de biais sur une autre cimaise. Un triptyque qui constitue une forme de tableau vivant où le végétal relie  un ensemble parsemé d’objets hétéroclites (flacon, morceaux de charbons, citron coupé, clous de girofle, sachet de thé, tube, bougie, matière animée,…) Cette pièce dont l’accrochage chamboule l’habitude du visiteur, le pousse à observer méticuleusement ces étranges formes colorées dont certaines s’animent et semblent en effet respirer. Santa France commente ce dispositif :

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    Comme Alan, elle nous recommande une lecture et un disque : Wasting Time on the Internet de Kenneth Goldsmith dont deux ouvrages viennent de paraître aux éditions Jean Boite.

    Elle choisit un disque un peu par hasard, dans le fonds documentaire : il s’agit de Extreme Music From Russia de William Bennett : écoutez ici .

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    Le méta-projet et l’imagination artificielle

     

    Gregory Chatonsky a comme ses acolytes tenu à prendre un moment pour décrire sa pièce, méta-projet comprenant des pièces réalisées en 2014, 2017 et 2018. Une salle qui permet au visiteur d’appréhender la notion d’imagination artificielle, qu’il tente d’expliquer en l’opposant à celle d’intelligence artificielle, considérée comme pouvant potentiellement appauvrir la pensée. Visite et conversation à bâtons rompus avec un artiste dont le travail questionne les interactions entre esthétique et numérique depuis plusieurs années.
    Balade dans Ossuaires, Neural network landscape et Extinct, une installation composée de trois modules qui communiquent via divers médiums (installation, vidéo, sculpture et écriture) :

    Gregory a pris également un long moment pour se prêter à un jeu, consistant à réagir à certains documents prélevés dans la médiathèque de l’EMG, autant de références qui jalonnent son parcours de jeune étudiant à l’artiste chercheur qu’il est aujourd’hui. Il est en effet depuis 2017, chercheur associé à l’École Normale Supérieure et co-anime Postdigital, un séminaire, où de nombreux chercheurs se sont exprimés. Il cite également dans la seconde partie de cet entretien, des artistes : le duo Estrid Lutz & Emile Mold et Jonas Lund, dont les travaux traitent des représentations symbolique et fonctionnelle de la technique.

     

    Écoutez : La bibliothèque idéale que découvre G. Chatonsky :

    Partie 1 :

    Partie 2 :

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    Les deux autres artistes de l’exposition que nous n’avons pas rencontrés sont : John Gerrard (Flag Danube) et Nicolas Sassoon (RGB landscape).

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    Bonus : Lors du vernissage, le duo THE FINE ART COLLECTION, invité au 19 dans une exposition visible du 03/02 au 15/04, a découvert un ouvrage de la réserve :

    Bonan tagon! : Mia nomo estas Parzival [texte imprimé]. – Bienne [Suisse] : Haus am Gern, 2017. – 467 p.: ill. en coul.; 30 x 20 cm+ 1 cahier d’apprentissage de l’Esperanto de 148 p.. – 97863695241926764 .

    S’intéressant à l’espéranto, ce monstre-livre sur PARZIVAL ne pouvait qu’attirer leur curiosité…

    Textes et entretien : Fabien Vélasquez

    Photographies : Samuel Carnovalli et Eduards Medvedevs.

    Remerciements : aux artistes présents.

  • La bibliothèque in situ n°39

    Date : 22 février 2018
    Heure : entre 15h et 15h15

     

    Résidence BRUT POP / IHSEA

    Ce billet est dédié à Jack Ralite (maire communiste d’Aubervilliers de 1984 à 2003, une commune où l’expérimentation se pratique avec une forme d’audace prospective)

    Durant 3 jours, un groupe de jeunes venus d’Aubervilliers a découvert l’EMG lors d’une résidence en compagnie de Brut Pop : 5 jeunes (trois garçons et deux filles) accompagnés par un éducateur, une psychologue et une infirmière.

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    L’entretien réalisé avec François, Sébastien et Céline (psychologue) a permis de recueillir quelques impressions à la volée.
    L’IHSEA (Institut Hospitalier Soins-Études pour Adolescents) est un équipement singulier fondé en 2009 par le pédopsychiatre Yves-Claude Stavy.

    Le programme radiophonique Sur les docks [6 janvier 2015] a consacré un documentaire audio intitulé Sur Les Lieux de : Le soin-étude d’Aubervilliers qui décrit bien le fonctionnement de cet endroit bienveillant où des jeunes porteurs de troubles psychiques continuent à étudier tout en étant soignés.

    Le groupe de jeunes a pu bénéficier d’une première semaine de travail avec le collectif Brut Pop à la Toussaint 2017, avec le soutien de la Gaité lyrique.

    Résidence du 20 au 22 février…

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    En trois jours, les jeunes ont pu s’initier à des styles de musique divers, réfléchir à l’usage du téléphone portable et poursuivre la découverte du matériel déployé par les Brut pop. Pour Sébastien et François, c’est une véritable expérience du collectif qui fût vécue positivement par de multiples expériences (apprentissage de la musique électronique, improvisation et déplacement géographique – passage de la frontière Allemande).
    Des vagabonds efficaces attachants que nous remercions pour leur contribution à ce billet.
    Céline rappelle dans l’entretien les enjeux de cette résidence hors les murs.

    Elle nous livre aussi quelques précieux conseils et liens divers, complémentaires à l’écriture de ce billet : Bertuf, musicien qui crée des instruments « les idiotones« et des installations. Elle nous informe également de la parution du numéro 97 de La Cause du désir, dont le numéro de novembre est intitulé « Internet avec Lacan« .

    Écoutez l’entretien :

    L’entretien s’achève par l’évocation du livre Artselfie qui questionne une pratique numérique.

    Écoutez 3 séquences de création réalisées pendant la résidence :

    Liens vers d’autres billets du blog reliés :

    -La bibliothèque in situ n°27 : entretien avec Enzo Schott et Mariana Alba de Luna.

    -La bibliothèque in situ n° 4 : entretien avec les Brut Pop.

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    Remerciements : Céline, François, Sébastien et les Brut Pop.

  • La bibliothèque in situ n° 37

    Date : 7 février 2018

    Heure : entre 12h15 et 14h40

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    Dans le cadre du Festival Momix, l’EMG recevait le bus du Grand Voyage, un projet de Judith Nab, une metteuse en scène hollandaise. Arrivé de Kingersheim, en fin d’après-midi le 6 février, le bus conduit par Olivier Beillevaire s’est installé sur le parking en face de l’école du village.

    Le Grand Voyage se présente comme un périple autour du monde effectué dans le bus, où le globe-trotter se voit muni d’un ticket pour embarquer « autour du monde en… 37 minutes (…) ». Un petit bus hyperréaliste à l’échelle des enfants a été construit à l’intérieur d’un grand bus de ville dont les fenêtres ont été transformées en écran vidéo. Les petits routards sont invités à entreprendre ensemble pour un surprenant voyage autour du monde en… 37 minutes, top chrono ! Ils ressentiront – comme en vrai –  le tremblement du bus, la tension et l’aventure des voyages ! « Va dans des contrées lointaines, de l’autre côté de la mer, où le soleil aveugle, où le vent nous soulève ! »

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    En ce froid mercredi, le public est rassemblé à l’intérieur de l’espace multimédia. 14h35 : il se dirige vers le bus, une enfant toque à la porte, le chauffeur descend les marches et accueille les voyageurs.

    Écoutez :

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    Une fois installé à l’intérieur, et dès les premiers vrombissements du bus (VROUM VROUM !), on ne peut pas s’empêcher de penser à ces mots recopiés dans Le livre fantaisie (Éditions Atlas, 1980 – coordination Pinin Carpi [1920-2004]), qui semblent idéalement décrire ce que l’on ressent : « vous allez vous trouver transportés dans tous les paysages possibles de toute la terre. Vous allez voyager, comme sur un tapis volant, dans le temps et l’espace. Vous allez revivre le passé et imaginer l’avenir : rêver, en somme. Rêver, ce qui est sans doute la plus agréable des occupations, mais aussi comprendre le monde dans lequel vous vivez, les gens qui vous entourent, ou ceux qui sont aux antipodes et que vous connaissez mal. »

     

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    Les langues et musiques s’entrecroisent (flamenco, jazz), le bus se transforme tour à tour en avion et en bateau pour traverser vaillamment tous les éléments géologiques (ciel, montagne et mer), c’est un véritable kaléidoscope sonore et visuel dans lequel le passager est plongé : immersion absolue au pays de la féérie. L’univers graphique est à la fois celui de Judith et de son père : Dirck Nab, dont les peintures font songer à Per Kirkeby et Ferdinand Hodler.

    « Une peinture n’est pas seulement un objet artisanal soumis aux modes passagères. Une vraie peinture est hors du temps. Et hors de l’idée de goût. Les « vraies » peintures sont étonnamment fuyantes par la forme aussi bien que par le style. » Ce propos de Kirkeby (né en 1938) ne serait probablement pas renié par le peintre hollandais Nab. Et pour continuer à filer la métaphore picturale avec un brin d’humour, peut-on dire que Nab est un peintre nabi ? bien qu’il ne soit pas contemporain de ce mouvement apparu vers 1888 ?

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    La bibliothèque in situ a donc profité d’un temps libre d’Olivier, le régisseur-chauffeur-comédien du Grand Voyage entre deux séances pour converser avec lui, il nous présente la compagnie de Judith et décrit le dispositif installé dans le bus. Comme avec chaque personne rencontrée, nous lui demandons, un conseil de lecture qui pourrait constituer un rebond ou un prolongement au projet qu’il est venu présenter : il nous parle du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, lecture enfantine par excellence dont l’univers poétique et philosophique convient bien au propos du Grand Voyage.

     

    Écoutez l’entretien :

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    Pour clore ce billet, il nous vient en tête d’autres ouvrages, où le moyen de transport est perçu comme moteur de souvenirs, ce qui semble être un élément déclencheur fondamental dans l’inspiration de Judith pour cette création. On songe tour à tour à l’écrivain belgo-argentin Cortázar, à l’historien Jablonka, petit-fils de polonais ou à la photographe alsacienne née en Algérie, Françoise Saur.

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    Bibliographie

    Légende : un ouvrage du fonds documentaire à consulter sur place : Vostell Fluxus Zug = [e. Vostell-Projekt d. Sekretariates fþr Gemeinsame Kulturarbeit in Nordrhein-Westfalen mit d. Städten Dortmund, Aachen, Mþlheim …] : das mobile Museum Vostell : 7 Environments þber Liebe, Tod, Arbeit [texte imprimé] / Vostell, Wolf; Schilling, Jurgen; Rau, Johannes. – [Berlin] : Verl. Frölich u. Kaufmann, 1981. – 159 p.: ill.; 31 cm.

     

    Légendes : câbles pour relier électriquement le bus à l’EMG et le bus qui s’apprête à repartir vers son abri de fortune…

    Texte, entretien et photographies : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Olivier Beillevaire, Judith Nab

    Remerciements logistiques : Le Maire de Bourogne et Mr Bouchet, pour la mise à disposition d’un hangar pour abriter le bus retenu en Franche-Comté en raison des forts épisodes neigeux en Régions parisienne et Centre.

    Légende : quand un bus bleu manœuvre dans un hangar à la porte blanche, orange et rouge :
    un Mondrian (1872-1944) surgit…

  • La Bibliothèque en vadrouille n° 115

    Lieu : Essert / Bourogne

    Date : 8 et 9 novembre 2017

    Heure : de 10h à 10h20, le 9/11

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    La bibliothèque en vadrouille a profité de la venue d’Anne-Cécile Genre, accompagnatrice du film THE WOLF PACK au Mois du Documentaire pour s’entretenir avec elle 20 minutes durant.
    Une conversation fluide et chaleureuse qui aura permis d’aborder plusieurs sujets.

    D’abord le film de Crystal Moselle présenté à Essert et Delémont.

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    Nous avons souhaité lui faire découvrir, la figure de Guy Brunet dont l’itinéraire d’autodidacte passionné de cinéma n’est pas sans rappeler les frères Angulo. Anne-Cécile réagit en lisant un prospectus de l’association des amis de G. Brunet. Nous avons aussi voulu évoquer avec elle, une émission emblématique de la contre-culture diffusée depuis 20 ans sur Arte : Tracks, un programme auquel elle participe en tant que correspondante new-yorkaise. Cette émission qui poursuit son rôle défricheur a marqué les esprits. Anne-Cécile a été particulièrement marquée par le sujet qu’elle a réalisé sur le Dudeisme, par exemple. Et elle fait régulièrement de nouvelles découvertes en regardant l’émission, comme récemment le longboard dancing ou le groupe d’hommes-taupes Maulwurfe. « 

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    Anne-Cécile a pu nous dire quelques mots de Hackers Makers, un film qu’elle a réalisé.

    La conversation s’est poursuivie et terminée par l’habituel recueil du conseil de lecture de la personne rencontrée : Anne-Cécile nous recommande un ouvrage qu’elle emporte chaque été avec elle, un livre-somme (1488 pages) qu’elle lit progressivement… un texte paru en 1996, qui affirma vite sa dimension prophétique : L’Infinie comédie de David Foster Wallace.

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    Texte, entretien et photographie : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Anne-Cécile Genre, Médiathèque d’Essert (Nathalie et ses bénévoles), Gilles Barthélemy.

     

  • La bibliothèque in situ n° 35

     

     

    Date : 2 novembre 2017

    Heure : entre 18h45 et 18h55 et durant le débat public (vers 22h30)

     

    Entretien avec Deborah Legivre pour son film Vox usini

    A l’occasion de la séance inaugurale du Mois du Film documentaire dont la 18ème édition traite, dans le Territoire de Belfort de la jeunesse, nous avons souhaité converser avec la jeune réalisatrice française. Entretien de 13 minutes en tête-à-tête, bribes sonores glanées durant la projection du film et quelques échantillons de la discussion avec la salle.

     

     

    Son film Vox usini, s’attache à tracer le portrait d’un lieu emblématique de la culture alternative genevoise : L’usine. Ouvert à la fin des années 1980, dans une effervescence politique et artistique intense, cet espace a beaucoup évolué en trente ans, la réalisatrice part à la recherche de l’âme de ce lieu en interrogeant les acteurs (fondateurs et actuels) qui l’animent. Nous avons voulu lui demander en quoi ce lieu était un symbole d’autogestion. Est-elle garantie dans un contexte d’institutionnalisation de plus en plus prégnante ?

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    Son film adopte une démarche qui fait la part belle aux entretiens, on pense alors à Frederick Wisman et ses films auscultant des institutions (l’opéra de Paris, At Berkeley,…). Intuition confirmée par Deborah qui confie avoir été nourrie de ce cinéaste.

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    Un mot durant l’entretien sur l’affiche du film réalisée par un graphiste et sérigraphe de l’usine : Thomas Perrodin qui œuvre au sein du collectif Hécatombe, très impliqué notamment au moment du Monstre festival, un événement dédié à la microédition accueilli à l’usine. L’affiche de Vox usini réalisée par T. Perrodin, synthétise plusieurs intentions de la réalisatrice.

     

    Nous avons pu également poser la question rituelle du conseil de lecture de l’invitée : Deborah nous incite à lire «  En un clin d’œil » de Walter Murch, paru en 2011. « Walter Murch est le monteur et le mixeur attitré de Francis Coppola. Depuis quatre décennies, il a observé, pratiqué, analysé et transformé le montage cinématographique. Partant de la question « Pourquoi les raccords fonctionnent-ils ? », Murch raconte les aventures les plus extraordinaires de sa carrière, dont celle d’Apocalypse Now, et se concentre particulièrement sur le passage de l’analogique au numérique. »

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    Pour clore l’entretien, nous avons souhaité que Deborah évoque son passage, la veille chez nos voisins jurassiens, au SAS de Delémont dans le cadre de ce même Mois du film documentaire, une invitation où son film s’est déployé dans une version « augmentée », pas de réalité virtuelle mais plutôt, une projection accompagnée d’ateliers sérigraphies, proposés par l’usine.

    Quelques fragments de la discussion avec le public :

     

    • Créer c’est résister ou créer c’est recommencer ailleurs ?

     

    • La programmation culturelle de l’usine :

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    Bibliographie

    Petite bibliographie alternative  et jeune de poche : ouvrages disponibles à la médiathèque

    • Oh yeah! : 200 Pop-photos aus der Schweiz : 200 Photos pop de Suisse 1957-2014 [texte imprimé] / Musée de la communication. – Berne : Musée de la communication ; Zurich : Chronos Verlag, 2014. – 240 p.: ill. en coul.; 19,5×19,5 cm+ 1 45 tours. Le 45 tour contient deux titres de  »The Cayman Islands » :  »Tomorrow’s Clown » et  »railroad tracks » . – ISBN 978-3-03-401263-8. Le 45 tour contient deux titres de  »The Cayman Islands » :  »Tomorrow’s Clown » et  »railroad tracks » .

    • La marque jeune [texte imprimé] / Musée d’ethnographie; Le Breton, David. – Neuchâtel [Suisse] : Musée d’ethnographie, Neuchâtel (MEN), 2008. – 266 p.: ill. en coul; 27 cm. Publié à l’occasion de l’exposition  »La marque jeune » présentée du 26.06.2008 au 16.05.2009 au MEN . – ISBN 978-2-88078-032-6.
    • Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations [texte imprimé] / Vaneigem, Raoul, Auteur. – [Paris] : Gallimard, 1992. – 361 p.: couv. ill. en coul.; 18 cm. – (Collection Folio. Actuel; 28) . ISBN 978-2-07-032686-0

    Texte, entretien et photographies : F. Vélasquez

    Remerciements : Deborah Legivre, Gilles Barthélémy et Pascal Rossel

    DR : captation de quelques images du film.

  • La bibliothèque in situ n°34

    Lieu : Bourogne entre le 16 et 19 octobre 2017

    Heure : De 9h à 18h et un bonus au camping sauvage avec 9 étudiants (le 18/10 de 18h30 à 21h10)

    Le présent billet souhaite rendre compte du workshop « Pratiques de l’écriture » sous la forme d’un compte-rendu multimédia (textes, photographies, dessins et sons) pour tenter de saisir ce qui a traversé cette expérience collective mettant en relation des individus et des lieux issus de contextes divers :

    – l’intervenante : Peggy Pierrot (venue de Belgique, animatrice d’ateliers d’écriture)

    – les trois enseignants coordinateurs de l’ISBA : Isabelle Massu, Daniele Balit et Martha Salimbeni

    – l’enseignante coordinatrice de Chalon-sur Saône : Madeleine Aktypi et intervenante pour la conférence donnée à l’école d’art de Belfort

    – les étudiants de 5e année : 35 de l’ISBA et 5 de Chalon-sur-Saône

    -l’école d’art de Belfort : la conférence commune pour les Prépa Art et les élèves du workshop

    – l’Espace multimédia gantner : 7 individus, la bibliothèque particulièrement sollicitée

    – le village de Bourogne : commerces et rues du village animés durant la pause déjeuner.

    – le campement de 9 étudiants installé à proximité de la Bourbeuse et de la future ligne de train (Delle-> Belfort ; réouverture en décembre 2018) : 3 nuits

    – le foyer de jeunes travailleurs, où une grande partie des étudiants étaient logés

    – les collocations dans lesquelles certains étudiants sont allés chez des élèves de la Prépa.

    Cette liste (Vertige de la liste) des personnes impliquées et des lieux traversés donne une vision des divers acteurs qui ont pu dialoguer ensemble dans des espaces diversifiés (qui?, quand ?, où ?)

    Nous proposons 5 blocs thématiques en zigzags pour traduire le foisonnement qui a peuplé l’EMG quatre jours durant. Les étudiants tout en produisant des écrits dans le cadre des exercices proposés par Peggy ont pu papillonner dans la bibliothèque et découvrir des documents inspirants pour leur mémoire. Beaucoup ont souligné la dimension ludique du plan de classement proposé, les aidants à appréhender plus facilement leurs recherches, par rebond, par écho, … grâce aux multiples et potentielles constellations thématiques entrevues dans les rayons du fonds documentaire.

     

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    Entretiens

    Attendus pédagogiques, présentation des intervenants. Rencontre avec l’équipe pédagogique.

    Entretien avec Isabelle Massu :

     

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    0Coordinatrice des 5eannée à l’ISBA : Avec elle, c’est sous la bienveillante compagnie de quelques ouvrages du Black Mountain College, que l’entretien débute. Isabelle s’intéresse beaucoup à la pédagogie, comme médium. Très investie dans l’observation de la transformation des écoles d’art depuis trois années, son regard et son implication auprès des étudiants est perceptible.
    Isabelle nous recommande la lecture de Virginie Despentes et son « feuilleton » Vernon Subutex, épopée contemporaine en trois tomes.

    Tour de table et entretien avec Martha, Madeleine et Daniele :

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    L’entretien débute par la lecture d’un extrait de Rothko (Lettre de 1941 : Le professeur idéal – Brouillon partiel de « Une analyse comparée » in Écrits sur l’art : 1934-1969 – Flammarion, 2005 p 55), puis se poursuit par une présentation rapide de chacun des trois enseignants qui soulignent la dimension expérimentale de ce workshop. Le fait de sortir de l’école incite les étudiants à se focaliser sur la question de l’écrit en art en dédramatisant les enjeux du mémoire. Ainsi réunis dans un cadre stimulant et dans un contexte nouveau, ils créent facilement une « configuration » propice à des exercices d’écriture ludiques, concrets et vivants (recherches, écriture, lecture à haute voix des textes produits, échanges et discussion sur les travaux réalisés par chacun à l’écoute du groupe ou des groupes). Constatant que l’ouvrage « Chercher : Jours après jours, les aventuriers du savoir  » (Autrement, 2000 – 214 p. sous la dir. de Jean-François Sabouret et Paul Caro), ne contient aucun témoignage issu du champ de l’art, nous demandons ensuite à chacun des enseignants, ce que signifie la recherche en art… Vaste question qui fut discutée le 17/10 lors de la conférence de Madeleine Aktypi à l’école d’art de Belfort.

     

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    Entretien avec Peggy Pierrot :

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    La bibliothèque in situ a souhaité rencontrer Peggy au petit-déjeuner, le 19/10, un temps privilégié pour discuter légèrement en repli : près de 20 minutes de conversation avec une autodidacte curieuse qui au fil des années a pris l’habitude d’animer des ateliers d’écriture donnant l’occasion à toute personne la possibilité de s’exprimer. Issue du journalisme web et du webmastering, Peggy est aujourd’hui chercheuse indépendante et responsable pédagogique. Elle a rejoint SMART. BE , une coopérative qui permet aux travailleurs indépendants belges de bénéficier de droits. Nous avons également souhaité lui demander de décrire un exercice proposé dans le cadre du workshop.
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    Évocation des Ateliers des Horizons, un nouvel outil mis en place avec Béatrice Josse depuis son arrivée au Magasin de Grenoble en mars 2016 dans lequel Peggy est ponctuellement impliquée. Nous vous proposons également d’écouter le portrait de Peggy par une étudiante de l’ISBA, « dessiné » lors d’un exercice d’écriture, le premier proposé le lundi 16/10 après-midi. Exercice dont la consigne pourrait se résumer ainsi : « Mettez vous en binôme, écoutez l’autre se présenter et rédiger chacun, un petit récit pour présenter son partenaire.»
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    Peggy nous recommande de découvrir la revue Jeff Klak  qui allie comme l’indique son sous-titre, « critique sociale & expériences littéraires« . Une revue qui paraît depuis 2014 et qui a produit à ce jour 4 numéros.

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    0Bibliothèque en chantier

    Depuis un an, des « voyages documentaires » sont organisés en partenariat avec la bibliothèque de l’ISBA et la médiathèque de l’Espace multimédia gantner. Ils permettent à un groupe d’étudiants, de venir une fois par mois environ, avec un véhicule acheminé par l’école, travailler de 10h à 17h à Bourogne. Confidentielle (environ 6 étudiants par voyages) mais bien réelle, cette collaboration a pris une dimension plus conséquente durant ces quatre jours puisque ce sont 40 étudiants qui ont découvert l’EMG et sa bibliothèque : les livres, dvd et cd ont été manipulés, feuilletés, lus, annotés, photocopiés, photographiés (et pour certains empruntés en fin de workshop).

    Petit aperçu d’une bibliothèque en chantier qui a bel et bien fait honneur à cette magnifique pensée de Péguy : « Un poète connu, compris, classé catalogué, qui gît imprimé aux rayons de cette stérile bibliothèque de l’Ecole Normale et qui ne serait point quelque part, qui ne serait point couvé dans quelque cœur, est un poète mort. »

    Instantanés du workshop

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    Là encore, à ce stade du compte rendu, nous souhaitons donner à entendre quelques illustrations des séquences d’ateliers menées par les étudiants, notamment l’exercice décrit par Peggy dans l’entretien plus haut : la recherche d’un thème dans la bibliothèque, thème donnant lieu à l’écriture d’un texte par chacun des 7 étudiants des divers groupes constitués. Quelques exemples de sujets qui ont émergé après une visite de la bibliothèque : Métal Hurlant, le code, La Nouvelle vague, les images, le nucléaire, la techno, le futurisme. Chaque groupe a produit des textes très différents, rédigés dans un temps assez limité, sur des sujets très souvent inconnus des étudiants.

    Explication de l’exercice :

     

    Petit florilège de textes captés lors des moments de restitution ou lors de pauses (relecture spécialement pour la captation). Il est intéressant de relever que les étudiants ont réagi de manière personnelle sur le sujet à traiter : ainsi, un étudiant pour son texte sur la nouvelle vague, a souhaité visionner un entretien de Godard afin de détourner son langage et son vocabulaire pour produire un texte inspiré par l’entretien qu’il venait de voir. Un autre concernant la techno, un courant musical qu’il ne connaissait pas du tout a feuilleté les ouvrages trouvés dans la médiathèque et s’est attaché à relevé le lexique (champ lexical de ce domaine) afin d’imaginer ensuite un texte d’un point de vue insolite : celui du Sound system, instrument emblématique de ce courant musical.

    NB : Entre parenthèses, le sujet traité.

    Lecture du texte de Julien (Techno) :

    Sa réaction :

    Lecture du texte de Stéphanie (Nouvelle vague) :

    Lecture du texte de Maxime (Le nucléaire)

    Il a tenté de donner la parole à l’un des bâtiments dans lequel Jacob Kirkegaard a enregistré son disque 4 ROOMS (2006).

    Lecture de deux textes d’étudiants ayant travaillé sur Métal Hurlant :

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    Lecture d’un étudiant autour du code :

    Lecture radicale…

    Échanges entre les étudiants ayant choisi le futurisme comme sujet :

    Lecture d’un texte de Samuel sur les images :

     

     

    Autre exercice réalisé le dernier jour du workshop : chaque étudiant devait produire un court texte cernant l’une des notions clé abordée dans son mémoire, quatre exemples : le verlan, les objets, le flux et l’accident. Écoute des textes rédigés in situ :

    Le verlan

    Les objets

    Le flux

    L’accident

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    Camping

    Une expérience parallèle au workshop nous a également intéressés, celle du camping sauvage que 9 étudiants (filles et garçons) ont souhaité vivre durant trois nuits aux abords de l’Espace multimédia gantner. Aidés par une météorologie étonnamment clémente pour la mi-octobre, ce campement improvisé a permis aux 9 camarades de vivre ainsi trois soirées où se succédaient à chaque fois, un temps d’installation des tentes, de préparation des repas et de discussion en groupe, parfois jusqu’à tard dans la nuit. Nous avons été invités à rejoindre le camp de base des étudiants le 18/10, et sommes restés de 18h30 à 21h10 environ. Dans ce « décor » évoquant une forme de colonie de vacances, à la tombée de la nuit, nous avons saisi des instants du workshop en dehors du workshop (dedans/dehors), tout en s’occupant des taches logistiques (feu, tentes à monter, cuisine), les étudiants continuent à discuter de ce workshop, comment l’abordent-ils jour après jour… Le dictaphone tourne et  enregistre quelques échanges du groupe, moments précieux où la parole se superpose au crépitement du feu et aux marmites en ébullition… la pensée s’anime et virevolte tout azimut ! Au moment de quitter les 9 étudiants après avoir partagé leur repas et échangé un peu avec certains d’entre eux, le dictaphone tourne encore involontairement… le poste de radio est branché et donne à entendre la voix de Nalini Malani, invitée au micro de Marie Richeux :

    « La rébellion des morts sera la guerre des paysages, nos armes les forêts, les montagnes, les océans du monde. Je serai forêt, montagne, océan, désert, moi, c’est-à-dire l’Afrique, moi, c’est-à-dire l’Asie. »

    Entremêlement de deux espaces géographiques perçus : le campement qui s’éloigne et un domicile sédentaire que l’on gagne kilomètre après kilomètre via son automobile. Une voix indienne succède aux voix des 9 étudiants que l’on vient de quitter. Et soudain, revient en mémoire, ce fragment recopié il y a quelques années et qui résonne souvent lorsqu’il est question de collectif (et de ce qui nourrit le collectif) :

     » Même l’interaction la plus banale implique que nous participions aux constitutions de sphères. Sans cela, il n’y aurait pas de familles, pas de communautés de vie, pas de communes, pas d’équipe, pas de peuple; (…) il n’y a donc rien d’offensant lorsque je dis que nous sommes des radios vivantes, que nous pouvons nous caler sur des gammes d’ondes communes. » Peter Sloterdijk  – in « Essai d’intoxication volontaire : entretien avec Carlos Oliveira », Hachette Littérature, 2001.

    Écoutez un fragment de cette visite au camping :

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    Merci aux étudiants du camping pour leur accueil et le plat de pâtes au thym et aux kncaki.
    Ils ont pu prendre leur petit déjeuner au chaud dans une salle dédiée à l’étage de l’EMG, comme l’atteste cette photographie (à droite) prise le lendemain, le 19/10, vers 9h.

     

    Traces

    Nous avons souhaité demander à quelques étudiants de nous envoyer un document pouvant illustrer, documenter le workshop, une fois celui-ci terminé. Quelques envois reçus :

    • une photographie :

     

    Légende : le camp (photo reçue de Quentin – ISBA)

    • Mail reçu d’Adèle le 26 octobre à 19:18 : Verbatim :

    « Ce workshop, c’était avant tout un moyen de se retrouver. Après plus de 4 ans de vie commune à l’école, c’était la première fois depuis le voyage d’intégration que nous nous retrouvions (presque) tous ensembles pour quelques jours. Alors quand nous sommes arrivés à l’espace Gantner il y avait beaucoup de good vibes in da atmosphere. Ce workshop c’était surtout tout ce qu’on aura jamais à l’école, à savoir 6 « profs » (Martha, Isabelle, Daniele, Madeleine, Peggy et Fabien) rien que pour nos 35 petits culs pendant 4 jours. Ce workshop c’était royal; des intervenants à l’écoute, des exercices d’écriture efficaces, du temps de parole pour chacun et un fond de bouquins ultra impressionnant. O.K. la bibliothèque de l’ISBA est plutôt pas mal mais, l’espace Gantner propose un rayonnage de fou furieux sur la culture numérique et c’est un truc qui nous manque cruellement à l’école. Pour nous, futurs artistes et graphistes des temps modernes, qui plus est en pleine écriture du fameux mémoire, tous ces ouvrages sont précieux, et le fourbi d’informations qu’on peut y trouver l’est encore bien plus ! Pour tout dire avant ce workshop, je prenais l’écriture du mémoire comme un sale exercice imposé par le ministère (pour faire croire que les étudiants d’art savent aussi faire des grosses dissertations) bref j’attendais avec impatience le moment ou je pourrai commencer mon projet plastique. La semaine dernière, je crois qu’il s’est passé un truc, et la facilité avec laquelle j’ai pu trouver les informations dont j’avais besoin y est surement pour quelque chose… un grand merci. »

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    Bibliographie & Ressources

    Une bibliographie a été élaborée durant le workshop et une vitrine dédiée installée près des espaces de travail dont voici un des titres : Écrire en tant qu’artiste de Jan Svenungsson, publié en 2012 par la HEAR. Édition originale de 2007.

    La collection d’œuvres d’art numérique a été présentée aux étudiants durant 20 minutes.

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    Textes, entretiens: Fabien Vélasquez

    Photographies : Madeleine Aktypi , Isabelle Massu (celles en noir et blanc) et Fabien Vélasquez

    Remerciements : l’ISBA (Besançon) et l’EMA –École Média Art- FRUCTIDOR (Chalon-sur-Saône), les enseignants (Martha, Isabelle, Daniele et Madeleine), Peggy et tous les étudiants qui ont transformé la bibliothèque en ruche effervescente et joyeuse. Ce workshop a pu être réalisé grâce au soutien de la PLATEFORME, association des écoles d’art publiques en Bourgogne-Franche-Comté.

  • La bibliothèque en vadrouille n°114

    Date : 1er octobre 2017
    Lieu : Héricourt (Haute-Saône), médiathèque François Mitterrand
    Heure : entre 10h30 et 10h45

     

    Entretien  avec Marianne Mispelaëre

     

    Légende : Marianne installant sa série de cartes à l’étage et aperçu de son dispositif de recherche dans l’auditorium

     

    A l’occasion de la Journée « Enlivrez-vous » proposée à la médiathèque d’Héricourt, nous avons pu rencontrer Marianne Mispelaëre, une jeune artiste diplômée de la HEAR. Nous l’avions déjà croisée le 5 juin 2015, au Festival de la Revue de Lyon, où elle était venue présenter la revue TALWEG.

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    Avec Silent Slogan, il s’agit d’un travail multiple et ouvert (en cours de réalisation), qui via une préalable recherche en ligne, s’attache à former un répertoire de gestes (souvent la main) de diverses personnes souhaitant s’exprimer. Marianne tente de déceler ici, une présence dans la sphère publique en observant la contamination d’un geste « à un moment donné, avec sa culture, ses mœurs, avec ce qui compose l’invisible de nos sociétés » dans un même contexte et sur des parties différentes de la planète (États-Unis, France, Éthiopie, Hawaï, Nigeria, Cisjordanie, Palestine, Israël, Ukraine, Chine, Thaïlande, Égypte, Yémen, Tunisie).

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    Flux

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    Voir le monde à travers un écran d’ordinateur, c’est une manière de s’exercer à la lecture d’informations sur Internet. Marianne effectue ensuite un travail de recomposition d’images : recadrées, teintes en noir et blanc, formant ainsi une série à la fois anonyme et collective.

    Collection

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    0Des expériences : c’est le credo de Marianne. Observer les filiations artistiques et temporelles est secondaire. Ces gestes universels contiennent des significations précises : Composer avec un geste pacifique ou incitant à la haine : comment négocier avec ces gestes là ? Gestes confiés à celui qui s’empare des cartes diffusées gratuitement par l’artiste…
    Si cette démarche évoque intuitivement le concept de collection (On pense à Hans Peter Feldmann), Marianne situe son travail dans une recherche plus personnelle bien qu’inscrite dans la continuité d’autres artistes ayant utilisé la carte postale comme vecteur de leur production (On pense notamment au Mail art ou à Susan Hiller).

     

     

    Pour poursuivre l’exploration du travail de Marianne, nous lisons un extrait du Baiser de l’adieu, un texte où elle décrit l’une des cartes de sa série. Texte paru dans le numéro 5 de la revue TALWEG.

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    Marianne va prolonger son séjour à Héricourt lors de deux périodes de résidence (au lycée et dans les écoles de la commune), une invitation qui, avec l’inauguration simultanée du Fab-Lab installé dans la médiathèque, constitue la préfiguration d’un véritable Pole arts graphiques abordant divers aspects : production et artisanat [Fab lab], création et constitution d’une collection [résidence &  artothèque], des services nouveaux pour une médiathèque résolument ancrés dans le contemporain.

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    Légende : Les gagnants du concours-jeu de piste-enquête lors de l’inauguration du Fab lab

    Bibliographie  (non exhaustive) Disponible à la médiathèque de l’EMG :

    • Des gestes De la pensée [texte imprimé] / Désanges, Guillaume, Commissaire d’exposition; Cherboeuf, Frédéric; Maire, Benoît, Artiste; Maiolino, Anna Maria, Artiste; Janssens, Ann Veronica, Artiste. – Paris : Fondation d’entreprise Hermès, 2013. – 19 p.: ill. en coul.; 38 cm. – (Journal de La Verrière; 1) . Publié à l’occasion de l’exposition à La Verrière (Belgique) du 20 avril au 13 juillet 2013
    • The nine eyes of Google Street View [texte imprimé] / Rafman, Jon, Auteur; Aubry, Guillaume, Auteur. – Paris : Jean Boîte éditions, impr. 2011. – 1 vol. (non paginé [ca 160] p.): nombreuses ill. en coul., couv. ill. en coul.; 24 cm. – (Follow me; 1) . Texte français et trad. anglaise en regard . – ISBN 978-2-365-68001-1 :
    • .. donstopdonstopdonstopdonstop [texte imprimé] / Obrist, Hans Ulrich, Auteur; Tincelin, Aude, Traducteur; Douroux, Xavier, Editeur scientifique; Birnbaum, Daniel; Bossé, Laurence; Bernard, Christian; Hou, Han ru; Price, Cédric; Robbins, David; Kowalski, Grzegorz Maria. – Dijon : Les presses du réel ; Zurich : JRP-Ringier, impr. 2007. – 1 vol. (263 p.); 21 cm. – (Documents. Documents sur l’art; 5). Recueil de textes parus dans diverses publications depuis 1990. – ISBN 978-2-84066-222-8
    • gestes (Les) [texte imprimé] / Flusser, Vilém, Auteur; Bec, Louis, Postfacier, auteur du colophon, etc.; Partouche, Marc, Editeur scientifique. – Paris : Ed. Hors commerce ; Cergy : D’arts, 1999. – 211 p.: couv. ill.; 28 cm. ISBN 978-2-910599-56-0

    Un exemplaire de la série des 32 cartes éditées par Marianne Mispelaëre (inventorié et classé en réserve) peut être consulté sur place et utilisé pour tout visiteur curieux qui le souhaiterait.

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    Texte et entretien : Fabien Vélasquez

    Remerciements : Marianne Mispelaëre et l’équipe de la médiathèque intercommunale d’Héricourt.